INTRODUCTION L'entreprise dans l'optique néo-classique est une unité de fabrica
INTRODUCTION L'entreprise dans l'optique néo-classique est une unité de fabrication qui transforme un ensemble de biens en produits finis. Elle est détenue par des investisseurs qui apportent des capitaux en vue de la réalisation de l'objet social. Cependant, ceux-ci ne sont pas toujours les gestionnaires de l'entreprise. En effet, la gestion quotidienne de l'entreprise est très souvent confiée aux managers (notamment dans les grandes sociétés) qui sont chargés d'administrer au quotidien la société sous le contrôle des détenteurs de capitaux. L'entreprise est alors d'après les théories du management une coalition de deux catégories homogènes d'agents qui peuvent avoir des intérêts différents : les actionnaires et les managers. Ces agents sont liés par des relations institutionnelles et par des relations d'agence. Dans le cadre institutionnel défini par le législateur, les actionnaires peuvent influencer les décisions par leurs votes dans les assemblées générales. Mais, cette influence est très réduite si le capital est dispersé et si les porteurs ne sont pas organisés. Elle se limite généralement à la menace de céder des droits sur le marché, ce qui implique un risque d'éviction pour les managers en cas de ventes massives et de rachats par un groupe influent de nouveaux actionnaires. Dans le cadre de la théorie de l'agence, les actionnaires considérés comme des mandants et disposant de moins d'information sur la firme ont très souvent des intérêts différents de ceux des managers qui sont les mandataires engagés pour effectuer une activité de gestion pour leur compte. En effet, les actionnaires ont pour objectif principal la maximisation du profit tandis que les managers tentent de maximiser une fonction d'utilité qui, selon les théories de management, traduit trois catégories de motifs : bénéficier de la rémunération la plus élevée possible, acquérir du prestige et du pouvoir, assurer une certaine sécurité. C'est pourquoi les managers, dans le but de s'assurer de la fidélité des actionnaires, sont parfois tentés de présenter les comptes qui ne traduisent pas la réalité de l'entreprise. Il en est de même lorsqu'ils sollicitent : - Les épargnants et autres investisseurs dans les marchés financiers ; - Les banquiers pour l'octroi ou le maintien d'un concours financier ; - Les fournisseurs pour l'octroi ou le maintien des crédits commerciaux ; - Les analystes financiers et les conseils pour un meilleur jugement de l'entreprise Ou lorsqu'ils veulent payer le moins d'impôts possible, notamment dans les pays à forte pression fiscale. Pour pallier cette situation, le législateur a instauré un audit des comptes des entreprises mené de manière légale par un commissaire aux comptes. Celui-ci doit s'assurer que les comptes annuels ne présentent pas d'anomalies significatives susceptibles de remettre en cause l'image de l'entreprise. Pour mener à bien cette mission, diverses approches sont proposées parmi lesquelles : - L'approche classique qui consiste à aller des états financiers vers les faits et pièces comptables ; - L'approche par les risques dont les normes de travail1(*) ont été élaborées par l'IASC et l'IFAC et qui consiste à aller des faits comptables aux états financiers. Cette dernière approche, récemment introduite dans l'environnement camerounais, nécessite que le travail d'audit soit correctement planifié afin que la mission d'audit soit réalisée de manière efficiente. Il s'agit alors pour l'auditeur d'élaborer une stratégie générale et une approche détaillée concernant la nature, le calendrier et l'étendue de l'audit. Au regard des nombreux séminaires organisés par l'Ordre National des Experts Comptables du Cameroun (ONECCA), nous nous rendons compte que cette nouvelle approche et plus particulièrement la phase de planification de la mission n'est pas encore très bien maîtrisée par les professionnels et leurs collaborateurs. Raison pour laquelle nous nous posons les questions de savoir : comment se réalise techniquement la planification d'une mission d'audit suivant cette nouvelle approche ? Quel est le contenu de cette phase et son poids dans une mission d'audit financier? C'est à toutes ces questions que nous allons essayer de répondre dans notre étude en nous inspirant du cas de la CENAME, l'objectif étant de présenter de manière pratique et en nous basant sur les normes IFAC, comment l' auditeur peut planifier une mission d'audit afin de la réaliser efficacement et en temps voulu dans le cadre de la nouvelle approche par les risques. Pour ce faire : - Nous exposerons dans la première partie le cadre conceptuel de l'audit financier à travers : · La définition et la présentation de ses objectifs (chapitre I) ; · La présentation des différentes approches d'audit (chapitre II) ; · La compréhension du cadre conceptuel de la planification de la mission (chapitre III). - Nous essayerons ensuite, dans la deuxième partie, d'appliquer de manière concrète à travers le cas de la CENAME les différentes étapes de la planification à savoir : · La prise de connaissance générale de la CENAME (chapitre IV) ; · L'évaluation des risques inhérents et l'identification des domaines significatifs (chapitre V) ; · L'élaboration du plan de mission et des programmes de travail (chapitre VI) Première partie : Aspects théoriques de l'audit financier Cette première partie nous permettra de comprendre le concept de l'audit financier dans son ensemble à travers : - La compréhension de la terminologie de l'audit et de ses objectifs (chapitre I) - La présentation des différentes approches d'audit (chapitre II) - La compréhension du mode opératoire de la planification (chapitre III) Pour ce faire, nous nous inspirerons essentiellement des normes internationales d'audit contenues dans le « IFAC HANDBOOK » publiées par la CNCC et des écrits de Robert OBERT contenus dans « Audit et commissariat aux comptes, aspects internationaux ». CHAPITRE I : DEFINITION, CARACTERISTIQUES ET OBJECTIFS DE L'AUDIT FINANCIER I. Définition et caractéristiques de l'audit financier 1. Définition de l'audit financier D'après les professionnels de l'audit et de la comptabilité, l'audit financier est : « L'examen des comptes annuels d'une entité économique, auquel procède un professionnel compétent et indépendant, en vue d'exprimer une opinion motivée sur les comptes annuels qui traduisent, la situation financière et patrimoniale de l'entité à la date de clôture, les résultats de l'entité pour l'exercice considéré, en tenant compte du droit et des usages du pays où l'entité a son siège ». Il consiste en un examen critique des états financiers (bilan, compte de résultat, état annexé) dans le but d'exprimer une opinion sur la qualité des comptes annuels dans tous leurs aspects significatifs conformément à un référentiel comptable identifié. Cette définition est le résultat d'une évolution historique qui remonte depuis l'antiquité où l'audit : Jusqu'à la fin du 19ème siècle, était orienté principalement vers la recherche des fraudes, la répression des fraudeurs et la protection du patrimoine. A partir du 19ème siècle, avec le développement des structures économiques et des grandes organisations administratives et commerciales, vise non seulement la recherche des fraudes ou des erreurs, mais également l'émission d'un jugement sur la validité globale des états financiers. Après le milieu du 20ème siècle, a pour finalité d'affirmer l'émission d'un jugement sur la validité des comptes annuels. Synthèse de l'évolution de l'audit2(*) Période Prescripteur de l'audit Auditeurs Objectifs de l'audit 2000 avant J-C à 1700 Rois, empereurs, églises et Etats Clercs ou écrivains Punir les voleurs pour les détournements de fonds ; protéger le patrimoine. 1700 à 1850 Etats, tribunaux commerciaux et actionnaires Comptables Réprimer les fraudes et punir les fraudeurs; protéger le patrimoine. 1850 à 1900 Etats et actionnaires Professionnels de la comptabilité ou juristes Eviter les fraudes et attester la fiabilité du bilan. 1900 à 1940 Etats et actionnaires Professionnels d'audit et de comptabilité Eviter les fraudes et erreurs et attester la fiabilité des états financiers historiques. 1940 à 1970 Etats, banques et actionnaires Professionnels d'audit et de comptabilité Attester la sincérité et la régularité des états financiers historiques. 1970 à 1990 Etats, tiers et actionnaires Professionnels d'audit et de comptabilité et du conseil Attester la qualité du contrôle interne et le respect des normes comptables et normes d'audit A partir de 1990 Etats, tiers et actionnaires Professionnels d'audit et du conseil Attester l'image fidèle des comptes et la qualité du contrôle interne dans le respect des normes ; protection contre la fraude internationale. L'audit se distingue de l'audit opérationnel, du contrôle interne et du contrôle de gestion. L'audit opérationnel : L'audit opérationnel est l'examen des informations relatives à la gestion de chaque fonction d'une entité en vue d'exprimer une opinion responsable et indépendante sur ces informations par référence aux critères de régularité, de fiabilité et d'efficacité. Il vise à s'assurer que : Les organisations sont efficaces ; Les instructions de la direction sont appliquées ; Les procédures mises en place comportent les sécurités suffisantes ; Les informations fournies à la direction sont sincères ; Les opérations réalisées sont régulières. A cet effet, s'agissant des opérations de trésorerie, l'auditeur opérationnel s'assurera que la gestion de la trésorerie a été optimale alors que l'auditeur financier vérifiera que toutes les opérations de trésorerie effectivement réalisées par l'entreprise sont bien comptabilisées dans les comptes adéquats et que les soldes sont exacts. Le champ d'application de l'audit opérationnel est très varié et peut porter sur autant de fonctions qu'il en existe uploads/Finance/ essai-de-planification-d-x27-une-mission-d-x27-audit-suivant-l-x27-approche-par-les-risques-le-cas-de-la-cename.pdf
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- Publié le Aoû 07, 2022
- Catégorie Business / Finance
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