La Désobéissance civile Henry David Thoreau Quelques mots biographiques Henry D
La Désobéissance civile Henry David Thoreau Quelques mots biographiques Henry David Thoreau fut un auteur qui inspira entre autres Gandhi et Martin Luter King. Son ouvrage la désobéissance civile "titré par lui : la résistance civile" est un peu difficile d'accès pour les néophytes, voici une petite synthèse. En italique bleu les citations. En noir quelques commentaires que je me suis permis de glisser ! Son oeuvre Page 3 Le gouvernement La devise de Thoreau : "Le gouvernement le meilleur est celui qui gouverne le moins" Thoreau montre les limites d'un gouvernement quant à sa moralité, probité… "L’armée permanente n’est que l’arme d’un gouvernement permanent. Le gouvernement lui-même — simple intermédiaire choisi par les gens pour exécuter leur volonté —, est également susceptible d’être abusé et perverti avant que les gens puissent agir par lui." Page 4 Bonne question ! "Ne peut-il exister de gouvernement où ce ne seraient pas les majorités qui trancheraient du bien ou du mal, mais la conscience?" Thoreau pose une hiérarchie intéressante entre la loi et le bien "Il n’est pas souhaitable de cultiver le même respect pour la loi et pour le bien. La seule obligation qui m’incombe est de faire bien." Ecouter son coeur "La loi n’a jamais rendu les hommes un brin plus justes," Car la loi est imposée de l'extérieur aux hommes, alors que la justice vient du coeur et va vers l'extérieur. La loi appliquée sans discernement tue, la loi sans coeur prépare un chemin vers la mort. "Le résultat courant et naturel d’un respect indu pour la loi, c’est qu’on peut voir une file de militaires, colonel, capitaine, caporal et simples soldats, enfants de troupe et toute la clique, marchant au combat par monts et par vaux dans un ordre admirable contre leur gré, que dis-je? contre leur bon sens et contre leur conscience, ce qui rend cette marche fort âpre en vérité et éprouvante pour le cœur. " Le coeur est le thermomètre qui indique si une loi est juste ou pas. "La masse des hommes sert ainsi l’État, non point en humains, mais en machines avec leur corps. C’est eux l’armée permanente, et la milice, les geôliers, les gendarmes, la force publique, etc. La plupart du temps sans exercer du tout leur libre jugement ou leur sens moral ; au contraire, il se ravalent au niveau du bois, de la terre et des pierres et on doit pouvoir fabriquer de ces automates qui rendront le même service. " Le fait de ne pas écouter et d'agir selon ce que dit mon coeur, va avec le temps le durcir. L'effet concret est que je vais peu à peu me transformer en machine sans sentiment… "Une élite, les héros, les patriotes, les martyrs, les réformateurs au sens noble du terme, et des hommes, mettent aussi leur conscience au service de l’État et en viennent forcément, pour la plupart à lui résister. Ils sont couramment traités par lui en ennemis." La conséquence d'écouter son coeur est souvent de devenir ennemis de l'Etat ! Page 5 L'injustice "Tous les hommes reconnaissent le droit à la révolution, c’est-à-dire le droit de refuser fidélité et allégeance au gouvernement et le droit de lui résister quand sa tyrannie ou son incapacité sont notoires et intolérables." Ligne de conduite à suivre pour chaque être humain libre. "Toutes les machines ont leur friction ….Mais quand la friction en arrive à avoir sa machine et que l’oppression et le vol sont organisés, alors je dis « débarrassons-nous de cette machine ». En d’autres termes, lorsqu’un sixième de la population d’une nation qui se prétend le havre de la liberté est composé d’esclaves, et que tout un pays est injustement envahi et conquis par une armée étrangère et soumis à la loi martiale, je pense qu’il n’est pas trop tôt pour les honnêtes gens de se soulever et de passer à la révolte. Ce devoir est d’autant plus impérieux que ce n’est pas notre pays qui est envahi, mais que c’est nous l’envahisseur." Il est normal que les honnêtes gens se soulèvent et passent à la révolte, lorsque des injustices se produisent à grande échelle. "la justice de chaque cas particulier de résistance se réduit à une évaluation de l’importance du danger et du grief d’une part, et de la probabilité et du prix de la réforme d’autre part. « Sur ce point, dit-il, chacun est juge." La justice si nous n'y prenons pas garde devient une justice à géométrie variable car elle devient calculée ! Page 6 Voter "Il y a des milliers de gens qui par principe s’opposent à l’esclavage et à la guerre mais qui en pratique ne font rien pour y mettre un terme ; qui se proclamant héritiers de Washington ou de Franklin, restent plantés les mains dans les poches à dire qu’ils ne savent que faire et ne font rien ; qui même subordonnent la question de la liberté à celle du libre échange. On tergiverse, on déplore et quelquefois on pétitionne, mais on n’entreprend rien de sérieux ni d’effectif. On attend, avec bienveillance, que d’autres remédient au mal, afin de n’avoir plus à le déplorer. Tout au plus, offre-t-on un vote bon marché, un maigre encouragement, un « Dieu vous assiste » à la justice quand elle passe." La résignation, le manque d'espoir sont les principaux ennemis de la démocratie. Ils agissent comme des rayons paralysants sur les personnes. Ils deviennent passifs et n'ont plus la force d'agir, juste gémir ! Dans la hiérarchie des valeurs nous pouvons même avoir l'économie et l'argent qui ont une place plus importante que la liberté ! "Tout vote est une sorte de jeu, comme les échecs ou le trictrac, avec en plus une légère nuance morale où le bien et le mal sont l’enjeu ; les problèmes moraux et les paris, naturellement l’accompagnent. Le caractère des votants est hors jeu. je donne mon vote, c’est possible, à ce que j’estime juste ; mais il ne m’est pas d’une importance vitale que ce juste l’emporte. Je veux bien l’abandonner à la majorité. Son urgence s’impose toujours en raison de son opportunité. Même voter pour ce qui est juste, ce n’est rien faire pour la justice. Cela revient à exprimer mollement votre désir qu’elle l’emporte. Un sage n’abandonne pas la justice aux caprices du hasard ; il ne souhaite pas non plus qu’elle l’emporte par le pouvoir d’une majorité" Respect des autres "Ce n’est une obligation pour personne, bien sûr, de se vouer à l’extirpation de tel ou tel mal, aussi criant et injuste soit-il ; on peut très bien se consacrer à d’autres poursuites ; mais qu’au moins on ne s’en lave pas les mains : ne pas accorder à ce mal d’attention soutenue ne veut pas dire qu’il faille lui accorder un appui de fait. Si je me livre à d’autres activités, à d’autres projets, il me faudrait au moins veiller d’abord à ne pas les poursuivre juché sur les épaules d’autrui. Je dois d’abord en descendre pour permettre à mon prochain de poursuivre, lui aussi, ses projets." Tout le monde ne doit pas devenir un justicier, mais il faut au minimum faire attention par nos activités ou styles de vie, de ne pas profiter des autres. Page 7 Désobéir sans délai "Comment peut-on se contenter d’avoir tout bonnement une opinion et se complaire à ça? Quel plaisir peut-on trouver à entretenir l’opinion qu’on est opprimé? Si votre voisin vous refait, ne serait-ce que d’un dollar, vous ne vous bornez pas à constater, à proclamer qu’il vous a roulé, ni même à faire une pétition pour qu’il vous restitue votre dû ; vous prenez sur-le champ des mesures énergiques pour rentrer dans votre argent et vous assurer contre toute nouvelle fraude. L’action fondée sur un principe, la perception et l’accomplissement de ce qui est juste, voilà qui change la face des choses et des relations ; elle est révolutionnaire par essence, elle n’a aucun précédent véritable. Elle ne sème pas seulement la division dans les États et les Églises, mais aussi dans les familles ; bien plus, elle divise l’individu, séparant en lui le diabolique du divin. Il existe des lois injustes : consentirons-nous à leur obéir ? Tenterons-nous de les amender en leur obéissant jusqu’à ce que nous soyons arrivés à nos fins — ou les transgresserons- nous tout de suite? En général, les hommes, sous un gouvernement comme le nôtre, croient de leur devoir d’attendre que la majorité se soit rendue à leurs raisons. Ils croient que s’ils résistaient, le remède serait pire que le mal ; mais si le remède se révèle pire que le mal, c’est bien la faute du gouvernement. C’est lui le responsable. Pourquoi n’est-il pas plus disposé à prévoir et à accomplir des réformes? Pourquoi n’a-t-il pas d’égards pour sa minorité éclairée? Pourquoi pousse-t-il les hauts cris et se défend-il avant qu’on le touche? Pourquoi n’encourage-t-il pas les citoyens à rester en alerte pour lui signaler ses erreurs et améliorer ses propres décisions?" Il est important de uploads/S4/ thoreau-pdf.pdf
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- Publié le Fev 22, 2021
- Catégorie Law / Droit
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