Approche pragmatique et son application au processus de la traduction français

Approche pragmatique et son application au processus de la traduction français – cilubà. Cas de la constitution de la 3ème République en R.D.Congo Emmanuel KAMBAJA Musampa Thèse de doctorat présentée et soutenue à l’Université de Lubumbashi pour l’obtention du grade de Docteur en Langues et Littératures Promoteur : Maurice Muyaya Wetu, Professeur Ordinaire Co-Promoteur : Germain Mulamba Nshindi, Professeur Ordinaire Date de la soutenance : le 04 avril 2009 « La théorie de la pertinence fournit à la pragmatique un cadre où peuvent être soulevées d’importantes questions et élaborées des réponses nouvelles » (Sperber D. et Wilson D. 1989 : 257) « La pragmatique se présente aujourd’hui comme une science en mouvement, un domaine en pleine ébullition, largement ouvert » (Cervoni J. 1991 : 225) REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier de prime abord nos directeurs de thèse, les Professeurs Ordinaires Maurice Muyaya Wetu et Germain Mulamba Nshindi qui ont conduit nos pas vers de nouveaux horizons. Sans leur patience, sans leur compréhension, sans leur abnégation, cette thèse ne serait pas achevée. A eux s‟est joint le Professeur Ordinaire Gaspard Kilumba Katutula, membre de notre commission d‟encadrement, à qui nous disons de tout cœur grand merci pour tous ses conseils pertinents. Nous adressons également nos remerciements au Professeur Ordinaire Kadima-Tshimanga, wa Tshimanga Nestor, pour tant d‟affection et tant de sacrifices pour nous. Il a consacré des nuits entières à lire attentivement, à relire, notre manuscrit en vue d‟y apporter la perle qui manquait. Toute notre reconnaissance à celui qui, malgré sa maladie, s‟accrochait à la table pour nous orienter vers le doctorat. C‟est probablement à lui que nous devons la capacité d‟écrire un texte aussi clair. Nous ne pouvons nous empêcher de dire grand merci au Professeur Ordinaire Daniel Mutombo Huta-Mukana pour avoir accepté de lire notre manuscrit et nous adresser des remarques, sans lesquelles nos difficultés en linguistique africaine seraient criantes. Il est pour nous un modèle de rigueur scientifique et de dévouement professionnel, un guide, un inspirateur et un bienfaiteur. Pour tant d‟aide, qu‟il soit remercié ! Nous devons remercier les Professeurs Mukash Kalel et Frédéric Mawoso Tsimba de l‟Université de Kinshasa, Robert Mukuna Tshimpela de l‟Université de Lubumbashi, Jean Kabuta Ngo Semzara et Jean de Dieu Karangwa de l‟Université de Ghent, pour leur soutien substantiel à notre recherche. Tous nos remerciements au Professeur Ordinaire Léonard Kalanda Kankenza, Directeur Général de l‟I.S.P./Mbujimayi pour ses encouragements et sa compréhension à notre égard. Nous remercions de tout cœur notre épouse, Getou Kabedi Matshata, pour tant de soutien et tant de compréhension tout le long du pénible parcours vers la thèse. A elle et à nos enfants : Merveille Dieudonné Kasonga, Bénédiction Jean-Baptiste Musampa, Glodi Dieudonné Banza, nous réitérons notre merci cordial. Nous adressons nos remerciements à Papa Dieudonné Banza Ditadi Papili, à Maman Alpha Ndaya Tshidibi Mamy, à Papa Jean Baptiste Musampa Kambaji et à Maman Berthe Mambuyi wa Tshibangu, pour tant de services et tant d‟amour pour nous. Leur contribution à la réussite de ce travail n‟est pas négligeable. Nous disons un merci particulier à notre frère et ami, Joseph Kasongo Tshinzela pour tout le soutien moral et matériel qu‟il n‟a cessé de nous apporter depuis nos premiers pas au cycle de DEA jusqu‟à la fin de notre cycle de doctorat. Nous exprimons notre reconnaissance à notre beau-frère Christian Tshibangu Kabue pour nous avoir offert un matériel indispensable dont nous avions grandement besoin pour achever la rédaction de notre travail. Enfin, nous devons remercier vivement nos bien-aimés Emile Kadima, Léon Bukasa, Elie Kasonga, Louis Mulumba, Jean Kanyinda, Antoinette Mujinga, Marie-Thérèse Tshiala, Albert Kamayi, Marcel Mbenga Kabwa-katanda pour leurs encouragements et leur soutien combien nécessaires à l‟aboutissement de cette recherche. INTRODUCTION GENERALE 1 0.1. Présentation du sujet et du domaine de recherche Etudier le processus de traduction, c‟est essentiellement être amené à fréquenter une parcelle située aux confins de l‟interdisciplinarité. Sachant que celle-ci caractérise actuellement les Sciences du langage, nous orientons cette étude vers les domaines de la pragmatique de la communication, des sciences cognitives, de la sémantique et de la traductologie. Toutes ces disciplines appartiennent au vaste domaine des Sciences du langage. Cette dénomination regroupe des questionnements et des analyses au centre desquels le langage est étudié comme médium dans diverses opérations humaines. Alors, il n‟est pas, ici, question d‟étudier le résultat de la traduction, c‟est- à-dire son produit. Au lieu d‟exclure le sujet traduisant et de nous concentrer uniquement sur les langues en présence, comme l‟ont fait des traductologues linguistes comme G. Mounin (1955, 1963), J.P. Vinay et J. Darbelnet (1958), R. Jakobson (1959), E. Nida (1964), J.C. Catford (1965), M. Pergnier (1972), H. Meschonnic (1972), nous avons choisi de mettre l‟accent sur le processus de l‟opération de traduction, envisageant celle-ci comme une réénonciation, une réexpression et une co-production. Notre point de vue, qui n‟est pas différent de celui des autres pragmaticiens de la traduction tels que J. Ladmiral (1979), M. Lederer et D. Seleskovitch (2001), L. Abplanalp, (2001) est que le traducteur réexprime ce qu‟il a compris, son interprétation. A notre entendement, la traduction est un acte de communication qui assure l‟identité de la parole à travers la différence des langues. Elle ne porte pas sur les langues, mais sur le vouloir-dire, sur l‟intention communicative et informative de l‟énonciateur. De cette façon, si la traductologie, discipline aujourd‟hui de plus en plus inscrite dans les universités, veut être plus proche de son objet d‟étude, elle ne peut que s‟engager dans les voies de la cognition et de la pragmatique. La traduction est dès lors, essentiellement, un acte cognitif. En tant que telle, elle est une activité de nature inférentielle, qui vise à modifier l‟environnement cognitif des destinataires. De ce fait, nous inscrivons cette étude dans le domaine de la pragmatique cognitive, celle inaugurée par D. Sperber et D. Wilson (1986). Subséquemment, nous accordons une place importante au contexte. Faut-il rappeler qu‟il existe deux orientations en pragmatique de la communication : l‟orientation qui conçoit la communication comme un code et celle qui la conçoit comme un processus inférentiel. Ces deux orientations dominantes sont soutenues par deux paradigmes importants, en Sciences du langage : Le modèle de code et le modèle d’inférences. Le modèle de code est celui qui, depuis Ferdinand de Saussure, a le plus retenu l‟attention des chercheurs de toutes disciplines confondues : la cybernétique, la linguistique, la sémiotique, la psychologie, la sociologie… Nous citons quelques uns d‟entre les chercheurs les plus féconds qui ont retenu notre attention, pour une raison ou une autre : Ferdinand de Saussure, Shannon 2 et Weaver, Laswell, Roland Barthe, Bruyssens, Martinet, George Mounin, Prieto, Jakobson, Emile Benveniste, Malinowski, Goffman, Todorov, Peirce, Austin, Searle, Habermas, Foucault, Ducrot et Anscombre. Le modèle d‟inférences est d‟apparition relativement récente. Il est porté par les travaux de Grice. Dan Sperber et Deirdre Wilson l‟améliorent en s‟inspirant des données de la psychologie cognitiviste. Notre approche de la communication – processus dont les possibilités d‟échecs mettent en évidence la complexité des éléments impliqués dans le monde d‟échange – s‟inscrit dans ce paradigme scientifique. En outre, cette recherche s‟inscrit dans le domaine de la traductologie fondamentale dite « traductologie pure », selon la taxonomie de Homes (cité par Gile Daniel 2005 :240). Elle est une traductologie fondamentale « orientée processus », c‟est-à-dire une traductologie « qui se penche sur les processus cognitifs sous-tendant l‟acte traduisant » (Daniel G. : ibidem). Comme cette branche se divise en deux sous-branches, spécifions que notre étude relève de la traductologie descriptive. Si nous considérons la traduction du point de vue du domaine des textes traduits ou à traduire, nous pouvons préciser que cette dissertation relève de la traductologie juridique, composante, de plus en plus imposante, de la jurilinguistique. Notons avec intérêt que la jurilinguistique a été révélée par la traduction (principalement au Canada, son lieu de naissance). Nous rappellerons brièvement que la jurilinguistique est une branche qui applique le traitement linguistique aux textes juridiques sous toutes leurs formes. Nul ne peut le contester : le lien entre droit et traduction est évident : Toute personne en effet a droit à une information la plus exacte possible, c‟est d‟ailleurs un des droits fondamentaux de la personne. Et, en République démocratique du Congo, la constitution du 18 février 2006 qui sert de texte d‟étude pour notre recherche, fait obligation de traduction au gouvernement en ces termes simples, mais combien clairs : « Dans tous les cas, le Gouvernement assure la diffusion (de la loi) en français et dans chacune des quatre langues nationales dans le délai de soixante jours à dater de la promulgation » (Article 142, alinéa 2) En règle générale, traduire un texte, quel qu‟il soit, en une autre langue est aussi le respect du droit à la culture, droit à l‟accès au savoir, qui sont des droits de développement. Et dans le contexte où la société moderne se judiciarise davantage, le droit devient omniprésent dans toutes les activités humaines. Il régit le travail, le commerce, les loisirs, le mariage, la naissance et même la mort, pour ne pas citer les domaines aussi récents que uploads/Geographie/ approche-pragmatique-en-traduction.pdf

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