22-SESJ2G11C Page 1/8 BACCALAURÉAT GÉNÉRAL SESSION 2022 ENSEIGNEMENT DE SPÉCIAL

22-SESJ2G11C Page 1/8 BACCALAURÉAT GÉNÉRAL SESSION 2022 ENSEIGNEMENT DE SPÉCIALITÉ SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES DISSERTATION S’APPUYANT SUR UN DOSSIER DOCUMENTAIRE PROPOSITION DE CORRIGÉ Sujet : En quoi l’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale se heurte-t-elle à des limites ? Programme officiel : Regards croisés Questionnement Objectif d’apprentissage Quelles inégalités sont compatibles avec les différentes conceptions de la justice sociale ? Comprendre que l’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale (fiscalité́, protection sociale, services collectifs, mesures de lutte contre les discriminations) s’exerce sous contrainte de financement et fait l’objet de débats en termes d’efficacité́ (réduction des inégalités), de légitimité́ (notamment consentement à l’impôt) et de risque d’effets pervers (désincitations). Exploitation possible des documents Document 1 - Ce document illustre le poids des dépenses sociales publiques dans les différents pays de l’OCDE (économies avancées) : le niveau moyen des dépenses sociales publiques se situe à 20 % du PIB. - Ce document permet de montrer que la France a fait le choix d’un haut niveau de dépenses sociales publiques qui représentent 31 % du PIB, soit le plus élevé des pays de l’OCDE. Document 2 - Ce document montre la persistance de la pauvreté en France malgré l’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale : il permet de constater notamment que la population pauvre reste caractérisée par certains critères (configuration familiale, âge et niveau de diplôme). - Ce document permet de montrer que l’efficacité de l’action sociale des pouvoirs publics en matière de justice sociale n’est pas totale en matière de réduction des inégalités. Document 3 - Ce document montre que les prélèvements obligatoires en France (en % du PIB) ont augmenté de manière continue de 1960 à 2020 : ils sont passés de 31 % du PIB à 44 % du PIB. - Ce document montre que le haut niveau de dépenses sociales publiques s’accompagne d’un niveau relativement élevé de prélèvements obligatoires. Document 4 - Ce document montre la persistance de certaines inégalités malgré l’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale. - Ce document permet de constater que les inégalités en termes d’espérance de vie persistent en fonction du niveau de vie. Problématique possible : L’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale est assez unanimement acceptée, mais elle se heurte aussi à des contraintes importantes, et son niveau intervention et les effets économiques et sociaux ainsi provoqués restent malgré tout soumis à débat. 22-SESJ2G11C Page 2/8 Pour répondre à la question posée, on peut donc étudier les contraintes auxquelles l’action sociale de l’État se heurte, avant d’envisager les interrogations qu’elle suscite dans le débat public. Proposition de plan détaillé I. L’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale se heurte à des contraintes II. L’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale reste soumise à débat A) La protection sociale se heurte à une contrainte de financement A) La légitimité de la protection sociale reste discutée • L’action sociale des pouvoirs publics nécessite de déployer un haut niveau de dépenses sociales publiques : avec 31 % du PIB, la France est le premier pays de l’OCDE en termes de part des dépenses sociales dans le PIB (document 1). • La protection sociale couvre un certain nombre de risques sociaux mais en période de ralentissement économique et de dégradation du marché du travail, les dépenses sociales augmentent plus vite que les recettes, et les déficits sociaux se creusent (assurance maladie). • L’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale reste largement acceptée, mais son niveau d’intervention peut susciter le débat s’il s’accompagne d’un niveau élevé et croissant de prélèvements obligatoires. • La France a connu une hausse du taux de prélèvements obligatoires de 1960 à 2020, puisqu’il est passé de 31 % à 44 % (document 3). • Dès lors, si la pression fiscale devient excessive, le consentement à l’impôt, au fondement de l’intervention sociale de l’État, peut être fragilisé. B) Malgré un haut niveau de protection sociale, l’action des pouvoirs publics reste limitée en termes de réduction des inégalités B) L’action sociale des pouvoirs publics peut générer des effets pervers • L’action sociale des pouvoirs publics, même si elle est relativement développée en France, reste confrontée à une certaine inefficacité à éradiquer la pauvreté et réduire les inégalités. • La France reste confrontée à la persistance d’une pauvreté concentrée sur les plus jeunes, les moins diplômés et les familles monoparentales (document 2). • L’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale peine à véritablement réduire certaines inégalités entre les groupes sociaux. Par exemple, des écarts importants persistent en termes d’espérance de vie selon le groupe social (document 4). • L’intervention sociale de l’État au nom de la justice sociale peut s’accompagner d’un haut niveau de prélèvements qui décourage l’activité économique et freine la croissance (diminution de l’effort d’épargne, d’investissement, désincitation à la création d’entreprises, etc.) • Un trop faible écart entre les revenus tirés de la protection sociale et les revenus du travail peut réduire l’offre de travail. Le corrigé proposé fournit des indications à destination des commissions académiques d’entente et d’harmonisation, mais il ne doit pas être considéré comme une norme. 22-SESJ2G11C Page 3/8 ÉPREUVE COMPOSÉE PROPOSITION DE CORRIGÉ SUJET A Première partie : Mobilisation des connaissances (4 points) Question : À partir d'un exemple, illustrez l'internationalisation de la chaîne de valeur. (4 points) Science économique Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ? Réponse possible : Les firmes cherchent à profiter des avantages comparatifs au niveau international. Pour cela, elles fragmentent leur chaîne de valeur, c’est-à-dire qu’elles divisent leur processus de production en une suite d’étapes bien distinctes, et localisent leurs activités là où elles seront à même de profiter des dotations factorielles. Ainsi les activités de conception et de marketing sont plutôt localisées dans les territoires fortement dotés en main-d’œuvre qualifiée et en centres de recherche performants alors que les activités d’assemblage sont, quant à elles, surtout localisées dans les territoires dotés en main-d’œuvre peu qualifiée. Cette répartition des activités est alors pensée au niveau international. On parle alors d'internationalisation de la chaîne de valeur. L'exemple de l'Iphone est à ce titre très illustratif : la conception et la recherche développement sont élaborées aux États-Unis, alors que l'écran, la mémoire ainsi que l'assemblage le sont en Asie. Les tâches immatérielles à fortes valeur ajoutée sont effectuées quant à elles aux États-Unis. Deuxième partie : Étude d’un document (6 points) Sociologie et science politique Comment expliquer l'engagement politique dans les sociétés démocratiques ? Question 1 : À l'aide des données du document, vous comparerez le taux de syndicalisation des hommes et des femmes salariés en France. (2 points) Réponse possible : On constate que les femmes sont dans l'ensemble moins syndiquées que les hommes en France. En effet, en 2016, 10 % des femmes sont syndiquées alors que c'est le cas de 12 % des hommes. Le taux de syndicalisation des hommes est donc supérieur de 2 points à celui des femmes. Question 2 : À l'aide des données du document et de vos connaissances, vous expliquerez que l'engagement politique dépend de variables sociodémographiques. (4 points) Réponse possible : L'engagement politique peut être compris pour les individus comme le fait d'avoir une activité politique se traduisant par l'adhésion ou la participation à des organisations (partis, syndicats, associations), par le vote ou bien encore par la consommation engagée. Cet engagement politique est illustré ici par l'adhésion à un syndicat et repose sur différentes variables sociodémographiques. 22-SESJ2G11C Page 4/8 Dans un premier temps, on constate que le sexe influence le taux de syndicalisation. En effet, les hommes ont tendance à s'engager davantage politiquement que les femmes, ce qu'illustre la différence de leurs taux de syndicalisation. 12 % des hommes salariés sont syndiqués en 2016, contre seulement 10 % des femmes salariées. Ensuite, l'âge influence également l'engagement politique. En effet, les jeunes ont tendance à moins s'engager politiquement, en particulier dans les formes les plus traditionnelles. Ils vont effectivement privilégier des formes plus ponctuelles et moins rattachées à des organisations pérennes. Cela se retrouve dans leur moindre adhésion aux syndicats. En 2016, 3,7 % des salariés âgés de moins de 30 ans sont syndiqués, alors que c'est le cas de 14,9 % des 50 ans et plus, soit 4 fois plus. Cet écart est particulièrement important dans la fonction publique où les salariés de moins de 30 ans sont seulement 5,6 % à être syndiqués, alors que le taux de syndicalisation monte à 24,4 % pour les 50 ans et plus (soit 5 fois plus). Enfin, l'engagement politique dépend de la catégorie socioprofessionnelle. En effet, les salariés appartenant aux catégories d'emplois les plus qualifiés ont tendance à s'engager davantage. Cela repose notamment sur leur niveau de diplôme qui est en moyenne plus élevé, ce qui les conduit à se sentir plus légitimes pour exprimer leurs opinions politiques. Ils peuvent également s'engager plus facilement pour défendre leurs intérêts. De fait, 11,2 % des cadres salariés et 12,3 % des membres des professions uploads/Finance/ corrige-bac-centres-e-trangers-du-groupe-1-b-dont-tunisie-jour-2-sujet-22-sesj2g11.pdf

  • 19
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Jan 17, 2022
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.2029MB