Daniel Madrasse La souffrance et le moyen d’y mettre fin Le code de la propriét

Daniel Madrasse La souffrance et le moyen d’y mettre fin Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que « les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information », toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite (art. L122-4). Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, notamment par téléchargement ou sortie imprimante, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. Le présent document ne constitue pas un livre au sens juridique du terme. La présente édition est partagée gracieusement au format numérique, en tant que document de recherche sans attribution particulière. Elle n’en demeure pas moins soumise au droit de la propriété intellectuelle. Auteur : Daniel Madrasse Mise en page : Daniel Madrasse Image de couverture : Alexandra Koch SOMMAIRE INTRODUCTION......................................................................................................................1 I La souffrance............................................................................................................................7 La sélection naturelle..............................................................................................................9 De l’atome à la vie................................................................................................................21 L’être humain et ses sentiments............................................................................................34 Le principe de surenchère.....................................................................................................43 Divergence des intérêts.........................................................................................................60 Lutter contre le courant........................................................................................................66 La nécessité d’un absolu.......................................................................................................74 Le futur à la rescousse du présent........................................................................................87 Surcharge de désir, excès de souffrance...............................................................................99 Conclusion..........................................................................................................................107 II La délivrance de la souffrance.............................................................................................112 Sur les traces du bonheur....................................................................................................113 Le monde comme illusion..................................................................................................125 La connaissance..................................................................................................................136 Le non-dualisme.................................................................................................................141 Le dualisme........................................................................................................................152 Choisir une voie..................................................................................................................164 Les pouvoirs spirituels........................................................................................................172 CONCLUSION.......................................................................................................................177 BIBLIOGRAPHIE..................................................................................................................182 INTRODUCTION • 1 INTRODUCTION Les philosophes n’ont plus le monopole du bonheur. Ou plutôt, ils n’ont plus celui de son questionnement. Dans nos sociétés modernes où le plaisir se transforme vite en désillusion, le bonheur réel est plus recherché que jamais. Partout dans les milieux intellectuels ou populaires, on se lance à sa poursuite par la remise en question de ses propres certitudes. Puisque l’aventure de la modernité peine à nous apporter les satisfactions que nous en attendions, beaucoup d’entre nous lui avons retiré notre confiance et cherchons à présent un nouvel idéal auquel nous raccrocher. Pour d’autres, c’est même une crainte du futur qui se manifeste, lorsque l’évolution des technologies et des mentalités, loin de laisser présager un avenir radieux, dévoile des lendemains effrayants de conflits, de manque et d’aliénation. Ni aujourd’hui ni demain ne font rêver et, à moins de se complaire dans le malheur et l’insatisfaction, on ne peut que chercher de nouveaux moyens d’être heureux, hors des sentiers stériles. Très populaire dans le milieu du développement personnel, la question du bonheur n’en demeure pas moins obscure. Il suffit d’assister à une de ces conférences sur le thème du bien-être, fréquemment données en France, en Europe même et outre-Atlantique par des philosophes, des psychologues, des sociologues ou des acteurs de la vie civile pour s’en apercevoir. INTRODUCTION • 2 Lors d’une de ces rencontres, un conférencier demanda un jour à son auditoire : « Qui parmi vous est heureux ? » Sur deux cents personnes présentes, seules trois ou quatre levèrent la main. La première réaction fut un rire général de surprise, qui laissa rapidement place à de l’incompréhension. Ce serait donc vrai ? Nous serions tous malheureux ? La définition précise du bonheur importe peu ici et le conférencier l’a résumée ce jour-là à un état de paix durable et dénué de souffrances, que l’on nomme aussi « ataraxie ». Il est intéressant de noter que si l’on ne se représente pas toujours clairement le bonheur, on sait par contre très bien quand on ne le possède pas. Mais surtout, on est vite amené à se demander pourquoi on ne le possède pas. Dans nos sociétés dites d’abondance, de plus en plus de gens font l’étrange constat que malgré leur richesse et le confort dont ils jouissent, il demeure en eux un sentiment d’incomplétude et, de fait, l’envie d’un accomplissement sur lequel ils ne sauraient pourtant pas mettre de mots. On en viendrait à penser que l’être humain, en menant sa vie comme il le fait, passe à côté de son véritable objectif, ce bonheur aussi méconnu que désiré. Tant que l’on est occupé à s’assurer des conditions de vie minimales et que, pour cela, on travaille et on vit parmi les siens, la préoccupation du bonheur est systématiquement éclipsée par celle des besoins immédiats. Pourtant, une fois ces nécessités obtenues, lorsque l’esprit cesse de s’agiter dans toutes les directions et que l’on se recentre sur soi-même, l’incomplétude revient. Ce malheur moderne, c’est celui de la mélancolie du quotidien, de ce sentiment si répandu : « Ma vie semble n’avoir aucun sens » qui paraît autant toucher la jeunesse en manque de repères que le travailleur aux journées routinières ou l’individu le plus commun réalisant son « bilan de milieu de vie ». La mélancolie et la INTRODUCTION • 3 sensation de vide sont parfois remplacées par une sorte de peur du lendemain, par des craintes profondes sur sa propre capacité à vivre paisiblement et, finalement, par l’impression persistante que l’existence n’est qu’une succession d’épreuves douloureuses sans réelle récompense, sans un but qui en vaudrait vraiment la peine, et donc sans véritable intérêt. Les choses seraient bien différentes si l’on connaissait ce fameux sens de la vie sur lequel tout le monde s’interroge un jour. Mais tant que celui- ci reste caché, n’existant peut-être même pas, comment les difficultés de la vie pourraient-elles être indéfiniment supportées ? Ce triste constat, que certains jugeront défaitiste, ne saurait être embelli par les plaisirs de la vie. L’argent ne fait pas le bonheur, riches et pauvres s’accordent sur ce point. Personne ne nie que l’argent règle bien des problèmes et qu’il offre bien des plaisirs, mais le plaisir n’est pas le bonheur. Le plaisir est toujours éphémère, il doit donc toujours être recherché, tandis que les souffrances doivent toujours être combattues. Le riche n’est ainsi qu’un individu parmi d’autres dans l’éternelle course au plaisir, l’infinie chasse aux tracas qui, très vite, laisse ceux qui s’y risquent épuisés, n’ayant plus les moyens d’assouvir leurs désirs et de se protéger de ce qui leur est nuisible. Finalement, la question du bonheur est indissociable de celle du désir. On souffre de ne pas posséder ce que l’on désire et de subir ce que l’on réprouve. On ne peut donc pas comprendre le bonheur si l’on ne comprend pas la mécanique de nos envies. Or, le désir, comme tous les ressentis, possède une double-nature. La première, purement matérielle, est faite de INTRODUCTION • 4 contacts physiques dépendant du système nerveux, du cerveau et de son fonctionnement complexe. La seconde est immatérielle, elle repose sur les émotions et les rouages de la conscience, plus mystérieux encore que ceux du cerveau. C’est donc une double-enquête qui doit être menée pour résoudre la question du bonheur et c’est à cette tâche que le présent ouvrage entend participer humblement. Il nous faudra pour cela rechercher les causes de la souffrance en tenant compte de cette double-nature et en déduire les moyens d’y mettre fin. Le titre de cet ouvrage est une référence à une phrase célèbre prononcée par Bouddha alors qu’on lui demandait en quoi consistait sa doctrine : « Je n’enseigne que deux choses : la souffrance et la délivrance de la souffrance. » C’est sur cette dualité que nous nous baserons, celle du constat d’un problème et de sa résolution. Cette référence n’est pas gratuite et nous aurons l’occasion de vérifier qu’il est difficile de rechercher le bonheur sans s’intéresser au bouddhisme, ou du moins à la pensée orientale telle qu’on la trouve également dans le Védanta indien, le taoïsme ou le zen, des écoles spirituelles qui, si elles se font une place en Occident depuis un demi-siècle, peinent à répandre dans la société leurs enseignements les plus profonds. Bouddha expliquait les choses ainsi : notre existence n’est qu’une succession de souffrances, tout n’est que souffrance, mais il existe un moyen de mettre fin à celle-ci. Le mot que l’on traduit ici par l’idée de souffrance est le terme « dukkha », issu du pâli. Il englobe les souffrances physiques et psychologiques, la tristesse et le mal-être, le manque et l’insatisfaction, soit l’éventail des douleurs humaines. INTRODUCTION • 5 Dans ses grandes lignes, l’enseignement bouddhiste n’est pas particulièrement difficile à comprendre. Il y a cependant, comme dans toute philosophie, une nette différence entre la compréhension intellectuelle d’une idée et la croyance réelle qu’on peut avoir en elle, une différence entre l’instant ou l’on prend connaissance d’un principe et celui où ce dernier devient un fondement naturel de notre manière de vivre et de penser. Par ailleurs, l’imposante littérature philosophique, spirituelle ou métaphysique qui s’est construite autour des pensées orientales ou occidentales pourrait aisément rendre celles-ci indigestes au néophyte, en dépit du trésor de savoir qu’elle constitue. C’est la raison pour laquelle, à la suite de nombreux vulgarisateurs, nous tenterons d’éclaircir des conceptions et des préceptes uploads/S4/ daniel-madrasse-la-souffrance-et-le-moyen-dy-mettre-fin.pdf

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  • Publié le Sep 14, 2021
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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