Michelet, Jules (1798-1874). Histoire de France. 1-5, [Livres 1-5, 1-1461]. 184

Michelet, Jules (1798-1874). Histoire de France. 1-5, [Livres 1-5, 1-1461]. 1841. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. 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La Pucelle. 1422-1429. « Les plus mortes morts » sont les meilleures, di- sait un sage, les plus près de la résurrection. 1 C'est une grande force de n'espérer plus, d'é- chapper aux alternatives des joies et des craintes, de mourir à l'orgueil et au désir... Mourir ainsi, c'est plutôt vivre. Cette mort vivante de liàme la rend calme et in- trépide. Que craindrait d'ici, celui qui n'est plus d'ici? Que peuvent contre un esprit toutes les me- naces du monde? ! 1 Nous supposons que le lecteur a sous les yeux les dernières pages du tome précédent. V. 1 (2) L'Imitation de Jésus-Christ, le plus beau livre chrétien après l'Évangile, est sorti, comme lui, du sein de lamort. La mort du mpnde ancien, la mort du moyen âge, ont parté ces germes de vie. Le prêmier manuscrit de l'Imitation que l'on con- naisse, paraît être l de la fin du quatorzième siècle ou du commencement du quinzième. Depuis 1421, les copies deviennent innombrables. On en a trouvé vingt dans un seul monastère. L'imprimerie naissante s'employa principalement à reproduire l'Imitation. Il en existe deux mille, éditions. latines, mille fran- çaises. Les Français en ont fait soixante traductions, les Italiens trente2, etc. Ce livre universel du christianisme a été revendi- qué par chaque peuple comme un livre national. Les Français y montrent des gallicismes 3, les Ita- De Imitatione Christi, ed. Gence, 1826, descriptio condicummss., p. XIII. M. Gence regarde le ms. de Moelck,1421, pomme le plus an- cien. M; Hase pense que le ms. de Grandmont pourraitêtre de la fin du quatorzième siècle. Bibl. royale, fonds de Saint-Germain, n° 837. 2 Nul doute qu'il n'y ait un plus grand nombre de traductions et d'é- ditions; j'indique seulement ici le nombre de celles qui sont venues à la connaissance d'un denos plus savants bibliographes : Barbier, Disserta- tion sur soixante traductions françaises. etc., p. 254 (1815). M. Gence a recueilli l'indication d'un grand nombre d'éditions dans les archives italiennes (catalogues de la congrégation de l'inder), 3 l'époque où ces archives furent transférées à Paris. — Parmi les traducteurs de l'Imita- tion, on trouve avec surprise deux noms, Corneille et La Mennais. Le génie héroïque et polémique n'avait rien à voir avec le livre de la paix et de l'humilité. 3 De imitatione , ed. Gence, index grammaticus. (3) liens des italiaismes1, les Allemands des germani- nismes2. Tous les ordres du sacerdoce, qui sont comme des nations dans l'Eglise, se disputent également l'Imita- tion. Les prêtres la réclament pour Gerson 3, les cha- noines réguliers pour Thomas de Kempen 4; les moines pour un certain Gersen, moine bénédictin 5. Bien M. Gregory en cite quelques-uns; il est vrai que plusieurs de ces mots ne sont pas spécialement des italianismes, mais des mots communs atomes les langues néo-latines. Gregory, Mémoire sur le véritable au- teur de l'Imitation, publié par M. Lanjujnais, in-12 (1827), p. 23-24. 2 Schmidt, Essai sur Gerson, 1839, p. 122. Gieseler, Lehrbuch. II, IV, 348. 5 Si l'on veut que l'auteur ou le dernier rédacteur de l'Imitation soit le plus grand tomme du quinzième siècle, ce sera certainement Gerson. Le vénérable M. Gence a voué, sa vie à ja défense de cette thèse. Pour la soutenir, il faut supposer que le goût de Gerson a fort chargé dans sa rétraite de Lyon. Le livre De parvulis ad Chistum trabendis, la Consolatio theologiae, qui sont pourtant dp cette époque, sont généra- lement écrite dans la forme pédantesque du temps. Dans quelques- uns de sessermons et opuscules français, surtout dans celui qu'il adresse à ses soeurs, on trouve un tour vif et simple qui ne serait pas indigne de l'auteur de l'Imitation. Toutefois, même dans ce dernier opuscule, il y a encore de la subtilité et du mauvais goût. Il dit, au sujet de l'Annoncia- tion, que la Vierge «ferma la portière de discrétion, » etc. Gerson, t. III, p.810-841. 6 Thomas de Kempen a.pour lui le témoignage de ses trois compa- triotes ,Jean Bnsch, Pierre Schott,- et Jean. Trittenheim, tous trois du quinzième siècle. Il semble pourtant bien difficileque ce laborieux co- piste se soit élevé si haut; son Soliloquium animoe ne donne pas lieu de le croire. Le Christ dit-il, m'a pris sur ses épaules, m'a enseigné comme une mère, me cassant les noix spirituelles et me les mettant dans la bouche. Ce luxe d'images (et quelles images !) est peu digne, comme l'observe très-bien M. Faugère, de l'homme qui aurait écrit l'Imitation. Eloge de Gerson qui a remporté le prix,etc (1838),p. 80. 6 Le prétendu Gersen a été créé par les bénédictins du dix-septième d'autres pourraient réclamer aussi. Il s'y trouve des passages de tous les saints, de tous les docteurs 1. Saint François de Sales a seul bien vu dans cette ob- scure question : « L'auteur, dit-il, c'est le Saint- Esprit 2. » L'époque n'est pas moins controversée que l'au- teur et la nation. Le treizième siècle, le quatorzième, le quinzième prétendent à cette gloire. Le livre éclate au quinzième, et devient alors populaire, mais il a bien l'air de partir de plus loin et d'avoir été préparé dans les siècles antérieurs 3. siècle, et accueilli par Rome en haîne de Gerson. M. Gregory a dépensé beaucoup d'esprit à lui donner un souffle d'existence. Il avance l'ingé- nieuse hypothèse que l'Imitation, dans sa première ébauche, a dûêtre un programme d'école ; je crois qu'elle serait plutôt sortie d'un manuel mo- nastique. M. Daunou a montré jusqu'à l'évidence la faiblesse du système de M. Gregory (Journal des savants, déc. 1826, octob. et nov. 1827). L'uni- que pièce sur laquelle il s'appuie, le ms. d'Arona, est du quinzième siè- cle et non du treizième, au jugement de deux excellents paléographes, M. Daunou et M. Hase. 1 M. Gence va chercher dans tous les auteurs sacrés et profanes les pas- sages qui peuvent avoir un rapport, même éloigné, avec les paroles de limitation; il risque de faire tort à son livre chéri, en faisant croire que ce n'est qu'un centon. — Suarez pense que les trois premiers livres sont de Jean de Verceil, d'Ubertino de Casal, de Pietro Renalutio ; Gerson aurait ajouté le quatrième livre, et Thomas de Kempen aurait mis le tout eh ordre. Cet éclectisme est fort arbitraire. La seule chose spécieuse que j'y trouve, c'est que le quatrième livré, d'une tendance bien plus sacerdotale que les trois autres , pourrait fort bien né pas être de la même main. J. M. Suarez, Conjectura de Imitatione, 1667, in-40, Romae. 2 V. aussi dans l'édition de M. Gence (p.un), la note uploads/S4/ michelet-jules-1798-1874-histoire-de-france-5-livres-1-5-1-1461-1841-5.pdf

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  • Publié le Apv 15, 2022
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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