Dubreuil 07/02/2012 Marion 906 Dissertation de Philosophie n°III Sujet : Le Dro

Dubreuil 07/02/2012 Marion 906 Dissertation de Philosophie n°III Sujet : Le Droit est-il une science ? La question qui nous est posée, c'est à dire : le Droit est-il une science ? , relève plus particulièrement de l'épistémologie. En effet, l'un des buts principaux de l'épistémologie est de séparer, c'est-à-dire d'établir une classification, des éléments se reportant au domaine scientifique et des éléments qui, au contraire, relèvent de la non-science. Existe t-il une vraie science du droit ? Ou encore le droit est-il une science ? Ces questions ne sont pas nouvelles, pourtant les juristes sont la plupart du temps réticents en ce qu'il s'agit d'y apporter une réponse positive, on peut penser que c'est parce qu'ils hésitent à identifier raisonnement juridique et méthode scientifique. Il y a donc bien une difficulté à insérer dans le domaine du droit une réflexion qui relève de l'étude scientifique de l'objet, donc le droit en lui-même. Tout d'abord, il faut avoir en tête que la science est un corps de propositions relatives au monde réel qui peuvent être infirmées par des observations d'ordre empirique puisqu'elles éliminent la possibilité que certains événements se réalisent. Pour autant, si nous admettons une vision restrictive de la science, elle est la connaissance tirée des « observations expérimentales » ou rationnelles de phénomènes objectifs qui échappent à la volonté humaine. Pour que ces observations deviennent valables, l'observateur démontre par le biais de raisonnements et de preuves ou par le biais d'expérience, la relation de causalité entre une ou des actions initiales et une réaction finale. De ce fait, cette relation peut être vérifiée, et donc affirmée par toute autre personne, qu'elle quelle soit et suivant toutes les époques, c'est ainsi que certains savoirs scientifiques ont vu leur théorie détruite ou au contraire affirmée de tous temps. En ce qui concerne le Droit, au contraire de la science, sa définition relève de la polysémie mais également du syllogisme. En effet, selon le dictionnaire du Littré le droit est « un ensemble de règles qui régissent la conduite de l'homme en société, les rapports sociaux », cette définition apporte au droit son caractère incontestable et nécessaire. Au contraire, pour le positivisme juridique , le Droit est un phénomène social, la société établie des règles destinées à régir son fonctionnement, et à organiser les relations, économiques ou politiques, des individus qui la composent. La science et le droit, semble alors avoir un premier point commun : les règles. Nous savons qu'en science, il y a une grande importance des règles, plus précisément en parlant en termes scientifiques, des lois. Le droit quant à lui est aussi organisé et structuré par des lois, les lois sont le cœur de cet objet, comme les lois sont le cœur de l'objet scientifique. Néanmoins, le droit se spécifie, il est l'ensemble des règles générales, abstraites et obligatoires indiquant ce qui doit être fait dans un cas donné, édictées ou reconnues par un organe officiel régissant l'organisation et le déroulement des relations sociales et dont le respect est en principe assuré par des moyens de contraintes organisés par l'État. Ainsi H. Kelsen rappelle : « du point de vue de la science juridique le droit établi par le régime nazi est du droit. Nous pouvons le regretter , mais nous ne pouvons pas nier qu'il s'agit de droit. Le droit de l'Union Soviétique est du droit ! Nous pouvons l'exécrer comme nous avons horreur d'un serpent venimeux mais nous ne pouvons pas nier qu'il existe, ce qui veut dire qu'il vaut. ». Le Droit dans sont caractère incontestable se rapproche donc de la science. Cependant le Droit est-il bien une science véritable, et en lui-même ? Pour tenter d'apporter une réponse à cette question épistémologique, nous allons dans un premier temps établir notre réflexion sur ce qui montre que le droit ne peut-être une science , ensuite nous verrons suivant des tentatives comment se dessine la possibilité de faire du droit un objet scientifique. Comme nous l'avons annoncé, la question du Droit en tant que science est une question épistémologique, il s'agit alors de voir en quoi le Droit relève plus de la non-science, et donc par cela pourquoi des juristes ainsi que des philosophes sont réticents à une conception positive du Droit en tant que science pure et en tant que science en elle-même, n'impliquant donc pas d'éléments extérieurs dans son domaine. Dans le domaine scientifique, comme nous l'avons déjà précisé, il y a une nécessité des relations de causalité entre une ou des actions initiales ainsi qu'une réaction finale. Ces relations sont appelées lois scientifiques : elles sont neutres, elles sont objectives et universelles dans le temps et l'espace. Dès lors, une loi scientifique ne peut-être contestée car elle fut approuvée par des savants, des observateurs, au fil du temps. Un loi scientifique émane de la vérité pure et incontestable. Pourtant, il faut noter que dans l'histoire certaines théories scientifiques furent désapprouvées et ainsi annulées, car elle ne relevait pas de la vérité, mais ce constat ne peut se faire que par le biais d'expériences et d'observations, d'une véritable étude de l'objet en lui-même. De plus, il est très important de souligner le caractère universelle de la loi scientifique, dans toutes les contrées du monde, même les plus éloignées, la loi scientifique est vérifiable et présente. Nous pouvons prendre comme exemple la loi scientifique de la gravité, celle-ci et vérifiable partout et surtout par n'importe quel individu quel qu'il soit, savant ou non. En ce qui concerne le Droit, s'il devait requérir ces critères, nous ne les trouvons cependant pas, ni le critère d'objectivité ( on y retrouve d'une certaine manière une volonté individuelle et donc subjective, de la part par exemple du juge ou du législateur), ni celui de la neutralité ( l'existence du juge en découle directement, mais aussi par le fait que le droit rejoint en certains points la religion, la morale, la philosophie, etc.) mais encore moins l'universalité ( à divers niveaux, la loi n'est pas la même en Angleterre qu'en Russie, et même au sein même d'un pays, les lois différent d'une région à une autre en France, par exemple l'Alsace et la Savoie). Le droit ne requiert alors aucun des trois points qui constituent la véracité et l'incontestabilité de la loi scientifique. Le droit alors, en suivant ce raisonnement ne peut être une science. De plus, le droit, malgré les différentes dispositions dispositions d'une loi n'émet pas de théorie ou de précision exacte. Prenons un exemple : un tribunal peut interpréter un article de loi, et cette interprétation peut être rejetée par le tribunal suivant. Le droit n'est alors qu'une codification juridique d'un système qui tente de mettre des limites aux libertés que peut avoir un individu. Alors qu'une théorie scientifique se doit d'être universelle pour être cohérente et applicable , le droit lui, n'étant pas universel, ne peut être en lui-même une théorie scientifique ainsi qu'une science. Puis, il faut constater que le Droit est, comme nous l'avons annoncé, n'est pas une science en lui-même, c'est-à-dire qu'il ne forme pas une loi scientifique en seul, il est rattaché à ce que nous appelons couramment la science sociale et sociale dans nos sociétés. Le sciences sociales sont un ensemble de disciplines scientifiques qui ont pour fonctions d'étudier les aspects sociaux des diverses réalités humaines. Mais la science sociale et économique est posée en opposition avec les sciences qui sont dites « naturelles », ou encore les sciences dites « exactes » en raison de leur statut épistémologique spécifique. Selon les définitions simplifiées des dictionnaires, les sciences humaines ont pour objet d'étude ce qui concerne les cultures humaines, leur histoire, leurs réalisations, leurs modes de vie et leurs comportements individuels et sociaux, tandis que les sciences sociales auraient pour objet d'étude les sociétés humaines.. Celles-ci reconduisant ainsi, d'une certaine façon, l'opposition à l'âge classique entre la philosophie naturelle et la philosophie morale (qui incluait aussi la sociologie, la politique, l'économique, etc.). Le problème principal, et commun, qu'ont à affronter les sciences dites sociales ou humaines est celui de la méthode à suivre afin d'atteindre une objectivité relative à l'espèce humaine. L'objet d'étude coïncide en effet avec la culture du sujet qui l'analyse. Cependant, nombreux sont qui critiquent la position en tant que science du domaine relevant de la sociologie ou de l'humain en tant qu'être de société car « Une science est un ensemble organisé de connaissances objectives, établies selon une démarche rationnelle, dans un domaine déterminé. ». De plus, il est difficile de dégager des caractéristiques et méthodes communes à toutes les sciences humaines et à elles seules; par conséquent, on peut légitimement se demander si l'étiquette de science humaine désigne bien quelque chose de positif, ou s'il s'agit simplement d'une étiquette commode pour faciliter sa classification dans les sciences. En les opposant aux sciences dites « dures » ou « exactes » ou « pures » que seraient par exemple la physique, les mathématiques, ou la biologie, les sciences humaines se distinguent. Le droit vu comme une uploads/S4/ le-droit-est-il-une-science.pdf

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  • Publié le Jul 18, 2021
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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