La princesse Pi il chérie aime le centurion Marcian qui Pulehérie épousera le v

La princesse Pi il chérie aime le centurion Marcian qui Pulehérie épousera le vainqueur qui régnera sur son cœur romain (Luclmilia Tcherina et Jelï Ghandler d a n s Sign o f Signe du Païen), film de Douglas Sirk en Cinémascope eL (IJnïVEHS A L S.A .) _ L’AMOUR PLUS FORT QÜ’ATTILA... vaincra Al Ida. et sur I'cmpirc TH E P A G A N (J j C en Technicolor. L ’ AMOUR ET LA JUSTICE Terry Malloy luUe pour la justice et aime la douce, la fragile Edie Doyle. L’éveil de la conscience et celui de l’amour vont de pair dans leur courageuse aventure. (Marlon Brando et Eva Marie Saint dans On tu e W a te rfh o n t (Sur les Quais), d ’Elia Kazan). .(Columbia.) 1 EVOLUTION DU BAISER En se frottant le nez, les EgypLiens se seraient par hasard frôlés les lèvi et auraient découvert ainsi le baiser sur la bouche... C ’ est du moins ce q nous démontrent Jean Simmons et Edmund Purdom dans The Egypti (L’Egyptien) de Michael Curtiz, production de Darryl Zanuck en Technicol et en Cinémascope avec Gene Tierney, Bella Darvi, Victore Mature, Mich: Wilding et Peter Ustinov. (22TH C en tu ry Fox.) 2 L’exquise Audrey Hepburn, gui orne déjà notre couverture — by courtesy of Paramount — et que revoici dans Sabrïna de Billy Wilder était tout indiquée pour présenter ce numéro sur l'amour qu’elle incarne avec infiniment de fraîcheur et de délicatesse. Cahiers du Cinéma DECEMBRE 1954 TOME VU — No 42 L ’A M O U R AU CINÉMA Jean-José Richer ............................ .............................. Pain, amour et fantaisie. 4 *** .................................... Petit catalogue des amours cinématographiques. 8 Jacques Audiberti ................................................... L'amour dans le cinéma. ; 17 André Bazin ................. Pour contribuer à une érotologie de la Télévision. 23 Jean Desternes ...................... ........................................... L’amour en couleurs. ‘27 Robert Lachenay ............................................................................... Ero’ s Time. 32 Frédéric O’ Brady ...................................................................... Vous êtes volés. 43 J.D.-V. et F.T.......................... ............. Enquête sur la Censure et I’érotisme. 46 Boussac de Saint-Marc ....................................................... Eros, le bicn-servi. 58 Louise de Vilmorin ....................................................... Le violon de Crémone. 61 Ce numéro a été mis en page par Lydie Doniol-Valcroze. CAHIERS DU CINEMA, revue mensuelle du Cinéma et du Télé-cinéma, 146, Champs-Elysées, PARIS (8o) - Elysées 05-38 - Rédacteurs en chef : André Bazin, Jacques Doniol-Valcroze et Lo Duca - Directeur-gérant : L, Keigel. Tous droits réservés — Copyright by les Editions de l’Etoile- La Passion : Le Rideau Cramoisi d’Alexandre Astruc P m p a r J e a n - J o s é R i c h c r C U tl Am aivt F et ■ antaiM e L’un face à l'autre, deux êtres se contemplent, et, peu à peu, l’univers qui les entoure cède doucement. Autour d’eux, une à une, les choses ces­ sent d’ exister, abandonnées. Etrangement et exclusivement occupés d’eux- mêmes, emportés l’un vers l’autre, l’un dans l’autre, dans un vertige sans fin, l’amour se lève en eux. De ce mystère dont les religions et les philo- sophies ont tiré la notion générale et abstraite que l’on sait, — je rie veux considérer ici que le phénomène individuel, irrationnel, par lequel deux parcelles de conscience et de vie isolées tentent l’impossible jonction, l’impossible fusion. Cet amour-là offre à toute expérience profonde deux versants oppo­ sés, aussi dissemblables que possible, incomparables en tous points, si ce n’est peut-être, au niveau des cimes où, sans doute, ils se rapprochent. Dans la chaîne de ses métamorphoses, l’amour oscille entre ces deux pôles où s’épanouissent et se subliment deux manières d’être : la passion et l’érotisme. Leur accès est si dangereux, ou si ardu, que peu d’êtres ont assez de souffle ou -d’imagination, de feu intérieur ou de maîtrise, pour en subir l’épuisante épreuve. Les fragiles s’y brisent, les faibles y sombrent, lès sots et les secs y échappent, inaptes. Les êtres qui s’y livrent sans réserve restent exceptionnels, et, le plus souvent, irréductibles les uns aux autres, se traitant, d’espèce à espèce, par la dérision ou le mépris. Pour le commun, ces floraisons rares de l’amour couvrent des pentes inaccessibles, sous des climats anormaux ou interdits. N’est pas passionné qui veut et pourtant quel petit-bourgeois de la sagesse, quel petjt-maître de la modération ne renoncerait à son équilibre tranquille s’il était effleuré, ne fût-ce qu’un instant, du souffle ardent d’une passion fatale? Mais si la passion est le pain de l’amour, l’érotisme peut en être davan­ tage que la fantaisie. Si la première est un état, un désordrè surnaturel, une grâce, le second, qui est par nature un art, ne saurait être, en tant que tel, assimilé à un simple dérèglement, quoi qu’en disent les dictionr naires : s’appliquant à refaçonner un instinct, il met en oeuvre des facteurs esthétiques et moraux aussi complexes que précis. A quel jeu plus dévo­ rant et plus subtil pourrait-on se livrer ? * Le Cinéma, hélas, campe éternellement sur les régions basses dé ces pentes abruptes. En vain sur la plage morte des écrans se lèvent mille fois les mêmes gestes d’évocation, d’incantation, résonnent mille fois lés mêmes mots de douleur et de douceur, — la fallacieuse familiarité du mystère où nous plongent les salles obscures ne saurait nous leurrer : cet amour-là, presque toujours, n’est qu’un simulacre à la fonction purement utilitaire : ressort inusable, alibi, deus ex machina de mille actions banales, lui qui fut, ailleurs, la source de tant de lyrisme, trouve sur l’écran sa plus prosaïque retraite. Si l’on ajoute à cela le manque d’inspiration de nos pourvoyeurs d’images, on ne s’étonnera plus que l’amourette et la confiserie sentimen­ tale usurpent la place de l’amour, et la pornographie, celle de l’érotisme. * De la passion et de l’érotisme, quelles parts ont été faites dans ce numéro? Je ne doute guère que les textes qui suivent reflètent beaucoup plus largement les séductions de l’un que les abîmes de l’autre. Que diable, nous 5 sommes en France.,.' La passion est allemande, russe ou espagnole. Ici, elle n’est pas chez elle. La désinvolture des Français à son égard m’a tou­ jours prodigieusement agacé : ils se vantent d’ avoir la tête trop bien faite pour elle, je les soupçonne plutôt d’avoir les poumons trop étroits et le cœur trop frivole, ou trop modique. L’esprit et le goût du plaisir qui sont ici plus vifs qu’ailleurs, masquent parfois des vides qui n’ont rien de commun avec ces profondes dévastations intérieures, ces insatiables besoins d’absolu qui prédisposent à la passion. L’esprit français se pare>t~il de qualités assez claires, assez déliées, assez harmonieuses pour compenser cette lacune ? On le dit. Cependant, aux yeux des passionnés et des mys­ tiques, cet « équilibre » semble dissimuler quelque tare étrange, faite d’impuissance et de cécité, en face de ce signe divin qui, brusquement, oriente l’absurde, de cette haute flamme qui l’embrase... « J ’aime ce qui dévore l’homme », disait Gide. Sans doute sa lucidité aiguë, sa virtuosité d’acrobate, surent-elles toujours faire leur affaire .des extrêmes, inquiétants et troubles. Mais sa grande sensibilité, son sens uni­ versel de l’humain lui permirent sûrement de prendre la mesure de la pas­ sion, ët de s’y brûler, un moment, les yeux. Les films passionnés sont rares. L’étude que je regrette de n’avoir pu — par manque de temps — consacrer à la passion au cinéma, se fût appuyée sur une liste courte. Si l’on excepte l’œuvre de Bresson, où circule de bout en bout un oxygène âpre et brûlant, peut-on, à titre d’exemple, citer quelques films tournés en France depuis la guerre qui aient pris pour sujet exclusif la peinture de la passion? Je n’en vois qu’un : Le Rideau Cramoisi, d’Astruc, Il y a certes, dans d’autres œuvres, des morceaux passionnés, mais il est, derrière les caméras, si peu de créateurs authentiques, que ces éphé­ mères révélations, restent avant tout l'affaire des acteurs. Parmi cent scènes d’amour aussi insipides qu’artificielles, telle comédienne inspirée, reflétera brusquement, entre deux niaiseries, cet éclat hautain et insolite dont elle est traversée. Imagine-t-on pourtant moyen d’investigation plus pénétrant, d’expres­ sion plus riche, qu’une caméra attachée aux mouvements, aux spasmes et à la vertigineuse immobilité finale d'une passion amoureuse? * L’érotisme, je l’ai dit, ne manquera pas de talents pour le célébrer : il faut simplement, au seuil de ce numéro, rappeler que c’est un art difficile. Entre lui et la pornographie — que seuls les sots peuvent confondre, il y a, tout simplement, le style. La pornographie est le plus court chemin — - et le plus vulgaire — du désir à la satisfaction partielle du plaisir : l’érotisme ne saurait être comparé à cette fringale grossière et désordonnée, hâtivement apaisée à coups d’obscénités. La censure, qui ne tolère sur les écrans ni des attitudes trop sugges­ tives, ni des nudités trop précises puisqu’elle en bannit les végétations pileuses et lès orifices, nous préserve peut-être d’une exhibition de nudisme aussi "disgracieuse que celles des camps naturistes. Unique bien­ fait de la censure : qu’on en lève les uploads/S4/ 042.pdf

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  • Publié le Jan 16, 2022
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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