Gustave Flaubert, 1821- 1880 : sa vie, ses romans, son style / par Albert [...]

Gustave Flaubert, 1821- 1880 : sa vie, ses romans, son style / par Albert [...] Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Thibaudet, Albert (1874-1936). Gustave Flaubert, 1821-1880 : sa vie, ses romans, son style / par Albert Thibaudet. 1922. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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LA CRITIQUE Gustave Flaubert 1821-1880 Sa Vie = SesRomans - Son Style 1>AI^ ALBERT THÏ^AyDET PARIS LIBRAIRIE PLON PLON-NOURRIT ET C\ IMPRIMEURS-ÉDITEURS 8, RUE GARANC!ÈRE-6e Tous droiis réservés Il a été tiré de cet ouvra g» 2$ exemplaires sur papier pur fil des papeteries Prioux, numérotés de i à 25. GÛ/$TA$E FLAUBERT Ce volume a été déposé au ministère de l'intérieur en 1922 LA CRITIQUE Gustave Flaubert 1821-1880 Sd Vie - Se%!Romans - Son Style PAR AWË&T THIBAUDET PARIS LIBRAIRIE PLON PLON-NOURR1T BT CU, IMPRIMEURS-ÉDITEURS 8, RUE GARANCIERB-6* Tous droits réservés Droits de reproduction et de traduction réserves pour tous pays. Ces leçons sur: Flaubert ont été faites à l'Université d'Upsal en 1920. Elles ont été reprises en partie, au prin- temps dejç^^t Université de Genève et à la Société des études dé lettres de Lausanne. Je les ai rédigées en pensant à mes auditeurs suédois et suisses, et j'espère que ces pages prolongeront pour eux comme elles le prolongent pour moi le souvenir agréable de nos rencontres. Dans les deux pays, la majeure partie de ces auditeurs était composée d'élu» diants, et je devais me proposer surtout de leur être utile : de là le caractère un peu scolaire qu'on trouvera peut-être à certains endroits. J'avais pensé à transformer mes leçons en articles. On m'en a détourné et on m'a conseillé de leur laisser le caractère sinon de la parole publique, du moins du travail universitaire. Elles garderont mieux ainsi les plis de ces visites intellectuelles françaises qui, après la guerre, ont été accueillies avec tant de faveur lorsqu'elles ne prétendaient être en effet que des visites, où l'on se connaît, où l'on se parle, où l'on se plaît. Toutes les citations de Flaubert sont faites d'après l'édition Conard, en attendant l'édition définitive et les éditions critiques si vivement désirées. GUSTAVE FLAUBERT LAWEUNESSE DE FLAUBERT Bien'que la fernille paternelle de Flaubert soit cham- penoisei que sôî>'père ne soit devenu Normand que par son installation à Rouen et son mariage avec une Nor- mande, nous devons regarder l'auteur de Madame Bo- vary comme un Normand authentique. Sesdeux hérédités ont évidemment agi sur lui, mais c'est un fait que la balance a penché du côté du pays où il a constamment vécu, et dont il s'est imprégné de partout, tant par la curiosité artistique qui l'inclinait vers lui que par les colères qui le levaient contre lui. Il était Normand par son physique. Sa fantaisie lui persuadait qu'il descendait des aventuriers de Sicile et il écrivait : « Je suis un Bar- bare, j'en ai l'apparence musculaire, les langueurs ner- veuses, les yeux verts et la haute taille, mais j'en ai aussi l'élan, l'entêtement, l'irascibilité. » Sans remonter si loin, et puisque c'est l'écrivain qui nous intéresse en lui, nous trouvons chez lui des rapports assez étroits avec les autres écrivains normands, qui forment peut-être, avec lesBourguignons, notre famille littéraire la plus homogène et la mieux caractérisée, les Malherbe, les Corneille, les Barbey d'Aurevilly, avec leur substance robuste, leur originalité agressive et rude, quelque chose à la fois de migrateur^et de réfractaire. Zola remarque avec justesse i 2 GUSTAVE FLAUBERT qu'il est resté un provincial, que dans ses séjours à Paris il ne prend nullement l'air et l'esprit de la capitale, et qu'il ressemble en cela à Corneille. «Il gardait des naïvetés, des ignorances, des préjugés, des lourdeurs d'homme qui, tout en connaissant fort bien son Paris, n'en avait jamais été pénétré par l'esprit de blague et de légèreté spiri- tuelle. Je l'ai comparé à Corneille, et ici la ressemblance s'affirme encore. C'était le même esprit épique auquel le papotage et les fines nuances échappaient... Il voyait humain, il perdait pied dans l'esprit et dans la mode (i).» Quand il voudra, dans l'Éducation sentimentale, faire d'Hussonnet un type d'esprit parisien, il lui faudra dépouiller toute la collection du Charivari I Corneille et lui sont deux beaux types d'indépendance normande, deux beaux refus que fait le sang nordique de s'adapter à la communauté de la capitale. Son père appartenait à une famille de vétérinaires champenois qui étaient depuis plusieurs générations pro- fesseurs à l'école d'Alfort. Par une sorte de promotion naturelle, il devint médecin, et son fils allait continuer la route, faire la dernière étape en devenant romancier. Le docteur Flaubert était un homme de grande valeur, fort généreux, très régulier et dévoué dans aon travail, qui laissa un souvenir durable à Rouen où 11 fut médecin-chef de l'Hôtel-Dieu. Il pensait, et il était entendu dans la famille, que son séjour en province était un exil, une in* justice, et que son maître Dupuytren, dont il était l'in- terne à Paris, l'avait fait nommer prévôt d'attatomie à Rouen pour éloigner un concurrent dangereux. De sotte que Flaubert a été >;nsomme élevé dans un milieu de « m'ont-fait-tort », de récriminations et de railleries contre les gens arrivés de Pari9i Cet esprit agira d'autant plus sur lui que sa destinée après tout le couchera dans un lit de même mesure et lui permettra de se considérer (i) I* Roman naiur«U$tt, p. 185. LA JEUNESSE DE FLAUBERT 3 aussi comme un sacrifié de la carrière littéraire. La rési- gnation du docteur à une existence qu'il ne jugeait pas conforme à son mérite ne laissait pas de céder parfois à des explosions violentes de feu intérieur, à de formi- dables crises de colère, maladie aiguë du père qui deviendra chronique chez le fils et se déchaînera dans la Correspond dance, mais à laquelle l'artiste saura, comme le médecin, imposer le frein professionnel. Il est né et a été élevé dans un hôpital, et sa vie, son génie, son oeuvre en ont été constamment marqués. L'appartement du médecin-chef, à l'Hôtel-Dieu de Rouen, peut passer pour le lieu où s'est élaborée la vision triste du monde qui, dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle, s'imposera au groupe principal du roman français. « L'amphithéâtre de l'Hôtel-Dieu donnait sur notre jar- din ; que de fois avec ma soeur n'avons-nous pas grimpé au treillage, et, suspendus entre la vigne, regardé curieu- sement les cadavres étalés; le soleil donnait dessus, les. mêmes mouches qui voltigeaient sur nous et sur les fleurs allaient s'abattre là, revenaient, bourdonnaient (i) ! » Cette présence physique du cadavre qui, avec Hugo, Gautier, Baudelaire, halluciné la poésie, il semble qu'il faille, pour que le roman y trouve un sujet solide, l'in- termédiaire technique et médical; du cimetière où il était rendu à la grande nature, et où la poésie roman- tique l'a vu, le corps retourne à l'amphithéâtre, où le guette pour le roman le flls du médecin. Mais il y a deux parties dans un hôpital : l'hôpital lui-même et les « fe- nêtres uploads/S4/ albert-thibaudet-g-flaubert-sa-vie-ses-romans-son-style.pdf

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  • Publié le Nov 25, 2021
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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