DOMINIQUE ET COMPAGNIE roman lime Marie Demers Bertrand Lavoie C’est moi le pro
DOMINIQUE ET COMPAGNIE roman lime Marie Demers Bertrand Lavoie C’est moi le prof ! Licence enqc-13-45989-62696-602287 accordée le 13 juin 2016 à École des Bons-Vents Licence enqc-13-45989-62696-602287 accordée le 13 juin 2016 à École des Bons-Vents À mon grand-père, Harold Demers Illustrations : Julien Castanié Bertrand Lavoie C’est moi le prof ! Marie Demers Julie (ma chatte rousse) Douce, paresseuse et ronronnante, voici la plus belle des chattes… et la plus attachante. Léo Brabant (mon meilleur ami) Fidèle, drôle et champion de jeux vidéo, c’est pour ça que je l’aime, mon Léo ! Bertrand Lavoie (moi) Génial, intelligent et entêté, ce sont quelques-unes de mes nombreuses qualités ! Les héros Madame Reblochon Quand notre directrice rigole encore moins que pas du tout, il faut s’attendre à de terribles conséquences… Bouh ! Monsieur Beauregard Sérieux et patient, c’est ce qu’il faut quand on est enseignant. La grosse Lulu Gourmande, forte et dissipée, ses passe-temps préférés, c’est manger et cuisiner ! 4 5 CHAPITRE 1 Julie, mon tortellini favori – Ouvrez vos manuels à la page 21! Tout le monde soupire. Surtout moi. Monsieur Beauregard, notre enseignant, soupire aussi, 6 mais pour d’autres raisons. Il est découragé… de nous enseigner. Personne n’aime l’école. Surtout pas moi, Bertrand Lavoie. Je suis en 2e année et je sais déjà tout. Lire. Écrire. Compter jusqu’à 1 000 ! Je ne comprends pas pourquoi je dois gaspiller mes journées à réciter les tables de calcul 7 mental et à faire des dictées. Je ne suis pas le seul à m’ennuyer. Au lieu d’étudier… La grosse Lulu dessine un cœur en chocolat sur son pupitre. Laura fait des boules avec la cire de ses oreilles. André tire les tresses de Sandra qui réplique en lui pinçant les narines. 8 Sylvie soulève un dictionnaire pour raffermir ses biceps. 1-2, 1-2, 1-2… Mon meilleur ami, Léo Brabant, joue à un jeu vidéo derrière son cahier de mathématiques. Moi, j’écris un poème sur ma chatte Julie qui commence par « Julie, mon tortellini favori ». Licence enqc-13-45989-62696-602287 accordée le 13 juin 2016 à École des Bons-Vents 9 Tandis que j’essaie de trouver autre chose que « pourri » pour rimer avec « favori », monsieur Beauregard demande : – Deux prunes plus trois prunes, ça fait combien de prunes ? + = ? 10 – J’sais pas, mais je préfère les ananas ! réplique la grosse Lulu. Tout le monde rigole et un pli de mécontentement apparaît sur le front de notre enseignant. – Deux ananas plus trois ANANAS, ça fait combien d’ANANAS ? + = ? 11 – Ma mère dit que manger des ananas, ça fait pousser les cheveux. C’est vrai, monsieur ? – Non, euh, oui. Peut-être, Sylvie. Monsieur Beauregard semble vraiment contrarié, mais je préfère m’occuper de mon poème « Julie, tu es plus belle que du macaroni gris. » 12 – Léo, ferme ton jeu vidéo ! Récitons ensemble le verbe écouter à l’imparfait ! J’écoutais, tu écoutais… Sandra se met à crier parce qu’André colorie le bout de ses tresses avec un crayon-feutre bleu. Deux nouveaux plis apparaissent sur le front de notre enseignant. 13 14 – Soyez attentifs ! C’est l’heure de la dictée. Là, c’est moi qui rouspète : – Pas encore une dictée ! On en a fait une hier ! Les joues de notre enseignant s’enflamment. Ça sent l’explosion… – Vous n’avez pas envie de travailler ? Vous n’avez plus besoin de moi ? Alors, débrouillez-vous ! 15 À votre tour d’enseigner si vous êtes si intelligents ! Monsieur Beauregard ramasse son cartable, son imperméable marron et disparaît en claquant la porte. CLAC ! 16 17 CHAPITRE 2 Une réforme de génie ! Un silence de fourmi s’installe dans la classe. Les élèves se regardent, la bouche ouverte, les yeux écarquillés. C’est la grosse Lulu qui parle en premier : 18 – Il exagère, monsieur Beauregard… J’aime juste pas les prunes ! – Maintenant qu’il est parti, plus besoin d’aller à l’école, déclare André. – Cool, je vais pouvoir passer tout mon temps à m’entraîner, se réjouit Sylvie qui rêve de devenir lutteuse. 19 – Je ne peux pas retourner à la maison comme ça ! proteste Sandra. Mes parents ne me le permettront pas ! – Les miens non plus ! – Qu’est-ce qu’on fait alors ? demande Léo en fermant son jeu vidéo. S’il éteint son jeu vidéo, ça veut dire que c’est important. – J’ai une idée ! s’exclame Lulu. Et si on allait à l’école, 20 mais qu’on ne faisait rien durant les cours ? – Rien faire ? On va s’ennuyer encore plus ! riposte André. – On pourrait apporter nos livres préférés ? propose Simone. – Mais j’n’aime pas lire, moi, répond Laura. Chacun y va de ses propres solutions. 21 Ce n’est plus qu’une question de temps avant que la classe ne se transforme en champ de bataille. Je dois intervenir. Parce que, moi, Bertrand Lavoie, je suis vraiment bon pour résoudre les conflits ! Je me lève. – Chhhuuut ! Ça ne sert à rien de se chicaner ! Vous savez bien que madame Reblochon (la directrice de l’école) ne nous laissera pas faire n’importe quoi ! – Bertrand a raison, renchérit Léo. Je pose mon fessier sur le bureau de monsieur Beauregard et déclare : 23 – L’école, c’est fait pour apprendre. On ne peut pas TOUT changer, mais on peut… euh… on peut… Vite, je dois trouver une idée de génie. Allez, Bertrand ! – On peut lancer une réforme ! – C’est quoi une réforme ? demande André. – Ça se mange ? fait Lulu. ! ! ? ? ? ? ! 24 – C’est pour nous mettre en forme ? questionne Sylvie. La vérité, c’est que j’ai entendu ce mot-là à la télé hier. Maman m’a expliqué la signification, mais je ne m’en souviens plus très bien. N’empêche, ça avait l’air intelligent. Heureusement que Léo vient à ma rescousse : ? ? ? 25 – Une réforme, c’est comme une transformation très, très importante. Après, les choses ne sont plus du tout pareilles. Je continue : – On peut s’enseigner entre nous des trucs que les adultes ne comprennent pas. Pourquoi on n’inventerait pas nos propres matières ? 26 – Des matières comme quoi ? lance quelqu’un. – Je ne sais pas, moi ! À chacun de trouver ce qu’il veut enseigner ! 27 CHAPITRE 3 Le super programme Là, tout le monde se met à penser, penser, penser. Sandra tortille ses tresses. André griffonne des idées avec son crayon-feutre bleu. Un doigt dans l’oreille, 28 Laura réfléchit. Léo mâchonne son stylo. Sylvie étire ses tibias. Finalement, nous organisons un super programme : Géographie intergalactique (Léo) Animaux de compagnie et zoologie (André) Français farfelu (moi) Papier mâché et sculpture (Simone) 29 Lutte gréco-romaine (Sylvie) Mathématiques dynamiques (la grosse Lulu) Anglais et karaoké (Laura) Contents et confiants, nous nous dirigeons vers le bureau de madame Reblochon pour lui présenter notre réforme. *** La directrice sursaute lorsque nous envahissons 30 son bureau. Son secrétaire crie : – Il est strictement défendu d’importuner madame Reblochon ! Il faut prendre rendez-vous ! – Je m’en charge, monsieur Bombardier, dit-elle, laissez- les entrer. Alors, les enfants ! Que se passe-t-il ? – Monsieur Beauregard est parti parce qu’il préfère Licence enqc-13-45989-62696-602287 accordée le 13 juin 2016 à École des Bons-Vents 31 les prunes et qu’il voudrait qu’on l’écoute à l’imparfait, explique la grosse Lulu. – Pardon ? Je sens que je dois intervenir : – Après avoir discuté en équipe, on a décidé de lancer une réforme scolaire. – Une RÉFORME ? – Tout à fait, madame Reblochon. À partir de 32 maintenant, on s’occupera nous-mêmes de notre éducation ! La directrice s’exclame : – Alors, les 2e années, vous pensez vraiment que vous apprendrez mieux sans monsieur Beauregard ? Je réponds avec assurance : – Oui ! – OUIIIII ! renchérit toute la classe. 33 Madame Reblochon éclate d’un rire tonitruant. – D’accord les enfants, vous avez une semaine pour me le prouver. Toutefois, si votre réforme ne fonctionne pas, les conséquences seront… Elle pose un regard noir sur chacun d’entre nous avant de conclure : 34 – Les conséquences seront TERRIBLES… 35 CHAPITRE 4 Des croquettes au dindon – Jullliiiiiiie ? Juliiiiiiiie ! Je cherche ma chatte pour lui raconter ma journée, mais je tombe plutôt sur maman. 36 – Bonjour, Bertrand ! Et puis, comment ça a été à l’école ? – Bien, bien… Maman qui sait- tout-devine-tout me regarde avec les sourcils en accent circonflexe. Ça veut dire qu’elle se doute de quelque chose. – Bertrand, j’ai reçu un appel de votre directrice. 37 – Ah… – Aurais-tu quelque chose à me raconter ? – … – Bertrand ! Comment avez- vous pu décourager autant monsieur Beauregard ? – C’est à cause des ananas… – Des ananas ? ! – Ben oui… 38 Maman pose une main sur sa hanche. – Et qu’est-ce que vous allez bien pouvoir vous uploads/Geographie/ c-39-est-moi-le-prof.pdf
Documents similaires





