2012 et les Mayas Le grand anthropologue espagnol Carlos Barrios a passé 25 ann
2012 et les Mayas Le grand anthropologue espagnol Carlos Barrios a passé 25 années au Guatemala chez les Mam, ''les Gardiens du Temps'' selon la tradition maya. Il explique l'enjeu de l'échéance du 21 décembre 2012. NOTA : Le texte qui suit est une traduction de l’article original de Steven McFadden © Chiron-Communications – octobre 2002. Au début de l’automne 2002, Carlos Barrios était au nord du Guatemala, à la lisière est du lieu-dit « Four Corners ». À Santa Fe, sur la queue de l’épine dorsale des Montagnes Rocheuses, il m’a présenté de bouleversante manière la tradition maya et les extraordinaires calendriers des Mayas. Les calendriers mayas font actuellement l'objet d'un grand intérêt auprès de milliers de personnes, car ils sont focalisés sur la fameuse date du 21 décembre 2012. Ils annoncent qu’au-delà, tout va changer. Grâce à son héritage culturel qui inclut des milliers de temples et de pyramides, et à ses calendriers dont la fiabilité astronomique s’est avérée exacte sur une période de plusieurs millions d’années, la tradition maya est généralement considérée comme une clé mystique de l’âme indienne, ouvrant l’accès à la vision de ce que les Indiens appellent l’Île de la Tortue, c’est-à-dire l’Amérique du Nord. Lors de conférences publiques et aussi à l’occasion d’une interview qu’il m’accorda personnellement, Carlos Barrios a révélé son point de vue sur l’histoire passée, présente et future des Amériques et du monde. Ces révélations reposent sur son approche de la tradition maya en tant qu’homme et en tant qu’initié. Il a notamment effectué des recherches très approfondies qui couvrent la période de temps s’étendant d’aujourd’hui au solstice d’hiver de l’année 2012. Pour apprécier à leur juste valeur la richesse des enseignements et des révélations de Carlos Barrios, il est indispensable d’évoquer brièvement le contexte politique de son pays d’adoption : le Guatemala. Car les Mayas du Guatemala n’ont pas connu jusqu’ici le Nouvel-Âge d’amour et de lumière de Shambhallah. Ils ont au contraire eu à subir la répression, les coups, la torture, les viols et les exécutions massives. Les décennies de l'Obscurité. Durant 30 longues années, des gouvernements d’extrême droite se sont succédés au Guatemala. Plus de 200.000 citoyens guatémaltèques ont été éliminés avec la complicité – tantôt officielle tantôt secrète – des gouvernements successifs des Etats- Unis. Et la plupart des victimes étaient des Mayas. Dans les années 1990, lorsque la guerre civile cessa, une commission fut nommée par les Nations Unies pour établir les responsabilités de ces massacres. Cette commission révéla des violations massives et répétées des droits de l’homme au Guatemala, perpétuées avec la complicité des Etats-Unis. Le rapport des Nations Unies déclare que « des actes d’un racisme et d’une cruauté inouïs » furent bel et bien commis au Guatemala, à tel point que l’on peut parler de génocide des Indiens Mayas vivant dans ce pays. Plus récemment, lorsque Amnesty International a publié un rapport sur la situation au Guatemala, ses experts en sont arrivés à une terrible conclusion : selon eux, une paix durable et véritable ne peut s’installer au Guatemala qu’après avoir enlevé à « la maffia étatique » les postes clés de l’administration gouvernementale. Le rapport décrit cette maffia comme « une alliance de la honte » regroupant différents réseaux économiques nationaux et internationaux. Ces réseaux s’appuient à la fois sur la police, l’armée et les criminels de droit commun, et sont financés grâce à la drogue, au trafic d’armes, au blanchiment d’argent, et aux réseaux de kidnapping et d’adoption d’enfants enlevés. Voici ce que dit Carlos Barrios à propos de cette ombre terrible qui continue de planer sur la plus grande partie de « l’Île de la Tortue » : « Cette tragédie injuste a commencé il y a 500 ans et elle continue aujourd’hui dans toute l’Amérique du Nord du Centre et du Sud. Les guerres coloniales contre les Indiens ne se sont jamais terminées… Je pense que ceux qui détiennent le pouvoir dans les pays du monde développé considèrent comme une nécessité de détruire les peuples indigènes, ou du moins de détruire leur culture, tout simplement parce que ce sont pas des consommateurs. Le Rêve Américain s’est construit sur le dos du tiers-monde, mais il repose sur une illusion, car en réalité il n’existe pas de tiers-monde, il n’existe qu’un seul monde. Nous sommes tous et chacun des habitants de ce monde et nous nous devons mutuellement le respect. » Alors que le Guatemala passe pour être en paix depuis huit ans, il ne s’agit en réalité que d’une paix toute relative. Les effets résiduels de la guerre continuent à laminer les populations. Les violations des droits de l’homme restent monnaie courante, et les défenseurs des libertés des minorités sont encore régulièrement menacés. Selon Carlos Barrios, il y a cependant eu récemment quelques améliorations : « Il n’y a plus désormais de guérilla armée, l’armée et la police sont moins violentes, plus respectueuses du droit. Et comme le respect d’autrui tend à devenir la règle, on peut commencer à espérer en l’avènement d’une nouvelle vie. » L’une des conséquences du climat de terreur qui a régné sur le Guatemala durant toutes ces années est qu’il y persiste une ambiance de méfiance et d’opprobre. Personne n’est épargné. Et les premiers à en supporter les conséquences sont bien souvent ceux qui osent évoquer les traditions mayas. Carlos Barrios n’échappe pas à la règle. Comme il n’hésite pas à dénoncer les abus de certaines personnes, il est bien souvent lui-même dénigré par d’autres. Et il est ainsi devenu un personnage controversé, y compris chez certains Mayas. Le Monde ne s'arrêtera pas en 2012. Historien, anthropologue et chercheur, Carlos Barrios naquit au sein d'une famille espagnole de l'Altiplano, sur les hauteurs du Guatemala. Sa famille vivait à Huehuetenango, qui est également le lieu de résidence de la tribu maya Mam. Les Mam sont considérés chez les Mayas comme les Gardiens du Temps, des références et des autorités au niveau des anciens calendriers. Après avoir étudié pendant 25 ans auprès des Anciens de la tribu Mam, Barrios devint lui-même un Ajq'ij Maya, un prêtre habilité à officier des cérémonies et un Guide Spirituel du Clan de l'Aigle. Les calendriers Mayas font actuellement l'objet d'un grand intérêt auprès de milliers de personnes, car ils se focalisent sur la fameuse date du 21 décembre 2012. Carlos Barrios étudie depuis des années les différents calendriers mayas avec l’aide de son frère Gerardo. Ils ont interrogé plus de 600 Mayas. ''Les anthropologues visitent les sites des temples'', dit Carlos Barrios, ''ils lisent les stèles et les inscriptions et inventent des histoires à propos des Mayas, mais ils ne savent pas lire les signes correctement. Certains annoncent la fin du monde pour décembre 2012. C'est simplement leur imagination. Les anciens Mayas ne sont pas contents de cette interprétation. Le monde ne va pas se terminer. Il sera transformé. Les Indiens ont des calendriers et savent comment les interpréter de façon précise, mais pas les Occidentaux''. Les Calendriers mayas La compréhension maya du temps, des saisons, des cycles est vaste et complexe. Les Mayas ont eu 17 calendriers différents, dont certains décrivent les événement temporels de façon précise pendant plus de 10 millions d'années. Le calendrier qui a tout particulièrement attiré l'attention, depuis 1987, est appelé le Tzolk'in ou Cholq'ij. Il est basé sur le cycle des Pléiades, est considéré comme sacré et détermine d'importants tournants de l'histoire de l’humanité. Le Tzolkin : l’un des 17 calendriers mayas. Les prévisions des Mayas étaient si précises qu’elles se basaient sur une unité de temps qui correspond à 1 millième d’une journée de 24 heures, soit moins de 1 minute et trente secondes. Par exemple, dans l'année dite « du Roseau », un jour y est mentionné en tant que très important pour les Amérindiens. Ce jour correspond au dimanche de Pâques du 21 Avril 1519, jour où Hernando Cortez et sa flotte de 11 galions espagnols arrivèrent du vieux continent et accostèrent sur la côte bordant ce qui est aujourd'hui devenu la ville de Vera Cruz au Mexique. Quand les navires espagnols apparurent à l’horizon, les populations indigènes les observèrent et attendirent de voir ce qui allait se passer. Les voiles ondulantes des navires ressemblaient vraiment à des vols de papillons rasant la surface de l'océan. Or, cette arrivée était justement annoncée par le calendrier Tzolk’in sous la forme d’un vol de papillons. Une ère nouvelle a alors commencé, mais ce n’était pas une ère de paix, d’harmonie ni de fraternité. Les Mayas ont appelé cette ère « les Neuf Bolomtikus », ou « les Neuf Enfers » de 52 années chacun. Les neuf cycles se sont déroulés exactement comme les Anciens l’avaient annoncé : les terres et la liberté furent arrachées aux Indiens. La maladie, la convoitise, la haine et l'égoïsme s’installèrent durablement dans cette partie du monde. Ce qui commença avec l'arrivée de Cortez, a duré jusqu'au 16 août 1987 (1519 + 9 x 52 = 1987), date dont beaucoup d’entre nous se souviennent comme étant celle de la uploads/Geographie/ 2012-et-les-mayas.pdf
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- Publié le Aoû 15, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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