Capitale De La Douleur. (1926) Par Paul Éluard. (1895-1952) (Eugène Émile Paul
Capitale De La Douleur. (1926) Par Paul Éluard. (1895-1952) (Eugène Émile Paul Grindel.) TABLE DES MATIERES Répétitions. (1921) Max Ernst. Suite. Manie. L'Invention. Plus Près De Nous. Porte Ouverte. Suite. La Parole. La Rivière. L'Ombre Aux Soupirs. Nul I. Poèmes. Limite. Les Moutons. L'Unique. La Vie. Nul II. Intérieur. A Côté I. A Côté II. L'Impatient. Sans Musique. Luire. La Grande Maison Inhabitable. La Mort Dans La Conversation. Raison De Plus. Lesquels? Rubans. L'Ami. Volontairement. A La Minute. Parfait. Ronde. Ce n'est pas la poésie qui... OEil De Sourd. Mourir De Ne Pas Mourir. (1924) L'Égalité Des Sexes. Au Coeur De Mon Amour. Pour Se Prendre Au Piège. L'Amoureuse. Le Sourd Et L'Aveugle. L'Habitude. Dans La Danse. Le Jeu De Construction. Entre Autres. Giorgio De Chirico. Bouche Usée. Dans Le Cylindre Des Tribulations. Denise Disait Aux Merveilles. La Bénédiction. La Malédiction. Silence De L'Évangile. Sans Rancune. Celle Qui N'A Pas La Parole. Nudité De La Vérité. Perspective. Ta Foi. Mascha Riait Aux Anges. Les Petits Justes. Max Ernst. Dans un coin l’inceste agile Tourne autour de la virginité d’une petite robe. Dans un coin le ciel délivré Aux épines de l’orage laisse des boules blanches. Dans un coin plus clair de tous les yeux On attend les poissons d’angoisse. Dans un coin la voiture de verdure de l’été Immobile glorieuse et pour toujours. A la lueur de la jeunesse Des lampes allumées très tard La première montre ses seins que tuent des insectes rouges. Suite. Pour l’éclat du jour des bonheurs en l’air Pour vivre aisément des goûts des couleurs Pour se régaler des amours pour rire Pour ouvrir les yeux au dernier instant Elle a toutes les complaisances. Manie. Après des années de sagesse Pendant lesquelles le monde était aussi transparent qu’une aiguille Roucouler s’agit-il d’autre chose? Après avoir rivalisé rendu grâces et dilapidé le trésor Plus d’une lèvre rouge avec un point rouge Et plus d’une jambe blanche avec un pied blanc Où nous croyons-nous donc? L’Invention. La droite laisse couler du sable. Toutes les transformations sont possibles. Loin, le soleil aiguise sur les pierres sa hâte d’en finir. La description du paysage importe peu, Tout juste l’agréable durée des moissons. Clair avec mes deux yeux, Comme l’eau et le feu. Quel est le rôle de la racine? Le désespoir a rompu tous ses liens Et porte les mains à sa tête. Un sept, un quatre, un deux, un un. Cent femmes dans la rue Que je ne verrai plus. L’art d’aimer, l’art libéeral, l’art de bien mourir, l’art de penser, l’art incohérent, l’art de fumer, l’art de jouir, l’art du moyen âge, l’art decoratif, l’art de raisonner, l’art de bien raisonner, l’art poétique, l’art mécanique, l’art érotique, l’art d’être grand-pére, l’art de la danse, l’art de voir, l’art d’agrément, l’art de caresser, l’art japonais, l’art de jouer, l’art de manger, l’art de torturer. Je n’ai pourtant jamais trouvé ce que j’écris dans ce que j’aime. Plus Près De Nous. Courir et courir délivrance Et tout trouver tout ramasser Délivrance et richesse Courir si vite que le fil casse Au bruit que fait un grand oiseau Un drapeau toujours dépassé. Porte Ouverte. La vie est bien aimable. Venez à moi, si je vais à vous c’est un jeu, Les anges des bouquets dont les fleurs changent de couleur. Suite. Dormir, la lune dans un oeil et le soleil dans l’autre, Un amour dans la bouche, un bel oiseau dans les cheveux, Parée comme les champs, les bois, les routes et la mer, Belle et parée comme le tour du monde. Puis à travers le paysage, Parmi les branches de fumée et tous les fruits du vent, Jambes de pierre aux bas de sable, Prise à la taille, à tous les muscles de rivière, Et le dernier souci sur un visage transformé. La Parole. J’ai la beauté facile et c’est heureux Je glisse sur les toits des vents Je glisse sur le toit des mers Je suis devenue sentimentale Je ne connais plus le conducteur Je ne bouge plus soie sur les glaces Je suis malade fleurs et cailloux J’aime le plus chinois aux nues J’aime la plus nue aux écarts d’oiseau Je suis vieille mais ici je suis belle Et l’ombre qui descend des fenêtres profondes Épargne chaque soir le coeur noir de mes yeux. La Rivière. La rivière que j’ai sous la langue, L’eau qu’on imagine pas, mon petit bateau, Et, les rideaux baissés, parlons. L’Ombre Aux Soupirs. Sommeil léger, petite hélice, Petite, tiède, coeur à l’air. L’amour de prestidigitateur, Ciel lourd des mains, éclairs des veines, Courant dans la rue sans couleurs, Pris dans sa traîne de pavés, Il lâche le dernier oiseau De son auréole d’hier - Dans chaque puits, un seul serpent. Autant rêver d’ouvrir les portes de la mer. Nul I. Ce qui se dit: J’ai traversé la rue pour ne plus être au soleil. Il fait trop chaud, même à l’ombre. Il y a la rue, quatre étages et ma fenêtre au soleil. Une casquette sur la tête, une casquette à la main, il vient me serrer la main. Voulez-vous ne pas crier comem ça, c’est de la folie! Des aveugles invisibles préparent les linges du sommeil. La nuit, la lune et leur coeur se poursuivent. A son tour un cri: « l’empreinte, l’empreinte, je ne vois plus l’empreinte. A la fin, je ne puis plus compter sur vous! » Poèmes. Le coeur sur l’arbre vous n’aviez qu’à le cueillir, Sourire et rire, rire et douceur d’outre-sens. Vaincu, vainqueur et lumineux, pur comme un ange, Haut vers le ciel, avec les arbres. Au loin, geint une belle qui voudrait lutter Et qui ne peut, couchée au pied de la colline. Et que le ciel soit misérable ou transparent On ne peut la voir sans l’aimer. Les jours comme des doigts repliant leurs phalanges. Les fleurs sont desséchées, les graines sont perdues, La canicule attend les grandes gelées blanches. A l’oeil du pauvre mort. Peindre des porcelaines, Une musique, bras blancs tout nus. Les vents et les oiseaux s’unissent - le ciel change. Limite. Songe aux souffrances taillées sous des voiles fautils Aux petits amateurs de rivières tournantes Où promenade pour noyade Nous irons sans plaisir Nous irons ramer Dans le cou des eaux Nous aurons un bateau. Les Moutons. Ferme les yeux visage noir Ferme les jardins de la rue L’intelligence et la hardiesse L’ennui et la tranquilité Ces tristes soirs à tout moment Le verre et la porte vitrée Confortable et sensible Légère et l’arbre à fruits L’arbre à fleurs l’arbre à fruits Fuient. L’Unique. Elle avait dans la tranquilité de son corps Une petite boule de neige couleur d’oeil Elle avait sur les épaules Une tache de silence une tache de rose Couvercle de son auréole Ses mains et des arcs souples et chanteurs Brisaient la lumière Elle chantait les minutes sans s’endormir. La Vie. Sourire aux visiteurs Qui sortent de leur cachette Quand elle sort elle dort. Chaque jour plus matinale Chaque saison plus nue Plus fraîche Pour suivre ses regards Elle se balance. Nul II. Il pose un oiseau sur la table et ferme les volets. Il se coiffe, se cheveux dans ses mains sont plus doux qu’un oiseau. Elle dit l’avenir. Et je suis chargé de le vérifier. Le coeur meurtri, l’âme endolorie, les mains brisées, les cheveux blancs, les prisonniers, l’eau tout entière est sur moi comme une plaie à nu. Intérieur. Dans quelques secondes Le peintre et son modèle Prendront la fuite. Plus de vertus Ou moins de malheurs J’aperçois une statue Une sorte d’amande Une médaille vernie Pour le plus grand ennui. A Côté I. La nuit plus longue et la route plus blanche. Lampes je suis plus près de vous que la lumière. Un papillon l’oiseau d’habitude Roue brisée de ma fatigue De bonne humeur place Signal vide et signal A l’éventail d’horloge. A côté II. Soleil tremblant Signal vide et signal à l’éventail d’horloge Aux caresses unies d’une main sur le ciel Aux oiseaux entr’ouvrant le livre des aveugles Et d’une aile après l’autre entre cette heure et l’autre Dessinant l’horizon faisant tourner les ombres Qui limitent le monde quand j’ai les yeux baissés. L’Impatient. Si triste de ses faux calculs Qu’il inscrit ses nombres à l’envers Et s’endort. Une femme plus belle Et n’a jamais trouvé, Cherché les idées roses des quinze ans à peine, Ri sans le savoir, sans un compliment Aux jeunesses du temps. A la rencontre De ce qui passait à côté L’autre jour, De la femme qui s’ennuyait, Les mains à terre, Sous un nuage. La lampe s’allumait aux méfaits de l’orage Aux beaux jours d’Août sans défaillances, La caressante embrassait l’air, les joues de sa compagne, Fermait les yeux Et comme les feuilles le soir Se perdait à l’horizon. Sans Musique. Les muets sont des menteurs, parle. Je suis vraiment en colère de parler seul Et ma parole Éveille des erreurs. Mon petit coeur. Luire. Terre irréprochablement cultivée, Miel d’aube, soleil en fleurs, Coureur tenant encore uploads/Geographie/ capitale-de-la-douleur-les-poemes.pdf
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- Publié le Jui 11, 2021
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