1 Les grands courants de l'analyse macroéconomique Les origines de la macroécon

1 Les grands courants de l'analyse macroéconomique Les origines de la macroéconomie Les travaux de J. M. Keynes (1883-1946), notamment son ouvrage intitulé « la théorie générale de l'emploi de l’intérêt et de la monnaie» fondent la théorie macroéconomique moderne. Pourtant à partir du 17ième siècle, Quesnay avec son circuit économique présente la première approche globale de l'économie en décrivant l'économie nationale comme un organisme vivant qui fonctionne selon les règles naturelles. Plus tard au 19ième siècle, Ricardo et Marx proposent les premiers modèles macroéconomiques qui traitent de la répartition des revenus entre les agents et de la croissance économique. A la fin du 19ième siècle, l'adaptation entre la théorie marginaliste d’inspiration microéconomique et l'environnement réel de l'époque provoque une éclipse de l'approche macroéconomique. La conception microéconomique développe ses instruments d'analyse et étudie la plupart des faits économiques. On peut citer à cet effet, les travaux de : - Walras sur l'équilibre général ; - Marshall, sur le comportement des firmes, des consommateurs et des marchés ; - Pigou, sur la théorie du chômage et du bien-être ; - Fischer, sur la théorie quantitative de la monnaie. La crise de 1929 et l’inefficacité des solutions proposées par la théorie marginaliste entraînent le déclin de ce courant de pensée et l'émergence de la théorie Keynésienne. Celle-ci propose de nouveaux schémas pour l'explication et l'analyse des phénomènes économiques. Les politiques économiques qui se sont inspirées du courant keynésien ont permis d'endiguer la crise et de maintenir une croissance forte dans la plupart des pays jusqu'au début des années 70. Par la suite, les controverses entre les disciples de Keynes et les monétaristes qui se réclament de la pensée néoclassique, enrichissent et contribuent au développement de la théorie macroéconomique. 2 Les grands courants Néoclassiques Keynésiens Courant néolibéral tradition- nel Nouveaux économistes classiques Nouveaux économistes keynésiens Marché Acceptation de la loi de l’offre et de la demande Marché autorégulateur Acceptation de la loi de l’offre et de la demande Marché non autorégula- teur Accepta- tion de la loi de l’offre et de la demande Marché autorégu- lateur Acceptation de la loi de l’offre et de la demande Marché autorégulateur Acceptation de la loi de l’offre et de la demande Marché autorégulateur (mais imparfait) Rationali té Rationalité au sens habituel Pas d’hypothèse de rationalité Rationalité au sens habituel Rationalité au sens fort Rationalité au sens faible Lien entre microéco nomie et macroéco nomie Analyse essentiellement micro. Le lien n’est pas exclu No bridge Analyses tantôt micro tantôt macro Analyses macroéconomiq ues se fondant sur l’analyse micro Analyses macroéconomiq ues se fondant sur l’analyse micro Cadre d’analyse Economie pure Economie réelle Economie réelle Economie pure Economie réelle Déséquili bres Impossibles (raisonnement dans le cadre d’une économie pure) Possibles et fréquents Possibles Impossibles Possibles Intervent ion de l’Etat Dangereuse sauf monopoles, biens collectifs et effets externes Souhaitable Dangereuse car le marché est meilleur dans tous les cas Inutile voire dangereuse Possible Source : Montousse (2002), P 15. Les principales questions qui font l’objet des controverses et qui définissent les différents courants sont les suivantes : Le marché : un mécanisme autorégulateur ? Les individus sont-ils des agents rationnels ? Le no bridge est-il fini ? Economie pure ou économie réelle? Le déséquilibre est-il possible ? L’Etat doit-il intervenir dans l’économie ? Les réponses à ces questionnements constituent les points de rupture entre les principaux courants de la pensée économique : le courant néoclassique, le courant keynésien, le courant néolibéral traditionnel (l’école monétariste, la théorie de l’offre, la théorie du capital humain, la 3 théorie du public choice,), le courant de la nouvelle économie classique, le courant de la nouvelle économie keynésienne. Le tableau ci-après résume les points de vu de ces différents courants sur ces questions. Encadré 1 : Les principes macroéconomiques dans l'analyse classique et néoclassique Selon le principe fondamental qui sous-tend les modèles classique et néoclassique, l'économie tend naturellement vers le plein emploi. Du coup en matière de politique économique, ce modèle implique le rejet de tout interventionnisme. Il résulte de ce principe fondamental les principes suivants. - Le marché est le principal régulateur de l'activité économique. L'économie est représentée en termes de marchés pour lesquels le prix, le salaire réel et le taux d’intérêt sont les variables d'ajustement. Ainsi le sous-emploi ne peut être durable dans une économie où les mécanismes de marché agissent librement. Les variations des taux de salaire réel assurant le maintien du plein emploi; une sous-utilisation prolongée des capacités ne peut s'expliquer que par une imperfection du marché. - La production et l'emploi dépendent des phénomènes réels. La monnaie est neutre. Elle n'a aucun rôle dans l'explication des grandeurs réelles de l'économie. Elle sert uniquement à fixer le niveau général des prix à travers la théorie quantitative de la monnaie exprimée par la relation (Mv = PY). Selon cette approche, dans la courte période, les variations de la vitesse de circulation de la monnaie (v) sont peu importantes. De plus, les modifications de l'offre de monnaie (M) entraînent des variations proportionnelles du niveau général des prix (P). - La priorité est accordée à l'analyse de l'offre de biens en négligeant les effets liés à la demande de ces biens sur l'activité globale. Ce principe résulte de la loi des débouchés de J.B Say selon laquelle, l'offre crée sa propre demande. - Les relations macroéconomiques se fondent sur les comportements d'optimisation des agents microéconomiques. Ainsi, les variables macroéconomiques sont déterminées comme des agrégations des valeurs optimales obtenues dans les équilibres optimaux de nature microéconomique. Encadré 2 : Les principes macroéconomiques chez Keynes A travers son ouvrage, la théorie générale parue en 1936, Keynes propose un nouveau paradigme qui est une rupture par rapport au mode de pensée néoclassique. Ce paradigme peut se résumer ainsi : «une économie de marchés décentralisés ne possède pas de mécanismes autorégulateurs suffisamment puissants pour atteindre systématiquement le plein emploi» ; du coup, l'équilibre de sous-emploi involontaire devient une situation naturelle pour une économie. Cette position s'oppose à la vision classique et néoclassique. Du paradigme keynésien il découle les principes suivants. -Le chômage résulte d'une insuffisance de la demande effective parce que l'activité économique et l'emploi s'adaptent à l'évolution de la demande. -Le chômage et une valeur trop élevée du taux de salaire réel vont ensemble. Dans des économies modernes, où la baisse du salaire nominal est peu probable, seule une augmentation de la demande effective peut éliminer le sous-emploi. -Une valeur trop élevée de la demande effective comparée aux possibilités de production a des conséquences inflationnistes. -La monnaie est directement intégrée à l'activité économique. uploads/Finance/ les-origines-de-la-macroeconomie.pdf

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  • Publié le Apv 20, 2022
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