CRÉER ET ANIMER DES RÉSEAUX EN ARTS PLASTIQUES Bassin d’Éducation et de Formati

CRÉER ET ANIMER DES RÉSEAUX EN ARTS PLASTIQUES Bassin d’Éducation et de Formation Évreux « BOUGE TON CORPS » Pistes pédagogiques Natacha Petit natachacecile.petit@orange.fr ou natacha-cecile.petit@ac-rouen.fr SOMMAIRE Introduction Définitions Pistes pédagogiques 1 Le langage du corps et du geste. 2 La représentation du corps en mouvement. 3 Geste, Trace, Signe : expressions du « moi ». 4 Le corps agissant de l'artiste. 5 Corps et Action rituelle. 6 Les limites du corps. 7 Hybridation : les transformations du corps. 8 L'absence du corps. 9 La prothèse comme prolongement du corps. 10 Corps du spectateur et perception. Propositions sollicitations Citations Histoire des arts : Joseph Nadj et Miquel Barcelo La compagnie Marie Chouinard Lois Greenfield Franck David Claude Closky Michel Bret et Marie-Hélène Tramus Des habits et Moi, Maison des Arts d’Évreux Le coin des curieux Cahier des charges du catalogue Bibliographie Introduction Le mouvement c'est la vie et cette notion n'est pas une invention de l'art du XXème, ni du XXIème siècle. Le geste est un mouvement du corps ou d'un membre qui exprime une pensée ou une émotion. Selon Diderot, « le geste est quelque fois aussi sublime que le mot », et nous savons qu'il existe un langage élémentaire et instinctif des gestes. L'œil de l'artiste, à travers les époques, à tenté de le saisir, de le révéler afin de l'immortaliser. Le répertoire de ces mouvements surpris, qu'ont retenus les artistes, est étendu au geste de pudeur, geste délicat et poétique, geste de tendresse, geste de violence, geste d'abandon, geste pour toucher, prendre, tendre, donner, geste pour exprimer une émotion... Le geste donne le ton à l'œuvre ; la position des mains, le jeu des corps, l'attitude du groupe sont fixés. Au chapitre du geste et de la vitesse, « La Victoire de Samothrace », sculpture réalisée en 190 av J.C et présentée au Louvre, en dit tout autant que les tableaux futuristes. D'ailleurs, Umberto Boccioni finit par lui emprunter certains éléments pour sa sculpture « Synthèse du dynamisme humain ». Au tournant des années 1910 le mouvement, la vitesse, le dynamisme, le machinisme, la modernité sont des termes martelés dans toutes les capitales culturelles. Les raisons en sont la technique (l'automobile, le train, l'avion), l'accélération de la société industrielle et la science avec l'apparition de la photographie. Si l'art moderne prend conscience du temps et du mouvement comme sujets de représentation, ces deux notions sont aussi nécessaires à l'élaboration du tableau, et sont aussi l'investissement pulsionnel de l'artiste dans son geste : le temps représenté, le temps du faire par l'artiste, le temps de la lecture de l'œuvre par le spectateur. À travers différents artistes et leurs démarches, nous allons tenter d'aborder plusieurs axes de réflexion qui portent sur le corps et le mouvement en rapport avec les programmes d'arts plastiques de collège et de lycée. Ce dossier pédagogique présente des pistes pédagogiques sur les notions de corps et de mouvement. Que ce soit au collège et au lycée, nous favoriserons la pratique des élèves du côté de la recherche, de l'exploration. Le travail autour du projet personnel de l’élève l’oblige à tenir compte des nouveaux paramètres et interrogations. Il faut trouver une cohérence à l’ensemble de leurs recherches, proposer des pratiques diversifiées : l’installation, les formes provisoires ou éphémères, le happening, les technologies informatiques… C’est, avec les élèves, une manière d’interroger l’espace, le corps, le mouvement, de décloisonner les champs d’activité. Définitions Dictionnaire historique de la langue française. Éd. Le Robert. CORPS n, m est issu du latin corpus. Dès l'origine, corpus est pris dans l'opposition « corps-âme », opposé à anima ou animus, et désigne non seulement l'organisme vivant, mais aussi le corps inanimé, le cadavre, ainsi que tout objet pris dans sa matérialité, toute substance matérielle. Par métaphore, il est employé à propos de choses composées de parties (comme le corps est formé du tronc, de la tête et des membres), en particulier dans la vie politique, en parlant d'une assemblée, d'une « corporation ». MOUVOIR v.t est issu du latin movere « remuer, bouger » et surtout « se déplacer », également employer au sens moral d' « exciter, émouvoir ». MOUVEMENT n.m. « faculté de se mouvoir », en particulier « action, manière de bouger une partie du corps, le corps ». Depuis le XVIIème siècle, il est employé spécialement dans le langage de la critique artistique pour l'animation, la sensation de mouvement évoquée à la vue d'une œuvre d'art, à la lecture d'une œuvre, d'une phrase. Petit lexique de l'art contemporain, Robert Atkins, Ed Artspeak ACTION : Dans l'art contemporain, l' « action » assimile l'artiste à un « acteur ». On parle plus couramment de performance ou de happening. Cette conception intervient également dans diverses formes de peinture gestuelle, et plus précisément l'expressionnisme abstrait. Déjà avant la Seconde Guerre mondiale, les futuristes, les dadaïstes et les surréalistes considéraient les actions dans les lieux publics comme des compléments naturels de leurs autres modes d'expression artistique. ACTION PAINTING : Terme créé en 1952 par le critique d'art américain H. Rosenberg pour désigner la tendance dite jusque-là expressionnisme abstrait dans la peinture américaine. Il s'agit d'une peinture abstraite privilégiant l'automatisme : les couleurs sont jetées, déversées, projetées sur la toile, où elles provoquent des coulures et des tâches aléatoires, de sorte que le tableau devient un champ d'action où s'exprime un processus dynamique. Parmi les principaux représentants de l'action painting : J. Pollock, W. De Kooning, Franz Kline. ACTIONNISME : Mouvement viennois précurseur de l'art corporel, apparu vers 1960. Les artistes tels que Günter Brus, Otto Muehl, Arnulf Rainer... ont mené une réflexion sur des thèmes freudiens par le biais des mises-en-scènes ritualisées. Leur travail, placé sous le signe de la violence érotique, recourait à des substances physiologiques telles que le sang, le sperme, la chair. ART CORPOREL : Apparenté à l'art conceptuel et précurseur direct de la performance, l'art corporel (ou body art) prend le corps comme support de l'expression artistique. La plupart du temps les artistes exécutent en public une action dont un ensemble de photographies ou de bande vidéo conserve la trace. HAPPENING : Forme d'action art proche du pop art qui se développe dans les années 1960 et vise à l'effacement de la frontière entre l'art et la vie de tous les jours, l'artiste et son public, organisant de grandes actions le plus souvent en plein air, dont le déroulement est indiqué dans son ensemble par l'artiste mais laisse place aux interprétations. Le happening ne comporte pas de répétition et n'a lieu en règle générale qu'une fois. Il se fonde sur la vue et le toucher. L'intégration du public est censée amorcer une transformation de ses habitudes visuelles et conceptuelles. Le terme provient des 18 happenings in 6 Parts organisés par A. Kapro en 1959 à New York. INSTALLATION : Certes, les œuvres ont toujours été « installées » dans les espaces d'exposition. Mais dans l'art contemporain, le mot installation désigne des œuvres conçues pour un lieu donné, ou du moins adaptées à ce lieu. Ses divers éléments constituent un environnement qui sollicite une participation plus active du spectateur. Pour éviter les connotations statiques de ce terme, certains artistes préfèrent parler de dispositifs. PERFORMANCE : Le mot performance, directement emprunté à l'anglais (ou il y a le sens du spectacle, représentation) sert aujourd'hui à désigner toutes les activités artistiques qui se déroulent devant un public et font intervenir la musique (art sonore), la danse, la poésie, le théâtre ou la vidéo, ou une quelconque combinaison de ces ingrédients. Pistes pédagogiques Le langage du corps et du geste Alors même que l'artiste n'a pas encore l'habileté technique pour exprimer le geste, il cherche pourtant le moyen de l'exprimer. Il est difficile de dater le moment où les sculpteurs grecs ont détaché les bras du corps et de leur donné différentes attitudes, de dater le passage de la frontalité à la liberté des mouvements du corps. Polyclète, vers 450, serait le premier, dans la statuaire, à faire porter le poids du corps sur une seule jambe. La frontalité caractérise l'art jusqu'en 500, par la suite, les mouvements ne peuvent être représentés que d'une manière raide et imparfaite. Une fois les difficultés techniques surmontées et l'artiste devenu maître de son motif et de sa manière, il part à la conquête du domaine des gestes et des attitudes possibles. Alors que les élèves s'interrogent sur leur corps en changement, il peut paraître intéressant de les questionner sur le langage de celui-ci. Dans leurs postures et attitudes, que donnent-ils à voir et à comprendre d'eux-mêmes ? Interroger les élèves sur le langage de leur corps revient à les interroger également sur les codes sociaux de leur gestuelle. Tombe de Séthi 1er Vallée des rois, 1303-1290 av JC, bas-relief, calcaire Statue du dieu Horus, 1069-664 av JC, bronze Aphrodite du type du Capitole, Rome, IIème siècle apr. JC, marbre Ary Scheffer, Francesca et Paolo, 1855, toile Antonio Canova, Psyché et Amour, 1793, marbre François Gérard, Psyché et Amour, 1798, toile Johann Heinrich Füssli, Lady Macbeth, uploads/s3/ bouge-ton-corps.pdf

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