LES FONDEMENTS THÉORIQUES DE LA FINANCE ISLAMIQUE Ismahan Asma TALEB BENDIAB 20
LES FONDEMENTS THÉORIQUES DE LA FINANCE ISLAMIQUE Ismahan Asma TALEB BENDIAB 2019 3 Juin 2019 § Entrée du glossaire ¨ Référence Bibliographique Légende Table des matières Objectifs 4 Introduction 5 I - LE CONTEXTE 6 II - LES PRINCIPES DE LA FINANCE ISLAMIQUE 8 1. Les principes positifs ................................................................................................................................... 8 2. Les principes négatifs .................................................................................................................................. 9 III - LES PRATIQUES DES BANQUES ISLAMIQUES 10 1. Les produits participatifs basés sur le principe de partage des profits et des pertes ........................ 10 2. Les produits commerciaux basés sur le principe du coût plus une marge bénéficiaire .................... 11 3. Les autres produits de financement islamique ....................................................................................... 12 Bibliographie 13 Index 14 4 se familiariser avec les notions de la finance islamique, les différences entre banques islamiques et les banques conventionnelles, comparer l'efficience, l'exposition aux risques et la performance boursière des deux types de banques. Ce cours va permettre aux étudiant d’acquérir les informations nécessaires concernant l'efficience, les risques des banques islamiques dans un contexte de crise, cela afin de pouvoir mener des études et des analyses comparatives entre banques conventionnelles et banques islamiques. Ce cours est programmé pour des étudianst de Master ayant déjà des connaissances assez importantes sur le mode de fonctionnement des banques conventionnelles mais très peu d'informations concernant le système bancaire non-conventionnel (Islamique), donc ce cours a pour but de compléter les connaissances des étudiants concernant les banques islamiques. Ce cours est en parfaite cohérence avec les autres modules : audite, gestion de risque, stratégie et prise de décision, choix d'investissement, système d'information et performance boursière. Enfin ce cours va ouvrir des champs de recherches futurs aux étudiants voulant faire de la finance islamique leur axe de recherche. Objectifs 5 La finance islamique, dans un environnement de turbulences financières, réalise un développement remarquable et intéresse de plus en plus la communauté internationale en raison de sa dimension éthico- religieuse et socialement responsable et de son ancrage à l'économie réelle. La crise financière des subprimes ayant frappé toutes les places financières n'a pas freiné le développement de la finance islamique qui réalise une percée continentale remarquable (Europe, Asie, Afrique et Etats-Unis). La mobilisation de ressources financières et leur allocation entre différents projets d'investissement est l'objectif du système financier conventionnels et islamiques. Toutefois, si les objectifs des deux types d'institutions convergent, les principes qui régissent le fonctionnement du système financier islamique sont fondamentalement différents de l'esprit de la finance conventionnelle. Un système financier islamique s'organise autour de mécanismes, d'institutions et de techniques qui doivent respecter l'ensemble des principes de la Charia. L'interdiction du riba (taux d'intérêt) est la principale différence entre la finance islamique et la finance conventionnelle. Mais ce n'est pas l'unique point de divergence. Ainsi, nous avons énuméré cinq principes de la finance islamique qui ont donné naissance à deux familles de produits islamiques :La première famille est basée sur le principe des PPP (Partage des Pertes et des Profits) ; et la deuxième famille de produit est basée sur le principe du coût plus marge. La finance islamique a réussi, à travers le temps, de séduire non seulement la communauté musulmane, mais aussi la communauté internationale et les produits financiers islamiques sont, de plus en plus, présents dans le monde entier et ne sont plus réservés au monde musulman. La finance islamique se développe, ainsi, étonnamment vite. galerie pièces d'or Introduction LE CONTEXTE 6 1. Même si les banques conventionnelles et islamiques ont la même finalité qui constitue à mobiliser des ressources financières et les allouer entre différents projets d'investissements, ces dernières se basent sur des principes différents. En finance conventionnelle, la norme qui préside aux décisions d'un agent économique est l'optimisation du couple rendement-risque de ses placements ; la profitabilité n'est pas le principal critère de décision pour les opérateurs islamiques. Dans la tradition musulmane, l'aspect temporel de l'activité humaine est régi par les règles de la Charia (Loi musulmane) qui sont tirées de plusieurs sources :Le Coran, La Sunna, Les Qyas, L'Ijtihad et L'Ijma. L'activité économique des musulmans, au même titre que leur activité politique et sociale, doit être conforme à ces normes. Ainsi, un système financier islamique, tout en intégrant des objectifs de rentabilité et d'efficience, se doit de respecter l'ensemble des principes éthiques de la Charia. La Finance Islamique n'est donc pas un système basé exclusivement sur des interdictions et des restrictions. Contrairement à ce que laissent entendre certaines idées répandues, c'est un univers construit autour de quelques grands principes positifs ainsi que quelques interdits. Cette particularité est à l'origine des principales distinctions entre l'économie conventionnelle et l'économie islamique. Ala différence du paradigme séculier du marché construit autour du postulat de maximisation de l'utilité individuelle (réduire fréquemment la consommation), le comportement optimal dans l'économie islamique exige une satisfaction équilibrée des besoins tant matériels que spirituels de la personnalité humaine( ). La finance islamique redéfinit donc la rationalité Aldo et levy, 2012p.13 *¨ économique afin de prendre en compte l'intérêt général en plus de l'intérêt individuel. Ce constat met en exergueles convergences et les divergences entre la Finance Islamique et la Finance Conventionnelle. Ainsi, la philosophie de l'Islam, tout comme la philosophie libérale, encourage l'esprit d'entrepreneuriat et le commerce ;elle autorise la prise du risque et cautionne le profit. Et, si certaines formes de commerce (le commerce d'argent) ou de profit (l'intérêt) sont interdites ; ces interdictions sont l'exception, non la règle. Néanmoins, la Finance Islamique a une vision particulière sur le partage des risques et des profits entre les différentes parties prenantes dans une transaction financière. La Chariapréconise un partage « équitable » des gains et des risques entre l'investisseur (le prêteur) et l'entrepreneur quelle que soit la forme de financement utilisée. Une transaction financière qui transfère l'ensemble des risques d'un LE CONTEXTE I 7 projet d'investissement sur une seule des parties prenantes est donc contraire aux principes de la Charia. Ainsi, certaines formes de financement issues du système financier conventionnel sont tout à fait conformes à l'esprit de la Charia et transposables dans un système financier islamique, alors que d'autres, et notamment le contrat de dette classique, en sont automatiquement exclues. Les conséquences immédiates de cette divergence de vision entre la Finance Islamique et la Finance Conventionnelle sont les principes spécifiques de la finance islamiques. LES PRINCIPES DE LA FINANCE ISLAMIQUE 8 Les principes positifs 8 Les principes négatifs 9 En règle générale, la finance islamique est guidée par les valeurs de l'Islam. Elle respecte donc, les règles économiques et sociales conformes à la loi islamique (Charia) permettant d'offrir un modèle àla fois éthique et rentable. La finance islamique, à la différence de la finance conventionnelle, interagit avec un environnement conventionnel et un environnement religieux régissant les Mouamalat (transactions commerciales et financières islamiques).De ces principes dérivent les techniques de financement qui composent la finance islamique.Le respect de la Charia permet de distinguer le métier des institutions financières islamiques de celui des autres institutions financières. Il existe des principes positifs et des principes restrictifs : 1. Les principes positifs Tout profit doit être lié à une activité réelle La finance islamique est une figure rattachée à l'économie réelle. Toutes les transactions financières doivent être adossées à des actifs réels et échangeables. Ce principe, conjugué avec celui de l'interdiction de l'incertitude excessive fait que les produits dérivés par exemple soient prohibés. Le partage des profits et des pertes Une seule partie ne peut à elle seule assumer tout le risque lié à une transaction. De la sorte, l'autre partie ne peut se prévaloir du privilège de transférer tous les risques sur le cocontractant. Le rendement a un lien direct avec le risque et en constitue la principale justification. C'est même la traduction de la fameuse règle « Al Ghorm Bel Ghorm ». C'est à ce titre qu'on ne peut pas s'engager sur un rendement fixe pour un placement par exemple. L'existence d'un actif sous-jacent La propriété constitue la principale justification du profit généré soit par sa détention soit par sa vente. Cette justification n'est qu'une traduction de la règle précédente, du fait que la détention d'un actif fasse supporter à son propriétaire des risques justifiant son profit le cas échéant, on LES PRINCIPES DE LA FINANCE ISLAMIQUE II Les principes négatifs 9 ne peut pas vendre un bien lorsqu'on ne le possède pas (la seule exception à cette règle est le contrat Salam), ni vendre des actifs avant de les détenir. C'est ainsi que les activités d'intermédiation sont fortement réglementées, les processus des financements adossés à des montages d'achat et de revente de biens sont méticuleusement étudiés pour respecter cette règle. 2. Les principes négatifs Pas d'usure / Intérêt L'interdiction de l'usure (riba) représente le principe fondamental de la finance islamique. Il est interdit de le prendre, de le donner, de signer un acte qui se base sur ce dernier et même d'en témoigner. Cette prohibition est due à trois raisons, 1) le taux d'intérêt n'a pas de fondement moral, 2) Sa récompense ne justifie pas l'absence de la consommation et, 3) l'absence de risque dans les prêts avec garanties ne justifie pas le uploads/Finance/ chapitre1-papier 1 .pdf
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- Publié le Dec 09, 2021
- Catégorie Business / Finance
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