Table des Matières Mentions légales MACHINATIONS Épisode 1 Épisode 1 : L' île d
Table des Matières Mentions légales MACHINATIONS Épisode 1 Épisode 1 : L' île des secrets PROLOGUE CHAPITRE I CHAPITRE II CHAPITRE III Et la suite alors ? Notes Tous droits réservés ISBN : 9 79 -1 0-9 5 3 83 -07-9 © 2 01 9 6 9 , rue de Provence, 75 009 Paris w w w .chambrenoire.co Tous droits réservés ISBN : 9 79 -1 0-9 5 3 83 -1 6 -1 © 2 01 9 6 9 , rue de Provence, 75 009 Paris w w w .chambrenoire.co MACHINATIONS ÉPISODE 1 É pisode 1 : L' î le des sec rets PROLOGUE Sonnerie stridente. Bruits de pas sur le parquet de l’entrée puis ouverture de porte. Un agent en uniforme — celui de la Poste — se tenait là, prêt à dégainer du courrier. Geste de salutation rapide et machinal et, enfin, communication. — Bonjour, madame, une lettre pour Hugo Girardi. Sophie se retourna et lança un appel dont le volume avait pour but d’atteindre n’importe quel recoin de l’appartement. — Hugo ! T’as un recommandé ! Je signe pour toi ? Après quelques secondes, l’absence de réponse en constitua une pour Sophie qui empoigna le stylo tendu par le postier et apposa sa signature sur le bordereau. Elle le remercia et ferma la porte. Hugo surgit dans le salon comme si le monde prenait enfin vie à mesure que ses paupières se décollaient. Sa mine endormie et les marques de draps qui lézardaient ses joues indiquaient qu’il venait à peine de s’extirper d’une sieste. — Tu m’as appelé ? demanda-t-il l’esprit encore embrumé. — T’as reçu un courrier, je te l’ai posé là, répondit sa compagne. Hugo se gratta le sommet du crâne et se dirigea nonchalamment vers la table du salon. Il décacheta l’enveloppe, s’assit et lut. C’était une lettre au contenu un peu obscur provenant d’un cabinet de notaire parisien. D’après ce qu’il en avait compris, un généalogiste successoral avait été mandaté afin d’effectuer une recherche d’héritiers selon les dernières volontés d’un testateur dont l’anonymat devait être respecté scrupuleusement. La procédure était on ne peut plus simple : se rendre au lieu indiqué dans la missive et attendre les instructions sur place. Il devait s’agir d’un entretien préalable à la poursuite de la démarche. Croyant d’abord à une erreur, Hugo relut les quelques lignes à plusieurs reprises et reconnut bien son nom écrit trois fois dans la lettre. Ne se connaissant pas d’ancêtre récemment décédé, il fit ce qu’il faisait souvent lorsqu’il était en proie au doute, il s’en remit à Sophie. Elle qui partageait sa vie pour le meilleur et pour le pire — sans pour autant en avoir fait le serment solennel devant un maire — depuis désormais plus de cinq années, lui était généralement de bon conseil. Souvent, il se demandait ce qu’il ferait sans elle. — Bébé, viens voir ça ! Sophie s’approcha de la table, amenant avec elle quelques effluves de son doux parfum, léger et sucré comme ses baisers. Elle se pencha par- dessus l’épaule d’Hugo et parcourut rapidement la lettre. — Qu’est-ce que c’est que ce truc ? lâcha-t-elle spontanément. — Je sais pas… On m’a peut-être retrouvé un riche ancêtre, dit-il en souriant. — Pourquoi riche ? — Le cabinet de notaire parle d’un héritage « substantiel », ça veut bien dire ce que ça veut dire. — À mon avis, c’est une arnaque, lança Sophie en haussant les épaules. — Une arnaque en recommandé avec accusé de réception ? Et un voyage aller-retour en première classe ? Il sortit des billets de l’enveloppe et Sophie, perplexe, les inspecta. — Ils auraient pu prévoir le voyage pour deux personnes. Là, j’y aurais cru, ironisa-t-elle. — C’est tous frais payés, il y a les noms des deux cabinets, les logos, les numéros de téléphone, les adresses, les numéros de SIRET. On peut chercher sur Internet, si tu veux, mais tout ça m’a l’air bien réglo. Sophie haussa les sourcils et Hugo continua : — Il y a quelques mois, j’aurais sûrement foutu ce courrier à la poubelle, mais avec ma situation et notre projet de maison, un petit coup de pouce financier ne serait pas de refus. — T’es pas sérieux ? Tu comptes vraiment y aller ? — Qu’est-ce que je risque, franchement ? Une intoxication au champagne en première classe ? Me faire kidnapper par un gang de notaires contre une rançon ? Sophie pouffa et se retourna pour lancer un dernier « fais c e que tu veux » en se dirigeant vers la salle de bain. Hugo haussa les épaules et se pencha de nouveau sur la lettre. Il sentit une pointe d’excitation lui chatouiller l’estomac. Cela faisait plusieurs mois qu’après un licenciement qui s’était mal passé, Hugo tournait en rond chez lui, attendant impatiemment le retour de Sophie pour qu’il ait enfin quelqu’un à qui parler. Les CV qu’il avait envoyés par dizaines n’avaient même pas donné suite à un entretien. Pas un. Étrange pour un ingénieur ayant son cursus. Cette lettre tombait à point nommé et lui aurait permis de sortir de sa monotonie quotidienne. Sophie aussi avait bien besoin de souffler un peu, car avoir un homme qui pantoufle à la maison ne constituait pas vraiment un environnement très sain pour quelqu’un d’aussi dynamique qu’elle. Si cette convocation aboutissait sur une impasse, il aurait au moins gagné un aller-retour pour la Bretagne et il irait respirer le grand air marin avant de rentrer. Il ne fallut pas plus de quelques heures de réflexion à Hugo pour prendre sa décision. Il répondrait à la demande et se rendrait sur place, quitte à changer de plan au dernier moment, et puis, la perspective finale de se voir léguer un héritage n’était pas pour lui déplaire. CHAPITRE I Ils avaient tous reçu la même mystérieuse lettre et avaient tous répondu présents au rendez-vous. Cinq personnes aux sexes, âges et origines complètement différents se trouvaient là, en Bretagne, dans le port d’une petite ville des Côtes-d’Armor à l’extrémité ouest de la baie de Saint-Brieuc répondant au nom peu évocateur de Paimpol. Tous avaient eu le même raisonnement qu’Hugo et personne n’aurait daigné quitter son domicile si le voyage et les frais n’avaient pas tous été compris et payés d’avance. Parmi les cinq, deux femmes, Naima et Eugénie, et trois hommes, Victor, Harold et Hugo. Venant tous deux d’Î le-de-France, Naima Hadji et Victor K aradjian auraient pu se retrouver dans le même train s’ils n’avaient pas voyagé à des horaires différents. Harold, quant à lui, était parti de Bordeaux et Eugénie, récemment installée en Vendée, avait embarqué depuis Nantes. D’ordinaire, rien n’aurait pu réunir ce melting-pot d’individus hétérogènes dans le froid cinglant d’un minuscule port de plaisance en bord de Manche. Il aura suffi d’une seule lettre, d’une seule promesse, celle de l’héritage tenu secret d’un énigmatique défunt. Cela en faisait peu pour persuader quiconque de quitter son quotidien et se lancer dans une aventure dont l’issue était inconnue. Pour eux cinq, cela avait visiblement été suffisant. Naima se demanda s’ils étaient les seuls à avoir reçu l’énigmatique courrier ou si d’autres candidats allaient se joindre à eux. Peut-être même que certains avaient tout bonnement refusé l’idée d’une telle aventure aux motifs si curieux. Victor, quant à lui, restait perplexe sur le fait que les quatre autres personnes — emmitouflées comme lui dans leurs manteaux d’hiver — aient pu faire le déplacement pour des raisons comparables aux siennes. Comment aurait-il pu avoir un ancêtre commun avec ces individus aux origines visiblement si éloignées. Au fur et à mesure que les minutes s’égrainaient en autant de bourrasques glacées et, comme personne n’avait encore osé briser le silence, le doute s’installait lentement. Pour estomper la gêne, Harold et Eugénie avaient adopté une technique similaire, celle de poser leur regard au loin, sur la barre d’horizon que venaient parfois caresser les embruns. Plus le temps passait, plus la glace qu’il allait falloir briser entre eux s’épaississait. Hugo, semblant être le plus jeune, considéra plusieurs fois le fait de se présenter aux autres, mais l’incongruité de la situation le freina. Il espérait que quelqu’un vienne rapidement à leur rencontre et leur explique enfin les véritables raisons de leur présence à Paimpol. De plus, il n’avait pas vraiment fait attention à la météo et la veste de mi-saison qui lui suffisait amplement pour supporter les températures de sa région Toulousaine s’avérait peu efficace contre le climat breton. Alors qu’un léger crachin commençait à vernir leurs habits de gouttelettes scintillantes, le souhait d’Hugo — et du reste du groupe — fut exaucé. Croyant apercevoir une silhouette au loin, Naima releva la tête et tourna son visage en direction d’un ponton sur sa gauche. Un homme vêtu d’un ciré sombre se dirigeait vers leur groupe d’un pas décidé. Lorsqu’il ne fut qu’à quelques mètres d’eux, tous comprirent que sa venue les concernait et qu’ils allaient peut-être enfin avoir des réponses à leurs interrogations. Malgré les fréquentes bourrasques qui l’obligeaient à plisser les uploads/S4/ machinations-01-l-x27-ile-des-secrets-florian-dennisson-extrait.pdf
Documents similaires
-
25
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jul 18, 2022
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
- Taille du fichier 3.9837MB