CHAPITRE CHAPITRE 9 9 ÉTUDE ET ÉTUDE ET CONCEPTION CONCEPTION D’UNE CAR D’UNE C
CHAPITRE CHAPITRE 9 9 ÉTUDE ET ÉTUDE ET CONCEPTION CONCEPTION D’UNE CAR D’UNE CARTE TE ÉTUDE ET CONCEPTION D’UNE CARTE 1.PHASES D’ÉLABORATION D’UNE CARTE La carte est toujours subordonnée à l’idée qu’elle exprime, elle n’est que le fruit du concept, la matériali- té indispensable à toute forme de communication. Nous allons détailler les opérations successives qui aboutiront au produit fini, souvent imprimé, en fai- sant fréquemment référence aux notions de base et aux techniques développées dans les chapitres précé- dents. Les grandes étapes de l’élaboration de la carte seront : 1.1 La conception • Analyser le besoin, définir le concept et le traduire en services à apporter au client. • Modéliser les caractères généraux du produit en fonction de l’objectif fixé (cahier des charges fonction- nel). • Acquérir les données nécessaires pour exprimer le message. • Définir alors les caractéristiques géométriques et graphiques correspondantes, puis les consigner dans le dossier des spécifications du produit. 1.2 La production • Établir le dossier de fabrication. • Mise en œuvre du dossier de fabrication : 1.2.1 La maquette Mise en forme graphique précise des données. 1.2.2 La rédaction • CARTOGRAPHIE TRADITIONNELLE Mise au net de la maquette selon les spécifications en respectant les normes imposées par les méthodes de production et les procédés de reproduction. Elle s’achèvera par la réalisation des planches mères1. • CARTOGRAPHIE NUMÉRIQUE - Organisation et structuration des données, implantation géographique, saisie de la géométrie, création de la topologie, de la sémantique. - Corrections interactives, codages complémentaires. - Traitement des données en vue d’un produit particulier. - Choix de la symbolique. - Mise en forme des fichiers, soit pour visualisation directe sur écran graphique, soit pour des impressions en reprographie ou en offset, dans ce cas “flashage” sur imageuse qui générera les 4 typons nécessaires à l’impression. - Stockage des données traitées. 1.2.3 La duplication • Impression offset pour les forts tirages ou reprographie pour des tirages limités. • Diffusion sur support magnétique, CD ou par télé-transmission. 1.3 L’utilisation qui permettra : • d’exploiter directement l’information contenue dans la carte. • d’extraire certaines données en vue de nouveaux traitements. (Ex : à partir des courbes de niveau ou d’un MNT, création de bloc diagramme, coupe, carte de pente, d’intervisibilité..). 1 Planches mères, ou typons, ou encore films d’impression ÉTUDE ET CONCEPTION D’UNE CARTE PAGE 128 G. WEGER / MARS 1999 2 ÉTUDE ET CONCEPTION D’UNE CARTE REMARQUE LIMINAIRE : A l’expérience il s’avère que le cartographe débutant a tendance à confondre conception du produit et fabrication de celui-ci. Ce qui se traduit souvent par une dissertation fumeuse sur le thème ou par l’évo- cation de spécifications inconsistantes. La finalité de la conception doit aboutir à des directives précises, nécessaires et suffisantes pour que, d’une part, les relations entre les divers acteurs soient contractuellement définies (références aux mêmes cri- tères), d’autre part, pourqu’un service de production puisse réaliser la carte. Quel que soit le type de carte, la conception procède de la même démarche : Conception = Modélisation + Élaboration des spécifications + Méthodes de fabrication 2.1. Modélisation Concevoir une carte c’est devoir créer au final une image, un vecteur d’information qui permettra à l’uti- lisateur d’accéder aisément aux renseignements qui l’intéressent ou à celui qu’on désire lui faire connaître. L’objectif étant de réaliser un produit qui satisfasse les besoins du client, il faudra au préalable, s’attacher à dégager des principes généraux définissant un modèle de carte qui ensuite servira de cadre à l’établis- sement des spécifications. 2.1.1 Fonction d’usage Définir le besoin du client avec précision afin que le produit puisse répondre à l’usage qu’il veut en faire. 2.1.2 Fonction technique • MODÉLISER L’ESPACE GÉOGRAPHIQUE AFIN QU’IL RÉPONDE À L’UTILISATION PRÉVUE. En d’autres termes, définir la “vision interprétée” de la réalité qui sera la plus apte à traduire le message. Sélectionner les domaines nécessaires et définir leurs qualités géométriques et sémantiques. Ex : localisation et forme des zones FM, liste des fréquences, données routières, agglomérations, etc.... • MODÉLISER LES CARACTÉRISTIQUES GRAPHIQUES Déterminer le type de carte, les niveaux de lecture (le critère de localisation est-il plus important que les zones d’écoute), le caractère descriptif des informations (différentiel : sélection aisée des zones de récep- tion, caractère ordonné : faut-il hiérarchiser les zones de réception ?, etc....) • Respecter la conformité aux normes en vigueur (qualité, précision, lisibilité). 2.1.3 Fonction d’estime Plaisir induit par la possession même de l’objet, que l’on peut attribuer notamment à l’esthétique, aux garanties ou à la notoriété qu’il confère. Formaliser cette attente. Chacune de ses fonctions devra être reconnue, décrite, hiérarchisée et valorisée. 2.1.4 Traduire cette analyse dans le cahier des charges fonctionnel il n’est pas encore temps de choisir tel vert ou tel rouge, mais de fixer les résultats à atteindre et en aucun cas les processus pour y parvenir. En introduction, ce document comportera une phrase aussi courte et explicite que possible formalisant le concept. Il ne s’agit pas de dénicher la formule lapidaire, vide de sens par l’étendue du domaine qu’elle recouvre (Ex : Carte des télécommunications), ni de décrire par le menu, le pourquoi et le comment des choses (Ex : étant donné que les émetteurs FM ont une portée limitée et qu’un automobiliste ayant un récepteur télé- phonique de voiture.....), mais d’exprimer la quintessence du besoin (Ex : Réaliser, au moindre coût, une carte qui permette à un automobiliste, partout en France, de régler son récepteur téléphonique sur la fré- quence FM du lieu où il se trouve. Ce document devra également être attractif). ÉTUDE ET CONCEPTION D’UNE CARTE PAGE 129 G. WEGER / MARS 1999 Selon la complexité du produit le cahier des charges fonctionnel pourra détailler plus ou moins les fonc- tions d’usage, technique ou d’estime qui le caractérise. Ce cahier des charges fonctionnel sera le document de référence qui contractualisera les rapports entre les différents acteurs : client, concepteur, réalisateur. Rappelons que toute carte doit avoir ses qualités propres strictement en rapport avec la mission qui lui est impartie. Le non respect de ce principe concourt, soit à donner un produit insuffisamment élaboré pour satisfaire l’utilisateur, soit un produit trop complet allant au delà des objectifs qui lui sont fixés ; nécessai- rement moins “efficace” et forcément plus coûteux. 2.2 Acquisition des données 2.2.1 Origine du fond repère Pour les cartes thématiques, la structure “topographique” servant à situer l’information est communément appelée fond repère ou fond de carte. Pour des raisons économiques le fond repère est, le plus souvent, issu de données cartographiques (numé- riques ou graphiques) déjà existantes, mais en l’absence de toutes données ou lorsque l’extraction est plus lourde que le produit à obtenir, la création d’un fond original sera alors inévitable. On choisit donc parmi les fonds de cartes disponibles celui qui correspond le mieux aux besoins (échelle, généralisation, contenu sémantique) ou qui nécessitera le moins d’adaptations. La solution idéale serait de n’avoir à effectuer qu’une sélection de données (Ex : garder le réseau routier, les limites de départements et le trait de côte et supprimer le réseau hydro et la surcharge kilométrique) en conservant la même symbolique et ne changeant que les couleurs. Avant de décider d’une sélection, s’assurer que la structuration des données permette les extractions vou- lues sans difficulté. Par exemple, si le trait de côte et le réseau hydro sont des objets d’une même classe (ou en traditionnel, figurant sur la même planche mère) leur dissociation peut poser des problèmes et demander des traitements supplémentaires. 2.2.2 Données exogènes Le plus souvent l’instigateur de la carte, auteur ou détenteur des données, ne sera pas cartographe ; aussi ce dernier devra s’entourer des précautions indispensables pour éviter des difficultés rédhibitoires lors des travaux ultérieurs de “préparation” ou de réalisation. Le cahier des charges devra être particulièrement précis sur les « devoirs » de chacun en la matière, sinon l’influence sur les coûts et les délais obérera souvent la rentabilité de l’opération. • Pour les maquettes d’auteur : Veiller à leur établissement sur un fond repère stable et si possible à même échelle que la carte. L’idéal est de posséder une préparation (minute) « au trait »1 reproductible (traits nets et opaques) du linéaire et des contours zonaux et par ailleurs, des calques annexes portant la nature des informations. • Pour les données numériques : (topographiques ou statistiques) elles devront être : - Accessibles dans leur totalité. - Parfaitement localisables. - Homogènes et rigoureuses (exhaustivité, précision) dans leur collecte. - Être représentatives du ou des phénomènes. 2.2.3 Organisation des données Étant en possession de la maquette et/ou des informations livrées par le client et éventuellement complé- tées par le cartographe, effectuer : • L’INVENTAIRE DES COMPOSANTES : La quantité des thèmes à traiter détermine à la fois : - la densité graphique. - le nombre de cartes. On s’efforcera toujours de limiter le nombre de composantes en regroupant les données voisines ou en éli- minant les composantes marginales ou “parasites” non significatives. 1 Cf Volume 2, procédés d’impression ÉTUDE ET CONCEPTION D’UNE CARTE PAGE 130 G. WEGER / MARS 1999 • ORDONNER LES COMPOSANTES uploads/Geographie/ chapitre-9.pdf
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- Publié le Jan 05, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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