Michelet, Jules (1798-1874). Histoire de France. 1-5, [Livres 1-5, 1-1461]. 183
Michelet, Jules (1798-1874). Histoire de France. 1-5, [Livres 1-5, 1-1461]. 1837. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. 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La bour- geoisie apparaît dans la résolution de Marcel, le paysan dans la Jacquerie , la France elle- même dans la guerre des Anglais. Cette locution : Un bon Français, date du quatorzième siècle. Jusqu'ici la France était moins France que chrétienté. Dominée, ainsi que tous les autres états, par la féodalité et par l'église, VI elle restait obscure et comme perdue dans ces grandes ombres.... Le jour venant peu à peu, elle commence à s'entrevoir elle- même. Sortie à peine de cette nuit poétique du moyen âge, elle est déjà ce que vous la voyez ; peuple , prose, esprit critique , anti- symbolique. Aux prêtres, aux chevaliers, succèdent les légistes; après la foi, la loi. Le petit fils de saint Louis met la main sur le pape, et détruit le Temple. La chevalerie, cette autre ; religion, meurt à Courtrai, à Crécy, à Poitiers. A l'épopée succède la chronique. Une littérature se forme, déjà moderne et pro- saïque, niais vraiment française: point de symboles, peu d'images; ce n'est que grâce et mouvement. Notre vieux droit avait quelques symbo- les, quelques formules poétiques. Cette poé- sie ne comparaît pas impunément au tribu- VII nal des légistes. Le parlement , ce grand pro- sateur , la traduit, l'interprète et la tue. Au reste, le droit français avait été, de tout temps, moins asservi au symbolisme que celui d'aucun autre peuple. Cette vérité, pour être négative dans la forme, n'en est pasmoins féconde. Nous n'avons point regret au long chemin par lequel nous y sommes arrivés. Pour apprécier le génie austère et la matu- rité précoce de notre droit, il nous à fallu mettre en face le droit poétique des nations diverses, opposer la France et le monde. Cette fois donc, la symbolique du droit. — Nous en chercherons le mouvement, la dia- lectique , lorsque notre drame national sera mieux noué. Attendons le seizième Siècle. HISTOIRE DE FRANGE. LIVRE V. CHAPITRE I. Vêpres siciliennes. Le fils de saint Louis, Philippe-le-Hardi, reve- 1270 nant de cette triste croisade de Tunis, déposa cinq cercueils aux caveaux de Saint-Denis. Faible et mourant lui-même , il se trouvait hériter de pres- que toute sa famille. Sans parler du Valois qui lui revenait par la mort de son frère Jean Tristan y son oncle, Alphonse, lui laissait tout un royaume dans le midi de la France (Poitou, Auvergne, Tou- III. I 1270-82 louse, Rouergue, Albigeois , Quercy, Agénois, Comtat). Enfin , la mort du comte de Champa- gne, roi de Navarre, qui n'avait qu'une fille, mit cette riche héritière entre les mains de Philippe qui lui fit épouser son fils. Par Toulouse et la Navarre , par le Comtat, cette grande puissance regardait vers le midi, vers l'Ita- lie et l'Espagne. Mais, tout puissant qu'il était, le fils de saint Louis n'était pas le chef véritable de la maison de la France. La tête de cette maison, c'était le frère de saint-Louis, Charles d'Anjou. L'histoire de France, à cette époque , est celle du roi de Naples et de Sicile. Celle de son neveu, Phi- lippe III, n'en est qu'une dépendance. Charles avait usé, abusé d'une fortune inouïe. Cadet de France, il s'était fait comte de Provence, roi de Naples , de Sicile et de Jérusalem , plus que roi, maître et dominateur des papes. On pouvait lui adresser le mot qui fut dit au fameux Ugolin. « Que me manque-t-il? » demandait le tyran de Pise. — « Rien que la colère de Dieu 1. » On a vu comment il avait trompé la pieuse sim- plicité de son frère , pour détourner la croisade de son but, pour mettre un pied en Afrique et rendre Tunis tributaire. Il revint le premier de cette ex- pédition faite par ses conseils et pour lui ; il se trouva à temps pour profiter de la tempête qui brisa les vaisseaux des croisés , pour saisir leurs 1 Et Marco li rispose : Perche non vi falla altro che Pira d'Iddio... Et certo l'ira d'Iddio tosto li sopravenne. G. Villani, c. 120, p. 320. ' dépouilles sur les rochers de la Calabre, les armes, 1370-82 les habits, les provisions. Il attesta froidement con- tre ses compagnons , ses frères de la croisade, le droit de bris, qui donnait au seigneur de recueil tout ce que la mer lui jetait. C'est ainsi qu'il avait recueilli le grand naufrage de l'Empire et de l'Eglise. Pendant près de trois ans, il fut comme pape en Italie, ne souffrant pas que l'on nommât un pape après Clément IV. Clé- ment , pour vingt mille pièces d'or que le Français lui promettait de revenus , se trouvait avoir livré, non-seulement les Deux-Siciles, mais l'Italie entière. Charles s'était fait nommer par lui sénateur de Rome et vicaire impérial en Toscane. Plaisance, Crémone , Parme, Modène , Ferrare et Reggio , plus tard même Milan, l'avaient accepté pour seigneur, ainsi que plusieurs villes du Piémont et de la Romagne. Toute la Toscane l'avait choisi pour pacificateur. « Tuez-les tous , » disait ce pa- cificateur aux Guelfes de Florence qui lui deman- daient ce qu'il fallait faire des Gibelins prison- niers 1. Mais l'Italie était trop petite. Il ne s'y trouvait pas à Taise. De Syracuse, il regardait l'Afrique , d'O- trante, l'empire grec. Déjà il avait donné sa fille au prétendant latin de Constantinople , au jeune Phi- lippe , empereur sans empire. Les papes avaient lieu de se repentir de leur 1 On n'épargna qu'un enfant qu'on envoya au roi de Naples, et qui mourut en prison dans la tour de Capoue. G. Villani. c. 35, anno 1270. (4) 1270-82 triste victoire sur la maison de Souabe. Leur ven- geur, leur cher fils , était établi chez eux et sur eux. Il s'agissait désormais de savoir comment ils pourraient échapper à cette terrible amitié. Ils sen- taient avec effroi l'irrésistible force, l'attraction ma- ligne que la France exerçait sur eux. Ils voulaient, un peu tard, s'attacher l'Italie. Grégoire X essayait d'assoupir les factions que ses prédécesseurs avaient nourries si soigneusement ; il demandait qu'on sup- primât les noms de Guelfes et de Gibelins. Les pa- pes avaient toujours combattu les empereurs d'Al- lemagne et de Constantinople ; Grégoire se déclara l'ami des deux empires. Il proclama la réconcilia- tion de l'église grecque. Il vint à bout de terminer le grand interrègne d'Allemagne , faisant du moins nommer un empereur tel quel, un simple cheva- lier dont uploads/S4/ michelet-jules-1798-1874-histoire-de-france-1-5-livres-1-5-1-1461-1837-tome-3.pdf
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- Publié le Dec 12, 2021
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
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