Cours du 07/10 Grâce à l’archéologie, on rédecouvre à partir du XIXe siècle l’h

Cours du 07/10 Grâce à l’archéologie, on rédecouvre à partir du XIXe siècle l’héritage antique de l’Iran. Jusqu’au XIXe siècle, la plupart des Iraniens portent des prénoms liés à la culture islamique/chiite. À partir du XXe siècle, de plus en plus de prénoms faisant référence au passé préislamique de l’Iran (Fereydoun, Daroush, Kourosh, …). Retour en vogue de ces prénoms qui transmettent directement une référence au passé très ancien de l’Iran. Vers -1000, on constate l’arrivée de populations qui n’étaient auparavant pas attestées dans la région et qui parlent des langues iraniennes. Premier critère pour l’histoire antique de définition des Iraniens. Forment un ensemble de populations parlant des langues apparentées entre elles et appartenant aux langues iraniennes. On suppose que ces populations sont arrivées du nord par vagues sur plusieurs générations voire sur plusieurs siècles, sur une fourchette allant environ de 1500 avant notre ère à 1000 avant notre ère. Il a donc fallu plusieurs siècles pour qu’ils arrivent et deviennent une population majoritaire. Pendant plusieurs siècles, ces Iraniens s’organisent en petits royaumes ou États, parfois en difficultés ou conflits avec leurs voisins en Mésopotamie qui cherchent à les contrôler. Les Iraniens cherchent à résister et conserver leur indépendance. Certains sont conquis. La constitution en royaumes pour s’allier contre les Mésopotamiens conduit à la formation d’une première confédération : l’empire mède. C’est la première vraie puissance politique d’une population iranienne à l’échelle du MO. Cet empire sera ensuite englobé à l’intérieur de l’empire perse achéménide, qui est le premier âge d’or des populations iraniennes dans l’Antiquité. Dure environ deux siècles, extrêmement puissant et englobe la quasi-totalité du MO et de ses populations. Contre lequel s’est opposé Alexandre le Grand, conquis en 330 av. J.-C. Lui succède l’empire séleucide hellénistique, grignoté par les Parthes qui formeront leur propre empire à sa place et qui durera quatre siècles. Sera détruit par une autre population iranienne, les Perses => fondation de l’empire perse sassanide, qui marque le deuxième âge d’or et durera du IIIe siècle à la conquête de l’Islam. De multiples peuples constituent le monde iranien : Perses, Mèdes, Parthes, Bactriens, Sogdiens, Arachosiens, … Proximité entre les langues iraniennes et les langues indiennes : groupe indo-européen commun qui se serait ensuite scindé en deux sous-groupes. Il faut distinguer le terme « Iranien » des différents noms de peuples. Iranien est un terme générique, englobant et linguistique. Populations différentes parlant des langues différentes (comme aujourd’hui les Persans parlent une langue différente des Kurdes, bien que ce soit deux langues iraniennes). Perse n’est donc pas exactement un synonyme d’Iran ancien. Désigne à l’origine la région où se sont installés l’une de ces populations iraniennes (les Perses), dans le sud de l’Iran actuel. Les Parthes (dynastie arzaside) n’étaient pas des Perses et parlaient une langue différente. Ils venaient du nord-est de l’Iran actuel (province actuelle du Khorassan et Turkménistan). Qu’est-ce que l’Iran dans l’Antiquité ? Le terme Iran n’existe pas avant le IIIe siècle de notre ère, aucun des empires qui se sont succédé ne se nomme Iran. Pour l’Antiquité, on parle plutôt du monde iranien => ensemble des territoires où on vécu des populations parlant des langues iraniennes. La question linguistique est donc le critère déterminant. Correspond géographiquement au plateau iranien. Plus en altitude que les plaines alentours de Mésopotamie (Irak / Syrie). Conditions climatiques assez rudes, fort écart de température. Présence d’eau grâce aux montagnes => potentiel agricole important. Protégé par des chaînes de montagnes : le Zagros qui le sépare de la Mésopotamie (mais qui n’est pas pour autant une frontière infranchissable) où se sont développé les plus anciens États qui ont tenté de conquérir les populations iraniennes sans réussir à établir un contrôle direct et permanent sur ces régions. L’Elbourz (Alborz en persan) où se trouve le point culminant du pays (mont Damâvand) et au pied de laquelle se trouve Téhéran. Constitue une barrière aux précipitations venues de la mer Caspienne (qui ont conservé aujourd’hui encore des particularismes locaux culturels et linguistiques). Le Kopet Dag sépare l’Iran de l’Asie centrale (Turkménistan actuel). Enfin, l’Hindu Kush (« tueur d’hindous » en persan) en Afghanistan actuel sépare le nord peuplé par des populations iraniennes et le sud indophone. Région de développement de l’empire kouchan, contemporain de l’empire parthe. Le plateau iranien est donc une zone de transition entre d’autres sous-régions généralement constituées de grandes plaines alluviales (alluvions => fertilisants pour l’agriculture) : • Le bassin du Tigre et de l’Euphrate qui vont de l’Anatolie au golfe Persique (Mésopotamie vient du grec et veut dire « entre les deux fleuves »). Bassin très fertile qui a donné naissance aux premières villes à la fin du IVe millénaire, à peu près au même moment que l’écriture. • Au nord du plateau, bassin alluvial d’Asie centrale/« Turkestan russe » drainé par deux fleuves, l’Amou-Darya (Oxus pour les Grecs, prend naissance dans le Pamir et coule vers la mer d’Aral en irriguant la plaine) et ouvert au nord sur les steppes herbeuses de la Russie et du Kazakhstan. A subi des migrations de populations nomades comme les Turcs qui se sont installé dans cette région. S’installe dans l’Antiquité le peuple iranien des Khorasmiens (Khorezm en persan) dans le delta de l’Amou-Darya au sud de la mer d’Aral, que l’on connaît très mal (notamment grâce à al-Biruni). Aujourd’hui le fleuve sert de frontière entre l’Afghanistan au sud et l’Ouzbékistan et le Tadjikistan au nord. Région culturelle unifiée dans l’Antiquité. La région est appelée Bactriane dans l’Antiquité, peuplée par les Bactriens (encore une population iranienne). Ils ont donné leur nom à la capitale antique de cette région, Bactres, aujourd’hui Balkh dans le nord de l’Afghanistan. L’autre fleuve important de cette région est le Syr-Darya (Iaxartes pour les Grecs), qui prend sa source dans le Ferghana avant de se jeter dans le nord de la mer d’Aral. Il forme une frontière géographique entre ce bassin d’Asie centrale, peuplé par des sédentaires, et la région des steppes d’Asie centrale et de Russie, peuplée plutôt de cavaliers nomades, comme par exemple les Scythes. Dans les sources iraniennes de l’Antiquité, on les appelle les Saka. Ils parlent eux-aussi des langues iraniennes (source grâce à Hérodote). • Enfin le dernier bassin fluvial qui enserre le plateau iranien est celui de la vallée de l’Indus, dans le sous-continent indien. Ces trois bassins ont connu très tôt, dès l’âge du bronze (IIIe millénaire av. JC) le développement de cités et de royaumes puissants alors que le plateau iranien reste isolé. Sa position centrale fait qu’il a été traversé dès la plus haute Antiquité par des réseaux d’échanges commerciaux qui connectaient ces trois mondes. Montagnes qui permettent aux populations de se protéger, sans que la région ne soit pour autant isolée. Le monde iranien de l’Antiquité englobe donc l’Iran d’aujourd’hui, l’Afghanistan, le sud-Caucase et une partie de l’Asie centrale, donc beaucoup plus vaste que l’Iran moderne. Aux époques médiévales et islamiques, les cultures iraniennes ont conservé une influence très importante sur ces régions, culturelle sinon politique. Ce rayonnement de la culture iranienne sur ces régions voisines explique qu’aujourd’hui encore les spécialistes (géopolitique) parlent de Grand Iran ou d’Iran extérieur. Répartition des langues iraniennes aujourd’hui beaucoup plus réduites par rapport à l’Antiquité. Atlas historique du Proche-Orient ancien => cartes L’IRAN AVANT LES IRANIENS : L’ÉLAM ET LES ÉLAMITES Différentes civilisations à l’âge du bronze (donc avant l’arrivée des Iraniens). Par exemple civilisation de l’Oxus, redécouverte par les Soviétiques dans les années 1970. Cités, tombes témoignant d’une grande richesse et de sociétés hiérarchisées comme en Mésopotamie. Autre foyer de civilisation important dans la vallée de l’Indus (sites de Harappa et Mohenjo-Daro). Site de Jiroft, près de Kerman, montre que l’Iran aussi connaissait déjà une civilisation urbaine développée à cette époque. L’Iran n’est donc pas vide avant l’arrivée des Iraniens. Cultures locales très importantes, royaumes et entités politiques puissants, interagissant entre eux. Villes : art, architecture, etc. Parmi ces populations antérieures, on connaît mieux la civilisation élamite car elle a laissé des textes et on connaît leur langue. Habitait le sud-ouest de l’Iran actuel (Élam). Système d’écriture paléo-élamite que l’on arrive pas à déchiffrer mais assez rapidement ils utilisent et adaptent le système cunéiforme inventé par leurs voisins sumériens (processus courant). La langue sumérienne n’est rattaché à aucune famille linguistique connue (isolat). L’élamite est aussi un isolat, ce qui rend son déchiffrement plus difficile par rapport aux langues que l’on peut rattacher à une famille de langues connues (comme l’akkadien avec les langues sémitiques). Néanmoins, hypothèse d’une proximité avec les langues dravidiennes (langues du sud de l’Inde comme le tamoul). Les principaux exemples d’écriture paléo-élamite viennent du site de Suse, d’importance archéologique très importante car le plus anciennement fouillé par les archéologues. L’ancien Élam se trouvait entre des plaines fortement influencées par la Mésopotamie et une arrière-pays montagneux (Khouzistan et Fars actuel). Suse était la capitale de la plaine (aussi appelée la Susiane). Dans l’arrière-pays, le site majeur est Anshan. Selon les périodes, le territoire était séparé en plusieurs royaumes ou unifié par un roi qui portait le titre de uploads/Geographie/ a-bit-of-iran-history.pdf

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