Lettre L’Observatoire des tendances n°3 juillet 2014 LETTRE D’INFORMATION « MAR
Lettre L’Observatoire des tendances n°3 juillet 2014 LETTRE D’INFORMATION « MARCHÉS » DE VITAGORA® Le marché du Halal La diversification au-delà des produits carnés A ujourd’hui les convictions, les modes de vie et les pratiques alimentaires se diversifient au sein d’une même zone géographique, et il devient de plus en plus important de proposer des offres toujours plus segmentées. On parle désormais d’hyper segmentation ou encore de double segmentation pour répondre à la multiplicité de ces attentes. Exemple avec les produits Halal. Le marché français du Halal est en plein essor : il pèse environ 5,5 milliards € en valeur et a augmenté de 15 % par an ces 5 dernières années. En prévision, en 2025, la population française musulmane représentera 30% de la population totale. A l’origine, le marché des pro- duits Halal était presqu’entiè- rement porté par les produits carnés. Aujourd’hui, il se diver- sifie rapidement et touche de nombreuses catégories de produits. En France notam- ment, on peut constater une offre de plus en plus riche et ciblée de produits Halal : par exemple, avec les complé- ments alimentaires halal des Laboratoires H.L.L distribués par Leclerc ou encore du lait caillé spécial Ramadan com- mercialisé par Le Gall. En matière de restauration égale- ment, l’offre se diversifie elle dans les grandes villes : on trouve désormais des restaurants Mexicains/Halal, Japonais/Halal, Chinois/Halal, Africain/ Halal, Indien/Halal, Coréen/Halal, etc. Même les applications mobiles se multiplient, avec en France l’appli Annu-Halal qui permet de trouver les restaurants halal en France, ou au Japon l’appli Halal minds qui recense à la fois les restaurants et les commerces halal. La France est un marché Halal clé en Europe étant donné que la popu- lation musulmane y est la deuxième en importance. La Russie compte la plus grande population musulmane en Europe et présente donc des débouchés pour les exportateurs d’aliments Halal. Dans le monde aussi la tendance va vers le développement de l’offre de produits Halal. En février 2014, la création du premier cluster alimentaire et cosmétique Halal a été annoncée à Dubaï. La consommation Halal se développe aussi fortement en Asie du sud-est :la zone regroupe 60%de la population musulmane au monde et offre ainsi de belles perspectives pour l’industrie halal. La Malaisie par exemple est le plus grand marché Halal d’Asie. La force du pays réside d’ailleurs dans la mise en place d’une norme halal unique, sous une autorité religieuse nationale, le Jakim, la seule agence habilitée à délivrer des certificats Halal. Cette norme est par ailleurs reconnue en Indonésie, à Singapour, au Brunei, en Thaïlande : elle est véritablement la clé du marché du Halal en Asie. La Thaïlande, qui est un grand pays agricole à minorité musulmane, a rapidement vu le potentiel du Halal en développant une stratégie d’export. Avec une progression globale d’environ 20% chaque année, le marché du Halal représente un fort potentiel de développement dans les années à venir. Les concepts d’aliments Le laboratoire au service de l’invention alimentaire L e potentiel d’innovation en matière d’alimentation est immense. Aujourd’hui, nous assistons à un fort développement de nouveaux concepts d’aliments, de substituts de viande ou bien d’inventions alimentaires. Ces « concepts d’aliments » sont des aliments innovants voire très innovants, issus de long processus de recherche. Aux Etats-Unis par exemple la start-up californienne Hampton Creek Food a conçu les premiers « œufs sans œufs » : il s’agit d’œufs de synthèse créés à partir de céréales et de végétaux sans cholestérol mais avec un réel goût d’œuf. L’entreprise a déjà commencé la commercialisation de Just Mayo, une mayonnaise créée à partir de leur concept d’œuf, chez deux distributeurs : Whole Food aux Etats- Unis ainsi qu’à Hong Kong. L’ambition d’Hampton Creek Food est de révolutionner les modèles de consommation alimentaire pour diminuer l’impact écologique des produits consommés. Beyond Meat conçoit et distribue aux Etats-Unis des substituts de viande grâce à une protéine à base de plante qui a, non seulement le goût, mais aussi l’apparence et la texture du blanc de poulet. Ce type de concept attire d’ailleurs des investisseurs : Bill Gates par exemple a choisi d’investir dans Beyond Meat et en fait la promotion sur son blog personnel. Ces concepts ont été conçus pour palier à l’évolution de la consommation de viande, qui a doublé durant les 20 dernières années et devrait doubler encore d’ici à 2050. Enfin, une innovation d’un autre genre a fait beaucoup parler d’elle ces derniers mois : il s’agit de Soylent, créée par l’américain Robert Rhinehart. Soylent est une poudre blanche à diluer qui contiendrait tout ce dont l’organisme a besoin : vitamines, minéraux, acides aminés, lipides, glucides. D’après le fondateur, 100 dollars suffiraient à satisfaire les besoins nutritionnels d’une personne pendant un mois si le Soylent était produit à la chaîne. Par ailleurs, ce produit engendre aussi l’absence de cuisson, de vaisselle et donc une baisse de la consommation d’énergie. La start-up a fait appel au crowdfunding pour financer son projet et avec 2,1 millions de dollars collectés : c’est l’une des plus grosses levées de fonds de l’histoire du crowdfunding dans le monde. Lettre L’Observatoire des tendances n°3 juillet 2014 Cuisine et crowdfunding Economie collaborative et financement participatif D e quelques dizaines de millions d’euros aujourd’hui, le financement participatif en France devrait atteindre les 6 milliards d’euros d’ici 2020. Selon la Banque mondiale, il pourrait dépasser les 200 milliards d’euros dans le monde, d’ici 2025. C’est en mai 2014 que le premier site de financement participatif français entièrement dédié à la cuisine a été lancé (www.foodraising. com). Seulement un mois après son ouverture, un premier projet a été financé : il s’agit de Fodette, un concept de panier de recettes de proximité qui propose de cuisiner chez soi des recettes de saison accessibles, originales et gourmandes à partir de produits frais et de qualité. On trouvait déjà quelques projets alimentaires sur des sites classiques dédiés à la créativité et à l’innovation tels que Kiss Kiss Bank Bank et Kick starter. En matière de vin aussi, plusieurs sites de crowdfunding existent. Le site anglais Naked Wines, qui commercialise du vin dans le monde entier, a enregistré un chiffre d’affaires de 40 millions de Livres en 2013, aide ainsi à financer plus de 130 producteurs dans le monde. Toujours sur le principe de l’économie collaborative, aux Etats-Unis, depuis 4 ans un supermarché d’un nouveau genre (la Food Coop de Park Slope) a vu le jour à New York. Il s’agit d’un supermarché collaboratif proposant uniquement des produits locaux. 16 200 membres y travaillent gratuitement 2h45 toutes les quatre semaines pour assurer le fonctionnement de l’enseigne; 75% de la main-d’œuvre est donc bénévole et les membres peuvent y faire les courses pour acheter des produits locaux 20 à 40% moins chers qu’ailleurs. Un concept similaire va ouvrir à Paris dans le 18ème arrondissement en 2015 et s’appellera « La Louve ». Le projet a d’ailleurs été financé sur le site Kiss Kiss Bank Bank, La Louve s’engage à rendre la coopérative accessible à tous, l’une de ses missions étant de répondre aux besoins et choix alimentaires de la population de l’arrondissement et au-delà. La Louve sera également un lieu de sensibilisation aux enjeux alimentaires actuels et un lieu d’échange et de partage autour de la nourriture. Kid snacks Les innovations en matière de snacking/goûter pour enfant I nformés par les pouvoirs publics et les médias, notamment dans le cadre du PNNS, les parents sont de plus en plus sensibles par rapport à la nutrition de leurs enfants. Pourtant, l’offre de snacking sain pour les enfants n’est pas encore très développée. Un récent sondage en Angleterre montre que 82 % des parents peinent à trouver des aliments dits « sains » pour leurs enfants quand ils sont hors de chez eux. En Europe, plusieurs innovations ont récemment vu le jour pour répondre à ce déficit d’offre en snacking sain. En Italie,« Hasta La Pizza » propose des snacks en sticks de type pizza enrichis en calcium et en oméga 3. Les produits sont légers et faciles à digérer, conçus spécialement pour les enfants. Ils sont distribués sous la forme de bâtonnets comme des glaces. En Allemagne, Edrbar propose des box, des sticks, des petits paquets de légumes et de fruits dans des formats adaptés aux enfants. La coopérative hollandaise The Greenery a, elle aussi, lancé des mini légumes (mini tomates, mini carotte) marketés pour séduire les enfants, avec également un étui de transport pour les tomates-cerises. En Angleterre, Ella’s Kitchen a développé un mini distributeur automatique ludique (1,15 mètre) dédié aux jeunes enfants leur proposant une offre de snacks sains à base de fruits et de céréales. Ce distributeur automatique propose 12 snacks sains différents. L’appareil est très basique afin d’être utilisé facilement par les plus jeunes. Ce distributeur automatique permet également d’habituer les enfants à consommer les produits sains des distributeurs, ce type d’appareil étant traditionnellement associé à la « mal-bouffe ». En effet, proposer des produits de snacking sains est une chose, mais encore faut-il que les enfants s’orientent vers uploads/Finance/ snacking-pour-enfants.pdf
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- Publié le Fev 20, 2021
- Catégorie Business / Finance
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