Introduction – Comment échanger ?  Le troc est l’échange d’un bien contre un a

Introduction – Comment échanger ?  Le troc est l’échange d’un bien contre un autre bien sans utilisation d’une monnaie. On le retrouve dans des sociétés de petite taille dans lesquelles la division du travail est réduite, l’échange est peu développé et il n’y a pas nécessité d’utilisation d’une monnaie. En effet, l’échange est la preuve d’une solidarité et les individus peuvent facilement, puisqu’ils se font confiance troquer des produits les uns contre les autres Mais, le fonctionnement de ces sociétés primitives va rapidement être remis en cause. Les individus se sont rendu compte qu’il était pour eux beaucoup plus rationnel de se spécialiser dans les productions pour lesquelles ils étaient les plus efficaces. On a donc observé, comme l’a démontré Smith dès 1776, un approfondissement de la division du travail qui va générer une augmentation de la production, de la taille du marché et donc de l’échange  Dès lors, le troc n’est plus adapté et présente des limites : o Il faut trouver la personne qui dispose du bien que l’on désire et qui veut le bien que l’on possède o Il faut, à chaque échange déterminer le rapport d’échange : quelle quantité de bien A échanger contre quelle quantité de bien B o Il faut que tous les biens soient divisibles o Difficultés à transporter certains biens Afin d’éviter des discussions sans fin et sortir des limites imposées par le troc, nos ancêtres toujours aussi ingénieux inventèrent la monnaie. La monnaie présente l’avantage de faciliter les échanges puisqu’elle est un bien intermédiaire dont la valeur reconnue par tous, permet non seulement de décomposer les échanges, mais de comparer la valeur des biens entre eux. I. Les fonctions de la monnaie « La monnaie, c’est comme un éléphant, on sait quand elle est là mais on ne sait pas trop la définir ! ». Joan Robinson (1903-1983) veut ainsi mettre en évidence la difficulté de définir la monnaie. C’est pour cela que l’on définit la monnaie de 2 manières :  en mettant en évidence les fonctions de la monnaie  en présentant les différentes formes de la monnaie Toute monnaie doit remplir 3 fonctions : A. Moyen de paiement ou intermédiaire des échanges La monnaie doit servir pour régler des achats. La monnaie remplace le troc par deux opérations: une opération d’achat et une autre de vente, sans coûts de transaction. Elle assure ainsi une réduction du nombre de marchés. La monnaie est alors un moyen d’échange unique et universel. B. Unité de compte et étalon de valeur En l’absence de prix exprimé en unité monétaire, personne ne peut dire combien de litres de lait vaut une table, car, n’ayant aucune qualité commune, ils ne sont pas comparables sur la même échelle .La monnaie présente alors deux qualités :  la monnaie rend les objets commensurables (avec une mesure commune)  la monnaie permet de simplifier les rapports d’échange, c’est-à-dire de diminuer le nombre de prix C. Une fonction réserve de valeur Pour que l’échange monétaire se substitue au troc et se développe, il faut scinder le circuit vente –achat en au moins 2 opérations : cela implique que les échangistes ne craignent pas de conserver l’unité monétaire dans l’intervalle. La Science Economique Thème 4 – La monnaie et le financement Sous-thème 1 – A quoi sert la monnaie ? Notions du référentiel : les fonctions de la monnaie, les formes de la monnaie monnaie doit donc être un bon moyen d’épargne dont la valeur ne s’altère pas au cours du temps. L’inflation qui est l’augmentation du niveau général des prix entraîne une réduction du pouvoir d’achat de la monnaie donc de la valeur de la monnaie. II. Quelles formes monétaires? Introduction – Les conditions d’une bonne monnaie Certaines conditions sont nécessaires pour qu’un bien puisse jouer le rôle de monnaie :  le bien doit avoir une valeur subjective élevée : il doit être rare et prestigieux  le bien doit avoir une valeur objective liée à ses qualités physiques :  stabilité, voire inaltérabilité (l’or ne s’oxyde pas)  une grande valeur sous un faible volume  malléabilité qui permet la divisibilité A. La monnaie marchandise Les premières monnaies sont des biens : biens : coquillages, bétail. Elles présentent des caractéristiques communes :  stabilité physique du bien  Il peut se diviser facilement  Une valeur élevée pour une petite quantité de bien  Cette valeur est subjective : elle dépend de l’acceptation du bien par la population B. La monnaie métallique C’est la monnaie dite divisionnaire. Elle correspond à la monnaie métallique émise en France par le Trésor Public et qui sert d’appoint dans les transactions. 1. L’apparition de la monnaie métallique On serait passé d’une monnaie pesée dont le poids et la pureté doivent être vérifiées à chaque fois à une monnaie comptée (800 avant Jésus-Christ) se représentant sous la forme de lingots ayant un poids déterminé et enfin à une monnaie frappée, c’est-à-dire à des pièces dont la valeur et le poids sont garanties d’abord par les autorités religieuses, puis par les autorités royales qui essayent, depuis le Moyen Age d’en monopoliser la frappe qui devient alors un droit régalien. 2. Les limites de la monnaie métallique  La monnaie métallique devient vite insuffisante pour répondre aux besoins de l ’économie  Difficulté et danger du transport C. La monnaie fiduciaire 1. Définition Ce sont les billets. La monnaie fiduciaire repose sur la confiance, puisqu’elle n’est plus garantie par un support matériel tel que l’or. 2. Evolution de la monnaie fiduciaire Ces billets se substituent aux pièces progressivement pour leur aspect pratique. Mais se pose alors le problème de la confiance dans ces billets, dès lors qu’au XVII° siècle, un banquier suédois décide d’émettre : « un nombre de billets supérieurs à celui correspondant au montant total de métal précieux qu’il détient dans ses coffres » .L’Etat va alors intervenir, le développement de la circulation des billets ne peut être assuré qu’à 2 conditions :  les agents économiques doivent avoir la certitude qu’ils peuvent convertir à tout moment leurs billets en métal donc que les banques ont dans leurs réserves suffisamment d’or pour assurer cette opération  mais la confiance n’est pas un élément suffisant, il faut aussi que l’Etat assure un cours légal à la monnaie, c’est-à-dire oblige les créanciers à accepter le paiement en billets de banque qui ont ainsi cours légal et sont seulement émis par l’Etat, l’émission de billets devenant ainsi un gage de souveraineté. Mais la quantité d’or en circulation ne suffit plus à assurer l’émission d’un nombre de billets suffisant aux besoins de l’économie. Des guerres et des crises remettent en cause la capacité de l’Etat à garantir la convertibilité or des billets. Celle-ci est suspendue progressivement à partir de la guerre de 14, définitivement en 71. Désormais, les billets ont cours forcé. Aujourd’hui, cette monnaie fiduciaire correspond aux billets émis par la Banque de France qui sont déclarés inconvertibles, c’est-à-dire que leur détenteur ne peut demander leur conversion en or. Ils ont donc cours forcé, mais aussi cours légal, puisque un individu ne peut refuser d’être payé en billets (leur pouvoir libératoire est donc illimité). Ces deux premières formes de monnaie constituent une monnaie manuelle, puisque les billets et les pièces sont un objet matériel, dont la circulation s’opère de main en main. D. La monnaie scripturale 1. Définition La monnaie scripturale, par contre, ne circule pas physiquement, mais par un jeu d’écriture (scripturale) d’un compte courant ou chèque à un autre. La monnaie scripturale correspond donc aux sommes que les agents économiques déposent sur un compte courant dans une institution habilitée à proposer ce service (banques, postes, ..) qui leur servent à régler leurs achats : le client, par exemple, donnant l’ordre à sa banque de débiter son compte et de créditer celui du commerçant pour régler les achats qu’il vient de réaliser. 2. Les instruments Pour cela, l’individu dispose de 4 instruments : le chèque, le virement, le prélèvement, la carte bancaire. Attention, ces instruments ne sont pas de la monnaie : ils sont simplement le support matériel par lequel transite la monnaie sur un compte courant : un chèque sans provisions car le compte courant n’est pas assez approvisionné n’a aucune valeur. On utilise aujourd’hui le terme fiduciaire pour caractériser les billets .Mais en réalité, les 3 formes de monnaie décrites plus haut sont fiduciaires, car leur valeur intrinsèque est nulle et que leur circulation repose sur la confiance que le public a dans le système bancaire réglementé par l’Etat qui en garantit la valeur. Conclusion - Une dématérialisation de la monnaie ? 1. La thèse La thèse de la dématérialisation de la monnaie peut être décomposée de la manière suivante :  le troc : un système d’échange archaïque, lourd, certes compatible avec un faible niveau de spécialisation des tâches et des échanges élémentaires, mais qui devient un obstacle majeur à la division du travail et au développement des transactions qui en résulte  nos ancêtres auraient alors inventé uploads/Finance/ cours-a-quoi-sert-la-monnaie.pdf

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  • Publié le Sep 11, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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