Chapitre Introductif : L'information financière L'information financière repose

Chapitre Introductif : L'information financière L'information financière repose en grande partie sur le bilan et l’Etat de résultat. Ces Etats sont conçus de manière semestrielle pour les entreprises inscrites à la côte permanente, et annuelles pour les entreprises non cotées. Les banques quant à elles sont tenues d’établir un Etat Mensuel exigé par La BCT. Ces états comptables sont principalement destinés aux actionnaires et à l’administration fiscale. Dès lors que l’évaluateur veut les utiliser, il devra les adapter à ses exigences. L'information financière permet : De connaître l'aptitude de l'entreprise à bénéficier d’un crédit lors d'une demande auprès d'un établissement bancaire. De donner un jugement sur les perspectives d'avenir de l'entreprise lors d'une opération de sélection d'actions et d'analyse financière, d’où découle la décision d'achat ou de cession d'actions. De déterminer les postes ayant des coûts importants et sur lesquels il faut agir pour augmenter la rentabilité de la firme (lors d'une opération d'audit). Le financier a donc besoin de chiffres qui obéissent à des critères d'exhaustivité, de fiabilité et de prééminence de la réalité. Les deux premiers critères sont satisfaits par les Etats comptables puisqu'ils sont certifiés par des experts aux comptes. Le dernier critère n’est pas satisfait par ces documents puisqu’ils sont établis selon des normes comptables De ce fait, l'analyste va corriger les informations pour qu’elles coïncident davantage avec la réalité. Par la suite, il pourra alors étudier ces documents comptables et mener son analyse. Section 1 - Les Etats comptables Il s’agit des documents suivants : Le Bilan L'état de résultat Les soldes d'intermédiaires de gestion : SIG L'état des flux de Trésorerie. Les notes aux Etats fianciers Le Bilan est une photographie de tout ce que l'entreprise possède, les "Actifs", et de tout ce que l'entreprise doit, le "passif". La différence entre l'actif et le passif nous renseigne sur la situation nette de l'entreprise. Le passif nous renseigne sur l'origine des fonds étrangers utilisés par l'entreprise. Il regroupe le Passif Non Courant (Dette à moyen, long terme) et le Passif Courant. Les capitaux propres et le passif ont permis de financer l'actif. L'actif va nous renseigner sur l'emploi qui a été fait des fonds mis à la disposition de l'entreprise. Il comprend l'Actif Non Courant et l’actif courant. Ces Etats financiers doivent être complétés par les informations suivantes: La liste des engagements hors bilan reçus et donnés par l'entreprise. La liste des participations. Le tableau d'amortissement des immobilisations. Le tableau des provisions (pour connaître le risque). L'origine des pertes et profits extraordinaires. La répartition du CAPITAL sur l’exercice. La répartition des parts entre les fondateurs : c’est à dire les actions à dividende prioritaires et les actions ordinaires. Section 2 - Les imperfections du système comptable 1 - La comptabilisation à la valeur historique Bien que le nouveau système comptable préconise 4 modes de comptabilisation : La valeur historique Le coût de remplacement Le coût de réalisation La valeur actualisée ; Il préconise davantage la comptabilisation à la valeur historique puisque ce mode de comptabilsation est le mode le plus utilisé par les entreprises. Cependant ce mode pose des problèmes puisque les biens peuvent subir une appréciation ou une dépréciation. En cas dépréciation, le comptable passe des écritures d'amortissement ou de provision. Les provisions concernent les créances lorsqu'elles risquent d'être irrécouvrables, les titres de placement et les titres de participation lorsque le cours baisse en dessous du coût d'achat, les terrains ainsi que le fond de Commerce lorsque leur valeur baisse. D'autres provisions peuvent être constituées telles que les provisions pour risques et charges mais elles ne peuvent être affectées avec exactitude à tel ou tel autre poste du bilan. En ce qui concerne les dettes, la notion de marché n’étant pas développée en Tunisie, exception faite des obligations, on ne peut donc déterminer la différence par rapport à leur valeur première. Pour ce qui est des dépréciations au niveau des différents postes de l'entreprise le législateur prévoit la réévaluation légale (qui n'est pas imposable) et qui obéit à des barèmes très généraux (ce mode de réévaluation n’existe plus en Tunisie ; loi des finances 2001). Or, seule une réévaluation libre se basant sur la valeur de marché de bien pourrait rapprocher les chiffres comptables de la réalité. Cette réévaluation libre est très peu pratiquée pour des raisons fiscales. Le bilan contient donc des comptes qui, en général, ne tiennent pas compte de la réalité en raison de l'effet du temps. 2 - L'aspect statique Le bilan ou l'état semestriel sont arrêtés au 31 Décembre ou au 30 Juin de chaque année, sauf contraintes spécifiques. Exemple : Une société de conserves alimentaires dont la campagne s'étale de Juillet à Septembre aura au niveau de l'Etat semestriel un poste de dettes à court terme relativement élevé et un poste stock peu important. Au niveau de l'état du 30 septembre, ces 2 postes seront inversés. Il est difficile de juger la trésorerie au travers d'un Etat arrêté à une date figée. L’entreprise peut gérer de façon parfaite sa trésorerie tout au long de l'année et une opération particulière survenue le jour de l'arrêté du bilan conduira alors à un faux jugement. L'idéal serait d'avoir à sa disposition des états dont la fréquence serait relativement élevée afin de suivre leur mouvement au cours de l'exercice. 3 - La non prise en compte des éléments incorporels Le bilan, ou tout autre état, rend compte de l'ensemble des éléments quantifiables. De ce fait, il occulte des éléments incorporels, exception faite du fond de commerce. Par « éléments incorporels », on entend les éléments qualitatifs tel que la qualité de management, le climat social, l’efficacité de l'organisation ou encore la comptabilité du personnel. Tout en sachant que des imperfections sont contenues dans ces états comptables, l'analyste financier va procéder à des réévaluations, des réajustements et des retraitements qui vont lui permettre de passer du bilan comptable au bilan financier. Section 3 - Le Role de l’ingénierie Financière L’ingénierie financière se définie comme étant le conseil et l’assistance en matière de gestion financière et, d’une manière générale, tous les services destinés à faciliter la création et le développement des entreprises. Les banques ont toujours exercé une telle activité, mais depuis quelques années, elles l’exercent de plus en plus, et ce pour plusieurs raisons : Comme action marketing, qui les distingue des autres banques concurrentes et ce, en offrant plus que la concurrence. Comme service bancaire payant, et par conséquent rentable pour la banque. Comme conseil, afin de trouver des solutions à certaines entreprises clientes et qui ont quelques difficultés pour faire face à leurs engagements envers la banque. Cette mutation, qui conduit la banque à exercer de nouveaux métiers, n’est pas à son terme, mais force est de constater que le métier de banquier est devenu un métier d’innovateur et qu’en matière d’innovation, le champ du possible n’a pas de limite. De ce fait, l’ingénierie financière peut être considérée comme une forme d’intermédiation et l’ingénieur financier peut être considéré comme étant un expert en montages. Mais, il convient de faire état du fait que cette activité d’ingénierie financière des banques résulte aussi de l’activité de mouvement des entreprises, qui s’acquièrent en bloc ou par éléments séparés, autant pour des raisons industrielles ou commerciales, que financières. Dans cette effervescence économique et financière, les entreprises sont demanderesses d’informations, de conseil, d’ingénierie financière, de services, à telle enseigne que, de manière récente, certaines souhaitent l’établissement, entre elles et leur banque, d’une relation constante de services et, à ce titre, bénéficier d’un véritable abonnement-services, rémunéré forfaitairement plutôt que par une rémunération à l’acte. De leur coté, les établissements de crédit sont prêts à répondre à l’appel des entreprises, voir à les devancer, trop heureux de fidéliser leur clientèle, mais aussi de compenser, par la perception des commissions, la diminution de rentabilité de l’activité qui demeure leur activité principale du point de vue de la prise en compte du produit net bancaire, à savoir l’activité d’intermédiation, d’autant que, dans le même temps, l’activité d’ingénierie financière et de services s’avère particulièrement profitable. Le conseil d’ingénierie financière, compte tenu de la sophistication des opérations et des marchés, ou plus largement le commerce du service bancaire, sont affaire de spécialistes et d’équipes pluridisciplinaires. La conduite à bonne fin d’une opération financière ou d’un montage, postule que soit effectuée l’étude de toutes les possibilités financières existantes, tant sur le marché national qu’international, grâce, le cas échéant, à l’utilisation de simulations informatiques. Elle nécessite, à l’occasion, par exemple, le montage d’un emprunt assorti de swap, travail jumelé non seulement d’un spécialiste de l’analyse financière et d’un spécialiste des montages obligataires, mais encore d’un actuaire spécialiste des calculs de rendements et d’amortissements, d’un cambiste et aussi (en tout cas, ce serait une bonne précaution) d’un juriste. Pour des opérations de fusion ou d’acquisition d’entreprise, la conjugaison des talents, notamment, d’un trader, d’un analyste financier, d’un bon gérant de trésorerie, d’un juriste et d’un fiscaliste. 1- Le Diagnostic Une entreprise attend de son banquier qu’il lui mette au point les solutions les mieux adaptées uploads/Finance/ chapitre-introductif.pdf

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  • Publié le Fev 17, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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