Anthropologie des transformations socio-spatiales Séance 1 : Introduction crois

Anthropologie des transformations socio-spatiales Séance 1 : Introduction croisée 24/09/21 Qu’est-ce que l’anthropologie ? -> Anthropos+Logos = Etude de la diversité des sociétés humaines Evolution du territoire : Photo de Paris, porte maillot, pendant la commune, 1871 : Photo au même endroit, actuellement : - Alberti (15°s, renaissance) - Ildefons Cerdà (19°s, espagnol, célèbre pour son plan d’extension de Barcelone) - Camillo Sitte (19°s, autrichien, auteur de « L’art de bâtir les villes ») - Aldo Rossi (20°s, italien) = 1ers architectes/urbanistes à avoir admis qu’il y avait de l’art dans la ville La ville est un espace de protection que l’on veut embellir (beauté visuelle) et améliorer (le bien). Il y a eu différent typologie, morphologie des villes, car la ville est une idée ; cela dépend des classes sociales, des cultures ou encore des régions du mondes. Françoise CHOAY : Théoricienne française 4 idéaux types : - Espace de contact : (moyen-âge) guider par l’odeur, le toucher, l’ouie, tout se fait signe de proche en proche - Espace de spectacle : (âge classique) la vue devient le sens sollicité prédominant, rectiligne, Place des Vosges à Paris, « place royale » = statue équestre du roi où se déroule les grandes fêtes - Espace de circulation : (révolution industrielle) tracés haussmanniens : ouvrir des grandes lignées pour favoriser et accélérer la circulation. - Espace de connexion : (époque actuelle) permettre l’accès aux plus grands flux de circulations le plus rapidement possible. Des espaces autoroutiers entourent les villes comme périph urbain Paris. On cherche à accélérer le flux de marchandises : ligne Paris-Le Havre. La ville est un espace de libération politique. L’évolution de l’espace urbain exige l’explication des outils pour être lu et pratiqué. Michelle de Certeau (1970-1990). Formulation d’une th « lire écrire la ville ». Différence entre espace et lieu, le lieu existe tant qu’il est pratiqué. Etude de cas : Athènes C’est une ville antique, qui a été occupée pendant des siècles par l’empire Ottoman, la population est majoritairement composée d’Albanais. Le bourg est en ruine à cause de la guerre d’indépendance. La rivière a été recouverte pour construire un grand axe. Les habitants ont construit cette ville sans les compétences de professionnels, sans outil urbanistique. La Plaine du Pirée est modélisée par un plan linéaire, quadrillé. PLAN HIPPODAMIEN ; plus ou s’éloigne, plus les lignes s’incurvent car l’échelle s’étend sur les zones rurales. Très peu d’habitats sociaux en Grèce Séance 2 : Lire et interpréter l‘espace 1. Que-est-ce qu’un lieu ? Le lieu a plusieurs sens : ▪ Pour Newton, le lieu est une coordonnée dans l’espace, mais on ne va pas parler de ce sens ▪ Pour les grecs, le lieu propre de l’homme est la cité Prendre position dans un lieu, c’est instituer un rapport, une relation. Le lieu n’est jamais vide, il prend une identité, devient qqch ou qqn avec nous. Différence entre topographie (= dessiner une carte d’un lieu, assigner des limites, des courbes de niveaux…) et topologie (= science des situations, un point est défini par des intensités, une dynamique) Michel LUSSAULT, L’Homme spatial (voir extraits de texte sur Taïga) Il considère l’homme comme « animal spatial », l’homme est soumis à son espace. Il différencie différentes espèces d’espaces. 3 composantes de l’espace contemporain : ▪ Aire : dimensionnement de territoire, assignation de limite ▪ Réseau : connexion d’identités spatiales, par exemple, le réseau financier est lié au développement de la ville -> crise de 29 : amène la construction de l’Empire State Building ▪ Lieu : est défini par une histoire, des pratiques, des propriétés… Un lieu est composé de relations internes et historiques. Il intègre l’ancien et le moderne L’espace urbain est plein de lieux qui ont du mal à faire lieu ; des bouts d’espace qu’on fréquente et qu’on consomme qui ne font pas lieu : les non-lieux. On peut y ajouter l’absence de singularité. Marc AUGE, Non-lieux Sa définition de non-lieux = un espace interchangeable où l’être humain reste anonyme. L’homme ne vit pas, ne s’approprie pas ces espaces, il entretient plutôt une relation de consommation avec. C’est un endroit que l’on n’habite pas. Les aéroports, les centres commerciaux peuvent être considérés comme des espaces de non lieux. Le motel est aussi un parfait exemple de non-lieu. Minimum d’interactions sociales, check-in, check- out, pas de couloirs pour croiser d’autres clients = pas d’interactions. Lieu neutre. Robert VUNTURI disait « Un motel est motel où qu’il soit » Néanmoins, un non-lieu est subjectif. Un centre commercial peut être vu comme un espace de rencontre, donc un lieu, par un adolescent alors qu’un adulte pourrait le considérer comme un espace de transit, un non-lieu. Michel FOUCAULT « On ne vit pas dans un espace neutre et blanc ; on ne vit pas, on ne meurt pas, on n’aime pas dans le rectangle d’une feuille de papier. On vit, on meurt, on aime dans un espace quadrillé, découpé, bariolé, avec des zones claires et sombres, des différences de niveaux, des marches d’escalier, des creux, des bosses, des régions dures et d’autres friables, pénétrables, poreuses. » = Hétérotopie : espace défini mais autre, où il se passe autre chose que le sens principal « contre- espace » (un enfant sautant sur un lit croyant qu’il est sur un bateau). Est différent de l’utopie (= espace idéal qui n’existe pas) https://thierry-niang.fr/Michel-Foucault-161 Jean François Lyotard « Nous habitons un lieu/un milieu quand notre manière d’être se forme à leur fréquentation ». Milieu définit par 3 choses fondamentales ▪ Un milieu est écologique, dans le sens où il est défini par les rapports à l’environnement plus ou moins forts ▪ Un milieu est technique, c’est le produit des gens qui l’habite car ce sont eux qui fabrique le milieu, maillage de relations ▪ Un milieu a une définition symbolique : écoumène (=espace habité des hommes sur la planète) « Faire lieu » - point artistique : Candy SHANG « Before I die » : reportage en Nouvelle-Orléans sur la capacité des habitants d’un espace à continuer d’y vivre après une catastrophe = forme de résilience. Il y a une psyché des villes, la ville est une idée, il y a une capacité de ses habitants à dire et à témoigner du fait qu’ils sont ici, il faut produire une certaine identité de ville. Doris SALCEDO. Projet de la chance à Istanbul. La chaise = dramatique car il y a eu une mesure scélérate : impôt spécifique. Conséquence : exode de certaines populations. Symbole de la chaise vide. Par son projet il veut démontrer que la ville possède toujours la trace de certains des évènements. Toute ces œuvres soulèvent la question du sens de la ville. 2. Question du sens de la ville Le mot de sens est plutôt complexe. Il évoque la sensation, les 5 sens, l’intuition, la connaissance, le bon sens. Fait appel à des questions d’agencement spatial, de volume, de routes. La ville moderne a privilégié la vue, on est face à une effervescence de signes à lire. On peut s’amuser à enlever tous les signes visuels (enseigne, nom de rue...) pour montrer la prédominance de ces signes. On retrouve des signes sauvages : tags, agressivité, poser des signes dans l’espace urbain. L’œil est l’organe sociologique de la ville moderne. Mais qu’est-ce qui caractérise l’intelligibilité de l’espace urbain ? Comment la ville n’est pas sans dessus/dessous ? Codifications de l’espace urbain : Kevin Lynch, 1964, enseignant au MIT, auteur et chercheur américain, mène avec ses étudiants une étude de quelques années à Boston sur les grands fondamentaux de l’instabilité de la ville. Il dessine une typologie très simple : 5 éléments majeurs font de l’espace urbain un espace lisible pour ses habitants : ▪ Path (chemins) ▪ Edge (limite) ▪ Node (nœud : point de rassemblement, espace d’articulation) ▪ District (quartier) ▪ Landmark (repère) Gordon CULLEN, architecte, 1960, développe l’idée de séquence (= reconstruction de la succession d’images que l’on peut avoir en se baladant en ville). On suit la vision d’un piéton dans son exploration de l’espace urbain, les paysages perçus parlent à l’observateur avec un langage particulier, perceptif et symbolique. Autres codifications, les affiches de publicité (coca-cola). Efflorescence qui constelle l’espace urbain -> pollution visuelle. La ville est une efflorescence de signes marketing, ils gagnent en raffinement : affiches papier -> écran vidéo. Las Vegas : ville de l’icône, ville du kitch 2 architectes, Robert VENTURI et Denis Scott BROWN ont étudié le STRIP de Las Vegas (= boulevard urbain composé de motels, casinos, supermarchés, restaurants et autres enseignes lumineuses) R. VENTURI en tire la conclusion suivante « du côté de l’architecture, je désigne 2 tendances : le canard et le hangar » Canard = symbole de ce que l’architecture abrite (rôtisserie en forme de canard -> on y mange du canard) Hangar = hangar décoré -> boîtes avec ornements (casinos débordant de détails kitsch) Différenciation entre le canard = recherche de visibilité, surdimensionnement, qui cherche à procurer le waaaw ! et le hangar = juxtaposition de signes et uploads/Geographie/ anthropologie-s1.pdf

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