FICHES TRANSVERSALES 64 Cinquante ans de consommation en France Les lieux d’ach

FICHES TRANSVERSALES 64 Cinquante ans de consommation en France Les lieux d’achat I L es achats de nourriture s’effectuent très majoritairement dans les grandes surfaces à prédominance alimentaire (hypermarchés et supermarchés des grandes enseignes et du maxi-discount de type Carrefour, Auchan, Lidl...) : 70 % des dépenses de ce type y sont effectuées, dont 13 % dans les magasins maxi-discount. Ces derniers ont doublé leur part de marché entre 2001 et 2006, aux dépens des hypermarchés mais aussi des supermarchés, alors que les ménages n’ont pas modifié la part totale des dépenses réali- sées en grandes surfaces alimentaires. Ce sont les ménages les plus modestes qui font le plus leurs achats en maxi-discount alimentaire : les ménages des deux premiers déciles de niveau de vie y réalisent en 2006 près d’un cinquième de leurs dépenses d’alimentation, contre 5 % pour les ménages du dernier décile (figure 1). À l’inverse, ces derniers dépensent davantage que la moyenne dans les commerces de détail (18 %) voire sur les marchés (9 %), ou directe- ment auprès des producteurs. En revanche, vêtements et biens durables sont pour leur plus grande part achetés dans des magasins spécialisés : en 2006, les ménages y effectuent 67 % de leurs dépenses d’habillement et 72 % de leurs dépenses en biens durables. Ces parts sont en légère baisse depuis 2001 : – 4 points pour l’habillement et – 2 points pour les biens durables. Le tassement profite d’abord aux grandes surfaces alimentai- res, dont la part de marché pour ces produits passe de 14 % à 16 % entre 2001 et 2006. Pour les biens durables, le recul des achats en magasins spécialisés est dû à l’érosion de la part des grandes surfaces spécialisées (42 % en 2006 contre 46 % en 2001), qui n’est que partiellement compensée par la progression des petits commerces de détail spécialisés (31 % en 2006 contre 28 % en 2001). La vente par correspondance reste relativement stable ; les achats par internet se développent mais ne représentent qu’une faible part des dépenses de biens durables en 2006. Un ménage achète d’autant plus de vêtements ou de biens durables dans les grandes surfaces (alimentaires ou spécialisées) que son niveau de vie est bas : les 10 % des ménages les plus modestes y réalisent 44 % de leurs dépenses vestimentaires et 67 % de leurs dépenses en biens durables contre respective- ment 27 % et 45 % de celles des 10 % les plus aisés (figures 2 et 3). Pour les biens durables, les grandes surfaces alimentaires sont plus fréquentées par les ménages aux revenus modestes et les petits commerces de détail par les ménages plus aisés. En revanche, les grandes surfaces spécialisées attirent tous les ménages quel que soit leur niveau de vie à l’exception des 10 % les plus aisés qui y effec- tuent seulement 35 % de leurs achats de biens durables. Que ce soit pour l’alimentation, l’habil- lement ou les biens durables, les ménages réali- sent d’autant plus d’achats dans les petits commerces spécialisés que leur niveau de vie est élevé ou qu’ils habitent Paris. En 2006, pour les 10 % des ménages les plus aisés, la part des dépenses dans les petits commerces de détail atteint 18 % pour l’alimentation, 57 % pour l’habillement et 42 % pour les biens durables, contre respectivement 13 %, 36 % et 21 % pour les 10 % des ménages les plus modestes.  Les lieux d’achat dans l’enquête Budget de famille La nomenclature des magasins comprend six grands postes, eux-mêmes éclatés en 100 postes environ au niveau le plus fin. Parmi ceux-ci, nous avons retenu les postes suivants : – grandes surfaces alimentaires (hypermarchés, supermarchés, dont le maxi-discount) ; – petites surfaces alimentaires (petits commerces d’alimentation générale, supérettes) ; – grands magasins non spécialisés (ex. : BHV, Printemps, Galeries Lafayette) ; – grandes surfaces spécialisées (ex. : Darty, Kiabi, Conforama) ; – petits commerces spécialisés ; – vente par correspondance (VPC) sur catalogue général ou spécialisé (ex. : La Redoute) ; – vente par internet, téléphone ou téléachat ; – vente sur les marchés, commerces ambulants, brocantes, ou directement chez les producteurs. Décile, niveau de vie : voir Glossaire. Définitions • Bellamy V. et Léveillé L., « Consommation des ménages – Quels lieux d’achat pour quels produits ? » Insee Première n° 1165, novembre 2007. Pour en savoir plus Fiches transversales 65 Les lieux d'achat I 1. Part des dépenses alimentaires réalisées dans le maxi-discount et dans le commerce de détail selon le niveau de vie en 2001 et 2006. Champ : France métropolitaine. Source : Insee, enquêtes Budget de Famille 2006 et 2001. 2.Part des dépenses d’habillement réalisées en grandes surfaces alimentaires et magasins spécialisés selon le niveau de vie en 2001 et 2006 Champ : France métropolitaine. Source : Insee, enquêtes Budget de Famille 2006 et 2001. Décile de niveau de vie Dépenses de biens durables Grandes surfaces alimentaires Magasins spécialisés Grands magasins non spécialisés VPC sur catalogue Autres Grandes surfaces Petits commerces de détail D1 21,4 45,4 21,0 1,6 2,6 8,0 D2 23,0 41,4 24,0 3,5 2,1 6,0 D3 19,2 43,5 26,5 2,0 2,7 6,1 D4 23,5 42,8 22,5 1,1 4,2 5,9 D5 19,2 42,8 28,2 1,6 2,2 6,0 D6 15,7 42,7 29,5 1,8 3,3 7,0 D7 12,3 48,1 27,5 2,0 2,7 7,4 D8 15,5 41,6 29,5 1,9 3,5 8,0 D9 12,2 41,3 32,6 1,8 4,8 7,3 D10 10,0 35,4 41,6 2,4 3,3 7,3 Ensemble 15,5 41,7 30,6 2,0 3,3 6,9 3. Part des dépenses en biens durables selon le lieu d’achat et le niveau de vie des ménages en % Champ : France métropolitaine. Source : Insee, enquête Budget de Famille 2006. 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 D 1 D 2 D 3 D 4 D 5 D 6 D 7 D 8 D 9 D 10 en % déciles de niveau de vie Maxi discount 2001 Commerce de détail 2001 Maxi discount 2006 Commerce de détail 2006 0 10 20 30 40 50 60 D1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9 D10 en % déciles de niveau de vie Grandes surfaces alimentaires 2001 Grandes surfaces alimentaires 2006 Grandes surfaces spécialisées 2001 Grandes surfaces spécialisées 2006 Petits commerces spécialisés 2001 Petits commerces spécialisés 2006 66 Cinquante ans de consommation en France Impôts sur la consommation II L es taxes sur la consommation sont acquit- tées par les ménages lorsqu’ils achètent des biens et services. Les montants payés (figure 1) dépendent peu du niveau de vie du ménage. Un ménage paie ainsi 14 euros de taxes lorsqu’il dépense 100 euros s’il fait partie du 1er quintile de niveau de vie, 14,40 euros s’il se situe dans le 2e quintile, 14,90 euros dans le 3e, 14,90 euros dans le 4e et 14,40 euros s’il se situe dans le 5e quintile de niveau de vie. Pourtant, le poids de la taxe principale, la TVA, dans les dépenses de consommation augmente au fur et à mesure qu’on s’élève dans la hiérarchie des revenus. Mais celui des droits de consommation sur les tabacs diminue fortement avec le niveau de vie : pour 100 euros dépensés, un ménage du 1er quintile de niveau de vie paie ainsi 1,80 euro de taxes sur les tabacs contre 0,70 euro pour un ménage du 5e quintile. Cela tient au fait que les dépenses de tabac pèsent davan- tage dans le budget des ménages modestes (voir fiche 1.5). De façon moins nette, le montant de TIPP acquittée sur leurs achats de carburants et de fioul par les ménages du dernier quintile est également plus faible. L’âge de la personne de référence du ménage a un effet plus marqué (figure 2). Un ménage dont la personne de référence a plus de 65 ans paie en moyenne 12,90 euros de taxes pour 100 euros de consommation ; en dessous de 65 ans, ce montant est d’environ 15 euros. Ce décalage tient aux taxes sur le tabac et à la TIPP. Il y a moins de fumeurs parmi les ménages âgés (voir fiche 1.5) : ces droits pèsent en moyenne 0,30 euro pour 100 euros dépensés par les ménages dont la personne de référence a plus de 65 ans contre 1,70 euro pour ceux dont la personne de référence a moins de 35 ans. De plus, les ménages âgés, qui se déplacent moins en voiture, consomment moins de carburants (voir fiche 3.2) et acquittent donc moins de TIPP que les ménages d’actifs : 1,40 euro pour 100 euros dépensés pour les premiers contre 1,90 euro pour les ménages dont la personne de référence a moins de 35 ans.  Taxes sur la consommation : une grande partie de la consommation est soumise à la taxe à la valeur ajoutée (TVA), le plus souvent au taux normal (19,6 %) mais au taux réduit (5,5 %) pour l’alimentation et les autres produits et services indispensables. Les carburants et les produits du tabac supportent des taxes spécifiques en sus de la TVA : la taxe uploads/Finance/ consommation-menages.pdf

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  • Publié le Oct 25, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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