Analyse de l’effet de la structure de financement sur la création de la valeur

Analyse de l’effet de la structure de financement sur la création de la valeur partenariale 81 ISSN 1923-2993 Journal of Academic Finance Vol.10 N° 1 spring 2019 Analyse de l’effet de la structure de financement sur la création de la valeur partenariale dans les PME camerounaises du secteur de commerce et de distribution Romuald TEMOMO WAMBA Anicet Clément MIMCHE KOUOTOU Samuel Roland MAKANI Damaris CILINOU Doctorant PhD à la faculté des Sciences Economiques et de Gestion à l’Université de Dschang rtwamba@gmail.com Doctorant PhD à la faculté des Sciences Economiques et de Gestion à l’Université de Dschang mimche89@gmail.com Doctorant PhD à la faculté des Sciences Economiques et de Gestion à l’Université de Dschang makanisamuel18@gmail.com Doctorante PhD à la faculté des Sciences Economiques et de Gestion à l’Université de Dschang cilinou.damaris@yahoo.com Université de Dschang, Faculté des sciences Economiques et de Gestion, Département de Comptabilité et Finance des Organisations, Laboratoire de Recherche en Management (LAREMA), B.P. 110 Dschang-Cameroun. Résumé L'objectif de cette étude est d'évaluer l'effet des différents modes de financement sur la création de valeur pour les parties prenantes de la PME camerounaise. Notre étude est axée sur les acteurs du secteur du commerce et de la distribution. Pour mener ce travail, nous avons adopté une posture positiviste, une approche hypothético-déductive. Pour ce faire, nous avons collecté des données auprès de 227 PME. Ils ont été soumis à différents tests statistiques (test du Khi-deux, régression logistique binaire). Au terme de nos analyses, il apparaît que: l’endettement bancaire, l’émission de nouvelles actions exercent chacun une influence significative et négative sur la création de la valeur parténariale contrairement à l’autofinancement qui influence significativement plus la même valeur de manière positive que négative. Mots clés : PME, structure de financement ; création de la valeur ; secteur de commerce ; secteur de distribution Analysis of the financing structure effect on the creation of value in Cameroonian SMEs in the commerce and distribution sector. Abstract The objective of this study is to evaluate the effect of the different modes of financing on the creation of value for the stakeholders of the Cameroonian SME. Our study focuses on players in the trade and distribution sector. To carry out this work, we adopted a positivist posture, a hypothetico-deductive approach. To do this, we collected data from 227 SMEs. They were subjected to various statistical tests (chi-square test, binary logistic regression). At the end of our analyzes, it appears that: bank indebtedness and the issue of new shares each have a significant and negative influence on the creation of the shareholder value, unlike self-financing, which significantly influences the same value in a positive way. Keywords: SMEs; financing structure; creation of value; commerce sector; distribution sector 82 R. TEMOMO WAMBA et alii ISSN 1923-2993 Journal of Academic Finance Vol.10 N° 1 spring 2019 Introduction Les petites et moyennes entreprises (PME) forment l’armature de toutes les économies. Elles sont une source essentielle de dynamisme, de flexibilité et de croissance économique. Ceci se vérifie aussi bien dans les pays développés que dans les pays sous-développés (Nguena, 2012 ; Sylla, 2013).Selon l’INS/RGE-11(2009), elles constituent la forme dominante des entreprises au Cameroun avec une proportion comprise entre 95% et 99%. En fait lorsqu’une entreprise est créée, l’objectif des promoteurs est d’assurer sa rentabilité, son développement et sa survie. Sur le chemin de cette émergence elle fait face à de nombreuses difficultés parmi lesquelles le problème de financement. L’ouverture des Etats sur le monde et le développement de l’esprit d’entrepreneuriat sans sureté a accru ces problèmes de choix de mode de financement. Les dirigeants d’entreprises s’interrogent constamment sur la façon dont ils doivent financer leurs investissements de manière à réduire leurs coûts et par conséquent créer de la valeur. Il s’agit donc pour la jeune entreprise de choisir un mode de financement en temps opportun tout en permettant d’obtenir un levier financier le plus élevé. Face à ce tumulte grandissant, la question de l’impact de la décision de financement sur la valeur de l’entreprise est essentielle. Bien que cette question ait été traitée dans plusieurs contextes, force est de constater que les réponses apportées ne sont pas convergentes. Par ailleurs, le désaccord entre chercheurs s’observe sur le plan théorique. Il existe trois théories essentielles qui peuvent mettre en évidence l’influence de l’endettement sur la valeur des entreprises, à savoir : la théorie du signal, la théorie de l’agence et l’influence de la fiscalité. D’abord selon la théorie de signal (Ross, 1977), l’endettement en situation d’information asymétrique devrait être positivement corrélé avec la valeur de la firme. D’après la théorie de l’agence (Jensen et Meckling, 1976), il existe deux effets contradictoires de l’endettement sur la valeur de l’entreprise, le premier effet est positif dans le cas des coûts de l’agence des fonds propres entre actionnaires et dirigeants, mais, le deuxième effet est négatif, il résulte des coûts d’agence des dettes financières entre actionnaires et prêteurs. Enfin, l’influence de la fiscalité est plutôt complexe et difficile à prédire car elle dépend du principe de déductibilité fiscale des intérêts des dettes, de l’imposition sur le revenu et des déductions d’impôt non liées à l’endettement. Cette question de choix de mode de financement est capital pour toutes entreprises car, du point de vue pratique, le choix d’un moyen de financement au détriment d’un autre peut s’avérer pénalisant pour l’entreprise, ou au contraire peut contribuer à la création de sa valeur de manière significative. De plus, le désaccord entre chercheurs s’observe non seulement sur le plan théorique, mais aussi sur le plan empirique. Un effet négatif de la structure financière sur la profitabilité a été confirmé par Majumdar et Chhibber (1999), Eriotis et al. (2002), Ngobo et Capiez (2004), Goddard et al. (2005), Rao et al. (2007), Zeitun et Tian (2007) et Nunes et al. (2009). Par contre, Baum et al. (2006), Berger et Bonaccorsi (2006), Margaritis et Psillaki (2007), Baum et al. (2007) et Margaritis et Psillaki (2010), ont montré une influence positive. De plus, Simerly et LI (2000), Mesquita et Lara (2003) et Weill (2008), ont trouvé les deux effets dans leurs études. Par ailleurs, Berger et Bonaccorsi (2006), Margaritis et Psillaki (2007) et Kebewar (2012) ont trouvé la présence d’un effet non linéaire (une courbe de forme inverse de U). Enfin, un effet non significatif a été confirmé par Baum et al.(2007), sur des entreprises industrielles américaines. Etant donné que l’objectif de toutes décisions de financement est la maximisation de la richesse, la voix immédiate de mesure de la qualité de ces décisions de financement est d’examiner l’effet d'une telle décision sur la création de la valeur. De ce fait, la structure de financement est une question 1 Premier recensement général des entreprises au Cameroun effectué par l’institut national de la statistique en 2009. Analyse de l’effet de la structure de financement sur la création de la valeur partenariale 83 ISSN 1923-2993 Journal of Academic Finance Vol.10 N° 1 spring 2019 importante du point de vue financier, car elle est liée à la capacité de l’entreprise à atteindre les objectifs de ses parties prenantes (Simerly et Li, 2000). Il faut s’apercevoir que ce problème est encore d’actualité parce qu’il fait partir des problèmes non résolus en finance. C’est pourquoi il est nécessaire d’étudier les différents modes de financement en vérifiant leurs opportunités à réaliser les objectifs recherchés par l’entreprise. C’est pour répondre à cette préoccupation que nous avons jugé indispensable de traiter le sujet intitulé « Analyse de l’effet de la structure de financement sur la création de la valeur dans les PME camerounaises du secteur de commerce et de distribution». Dans La littérature financière, plusieurs objectifs ont été identifiés pour l’entreprise à savoir : sa survie, l’augmentation de son chiffre d’affaires ou de sa part de marché et la réduction de ses coûts. Mais ces dernières années, les auteurs ont plus orienté leurs écrits vers l’objectif le plus fondamental qu’est la maximisation de la richesse des actionnaires. Pour réaliser alors cet objectif, l’entreprise doit combiner de façon optimale les différents modes de financement (financement par fonds propre et financement par endettement) afin de déterminer la structure qui lui permet de minimiser ses coûts et par conséquent entraine la maximisation de sa valeur. Cette question fondamentale de choix de financement et son impact sur la structure du capital et la valeur de l’entreprise est toujours d’actualité dans les PME. Controverse qui a d’ailleurs fait l’objet d’une littérature abondante. Plusieurs auteurs ont essayé d’apporter la solution à cette question. Selon Modigliani et Miller (1958), la structure financière est indépendante du coût de capital et de la valeur de l’entreprise. Pour Durand (1952), la structure financière influence le coût du capital et la valeur de l’entreprise.Modigliani et Miller (1963), en intégrant la fiscalité disent que l’endettement est le meilleur mode de financement. En admettant un optimum de l’endettement au niveau macro- économique, Miller (1977), montre que la structure financière est toujours neutre quand bien même l’on prendrait en compte l’incidence de la fiscalité d’entreprise et personnelle. A contrario, la théorie de financement hiérarchique de Myers et Majluf (1984), stipule uploads/Finance/ decision-financiere.pdf

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  • Publié le Mai 20, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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