Michel Schooyans Professeur émérite de l'Université de Louvain LA FACE CACHÉE D
Michel Schooyans Professeur émérite de l'Université de Louvain LA FACE CACHÉE DE L'ONU Le Sarment Paris - 2000 Liste des sigles AMI Accord Multilatéral sur les Investissements CPI Cour pénale internationale ECOSOC Conseil économique et social des Nations Unies (New York) FAO Food and Agricultural Organization (Rome) FNUAP Fonds des Nations Unies pour la Population (New York) ILO Organisation internationale du Travail (Genève) IPPF International Planned Parenthood Federation (Londres) NAMBLA North American Man/Boy Love Association OCDE Organisation de Coopération et de Développement Économique (Paris) OMS Organisation mondiale de la santé (Genève) ONG Organisations non gouvernementales ONU Organisation des Nations Unies (New York) PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement (New York) UNESCO Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture (Paris) UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (New York) UNIDO Organisation des Nations Unies pour le Développement industriel Table des matières Liste des sigles Introduction - L'ONU et ses « Lumières » D'un despotisme à l'autre Quels Droits de l'Homme ? Les « Lumières » de l'ONU Première partie L'EMPIRE DU CONSENSUS Chapitre I - Droits de l'Homme et démocratie La démocratie formelle L'étude comparée des institutions Un autre débat Les Droits de l'Homme dans la tradition réaliste L'apport médiéval Le service des personnes L'apport moderne Le patrimoine commun de l'humanité Universalité et cohésion La part de l'historicité Une « culture des Droits de l'Homme » Solidarité et efficacité Un aiguillon puissant aujourd'hui contesté Chapitre II - Consensus et majorité, ou d'une tyrannie à l'autre La « tyrannie du consensus » Kant et l'Illuminisme Le consensus : une escroquerie sémantique La « tyrannie de la majorité » La « sainteté » civile des lois Le paradoxe de la majorité La vision holistique du monde et de l'homme La cohésion précaire Le naufrage des devoirs L'homme dans la réalité du tout Chapitre III - L'ONU confrontée à ses origines Gardienne des Droits de l'homme ? Passer à la vitesse supérieure ? La démocratie impossible Nations et États : débilités Les passions comme valeurs De la violence individuelle à la violence institutionnelle Chapitre IV - La Charte de la Terre et l'impératif écologique L'origine de la Charte Un accouchement laborieux Un nouveau dialogue Extraits du brouillon Préambule Principes L'idéologie de la Charte Un « remake » de l'évolutionnisme Le blanc-seing de l'ONU Chapitre V - Les droits contre le Droit De l'individualisme à l'absolutisme Quelle Cour criminelle internationale ? La Déclaration des défenseurs des « nouveaux droits » AMI, vraiment ? Chapitre VI - De la tolérance à l'inquisition laïque Tolérance et violence De la tolérance doctrinale à l'intolérance civile Un rationalisme anti-chrétien Chapitre VII - Pékin+5 : Une histoire de grain de sable Les acteurs en présence Délégués et fonctionnaires Les féministes radicales Opposants au « colonialisme sexuel » Le Saint-Siège : réalisme et vérité Un bilan prometteur ? Quelles surprises ? La force de la prière et de la vérité La guerre continue Chapitre VIII - Le Millenium de tous les périls Le rapport Nous, les Peuples Un document programmatique L'incorporation au système légal international Le Forum du Millenium Le Pacte mondial L'appel au secteur privé Vers une « coalition globale » Le Sommet des leaders spirituels et religieux Le Sommet du Millenium Des activités parallèles fébriles Le Sommet des chefs d'État Vers une concentration de pouvoir sans précédent Chapitre IX - L'Europe arnaquée et fière de l'être La « terreur blanche » L'Europe, complice et victime Une arnaque idéologique Le radicalisme européen La grogne bruxelloise La Charte des Droits fondamentaux Avis aux récalcitrants Le messianisme internationaliste Chapitre X - Le Droit, « légitimation » de la violence L'auto-libération de l'homme Le refus de la finitude La mort et la guerre Le vertige de l'autodestruction Deuxième partie VERS LA GOUVERNANCE MONDIALE Chapitre XI - Kelsen à l'ONU La théorie « pure » Un rationalisme intégral Réduction et dissolution La norme La coutume et le consensus La Pyramide de l'ordre juridique Un système de normes Le symbolisme pyramidal La norme fondamentale Chapitre XII - Le droit étatique et le droit international Vers l'État mondial Inversion du principe de subsidiarité La dissolution de l'État Chapitre XIII - Un système de contrôle mondial Une théorie du pouvoir Pas de place pour les Droits de l'Homme Un totalitarisme sans visage Un système policier Jurisprudence et bureaucratie Détournement de sens La maîtrise de la vie Chapitre XIV - La vengeance du réel Les États satellisés Une entourloupette sophistique Un manifeste anti-nations Troisième partie LE DISSENTIMENT CHRETIEN Chapitre XV - L'ONU : quelle estime pour la vérité ? La contagion mimétique Imiter la violence L'innocent coupable L'ONU contre l'Église Les droits négociés ? Vers l'agnosticisme intolérant Les jours comptés du totalitarisme laïc Bâtie sur le sable : l'ONU Un écran pour les échecs ? La conversion à la vérité Chapitre XVI - L'ONU contre la famille Présentation de la famille Une réalité sociale nouvelle Amour et fécondité Dissocier procréation et union ? La famille à l'épreuve de l'État Quelques causes Du « désengagement » de l'État à l'exclusion Flash sur les « fragilités nouvelles » La famille à l'épreuve de l'ONU Le piège des soi-disant « nouveaux droits » Une culture anti-famille Chapitre XVII - La famille : un gisement de valeurs La plus petite démocratie Contrôler l'affectivité De la fraternité à la solidarité Une réalité naturelle qui persiste à s'affirmer La famille et le capital humain Le devoir et l'intérêt de l'État Protéger la famille Une valeur d'avenir Chapitre XVIII - L'Église : signe de division La liberté inventive de l'amour Face à l'imposture, le témoignage efficace Annexes Annexe I : Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948 Annexe II : Un texte de René Cassin Annexe III : Figures triangulaires Annexe IV : Charte des Droits fondamentaux de l'Union européenne Bibliographie Liste des sites électroniques Remerciements Ouvrages du même auteur Introduction L'ONU et ses « Lumières » Toutes les grandes révolutions se sont faites contre le pouvoir absolu, arbitraire et tyrannique. Toutes se sont faites au nom de la dignité de l'homme, que des puissances despotiques bafouaient. Tous les grands documents déclarant les droits de l'homme sont le fruit d'une prise de conscience progressive de la dignité inaliénable de tous les hommes et tous, cependant, sont nés au prix de beaucoup de souffrances et de beaucoup de larmes. D'un despotisme à l'autre Ainsi, l'histoire moderne a connu le despotisme éclairé. Le despote prétendait avoir le privilège de jouir des lumières de la Raison, inaccessibles au commun des mortels. Sa volonté était la source de la loi. Son pouvoir était absolu : il n'avait point de compte à rendre au peuple. Héritières misérables de ces despotismes sont certaines dictatures dérisoires qui fleurissent à l'époque contemporaine. Elles règnent par la terreur simple, la corruption, la concentration de tous les pouvoirs, le cynisme et la brutalité. Despotisme précaire que celui-ci, puisqu'il peut à tout moment être renversé. Le despotisme survit aussi dans les régimes autoritaires. Dans ceux-ci, le « despote » — concrètement : un individu ou une minorité — a la hantise de sa sécurité face à un ennemi désigné. Quelques havres de liberté subsistent parfois dans la vie économique, plus rarement dans la vie intellectuelle et culturelle, mais il est interdit d'exprimer une quelconque opposition politique. Le régime autoritaire favorise l'hypocrisie : dans votre for intérieur, vous pouvez penser ce que vous voulez ; il suffit de ne pas être opposant, d'avoir l'échine souple. Bref, ce qui est requis c'est la soumission extérieure. Dictatoriaux ou autoritaires, ces régimes despotiques ne s'embarrassent guère de constructions idéologiques compliquées pour se justifier. Pourvu qu'ils aient la force, qu'ils ne regardent pas aux moyens, qu'ils n'hésitent pas à recourir à la violence, qu'ils aient une police efficace, ils n'ont guère besoin de se fabriquer des légitimations. Toute coquetterie idéologique est ici pratiquement superflue. Au XXe siècle, le totalitarisme a poussé le despotisme classique — dictatorial ou autoritaire — à son point d'incandescence. Ce qui n'était que despotisme minable ou artisanal, et donc souvent éphémère, cède la place à un despotisme d'un professionnalisme haut de gamme. Les trois premiers totalitarismes du XXe siècle — communisme, fascisme, nazisme — ont dès à présent pris place au panthéon des classiques de la perversité. Bien sûr, on recueille les recettes du passé : abus de pouvoir en tout genre, violence, goulags, terreur, répression, suspicion, corruption, etc. Quelque chose de plus est cependant ajouté. Non un simple ingrédient supplémentaire, mais quelque chose d'essentiel. Le totalitarisme résulte du funeste concours, de la convergence entre la tendance quasi générale à accepter volontairement la servitude et l'offre de produits idéologiques du meilleur effet domesticateur. La dictature, l'autoritarisme : on les supporte, on s'y oppose ; le cas échéant, on s'insurge contre eux. Le totalitarisme, lui, anesthésie le moi, subjugue les corps, colonise les esprits et fait scintiller les charmes de l'esclavage consenti. L'idéologie est la drogue qui tue la capacité de discerner le vrai du faux, le bien du mal, et qui inocule un ersatz de vérité, habituellement sous forme d'utopie. uploads/S4/ la-face-cachee-de-l-x27-onu.pdf
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- Publié le Oct 07, 2022
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
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