Le commerce international depuis 1945 : paix ou guerre entre les nations ? Plan
Le commerce international depuis 1945 : paix ou guerre entre les nations ? Plan : I. L’accélération des échanges commerciaux internationaux a provoqué un décloisonnement du monde et contraint les États à coopérer pacifiquement A) Une croissance des échanges commerciaux qui s’appuie sur un multilatéralisme organisé par les États-Unis B) Fondé sur une conception libérale irénique des relations internationales C) A la fin de la Guerre Froide, la libéralisation des échanges et des flux s’accélère : on semble tourner le dos à la « guerre économique » II. Pourtant le commerce mondial est loin d’être une arène de paix A) Le protectionnisme n’a jamais disparu B) Le commerce international est une arme C) La rareté des matières premières stratégiques III. Le commerce mondial se structure autour de nouveaux rapports de force qui génèrent des tensions préoccupantes A) Le commerce mondial est générateur de concurrence déséquilibrée entre territoires B) La mise en concurrence du monde par la mondialisation commerciale reflète les divergences d’intérêt et les déséquilibres entre puissances C) Le multilatéralisme commercial est en panne D) La régionalisation commerciale : entrave ou protection dans la mondialisation ? Citations : Adam Smith : Une économie libre et fondée sur l’intérêt individuel conduit à l’essor du commerce international (avantages absolus) pour peu qu’on assure la sécurité nationale et qu’on supprime colonisation et esclavage. Antoine de Montchrestien (mercantiliste) : Traité de l’Économie politique (1615) : « Nous faisons autant de perte que l’étranger fait de gain » Pascal Lorot, Introduction à la Géoéconomie : « Les États-Unis, les premiers, ont pris la mesure de la nouvelle réalité internationale et stratégique née de la disparition de l’ensemble soviétique. Libérés du fardeau de la Guerre Froide, ils se sont engagés dans la bataille économique, bien décidés à conquérir une véritable suprématie dans ce domaine. » Zaki Laïdi dans Le Débat (2018), « Dans un monde de plus en plus multipolaire où la richesse et la puissance se trouvent distribuées entre un plus grand nombre d’acteurs, on serait en droit d’attendre que le multilatéralisme surgisse comme la modalité la plus pertinente pour réguler un jeu par définition plus ouvert. Mais c’est l’évolution inverse qui semble se dessiner. La multipolarité semble faire reculer le multilatéralisme. C’est ce paradoxe qu’il nous faut comprendre ». Principaux chiffres du commerce mondial : La valeur du commerce de marchandises a augmenté de 10%, 19480 milliards $ en 2018. La valeur des échanges de services : augmentation de 8% soit 5800 milliards de $ en 2018. Diminution de la demande de biens et de services en Europe et Asie. Entrée dans un cycle de croissance faible alors que depuis 2013, la croissance était de 3,6% par an. Le commerce de biens et de marchandises semble être entré en récession depuis 2018, probablement du fait des nombreuses incertitudes qui pèsent : outre le coronavirus très récent, il s’agit du ralentissement de l’économie dans la zone euro, du Brexit, et de la guerre économique États-Unis-Chine, avec le retour des droits de douane. Adam Smith montre qu’une économie libre et fondée sur l’intérêt individuel conduit à l’essor du commerce international (avantages absolus) pour peu qu’on assure la sécurité nationale et qu’on supprime colonisation et esclavage. Après la 2WW, la coopération et la négociation se substituent à la « main invisible » du marché. "main invisible" -> ensemble des actions individuelles des acteurs économiques, guidées uniquement par l'intérêt personnel de chacun, contribuent à la richesse et au bien commun. Processus d’ouverture internationale induit des pertes pour le marché national, qui sont supposées être compensées par les gains de l’ouverture des marchés étrangers -> (citation de Antoine de Montchrestien) I. L’accélération des échanges commerciaux internationaux a provoqué un décloisonnement du monde et contraint les États à coopérer pacifiquement A) Une croissance des échanges commerciaux qui s’appuie sur un multilatéralisme organisé par les États-Unis La croissance des échanges se fait en deux phases : -> internationalisation jusqu’aux années 70 -> ensuite la phase de mondialisation. Principe de réciprocité des échanges, de la négociation et de la coopération. La phase d’internationalisation s’appuie sur des institutions multilatérales fortes patronnées par les US: FMI, Banque Mondiale, ONU, mais aussi GATT (General Agreement on tariffs and trade). GATT = créée en 1947 -> baisser les barrières douanières. => il s’agit d’éliminer les quotas, de limiter les droits de douane et d’éviter les discriminations aux importations étrangères afin d’éviter les guerres commerciales et le protectionnisme qui ont miné les années 30. Politique qui est un succès d’après la Banque Mondiale, le commerce mondial représentait 17% du PIB mondial dans les 1960's, 30% dans les 1980's et 45% depuis 2005. La croissance des flux commerciaux devient spectaculaire depuis les 1980's -> 5,5%/an Le GATT -> OMC en 1995. Le commerce mondial de marchandises = accélération en 2000's avec l’apparition des émergents : la Chine (émergent confirmé) entre à l’OMC. Mais l’OMC n’est qu’une organisation intergouvernementale donc complètement liée au bon vouloir des États -> réduit donc sa capacité et sa puissance. D’importantes mutations sectorielles accompagnent l’accélération des échanges. Depuis les années 50, les échanges de produits manufacturés augmentent au détriment de ceux de produits agricoles (60% en 1970, 75% en 2000 vs 6% pour produits agricoles). -> aussi une forte croissance des échanges de services (20% des échanges mais sous-estimée) : => explosion depuis les années 80 (NTIC, baisse coûts communications) -> reconnu comme bien immatériel B) Fondé sur une conception libérale irénique (volonté de comprendre) des relations internationales Le libre-échange est un facteur de paix. Thomas Friedman, The world is flat (2005) -> il explique qu'il a confiance dans un monde où le commerce abolirait les frontières et rendrait la guerre quasiment impossible. -> Question centrale dans le sujet, celle de la mondialisation heureuse (Alain Minc). La théorie libérale autoriserait le plus de prospérité possible car elle enseigne que le libre échange permet à chacun de se procurer au meilleur prix l’ensemble des produits dont il a besoin. Le bien-être matériel élimine les comportements agressifs, pousse à l’élévation culturelle et mène au bonheur =>c'est le « doux commerce » de Montesquieu -> « L’effet naturel du commerce est de porter la paix » (L’Esprit des Lois/,1758). Pour mettre fin aux guerres qui ont ruiné le continent, les nations européennes décident de commencer une construction économique (CECA, CEE, UE (1993)) qui évolue vers une intégration de plus en plus forte. CECA (1952) : réunit 6 pays (la Belgique, l'Allemagne, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas), dans le but d'organiser la liberté de circulation du charbon et de l'acier ainsi que le libre accès aux sources de production. CEE (1957) : une union sans cesse plus étroite entre les peuples européens » et d'assurer le progrès économique et social des Etats membres en éliminant les barrières qui divisent l'Europe. L’exemple européen ne peut-il pas être étendu au monde entier ? L’idée kantienne est l’idée selon laquelle l’humanité progresse inexorablement vers la pacification des relations internationales, l’idée de Fukuyama est celle selon laquelle démocratie et libéralisme rendent les guerres moins probables. Comment a été gagnée la Guerre Froide ? -> la raison la + importantes figurent l’échec économique du système, les besoins de l’URSS en produits agro- alimentaires et en technologie, la contradiction où elle se trouve entre la nécessité de s’ouvrir et l’impossibilité de le faire à cause du choix communiste. C’est sur le terrain économique que l’affrontement avec l’Ouest s’est déroulé. Les modèles vainqueurs de la Guerre Froide sont le capitalisme, le commerce libéral et la mondialisation. C) A la fin de la Guerre Froide, la libéralisation des échanges et des flux s’accélère : on semble tourner le dos à la « guerre économique » Plusieurs facteurs contribuent à l’épanouissement d’une mondialisation commerciale : - Facteurs idéologiques/politique : les vainqueurs de la GF ont un système de politique qui prône le libre-échange. Face à elle les États-Unis utilisaient l’arme de l’embargo pour asphyxier les économies adverses. Le COCOM en particulier limitait les exportations de technologie vers les pays communistes. - Facteurs techniques: la révolution des transports avec la maritimisation des échanges (75% des échanges en volume, révolution du conteneur), essor des NTIC. - Facteurs économiques: libéralisation des droits de douane portant sur marchandises. Création OMC en 1995 crée une véritable gouvernance mondiale (codes de bonne conduite, Organe de règlement des différends (ORD), 162 membres). => multiplication accords bilatéraux (575), le rôle croissant des FTN (80 000) -> 800 000 filiales, 80 millions de salariés et sont à l'origine des 2/3 des échanges mondiaux. L'ensemble des FTN représente ¼ du PIB mondial. Le consensus de Washington qui contraint les pays du Sud en difficulté à se libéraliser et à s’ouvrir. -> 1997, accord entre 69 pays sur les services de télécommunications et un autre entre 40 pays sur l’exemption de droits de douane sur les échanges de produits technologiques et d’information. On peut aussi penser aux ADPIC (accords sur la propriété intellectuelle passés en 1994) qui protègent les brevets. Emergence de l’idée d’une « mondialisation heureuse » qui profite à la planète dans son uploads/Finance/ le-commerce-internationale-depuis-1945.pdf
Documents similaires






-
27
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 03, 2023
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
- Taille du fichier 0.0952MB