L’INQUISITION ESPAGNOLE. B. BENASSAR CHAP.I : LES 4 TEMPS DE L’INQUISITION. Ded

L’INQUISITION ESPAGNOLE. B. BENASSAR CHAP.I : LES 4 TEMPS DE L’INQUISITION. Dedieu parle « d’inquisition au pluriel », il se base dans ce chap. sur les chiffres de Tolède, pour ensuite établir des comparaisons et des recoupements. 1481 : 1 seul tribunal établi à Tolède. « Calculer le nombre de victimes de l’inquisition, c’est établir matériellement l’une des causes les + puissantes et les plus actives de la dépopulation de l’Esp. » ( Llorente)  1er temps (1483-1520) - Installat° du tribunal a Ciudad Real en 1483, puis transfert à Tolède en 1485 • période de très forte activité : pêrsécut° des noyeaux judaïsants de l’archevêché. • 1490 : 433 relaxés. - Aux alentours de 1495 l’ensemble du district est écrémé, les foyers judaïsants détruits, les leaders en fuite ou morts. Ce qui explique la baisse de l’activité et sa stagnation jusqu’en 1520.  2ème temps ( 1520- ) - Reprise. Vers 1555 on dénombre environ 200 sentences annuelles. Epoque à laquelle le tribunal de Tolède connaît son activité la + soutenue car : • On s’intéresse alors aux nouveaux chrétiens • Nouvelle technique : les visites de district ( désir de contrôle de la totalité du territoire) - Vers 1555-1560 : baisse car • Visites de districts réduites • Installat° d’un tribunal concurrent à Madrid. • Modificat° de la conduite des procès et de la liste des délits visés en priorité.  3ème temps ( 1640-1660) Regain d’activité avec la persécution des nouveaux chrétiens portugais émigrés en Cast.  Du XVème au début du XVIème les tribunaux se consacrent presque exclusivement aux judaïsants.  On constate que la tipologie des accusés varie selon les rég° ( c’est pourquoi Dedieu parlait au début de cet article d’ « Inquisition au pluriel »). - Par exemple : entre 1615-1700 le % de judaïsants augmente partout sauf à Sarragosse. Dedieu conclue que les 4 temps de l’Inquisition définis pour Tolède sont valables pour l’ensemble de la péninsule dans les tribunaux où le mahométan reste 2daire. La présence de communautés morisques importantes et formées dans la défense de leur culture introduit de grandes nuances dans la 2de ½ du XVIè. Au XVIIè la situat° de Tolède= celle du reste de la péninsule. De la cruauté aux accommodements. « Assez vite donc le S.O hésite à tuer ». La majorité des peines sont dites normales ( Réconciliat° et confiscat°des biens, prison perpétuelle-4ans). CHAP.II L’INQUISITION OU LA POLITIQUE DE LA PRESENCE.  Par la bulle du 1/11/1478, Sixte IV décidait de la nominat° de 2 ou 3 écclésiastiques de + de 40 ans, mais il concédait aux rois de cast. Et d’Arag. Le droit de les destituer. Rôle des rois prépondérant. 6/02/1481 : 1er autodafé. 6 brûlés. 17/10/1483 : Torquemada devient Inquisiteur Général d’Aragon, Valence Cat.,+ Cast . Inquisition est alors entre les mains d’une autorité unique.  D.Peyre prend l’ex de Valence ( Roy . d’Aragon) pour démontrer que l’Inquisit° est avant tout une volonté du souverain Ferdinand qui veut l’imposer à toute l’Esp. ( et à son royaume) « Instrument de la politique royale, agent efficace de la centralisat° et parade contre l’act° particulariste des fueros, le S.O va désormais s’organiser, installer sur l’ensemble du territoire espagnol les tribunaux nécessaires à une occupat° de l’espace satisfaisante de l’espace politique et social, enfin imposer sa présence. » On retiendra le rôle prépondérant des visites réalisées par les inquisiteurs : - Déceler les éventuels hérétiques. - Propagande.  Vers 1560, changement avec Valdés : il enlève toute autonomie à l’inquisiteur qui ne peut plus juger que les affaires légères. « La procédure prend le pas sur l’act°immédiate et exemplaire qui consiste à juger sur place » Avec les commissaires et les familiers, le S .O dispose désormais d’un réseau d’agents locaux qui supplée à la visite. - Commissaires : ecclésiastiques dont le rôle consiste à lire ou faire lire l’édit de foi, recueillir les dénonciat°, procéder aux arrestat° sur ordre du tribunal, et à mener des enquêtes à sa demande. Fin XVII : l’activité du tribunal devient + bureaucratique et l’institut° se sédentarise, tranchant ainsi avec la grande itinérance de ses débuts.  Inquisit° a-t-elle poursuivi également les hommes et les femmes ? Quelques exemples : pour les blasphèmes les ¾ des accusés sont des hommes, mais les femmes sont parfois coupables d’endoctrinement ( comme à Grenade). Il semble que les proportions soient égales si ont écarte la nature différentes des délits.  Répartit° par cat. Sociale et corps de métiers. - Forte représentat° du clergé et des personnes ayant suivi des études. - Faible représentat° de la noblesse. CHAP.III LE POUVOIR INQUISITORIAL. Pour Benassar, l’Inquisit° est « non seulement l’alliée privilégiée du catholicisme romain, mais bcp + encore, un élément essentiel de l’appareil d’état. » Il parle « d’identité étroite entre l’appareil d’état et le pouvoir inquisitorial. »  L’autorité papale et l’Inquisit°. - Créée par Rome sous la demande des RC. En droit, l’Inquisit° est contrôlée par la papauté qui est responsable de l’activité de cette institut°. En fait, celle-ci est un instrument de la monarchie espagnole. Qui étaient les inquisiteurs ou la nature du pouvoir « Les inquisiteurs ne formaient en aucune façon une caste de moines fanatiques retranchée du reste du monde. » « Ces hommes étaient engagés dans la course au pouvoir, ils avaient le souci d’une carrière qui pouvait conduire les meilleurs d’entre eux, ou les plus habiles, à présider l’une des grandes cours de justices du royaume, à siéger dans l’un des conseils de gouvernement ou à la dignité épiscopale. La f° inquisitoriale ne représentait à leur esprit qu’une étape, +ou- longue de leur cursus honorum. Et l’ex inquisitorial se distinguait mal des autres pouvoirs, ne serait- ce qu’en raison des implicat° politiques fréquentes de l’act° inquisitoriale. D’autre part les inquisiteurs partageaient les pass° et les faiblesses des hommes : l’orgueil et l’ambit° étaient leurs passions dominantes (…) » Le problème des familiers : milice supplétive ou groupe de pression ? Ils sont apparus très tôt dans l’histoire de l’Inquisit°. Ce sont des employés du SO qui jouissent de privilèges en échange des services rendus. Ils appartenaient au début du XVIè au petit peuple urbain des artisans et des boutiquiers : « le petit peuple des émotions antisémites ». Puis avec le prestige grandissant de l’institut°, les représentants des couches dominantes de la société urbaines l’investissent. De +, pour être une grande source de privilèges, la familiature devient de +en+ recherchée, elle révèle une situat° sociale confortable. Elle n’échappe donc pas elle non plus à la vénalité comme c’est le cas dans les collèges monastiques (ex celui de Salamanque) Noter qu’à partir de 1580 des caballeros entrent dans ses rangs. CHAP. IV. LA PEDAGOGIE DE LA PEUR. Quest° du chap. : Pourquoi l’Inquisition inspira tant de craintes ? Les mauvaises raisons : la torture.  Très codifiée rarement abusive et aveugle, elle doit être proportionnelle à l’ampleur des charges pesant sur l’accusé. ( cf. Eymerrich/Peña). « Il reste que l’usage de la torture n’a jamais été la règle pour l’Inquisit° et peut même apparaître à certaines époques, comme l’except°. La conjoncture politique ou religieuse modifie le comportement des juges de telle sorte qu’il faut se garder de généralisations. » Elle est réservée aux cas d’hérésie. Pourtant il s’en faut de bcp pour que toutes les personnes suspectes d’hérésie soient torturées, qu’elles avouent ou non. » La torture ne justifie donc nullement la réputation redoutable de l’Inquisition. Les mauvaises raisons : l’atroce rigueur des peines.  Avant 1530 : Inquisit° a tendance à recourir à des peines exemplaires : mort, galères, prison perpétuelle. Ce qui n’est plus le cas après 1530. « Les 1ères décennies de l’activité inquisitoriale ont tracé dans les mémoires un tel sillage de terreur que la peur a longuement survécue aux déchaînements de la répress°. L’Inquisit° terrorisait alors non pas parce qu’elle tuait, amis parce qu’elle avait tué en 40 ans quelques milliers de personnes, ce qui était évidemment considérable. » « Mais malgré tout l’Inquisition qui demeure impitoyable, ne broie plus les corps, évite les supplices, garde les vies, casse les volontés… En répudiant la cruauté l’Inquisit° conserve tout son pouvoir d’effroi. » Les vraies raisons : l’engrenage du secret. - Les accusés ne savent ni de quoi ils sont accusés ni par qui. - On appelle les prisons de l’Inquisit° « prisons secrètes ». - Accusés privés de relat° avec l’extérieur, les membres de leur famille. Aucune communicat° ne leur est permise. Les vraies raisons : la mémoire de l’infamie. - le San Benito ( habit du penitent) Doit être porté sans except° durant toutes les manifestat° publiques, puis en f° des peines soit à vie soit temporairement. On retiendra pour terminer qu’ils doivent être pendus dans les églises à la mort des pénitents pour rappeler à la populat° la faute de celui qui le portait et verser sur la famille de celui-ci cette « mémoire de l’infamie ». - Inhabileté ( Défense d’exercer sa profess°) La répercut° de ces peines est donc uploads/S4/ benassar.pdf

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  • Publié le Mai 02, 2021
  • Catégorie Law / Droit
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