Economie monétaire et financière : Partie 1 : La monnaie : Introduction : La mo

Economie monétaire et financière : Partie 1 : La monnaie : Introduction : La monnaie est un terme qui fait partie de notre vie quotidienne. C'est un terme qui nous paraît parfaitement clair. Lors de l'ouverture des ouvrages académiques, on va s'apercevoir qu'il est difficile de trouver une définition de la monnaie. Pourquoi pour ce phénomène clair au sens commun les scientifiques ont-ils tant de difficultés à le définir ? Car la monnaie est un phénomène complexe qui s'insère dans un système financier lui- même complexe car les théories qui permettent de le définir s'appuient sur l'étude du comportement des agents. Chapitre 1 : Qu'est-ce que la monnaie ? 1 : Une première définition : Pour répondre à la question : « Qu'est-ce que la monnaie ? », on va partir d'une définition de CHAINEAU : « La monnaie est constituée par l'ensemble des moyens de paiement, c'est-à-dire par l'ensemble des actifs acceptés partout (en tous lieux) et par tous, en tous temps, pour le règlement des dettes et créances issues de l'échange. » Il est possible de décomposer un échange en plusieurs étapes. Nous allons partir de l'hypothèse que l'agent A possède un bien X qu'il souhaite échanger comme un moyen de paiement (100 Euros) avec l'agent B. Trois étapes : – une approche de consentement : l'agent A annonce à l'agent B qu'il souhaite vendre son bien X pour 100 Euros, et B répond à A qu'il est d'accord ; – la remise du bien et l'apparition d'une dette de B envers A ; – le paiement du prix du bien X à A par B. Chez A, le fait d'avoir échangé le bien X avec B lui a permis de conserver son patrimoine de 100 Euros. Il n'y a pas de changement de la valeur du patrimoine mais seulement changement de la valeur de la structure de l'actif (changement d'un actif non monétaire (le bien) à un actif monétaire (100 Euros)). C'est la dichotomie des acteurs (certains possèdent des actifs non-monétaires, d'autres des actifs monétaires). Bilan A Bilan B Actif Passif Actif Passif 1 : Bien X 1 : Moyen de paiement de 100 € 2 : - X Créance de 100 € sur B 2 : Acquisition du bien X Dette de 100 € à A 3 : Moyen de paiement 100 € - 100 € de créance sur B. -100,00 € 2 : L'approche historique et institutionnelle : Si l'on s'en tient à la définition de CHAINEAU ,on pourrait considérer que la monnaie apparaît avec l'échange, et que l'échange est subordonné avec la monnaie, ce qui est faux en pratique. Il existe un échange non-monétaire. 2.1 : Echange non-monétaire : On peut aborder cet échange monétaire grâce au sociologue Marcel MAUSS (1872-1950), sous la forme du don et du contre-don. Il est le neveu de Durkheim et est considéré comme son disciple. Mais au lieu de passer par l'ENS, il est allé suivre les cours de philosophie de son oncle à l'Université de Bordeaux, mais n'a jamais enseigné. Il a été avec Jean JAURES le fondateur du journal L'Humanité. Il va publier en 1950 un ouvrage Don et contre-don dont voici un extrait : « Nous arriverons à des conclusions en quelque sorte archéologiques sur la nature des transactions humaines sur les sociétés qui nous entourent ou qui nous ont précédé. Nous décrirons les phénomènes d'échange et de contrat dans ses sociétés qui ne sont pas privées de marché économique comme on l'a prétendu car le marché est un phénomène humain qui n'est étranger à aucune société connue mais dont le régime d'échange est différent du notre. On y verra... (mettre la fin de la citation ici) » Il existe une marché dans toutes les sociétés mais les modalités du marché ne sont jamais identiques .Le marché peut exister sans les marchands, mais dès que ceux-ci arrivent, alors ils apportent la monnaie. On ne peut passer un contrat qu'avec une personne dans laquelle on a confiance. Les transactions obéissent donc à des règles, quelles que soient la source de ces règles. Cet échange sert à faire fonctionner les sociétés et non simplement à satisfaire les besoins des consommateurs (donc très loin de la théorie classique). Cet échange peut signifier certaines choses entre les personnes. Il permet aussi de pacifier les société en échangeant des objets qui représentent notre culture, et donc évite des conflits. les phratries (mot grec qui souligne une division amicale qui regroupe deux clans plus ou moins distincts, qui sont considérés comme une seule unité malgré leurs différences) sont complémentaires et supposent la collaboration des deux parties d'une tribu par exemple, ce qui permet leur survie (le potlach est un ensemble de rites qui permet la collaboration malgré les différences). L'intérêt de cette approche est de montrer que le marché universel qui existe en tout temps et tout lieu n'a pas de modalités universelles, qui l'échange ne nécessite pas nécessairement de la monnaie, il ne repose pas uniquement sur des choses utiles économiquement et ne repose pas uniquement sur des marchands. 2.2 : Le troc : Dans le troc, deux biens utiles non-économiquement vont s'échanger l'un contre l'autre mais aucun de ces biens n'a la statut de monnaie. Dans les sociétés modernes, on rencontre encore le troc au niveau international, par exemple lorsqu'un pays veut importer des marchandises et qu'il ne dispose pas des devises nécessaires, va échanger une partie de ses propres marchandises à valeur identique. Le don existe au niveau international (monétaire, matériel) comme au niveau national (le don du sang est nécessairement gratuit). Il existe également un troc au niveau des compétences (grâce à un barème établi, le plombier va aider le mécanicien et vice-versa, pour tel nombre d'heures de mécanique équivalent à tel nombre d'heure de plomberie). 2.3 : L'échange monétaire : C'est cet échange là qui suppose la création de la monnaie. On va chercher à lui donner une justification : « Pourquoi les marchands ont-ils eu besoin d'inventer la monnaie ? ». Cette approche institutionnelle cherche à expliquer la création de la monnaie en cherchant à montrer que son introduction constitue l'état essentiel de la rationalisation de l'économie d'échange : on va chercher à rendre une économie décentralisée plus efficace. Une économie décentralisée est une économie dans laquelle les décisions sont prises de manière autonome par un très grand nombre d'agents. Dans cette perspective, les échanges se font entre individus et non plus entre clans ou familles. Pour rendre le plus efficace possible le fonctionnement d'une économie lorsqu'il y a un très grand nombre d'échanges, il faut alors réduire les coûts de l'échange et en conséquence faciliter les échanges, les encourager. Ceci va donc augmenter la taille des marchés et donc l'enrichissement des nations (De la richesse des nations). L'américain CLOWER (1926-...) propose une robinsonnade (petite histoire simple souvent tirée de la vie quotidienne à la Robinson Crusoé pour faire comprendre au non initié certaines théories économiques) pour proposer de représenter les coûts liés à l'échange. Il imagine une île assez grande isolée du monde où il existe une division sociale du travail (à l'opposition sociale du travail, qui se fait à l'intérieur d'un même métier, et qui est une évolution de la division sociale du travail) (division par métiers au niveau de la société). Chaque individu fabrique un produit qu'il peut échanger. Il est amené à utiliser un bien qu'il fabrique mais aussi des biens qu'il ne fabrique pas. Comme l'île est grande, chaque individu va devoir se déplacer pour échanger. D'où trois coûts liés aux échanges : – les coûts de transaction. Ils correspondent aux coûts engendrés par le déplacement de l'individu qui souhaite réaliser un échange, et à la réalisation de la double coïncidence des besoins. Le déplacement génère des coûts car durant la période où l'individu se déplace, il ne produit pas et donc ne peut pas fabriquer d'objets à échanger. De plus, il y a des efforts et donc de la fatigue lors du déplacement ; Le principe de la double coïncidence des besoins a été mis en évidence par deux économistes : – JEVONS (1835-1882), économiste anglais ; – MENGER (1840-1931), économiste polonais. Ils sont considéré avec Léon WALRAS comme les fondateurs de la théorie néo-classique car ils ont renoncé à la valeur-travail. Chaque individu se spécialise dans la production d'un bien qu'il va produire dans une quantité supérieure à ses besoins, et il ne produit pas tous les biens nécessaires à la satisfaction de ses besoins. Il est donc amené à échanger ses surplus contre les surplus des autres producteurs. Dans une économie de troc, l'échange doit obéir à des critères différents pour avoir lieu. Par exemple, un pêcheur qui veut échanger 1 kilo de surplus de poisson contre 3 kilos de surplus de pain, il va devoir trouver un boulanger qui accepte d'échanger ces quantités. Il va ensuite devoir trouver un boulanger qui veuille échanger ces quantités au moment où celui-ci en a besoin, et enfin de trouver un boulanger qui accepte le prix du pêcheur. Le troc uploads/Finance/ monnaie-et-finance.pdf

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  • Publié le Fev 24, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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