INFORMATIONS OUVRIÈRES T R I B U N E L I B R E D E L A L U T T E D E S C L A S
INFORMATIONS OUVRIÈRES T R I B U N E L I B R E D E L A L U T T E D E S C L A S S E S L ’ é m a n c i p a t i o n d e s t r a v a i l l e u r s s e r a l ’ œ u v r e d e s t r a v a i l l e u r s e u x - m ê m e s INFORMATIONS OUVRIÈRES nouvelle série N0131 (2525) Semaine du 13 au 19 janvier 2011 1,5 euro (soutien 2 euros) ISSN 0813 9500 6 444 abonnés reçoivent ce numéro. Et vous ? (page 16) Photo AFP Tout un n programme! ! Lors de la cérémonie des vœux en présence des syndicats, Nicolas Sarkozy a renouvelé son appel au « dialogue social » pour faire passer toutes ses contre- réformes. (Pages 2 et 3) Pour les actionnaires du CAC 40 : 40 milliards de dividendes en 2010... Pour les travailleurs : “Il y aura des décisions difficiles à prendre”, annonce Sarkozy Algérie : une spéculation criminelle contre le peuple L’actualité La Poste, la SNCF, EDF, GDF... Des services publics qui n’en seraient plus... Pages 4 et 5 Education Le “dialogue social” selon Chatel Le gouvernement veut supprimer 16 000 nouveaux postes à la rentrée prochaine. Page 6 Enquête Retraites complémen- taires Des millions de travailleurs et de retraités concernés par l’enjeu des négociations sur les retraites complémentaires. page 7 Vie du parti Le POI dans les élections cantonales Une déclaration de Gérard Schivardi, maire de Mailhac. Pages 8 et 9 Histoire “Le syn- dicalisme en France” Un ouvrage de Joël Sohier destiné aux étudiants. Page 15 En 48 heures, les prix sur des produits de première nécessité, comme l’huile et le sucre, ont augmenté de 30 à 70 %, provoquant les incidents en Algérie. (lire pages 10 et 11) A l’occasion de ses vœux aux « parte- naires sociaux », le président de la Ré- publique a dé- claré que l’année 2011 serait aussi « dense que l’année 2010 ». Certains, dans la majorité prési- dentielle, soumise à de profondes contra- dictions, y ont vu l’occasion pour lancer quelques sondes : remise en cause de « l’emploi à vie pour les fonctionnaires » (Jacob, le président du groupe UMP à l’As- semblée nationale) ou sur les 35 heures (Copé, chef de l’UMP). Et Fillon et Sarkozy ont cherché à recadrer ces voix dissonantes, qui ne sont qu’une expression de l’in- quiétude, venant des rangs mêmes de la majorité, sur la capacité du président de poursuivre les « réformes ». “NE PAS RECOMMENCER LE PSYCHODRAME” Le 24 janvier s’ouvrira la discussion entre syndicats et patronat sur l’assurance chô- mage, dans l’objectif d’un accord faisant suite à celui de 2008. Comme l’écrit le quo- tidien patronal Les Echos : « En 2008, un véritable psychodrame s’était joué, se sol- dant par une seule signature syndicale au bas de l’accord Unedic, celle de la CFDT. » Le psychodrame, pour Les Echos, c’est que les autres syndicats avaient refusé de signer. C’est pourquoi le quotidien souligne : « L’en- jeu de la négociation qui va s’engager tien- dra donc principalement dans le nombre de signatures syndicales au bas du futur accord » (6 janvier 2011). C’est en effet là la question centrale. Ce gouvernement en crise, qui a vu se dres- ser contre sa « réforme » des retraites des millions de travailleurs, doit en même temps poursuivre sa politique de contre- réformes exigée par les patrons. HOMMAGE À LA RESPONSABILITÉ DES “PARTENAIRES SOCIAUX” Dans ses vœux, le président Sarkozy, à pro- pos de la réforme des retraites, a insisté : « Je veux rendre hommage au sens de la res- ponsabilité des partenaires sociaux (…). » Au nom de la réduction des déficits, il s’est félicité de la « réforme des retraites ». Il a d’ailleurs souligné que « demander aux salariés de travailler plus longtemps (…) a été la voie choisie dans tous les pays déve- loppés, qu’il s’agisse de gouvernements de gauche ou de gouvernement de droite ». Et il a ajouté, concernant la France et dans le respect du cadre de l’Union européenne : « Ma conviction, c’est que personne ne re- viendra sur la réforme des retraites. » Il peut, en effet, pour cela, s’appuyer sur le fait qu’aucun des partis « de gauche » ne réclame l’annulation-abrogation de la ré- forme des retraites. Il a d’ailleurs insisté sur le fait qu’il n’avait qu’à mettre en œuvre l’une des parties du Livre blanc de Michel Rocard de 1991, met- tant ainsi en évidence que, en se refusant à remettre en cause le cadre de l’Union euro- péenne, la « gauche » se situe sur le terrain de la « réduction des déficits publics ». “DES IDÉES SYNDICALES QUE NOUS AVONS REPRISES” Mais, surtout, il a répondu à l’inquiétude qui se fait jour dans son propre camp sur sa capacité à poursuivre les contre-ré- formes : « Certains disent que le dialogue social n’est plus possible et que les réformes dans le champ social vont s’interrompre. Je m’attacherai à leur montrer qu’ils ont tort. » Car, précise-t-il, « l’Etat ne peut pas faire seul, nous avons besoin des partenaires sociaux ». Et pour bien se faire comprendre, il pré- cise : « Sur l’activité partielle, le contrat de transition professionnelle, le fonds d’inves- tissement social sont des idées syndicales que nous avons reprises. » Loin d’être des idées syndicales, ce sont effectivement les propositions de certains dirigeants de l’in- tersyndicale, tel Chérèque, qui ont été reprises par le gouvernement Sarkozy. “UN GOUVERNEMENT ATTENTIF AUX PROPOSITIONS” Et pour se faire mieux comprendre, après avoir énuméré l’ensemble des contre-ré- formes qu’il propose, Nicolas Sarkozy pré- cise : « La stratégie que je vous propose,c’est que nous anticipions au choc,c’est que nous fassions quelque chose, même si, naturelle- ment,ilyauradesdécisionsdifficilesàprendre (…). Quelle que soit la profondeur de nos désaccords,l’image qu’a donnée la France en 2010,celle d’un pays qui,sans violence,grâce à l’esprit de responsabilité de chacun, a pu affronter un rendez-vous aussi important que celui des retraites. » Il ajoutera : « Si les partenaires sociaux ou les partis politiques ont des propositions à faire,bien évidemment le gouvernement y sera attentif. » Lucien GAUTHIER I Photo AFP La crise… Marguerite Leuwen Au nom de la crise, tout serait devenu désormais possible ? Des dizaines de milliers de travailleurs brutalement jetés au chômage ont été « accompa- gnés » avec des contrats de transition professionnelle (CTP). Sur sept bassins d’emplois, le bilan fait au Sénat en novembre 2010 fait apparaître que, pour les CTP arrivant à échéance, 65 % se retrouvent au chômage, 35 % auraient retrouvé un « emploi » : CDI, CDD, contrat de travail tempo- raire, création et reprise d’entreprise. Tandis que, sur cette même période de trois ans,100 000 postes ont été sup- primés dans la fonction publique avec des conséquences désastreuses,comme on l’a vu,par exemple,avec l’épisode neigeux ou dans les écoles.Ajoutons que ce sont autant de postes de travail qui ne seront plus disponibles pour les jeunes arrivant sur le « marché du travail ».Pas mieux du côté des « seniors »,comme on dit,qui n’ont plus droit aux préretraites, qui ont été supprimées,comme d’ailleurs la dispense à 58 et 59 ans delarecherche—illusoire—d’unemploi. De plus,pour eux comme pour tout le monde,au nom d’un prétendu déficit, l’augmentation de l’âge de départ à la retraite ! Il faudrait, au nom de la réduction des déficits publics, livrer les services publics au privé (lire pages 4 et 5). Retraite, assurance chômage, assu- rance maladie, tout devrait y passer. Tout devrait y passer pour que les pro- fits augmentent et que les actionnaires s’enrichissent. 40 milliards de dividendes ont ainsi été versés aux actionnaires des entreprises du CAC 40 au titre de l’exercice 2010. 40 milliards de dividendes versés aux actionnaires du CAC 40 en 2010 L’ESSENTIEL “Uneannéeutile” C’est le mot de Fillon, le 10 janvier, pour annoncer le programme du gouvernement en 2011. Trois jours auparavant, Sarkozy en avait fait de même devant les « partenaires sociaux ». G L’emploi : — Seniors : « Depuis trois ans, beau- coup a été fait. Nous avons mis fin aux préretraites publiques. Nous avons supprimé la dispense de recherche d’emploi (…). Nous devons aller beaucoup plus loin, et cela passe par une nouvelle organi- sation des conditions de travail dans l’entreprise » (Sarkozy). — Assurance chômage : « C’est une composante essentielle de notre sécurité sociale professionnelle (…). Mise en place d’un dispositif d’ac- compagnement des salariés licen- ciés économiques se substituant aux actuels CTP, CPR (…). En échange de cette indemnisation, une formation ou l’acceptation d’un emploi. » Comme en Grande- Bretagne, l’obligation d’accepter n’importe quel petit boulot ? — « Priorité à l’emploi des jeunes » (Sarkozy). C’est-à-dire, sous couvert de lutter contre les rigidités, la précarisation à outrance. G Fonction uploads/Finance/ io-131.pdf
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- Publié le Jul 14, 2022
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