1 Emission de télévision “Govoryt Ukraïna” (“L’Ukraine Parle”): Vradiïvka Le 8

1 Emission de télévision “Govoryt Ukraïna” (“L’Ukraine Parle”): Vradiïvka Le 8 juillet 2013 Voici comment le gouvernement actuel plonge le peuple ukrainien dans la terreur et la torture. Chaque ukrainien doit absolument voir cette émission. Toute l’Ukraine est marquée par la violence du pouvoir qui met à mal la dignité du peuple ukrainien. La justice ukrainienne repose sur cette structure brutale. http://www.youtube.com/watch?v=nFcldRi9sd8 Les commentaires du présentateur de l’émission : Une révolte contre le tout permis et l’impunité auxquels la police se livre. Seulement après cela les présumés coupables de ce crime atroce ont été mis en détention. Une seule question se pose en ce moment : l’investigation serra-t-elle objective et les coupables seront-ils punis ? Présentateur : Bonjour. C’est l’émission «L’Ukraine parle». Je suis Oleksiï Sukhanov. Nous avons chez nous le frère d’Irina, Gennadiï Krachkov. Quand et sous quelles circonstances, Geno, avez-vous appris qu’Irina s’est retrouvée à l’hôpital ? Gennadiï Krachkov (le frère de la victime Irina Krachkova – village Vradiïvka, région de Mykolaïv) : Je suis venu chez ma mère, elle était en train de pleurer, Irina n’était pas là. Nous sommes allés dans le magasin, où elle (Irina) travaillait, et sa collègue de travail nous a dit : « Comment, vous n’avez pas entendu ? Ira a été battue et violée, elle a était emmenée aux urgences dans un état grave. » Nous nous sommes tout de suite précipités à l’hôpital, dans le service de chirurgie. Dans la cours il y avait beaucoup de policiers, et parmi eux, Polishchouk, était accroupi. Moi, je ne savais encore rien, et lui s’adressant vers moi : « Je n’ai rien à avoir avec tout ça ». Lui-même était très effrayé, excité, les yeux rouges. Présentateur: Vous êtes alors allés à l’hôpital et vous avez vu Irina. Dans quel état se trouvait-elle ? Gennadiï Krachkov : Dans un état très grave. Elle n’a même pas été opérée, ni à la tête, ni aux lèvres, ni sous le nez. Moi et Natalia nous étions stupéfiés, en 32 ans je n’ai jamais vu une chose pareil, je ne sais pas. Présentateur: Dites-moi s’il vous plaît, quand vous êtes sortis de la chambre de l’hôpital, Polishchouk, était-il toujours là ? Gennadiï Krachkov : Je sors du bâtiment de l’hôpital, il y a plein de « flics », mais pas de Polishchouk. Alors je demande : « Ou est-il ce salle type ? Qu’est-ce que c’est que ça ? Comment ça ? – Il arrive ! Nous avons passé deux semaines à l’hôpital, mais nous ne l’avons pas vu, pas de nouvelles. Peut-être qu’on lui a dit de se cacher, car elle… C’est peut-être tant mieux qu’il s’est enfui. 2 Présentateur : Alors, quand Irina a été ramenée à l’hôpital, une de ses connaissances a été tellement choquée par ses déclarations et ses témoignages, qu’il a décidé d’enregistrer sa déposition en vidéo, par peur, qu‘Irina, Dieu la préserve, ne survive pas. Attention à l’écran. Irina Krachkova (la victime des violeurs – village Vradiïvka, région de Mykolaïv) : Ils m’ont ramené dans la forêt et ont commencé à me battre violement. Après ils m’ont arraché mes vêtements. Dryzhak m’a violé et il a demandé à Polishchouk – Tu veux ? L’autre réponds, - Oui. Et il m’a violé aussi. Le troisième ne m’a pas touché. Après, ils m’ont battu sévèrement. Plus tard ils m’ont jeté de la voiture alors que j’étais inconsciente et ils sont partis. Ensuite, je les ai entendu revenir. J’entends les branches se cassaient et qu’ils me cherchent. Je me suis cachée dans l’herbe pour ne pas qu’ils me trouvent. Parce que s’ils m’avaient trouvé, ils m’auraient tué sur place. Ensuite j’ai rampé jusqu’à la route et j’ai commencé à marcher. Je marchais alors que ma tête tournait, je perdais tout le temps connaissance. Avant de perdre connaissance, je m’allongeais par terre, je me reposais pendant dix minutes, puis je me levais. Il fallait marcher longtemps, je croyais ne jamais y arriver. Les commentaires du présentateur : Alors, une nuit entière la jeune femme sans vêtements, avec de multiples traumatismes crâniens, des lacérations au visage, presque inconsciente, marchait de la forêt vers le village. Elle a réussi à atteindre le moulin au bord du village Sirov – c’est à 18 kilomètres du centre régional. Et voici ce que nous a confié la femme qui a été la première à voir Irina. Svitlana Tchubko (employée du moulin - a été la première à apporter son aide à la victime du viol, Irina Krachkova) : Vers 10 heures passé notre employé a vu en sortant la jeune femme dénudée et battue. Elle tenait ses chaussures en mains et se couvrait avec une feuille de bardane. Elle était entièrement blessée, au niveau de la tête avec les lèvres coupées, le visage tuméfié et ensanglanté. Le sang asséché sur la tête… les cheveux tous emmêlés était en sang aussi. Présentateur : C’est à l’hôpital qu’Irina a parlé de ses tortionnaires, de ses gens qui l’ont presque tué et qui l’ont violé. C’est le lieutenant de police, Dmytro Polishchouk, le capitaine de police Evgeniy Dryzhak et le conducteur du taxi Sergiy Riabinenko. Ïaroslav Dunaïev (défenseur de droits de l’homme, personnalité publique) : Premièrement, le 28, quand il est devenu clair que grâce aux habitants du village il ne serait plus possible de cacher le crime, il a été décidé de désigner Riabinenko comme le principal coupable. Les autres n’y étant pour rien. Ils avaient un alibi fiable tous 3 les deux. Alors qu’Irina a affirmé que c’étaient bien Polishchouk et Dryzhak qui l’ont violé, et pas Riabinenko… Hormis cela, quand je vous ai téléphoné le samedi 29, j’ai demandé de préciser qui était le meneur du crime ? Ira m’a dit en votre présence : Dryzhak. Polishchouk, et d’autant plus Riabinenko, ont été secondaires et ils étaient soumis directement à Dryzhak. En plus, au début le dossier était ouvert sur la base de l’article 125 du Code Criminel «Dommages corporels légers». Ni dommages corporels graves, ni viol, ni le vol d’objets personnels n’en faisaient partie. Donc, l’article 125 ne correspond absolument pas au cas d’Irina. De plus, cela ne concernait que Riabinenko. Le 29 ils ont compris qu’ils ne pourront pas s’en sortit comme ça. Mais au lieu de mettre en détention le principal coupable, qui était Dryzhak, en se basant sur le témoignage d’Irina, ils ont de nouveau décidé de s’en sortir avec un pion, Polishchuk. Et seulement plus tard nous avons appris que Dryzhak apparemment était un filleul de Major-général Parseniuk, le chef de la police régionale. En résumé, nous avons devant nous une nouvelle fois un crime «major»1, qui le plus probablement serait resté sans punition. Présentateur : Alors, rappelons-nous que Polishchouk et Riabinenko ont été mis en détention, mais Dryzhak a été laissé en liberté, car il avait parait-il un alibi. Et pendant plusieurs jours il se promenait tranquillement dans les rues, comme l’affirme les témoignages. Alors, vous le confirmez, il était au marché et faisait ses courses ? Gennadiï Krachkov : Oui, tout à fait. Présentateur : Ensuite il avait des invités chez lui et faisait un barbecue avec eux. Gennadiï Krachkov : Je ne peux rien dire à propos du barbecue, mais ce que je connais, c’est que les gens m’ont dit que Dryzhak n’était pas en détention mais roulait en voiture, relaxé, un gars extra. Présentateur : Tout cela alors que tout le monde dans le village savait ce qu’il a commis ? Alors, Yuriï, c’était quoi cet alibi qu’avait Dryzhak ? Yuriï Kolesnikov (journaliste-criminaliste) : qu’au moment du crime il était au commissariat de police et qu’ils avaient même la vidéo prouvant leur présence, qu’ils n’ont jamais montré à ma connaissance. Présentateur : Alors Dryzhak prétend avoir passé la nuit entière dans le commissariat de police ? Yuriy Kolésnikov : Oui. 1La remarque du traducteur : “Major” ou “les majors” sont, dans le langage parlant, les gens bénéficiant des faveurs, de toute-puissance et d’impunité grâce { leurs liens de parenté ou amitié avec les gens du pouvoir. 4 Yaroslav Dunaiev : Dans la vidéo une partie du corps a été montré. Yuriy Kolésnikov : Oui, mais quand on demande de montrer la vidéo entière, faite exactement pendant le délit, on apprend qu’il n’y a aucun alibi. Présentateur : C’est vrai que l’identification a été faite à l’hôpital, quand les juges d’instruction sont arrivés chez Irina ? Henadiy Krashkov: Oui. Présentateur : En éclairant avec des lampes torches... ? Henadiy Krashkov : Oui. Présentateur : Il semble qu’avec l’arrivée des juges, la lumière s’est éteinte pendant la durée de la procédure d’identification ? Henadiy Krashkov: Bon, c’est impossible de tenir l’identification à 10 heures du soir, quand il fait nuit dehors. Elle m’a dit : « Je le reconnaîtrai, c'est lui le premier qui m’a violé, je le reconnaîtrai parmi des milliers. Comment est-ce possible que je ne me souvienne pas de ce visage ? Je me souviens de tout. » Et brusquement les lumières s’éteignent partout à l’hôpital et puis avec uploads/S4/ vradiivka-french-transcript.pdf

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  • Publié le Dec 26, 2021
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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