UNIVERSITE DU BURUNDI FACULTE D’AGRONOMIE ET DE BIO-INGENIERIE (FABI) DEPARTEME

UNIVERSITE DU BURUNDI FACULTE D’AGRONOMIE ET DE BIO-INGENIERIE (FABI) DEPARTEMENT DE SOCIO-ECONOMIE RURALE (SER) AVENUE DE L’UNESCO, N°2 B.P. 2940 BUJUMBURA COMMERCE INTERNATIONAL & ANALYSE ECONOMIQUE DES POLITIQUES COMMERCIALES MODULE 1 - COMMERCE INTERNATIONAL MODULE 2 – ANALYSE ECONOMIQUE DES POLITIQUES COMMERCIALES SYLLABUS DE COURS DESTINE AUX ETUDIANTS DE LA TROISIEME ANNEE DE BACCALAUREAT EN SOCIO-ECONOMIE RURALE ANNEE ACADEMIQUE : 2016 – 2017 BUJUMBURA, BURUNDI 1 MODULE 1 – COMMERCE INTERNATIONAL (FABI, SER, Bac III) ENSEIGNANT: Dr. Ir. Nicodème NIMENYA, Chargé de cours PROCESSUS PARAMETRES DESCRIPTION Elaboration Thème COMMERCE INTERNATIONAL Objectif général Comprendre les déterminants du commerce international Pré-requis Introduction à l’Economie politique, Economie du développement, Mathématiques appliquées à l’économie Objectifs spécifiques - Expliquer pourquoi les pays participent au commerce international - Comprendre la nature des biens échanges et comment les pays se spécialisent - Comprendre les gains associés au commerce international Conditions générales 30 heures, 2 crédits Bref contenu du cours Théories traditionnelles du commerce international : - Théorie des avantages absolus d’Adam Smith - Théorie des avantages comparatifs de David Ricardo - Distribution du revenu & Facteurs spécifiques - Modèle de Heckscher-Ohlin - Modèle standard de commerce international Théories nouvelles du commerce international - Economies d’échelle, concurrence imparfaite et commerce international - Commerce intra-branche - Modèle de Krugman Références bibliographiques 1. Becuwe, S. (2006). Commerce international et politiques commerciales. Ed. Armand Colin 2. Cockburn, J., Decaluwe, B., Fofana, I. (2010). Libéralisation commerciale et pauvreté en Afrique. Presses de l’Université Laval, 2 297p. 3. Gibbs, M. (2007). Les politiques commerciales, UN DESA, New York, 89p. 4. Krugman, P.R. & Obstfeld, M.(2003). International economics – Theory and policy, Sixth edition, 754 p. 5. Sadoulet, E., de Janvry, A. (1995). Quantitative Development Policy Analysis. The Johns Hopkins University Press, Baltimore and London, 438p. Informations Syllabus, cours magistral, projections power point. Activités Exercices à domicile Intervention Déroulement 20h de cours magistral (dispensées à raison de 4h par séance) et 10h de travaux dirigés Productions Exercices, rapports des travaux en groupes Motivation La théorie du commerce international est une des branches les plus riches et les plus fécondes de la théorie économique. Elle constitue une base indispensable pour comprendre les politiques commerciales à mettre en œuvre. Les étudiants ont intérêt de découvrir les différents modèles qui expliquent afin de mieux comprendre les enjeux de la dynamique actuelle d’intégration régionale par le commerce aussi bien en Afrique qu’ailleurs. Interactions -Questions/réponses (Enseignant/étudiant) Approbation Evaluation Un examen théorique et pratique écrit 3 Chapitre 1 – La théorie des avantages absolus d’Adam Smith 1.1. Contenu historique Les économistes classiques ont été les premiers à étudier les échanges internationaux, entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle. Le but des théories classiques est de montrer que le développement des échanges internationaux est un facteur de croissance pour les pays qui y participent. Adam Smith (1723-1790) est un philosophe et économiste classique écossais. Son œuvre principale, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), est considérée comme l’ouvrage fondateur de la doctrine classique. Adam Smith fut le premier dans la Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776) à critiquer de manière virulente le courant mercantiliste qui prône le développement économique par l’enrichissement des nations au moyen du commerce extérieur. Le mercantilisme apparait comme une doctrine économique de circonstance pour laquelle le protectionnisme n’est qu’un moyen au service d’une fin : l’accumulation d’or. Le mercantilisme dont l’élaboration s’est faite à la fin du XVe siècle jusqu’au milieu du XVIIe siècle, n’est pas une école de pensée réunie autour d’un présupposé idéologique commun mais plutôt d’une volonté d’adaptation à une situation économique nouvelle. Il n’y a donc pas de théorie mercantiliste au sens où il existe une théorie classique orthodoxe sur laquelle repose le libéralisme économique. Les principaux concepts de ce courant de pensée économique sont les suivants : la richesse d’une nation repose sur les quantités d’or et d’argent qu’elle possède et qu’il faut thésauriser ; cette accumulation de richesses provient non pas du fruit du travail des citoyens mais découle du solde positif des échanges extérieurs, d’où les efforts nécessaires à mettre en œuvre pour drainer les excédents monétaires du commerce avec l’extérieur et de l’exploitation coloniale. Parmi les mesures mises en place pour garantir une balance commerciale positive, on peut mentionner : la taxation des importations, la protection du marché intérieur pour les manufactures locales, les subventions à l’exportation, les commandes publiques au profit des monopoles nationaux, etc. Dans ce contexte et notamment pour les auteurs du XVIe et XVIIe siècles, le commerce extérieur comme le rappelle la maxime de Jean Bodin (1529-1596) dans « les six livres de la République (1576)» : « il n’y a personne qui gagne qui gagne qu’un autre n’y perde ». 4 C’est à ces conceptions que va s’attaquer Adam Smith. Il s’attachera à montrer que le commerce international permet d’élargir les marchés, la division du travail devient ainsi plus poussée et permet aux travailleurs d’être plus productifs. En fait chaque pays se spécialise dans la production pour laquelle les couts de production sont plus faibles. 1.2. Les avantages absolus Un pays qui a besoin d’un produit a le choix entre, soit le produire lui-même, soit l’importer d’un autre pays. Le pays choisit la solution la moins coûteuse. Selon Adam Smith, un pays a intérêt à produire lui-même une marchandise si le coût de production de cette marchandise est moins élevé que dans les autres pays. Le pays dispose alors d’un avantage absolu pour cette marchandise, il doit la produire et l’exporter vers les autres pays. Les marchandises dont les coûts de production sont trop élevés pour le pays doivent être importées. Nota Benna Les exportations sont les biens et services produits par un pays et vendus à l’étranger. Les importations sont les biens et services produits par l’étranger et achetés par un pays. Le point de départ de l'analyse présentée en 1776 par Adam Smith dans ses Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations est que « La maxime de tout chef de famille avisé est de ne pas essayer de faire chez soi la chose qui lui coûtera moins cher à acheter qu'à faire... Ce qui est la sagesse dans la gestion familiale ne peut être qu'exceptionnellement déraisonnable dans celle d'un grand royaume. Il ne faut donc pas hésiter à acheter à l'extérieur tout ce que les producteurs étrangers peuvent produire à meilleur compte que les nationaux. Ce précepte général débouche sur une conclusion opérationnelle: instaurer des obstacles aux échanges internationaux serait peu "avisé". Adam Smith conforte cette conclusion par des arguments complémentaires: L'échange entre deux Nations permet à chacune d'elle d'écouler les excédents de production de ses activités compétitives et donne ainsi une valeur à ce qui serait sans cela inutile. En élargissant le marché au-delà des frontières nationales, il permet d'augmenter la production, donc le revenu. En outre, le commerce extérieur permet d’accroître la capacité d’épargne et à travers elle, par le processus d'accumulation, (le capital des Nations). En effet, si l'exportation accroît le revenu national, l'achat de biens à l’étranger réduit le coût de la consommation nationale. On sait que l'épargne est la différence entre le revenu et la consommation. Donc si les échanges extérieurs sont 5 fondés sur un principe de spécialisation en fonction du niveau des coûts relatifs de production des différentes nations, ils favorisent alors effectivement le processus d'accumulation d’épargne, c'est-à-dire le développement du patrimoine de chacune d'elles. On peut objecter que l'échange extérieur est nocif pour les activités nationales peu compétitives. Or Smith nous dit que le capital d'une Nation est la somme du capital et de ses différentes composantes. En compromettant le capital de certains, le commerce international ne nuit-il pas à l'ensemble de la Nation. Adam Smith répond que le développement d'une activité au prix d'un système de protection contre la concurrence étrangère peut être défavorable à l'accroissement de la richesse de l'ensemble de la Nation, tel est le cas si le protectionnisme conduit une entreprise à utiliser plus de capital pour obtenir un produit déterminé que ce qui serait nécessaire en laissant jouer la spécialisation internationale: ce surcroît de capital est en quelque sorte gaspillé. Sans doute, la suppression des protections contre la concurrence étrangère peut-elle entraîner la disparition de telles entreprises, et donc certaines pertes de capital. Mais l'expansion de la production qui en résulte dans d'autres secteurs fournit du travail, puis du capital supplémentaire. Seuls certains entrepreneurs peuvent éventuellement y perdre. La Nation, globalement, y gagne. Cet argumentaire conforte la maxime d'Adam Smith: l'échange est favorable à chaque nation; et chaque nation y trouve un avantage absolu, que le protectionnisme limiterait ou ferait disparaître. L’analyse d’Adam Smith est le point de départ de la théorie classique, qui sert de fondement à toutes les politiques libre-échangistes. Mais si l'on pousse ce raisonnement à la limite, on risque d'aboutir à une conclusion paradoxale: Si un pays peut trouver à l’étranger, à moindre coût, et sans limitation de volume, tous les uploads/Geographie/ commerce-international-syllabus.pdf

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