1/14 Année Universitaire 2012/2013 Licence I – Semestre I METHODOLOGIE LA DISSE
1/14 Année Universitaire 2012/2013 Licence I – Semestre I METHODOLOGIE LA DISSERTATION Travaux dirigés de M. Damien BOUVIER, Secrétaire général, Collège juridique 2/14 Qu’est ce qu’une dissertation juridique ? PRESENTATION I. Remarques générales à propos de la dissertation La dissertation juridique est un exercice théorique qui s’oppose en ce sens à l’exercice du cas pratique (ou consultation). La dissertation juridique est une démonstration : l’étudiant doit adopter une problématique sur la base d’un sujet proposé et ensuite démontrer la réponse donnée à la problématique. Une démonstration suppose l’utilisation d’arguments qui s’appuient sur des références précises. Une démonstration est plus qu’un simple exposé : elle propose une analyse, une synthèse des éléments selon une vision précise et construite. La dissertation comprend deux parties : l’introduction et le développement. Il n’y a pas de conclusion et le développement se fait toujours en deux parties. L’introduction fait en général le 1/3 du corps du devoir, et les deux parties doivent être équilibrées (chacune le 1/3 du devoir) II. Le travail préparatoire à la définition d’une problématique « Il faut traiter tout le sujet mais rien que le sujet » Le travail préparatoire est composé de quatre étapes Première étape : reconnaître les termes principaux du sujet. Ne jamais se précipiter pour lire un sujet, et toujours le lire plusieurs fois. L’idéal est de le recopier sur lede brouillon. Ensuite, il convient d’en souligner les termes principaux qui nous apparaissent fondamentaux. Un attention particulière doit être apportée aux noms mais également aux mots de liaisons (par exemple « et, avec, pendant ») ; aux adjectifs, aux adverbes. Deuxième étape : poser les définitions des termes principaux. Attention : en droit les mots ont un sens bien précis et chaque définition posée doit être la plus complète et la plus précise possible. Pour les mots de liaisons, les adverbes, les adjectifs, les verbes, au lieu d’une définition, on cherchera plutôt à poser des synonymes. Cette étape permet la bonne compréhension du sujet et permet d’éviter les hors sujet : on peut évacuer d’emblée ce qui ne se rapporte pas à la définition posée. Troisième étape : la recherche de l’environnement du sujet. Pour chaque terme principal on peut dresser une première liste de mots clés, puis la définition de ceux-ci. Par la suite on procède à la recherche scientifique proprement dite qui va permettre de constituer le fond de l’appareil scientifique. Un bon appareil scientifique permet des références précises et des exemples riches et pertinents pour la démonstration. A contrario, sans appareil scientifique, la dissertation perd de sa qualité. De plus cette étape permet de ne rien oublier concernant le sujet. Elle est une condition à la définition de la problématique. IL EST DONC ESSENTIEL DE BIEN MOBILISER TOUTES SES CONNAISSANCES POUR CETTE ETAPE. 3/14 Lorsque l’on est en examen, on recherche dans ses connaissances personnelles acquises en cours, durant les séances de TD et les recherches personnelles que l’on a pu faire. Lorsque la dissertation est un exercice à préparer, on utilise toutes les ressources possibles : les notes de cours, la bibliothèque (livres, revues, etc), internet (avec précaution d’usage), etc… Pour chaque terme principal, on se demande : - que dit la loi ? - que dit la jurisprudence ? - que dit la doctrine ? On note sur le brouillon les éléments de connaissance mobilisés. La quatrième étape consiste à classer selon des rubriques tous les éléments de l’environnement du sujet. En recherchant ce qui les rapprochent ou les opposent, on les rassemble sous de grandes idées. Grâce à cette étape, on peut alors voir apparaître sur la base des recherches des idées essentielles qui, une fois confrontées entre elles, vont permettre de définir une problématique. 4/14 La problématique et le plan ( 1/2 ) PRESENTATION I. Le lien entre la problématique et le plan La problématique et le plan doivent être envisagés ensemble. Les deux forment un tout indissociable. Réfléchir à la problématique, c’est déjà réfléchir au plan. De même, la détermination du plan peut amener à modifier la problématique. Il en résulte que LA PROBLEMATIQUE ET LE PLAN DOIVENT SE REPONDRE. La problématique est la question que l’on se pose, le « problème juridique », comme le problème de mathématique. Le plan est la réponse que l’on donne à ce problème. Le développement, à l’intérieur du plan, vient éclairer le lecteur sur le chemin parcouru pour arriver à cette conclusion. La problématique permet la mise en perspective des connaissances. ATTENTION : une dissertation sans problématique n’est pas une dissertation mais c’est un simple exposé. De même, la problématique n’est pas simplement une question, car elle suppose que la réponse, c'est-à-dire la dissertation, soit une démonstration. ON NE PEUT DEMONTRER EN DISANT SIMPLEMENT CE QUI EXISTE. La problématique doit être plus avancée. Exemple d’une mauvaise problématique: Sujet : Le code Civil Proposition de problématique : « Existe-t-il un code civil ? » Cette problématique est mauvaise, car elle ne permet pas de réponse sous la forme d’une démonstration. Vous ne pouvez démontrer que le Code Civil existe, personne ne songe à le remettre en cause. IL FAUT PROPOSER AUTRE CHOSE Exemple d’une problématique acceptable Sujet : Le Code Civil Proposition de problématique : « Le Code Civil est-il simplement un travail de codification des coutumes françaises ? » La réponse à cette problématique est bien une démonstration : « Non, le Code civil n’est pas qu’une simple codification des coutumes françaises puisqu’il introduit une vision moderne du droit (I) qui influencera fortement les systèmes juridiques hors de France (II) ». On voit bien que la démonstration est possible est que l’on met en perspective les connaissances. 5/14 Il faut donc toujours garder à l’esprit le lien entre la problématique et le plan et se souvenir que la problématique adoptera une réponse, le plan, qui doit être basée une démonstration. II L’adoption d’une problématique Pour chaque sujet, il y a toujours plusieurs problématiques possibles. Plus le sujet est précis, libellé sous forme interrogative, sous la forme d’une question fermée, plus le choix dans la problématique sera réduit, et vice-verca. Trois étapes permettent l’adoption d’une problématique Une première étape consiste à confronter les rubriques. Elles permettent de voir émerger les points récurrents dans l’environnement du sujet. On peut noter alors ce qui semble s’opposer, se rapprocher à l’intérieur. On se pose la question de savoir si la matière permet bien de prendre du recul par rapport à la connaissance, de mettre en perspective les éléments. Durant cette opération, l’étudiant prendra soin de confronter les rubriques et les sous- ensembles qu’il a pu définir avec le sujet lui-même. Il est donc nécessaire de relire le sujet et de passer en revue les rubriques elles-mêmes. Cette opération permet d’isoler les rubriques qui n’ont qu’un lien indirect, vague, ou peu d’intérêt réel avec le sujet. A l’opposé, les rubriques qui semblent les plus intéressantes et les plus exploitables peuvent être identifiées pour être confrontées. Plusieurs problématiques peuvent émerger, alors il faut en choisir une Une deuxième étape consiste à formuler la problématique sous une forme affirmative. Pour ce faire on pose la problématique en débutant la phrase par « Je veux démontrer que… ». Cette phrase doit être écrite sur le brouillon. On peut retravailler plusieurs fois l’intitulé pour que la problématique soit claire et précise. Une troisième étape consiste à transformer la forme affirmative en une forme interrogative. Exemple : Sujet « Le Code Civil ». Forme affirmative de la problématique : « Je veux démontrer que le Code Civil est plus qu’une œuvre de codification des coutumes ». Puis forme interrogative : « Le Code Civil est-il simplement une œuvre de codification des coutumes? » C’est la forme interrogative qui va apparaître dans le devoir. La forme affirmative qui commence par « Je veux démontrer que » doit rester bien en évidence sur le brouillon et ne jamais quitter l’esprit pendant 6/14 La problématique et le plan ( 2/2 ) PRESENTATION I. L’élaboration d’un plan RAPPEL : le plan et la problématique sont liés. Le point de départ est donc la formulation affirmative de la problématique qui commence par « Je veux démontrer que…. ». Sur cette idée un plan sera élaboré. Il convient de se souvenir des éléments qui ont permis d’adopter cette problématique. Comment en est-on arrivé à cette problématique ? Quelles raisons ont motivé ce choix ? On pourra alors dégager deux idées majeures qui ont permis à la problématique de s’imposer. A ce stade, les idées du plan ne doivent donc pas être « inventées », rajoutées ou cherchées ailleurs : elles se déduisent de notre cheminement de pensée lors de l’élaboration de la problématique. C’est pour cela, notamment, que la problématique et le plan sont liés. Exemple : • Sujet : « Le Code Civil » • Problématique formulée à l’affirmative « Je veux démontrer que le Code Civil est plus qu’un simple travail de codification des coutumes françaises ». • Problématique formulée à l’interrogative : « Le Code Civil est il simplement un travail de codification des coutumes uploads/S4/ methodologie-dissertation 8 .pdf
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- Publié le Dec 13, 2021
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
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