Barbara Oakley On ne naît pas brillant, on le devient ! A Mind for Numbers, How

Barbara Oakley On ne naît pas brillant, on le devient ! A Mind for Numbers, How to Excel at Math and Science Copyright © 2014 by Barbara Oakley, All rights reserved including the right of reproduction in vole or in part in any form. This edition is published by arrangement with TarcherPerigee, an imprint of Penguin Publishing Group, a division of Penguin Random House LLC. © Éditions First, un département d’Édi8, 2019. « Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. » ISBN : 978-2-412-04648-7 ISBN numérique : 978-2-412-05007-1 Dépôt légal : mai 2019 Traduction : Nicolas Dupin Correction : Anne-Lise Martin Éditions First, un département d’Édi8 12, avenue d’Italie 75 013 Paris – France Tél. : 01 44 16 09 00 Fax : 01 44 16 09 01 E-mail : firstinfo@efirst.com Site internet : www.editionsfirst.fr Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo. 1 Ouvrez la porte Quand vous ouvrez votre réfrigérateur, quelles sont vos chances d’y découvrir un zombie qui tricote des chaussettes ? Probablement à peu près les mêmes qu’une personne comme moi, sensible et tournée vers les langues, se retrouve professeur de génie physique. À l’école, je détestais vraiment les maths et les sciences. J’ai passé mes années de lycée à récolter des mauvaises notes dans ces matières, et je n’ai commencé à étudier la trigonométrie (en cours de rattrapage) qu’à l’âge de vingt-six ans. Dans mon enfance, même l’idée de lire l’heure sur le cadran d’une horloge me semblait absurde. Pourquoi était-ce la petite aiguille qui désignait les heures ? N’aurait-il pas fallu que ce soit la grande aiguille, puisque l’heure était plus importante que les minutes ? L’horloge indiquait-elle 10 h 05, ou 13 h 50 ? J’étais constamment perdue. La télévision me posait encore plus de problèmes. À cette époque, avant les télécommandes, je ne savais même pas quel bouton permettait d’allumer le poste. Je ne pouvais regarder une émission qu’en compagnie de mon frère ou de ma sœur. Eux savaient non seulement allumer la TV, mais aussi trouver la chaîne sur laquelle passait le programme que nous voulions regarder. Super ! Vu mon inaptitude technique, et mes mauvaises notes en maths et en sciences, je ne pouvais qu’en conclure que je n’étais pas très intelligente. En tout cas, pas dans ces domaines. Je n’en étais pas consciente alors, mais le fait de me considérer moi-même comme une incapable du point de vue technique, scientifique et mathématique façonnait ma vie. À la base de tout, se trouvaient mes difficultés en mathématiques. J’en étais venue à considérer les chiffres et les équations comme des maladies mortelles, qu’il me fallait éviter à tout prix. Je ne savais pas, à ce moment-là, qu’il existait des trucs mentaux simples, qui auraient pu rendre les maths compréhensibles pour moi, des trucs qui aident non seulement ceux qui sont mauvais en maths, mais aussi ceux qui sont bons. Je ne comprenais pas que ma façon de penser était typique des gens qui croient qu’ils ne sont pas faits pour les maths et les sciences. Je me rends compte aujourd’hui que mon problème était lié à deux façons très différentes de voir le monde. En ce temps-là, je ne savais faire appel qu’à une seule façon d’apprendre, si bien que je restais sourde à la musique des mathématiques. Les mathématiques, telles qu’on les enseigne dans le système scolaire américain, peuvent être une discipline sacrée. Elles passent logiquement et majestueusement des additions aux soustractions, puis aux multiplications et aux divisions. Ensuite, elles s’élèvent vers les cieux de la beauté mathématique. Mais les maths peuvent aussi être de méchantes sorcières. Elles sont totalement impitoyables s’il vous arrive de rater la moindre étape de leur ordre logique, et il est très facile de rater une étape. Il suffit d’une vie de famille perturbante, d’un prof en dépression, ou d’une malencontreuse maladie qui se prolonge, ne serait-ce qu’une semaine ou deux, à un moment critique, et vous voilà en déroute. Ou bien, comme ce fut mon cas, il suffit simplement de n’avoir aucun intérêt, ou talent apparent pour cette matière. En classe de cinquième, ma famille a été frappée par une catastrophe. Mon père a perdu son emploi, après avoir été gravement blessé au dos. Nous nous sommes retrouvés dans un secteur scolaire misérable, où un prof de maths grincheux nous obligeait à rester assis pendant des heures, dans une chaleur étouffante, à faire machinalement des additions et des multiplications. Pire que tout, ce M. Grincheux refusait de fournir la moindre explication. Il semblait aimer nous voir patauger. À ce stade, non seulement je ne voyais aucune utilité aux maths, mais je les détestais résolument. Et pour ce qui était des sciences dans leur ensemble, ce n’était guère mieux. Lors de ma première expérience en classe de chimie, mon professeur a décidé de nous donner, à mon binôme de laboratoire et à moi, un produit différent de celui qu’il distribuait au reste de la classe. Il nous a ridiculisés quand nous avons trafiqué les données pour essayer d’arriver aux mêmes résultats que tous les autres élèves. Et quand mes parents, animés de bonnes intentions, ont vu mes mauvaises notes, et m’ont poussée à demander de l’aide au prof en dehors de ses heures de cours, je me suis dit que j’avais mieux à faire. Moi, âgée de dix ans, avec l’agneau Earl. J’adorais les animaux, la lecture, et la rêverie. Maths et sciences ne faisaient pas partie de mes distractions. « Moi, à l’âge de 10 ans (septembre 1966), avec l’agneau Earl », avec l’aimable autorisation de l’autrice De toutes façons, maths et sciences ne servaient à rien. Les dieux des cours obligatoires étaient juste résolus à m’enfoncer ces disciplines dans le crâne. Pour me défendre, je refusais de comprendre tout ce qui m’était enseigné, et je ratais avec véhémence la moindre interrogation. Il était impossible de déjouer ma stratégie. J’avais d’autres centres d’intérêt cependant. J’aimais l’histoire, les sciences sociales, la culture, et surtout les langues. Heureusement, ces matières me permettaient de maintenir ma moyenne à flot. Dès ma sortie du lycée, je me suis engagée dans l’armée parce qu'on m’y payait pour apprendre une langue. J’ai étudié le russe (langue que j’avais choisie sur un coup de tête) avec tant de succès que j’ai obtenu une bourse de l’armée. Je suis partie à l’université de Washington pour passer une licence de langues et littérature slaves, que j’ai obtenue avec mention. Je parlais russe avec fluidité, et mon accent était si bon qu’on croyait parfois qu’il s’agissait de ma langue maternelle. J’ai consacré beaucoup de temps à acquérir cette compétence. Plus je devenais bonne en russe, plus j’aimais ce que je faisais. Et plus j’aimais ce que je faisais, plus j’y consacrais du temps. Mon succès renforçait mon désir de m’exercer, ce qui entraînait de nouveaux succès. Mais à la suite de circonstances totalement imprévisibles, j’ai été nommée sous-lieutenant dans le corps des transmissions de l’U.S. Army. On s’attendait soudain à ce que je devienne experte dans le domaine de la radio, des télégrammes et des centraux téléphoniques. Quel changement ! J’avais été sur un petit nuage en tant que linguiste accomplie, aux commandes de mon destin, et on me jetait dans un nouveau monde technologique dans lequel j’étais complètement handicapée. Mince ! On m’a obligée à m’inscrire à une formation en électronique axée sur les mathématiques (j’ai fini dernière de la classe), et puis je suis partie en Allemagne de l’Ouest, où je suis devenue un piètre chef de peloton dans les communications. Je me suis aperçue que les officiers et les engagés vraiment compétents du point de vue technique étaient très recherchés. Ils étaient vraiment précieux pour résoudre les problèmes, et leur travail aidait tout le monde à accomplir sa mission. J’ai réfléchi à l’évolution de ma carrière, et je me suis rendu compte que j’avais suivi mes passions, sans être prête à en trouver de nouvelles. De ce fait, je m’étais enfermée sans le vouloir. Si je restais dans l’armée, mes médiocres connaissances techniques feraient toujours de moi une citoyenne de seconde zone. Mais d’un autre côté, si je quittais l’armée, que pouvais-je faire avec une licence en langues et littérature slaves ? Il n’y a pas beaucoup de travail pour les linguistes russes. En gros, j’allais être en concurrence, pour des emplois de secrétaire débutante, avec des millions d’autres personnes qui avaient également une licence de lettres. Un puriste aurait pu soutenir que je m’étais distinguée, à la fois au cours de mes études et dans l’armée, et que je pouvais trouver un bien meilleur emploi, mais ce puriste uploads/S4/ on-ne-nait-pas-brillant-on-le-devient.pdf

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  • Publié le Jui 23, 2021
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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