CONFÉRENCE JEAN-MONNET L’INTÉGRATION EURO-MÉDITERRANÉENNE Nice 24 et 25 janvier
CONFÉRENCE JEAN-MONNET L’INTÉGRATION EURO-MÉDITERRANÉENNE Nice 24 et 25 janvier 2013 Commerce, spécialisation, intégration financière et synchronisation des cycles économiques Nabil Alimi 1 Résumé Ce papier examine la dynamique du lien entre le commerce, la spécialisation industrielle et l’intégration financière d’une part et la synchronisation des cycles économiques d’autre part et ceci entre quatre pays MENA (l’Egypte, le Maroc, la Tunisie et la Turquie) et trois pays partenaires européens (l’Allemagne, la France et l’Italie) durant la période 1980 -2008. En utilisant MMG nous montrons que les échanges bilatéraux et la similarité industrielle sectorielle expliquent positivement la corrélation des cycles. Mots clés : commerce, spécialisation, intégration financière, cycles économiques, GMM Classification JEL: E32, F15, F21 1 nabilalimi@yahoo.fr, LARMA, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis, Université Tunis el Manar 1 Introduction Théoriquement, la relation entre des liens commerciaux étroits et la synchronisation des cycles est ambigüe. D’une part, des flux commerciaux bilatéraux intenses peuvent contribuer à la spécialisation, qui augmente les différences structurelles des économies et ainsi, le degré de synchronisation des cycles diminue (e.g. Krugman, 1993; Kose & Yi, 2002). D’autre part, Frankel et Rose (1998) stipulent que les pays qui échangent intensivement entre eux tendent à avoir des cycles de plus en plus corrélés. Les auteurs argumentent cette opinion par le fait qu’un commerce intense contribue au transfert des chocs de demande d’un pays à l’autre ce qui accroit la synchronisation des cycles. Ils ajoutent que la spécialisation joue un rôle important dans le cas des échanges inter-branches et ce rôle décroit dans le cas des échanges intra-branches. Ainsi, l’ambigüité au niveau de l’effet des échanges sur la synchronisation des cycles et plus aigue pour les pays en développement plus que pour les pays développés étant donné la différence au niveau des structures des échanges (Calderon, Chong, & Stein, 2007). Étant donnée cette ambigüité au niveau théorique, une large littérature empirique s’est développée. La plupart des études ont mis en évidence une relation positive entre l’intensité des échanges commerciaux et la synchronisation des cycles, et principalement pour les pays développés. Clark and Van Wincoop (2001) que les Etats américains ont des cycles plus corrélés que ceux des pays européens. Ils rendent ce résultat aux échanges commerciaux qui sont plus intenses entre les Etats américains. Rose and Engel (2000) montrent que les unions monétaires commercent plus et par conséquent les pays de ces dernières ont des cycles plus synchronisés. Toutefois, ce constat n’est plus évident pour les pays en développement (e.g. Calderon et al. (2007). Choe (2001), Rana (2007) and Shin and Sohn (2006) ont mis en évidence une relation positive entre les échanges commerciaux et le degré de synchronisation des cycles des pays asiatiques. Et ceci à cause de la part des échanges intra-branche à l’intérieur de la région. De même, Shin and Wang (2003, 2004), arborent que l’intensification des échanges intra-branche entre la Corée et ses partenaires a contribué à des cycles de plus en plus synchronisés et que ces échanges représentent le principal facteur qui a contribué à la synchronisation des cycles économiques des pays de l’Asie de l’Est. Alors que ces papiers suggèrent que les échanges commerciaux représentent un déterminant important de la synchronisation des cycles économiques, Imbs (2000) précise que si la similarité des économies est prise en considération, l’effet des échanges devient plus faible. En utilisant une mesure de similarité des structures économiques, Imbs a montré que la similarité contribue plus que les échanges à la synchronisation des cycles. En outre, Otto et al. (2001) ont montré aussi que les échanges commerciaux sont susceptibles d’expliquer une faible part de la corrélation des cycles économiques Crosby (2003) a confirmé cette intuition et prouve que les échanges commerciaux ne sont pas associé à une forte corrélation des cycles économiques et que la similarité structurelles et positivement associée à une corrélation des cycles. Inklar et al. (2008) illustrent que la 2 spécialisation et la similarité des politiques monétaire et fiscale ont un effet plus considérable que les liens commerciaux sur la synchronisation des cycles économiques et pays de l’OCDE. De même l’effet de l’intégration financière sur la synchronisation des cycles est théoriquement ambigu. Les modèles théoriques prédisent que l’intégration financière augmente la spécialisation sectorielle ce qui implique un effet négatif sur la synchronisation. Toutefois, Imbs (2004) a conclu à une relation positive entre l’intégration financière et la synchronisation des cycles. La question de la relation entre l’intensité des échanges, de la spécialisation et de l’intégration financière d’une part et de la synchronisation d’autre part a été analysée pour certaines régions comme le Sud-est-asiatique, les États-Unis, l’union européennes…. Mais elle n’était pas étudiée pour la région MENA. Ainsi, notre papier propose d’analyser l’effet des échanges commerciaux, de la similarité des structures productives au niveau sectorielle et des flux de capitaux sur la synchronisation des cycles de quatre pays MENA (l’Égypte, le Maroc, la Tunisie et la Turquie) d’une part et de ces trois principaux partenaires européens (l’Allemagne, la France et l’Italie). Le reste de notre papier est organisé comme suit : la deuxième et la troisième section sont consacrées à l’exposition de la méthodologie et des mesures de la corrélation des cycles, de l’intensité des échanges, de la spécialisation et de l’intégration financière, respectivement. La quatrième section reporte les résultats. La cinquième section reproduits les conclusions. 2. Méthodologie Différentes méthodes ont été utilisées pour étudier le dégrée de synchronisation des cycles entre les économies. Toutefois, l’approche la plus adapté est celle de l’analyse des corrélations (e.g. Baxter & Stockman, 1989; Backus, Kehoe, & Kydland, 1992; Bordo & Helbling, 2003; Crosby, 2003; Grace & Azali, 2010; Fidrmuc, Ikeda, & Iwatsubo, 2012). Le modèle que nous allons adopter est défini par Y ij ,t=α 0+α1Y ij, t−1+α 2T ij, t+α 3Sij ,t +α 4FI ij, t+εij, t (1) Y ij ,t: Corrélation des cycles économiques du pays i et du pays j T ij, t: Intensité des échanges bilatéraux entre le pays i et le pays j Sij ,t: Indice de spécialisation qui reflète la différence au niveau allocations des ressources entre le pays i et le pays j Fij, t: une mesure de l’intégration financière ; it : un terme d’erreur composé de deux termes it = it + i 3 Le premier terme est un bruit blanc it ~ i.i.d. (0,σ❑ 2 ). Le second terme i ne dépend que de l’individu i et ne varie pas dans le temps. Ainsi, il résume les différences permanentes de comportement entre individus qui ne sont pas prises en compte par les variables explicatives et qui ont pourtant une influence sur la variable expliquée y. L’équation (1) pose certains problèmes. Premièrement, les données de panel peuvent présenter des problèmes d’hétéroscédasticité et d’auto-corrélation. Deuxièmement, les variables explicatives peuvent être endogènes. Pour répondre à ces problèmes potentiels nous utilisons la méthode des moments généralisés (MMG) suggérée par Arellano et Bond (1991). Toutefois, pour pouvoir utiliser cette méthode, et comme il a montré Binder et al. (2000), il faut que les séries soient stationnaires. Pour ceci nous utilisons deux tests de stationnarité. Le premier est celui de Levin et al. (2002) et le deuxième est celui de Hadri. 3. Les mesures Pour mesurer l’activité économique, certaines mesures sont utilisées : les PIB réel, l’indice de production industrielle, l’emploi total, et le taux de chômage. Dans notre étude nous utilisons le PIB réel et ceci pour deux raisons. Premièrement, la disponibilité des données nous oblige à faire ce choix. Deuxièmement, le PIB représente la mesure la plus compréhensive de l’activité économique. Pour déterminer le cycle économique de chaque pays nous appliquons deux filtres sur le logarithme népérien du PIB réel. Le filtre de Hodrick-Prescott (HP) et celui de Baxter and King (1999). Pour mesurer l’intensité bilatérale des échanges commerciaux nous considérons deux mesures. La première, noté T, est définie comme la moyenne des exportations et des importations. Soit : T ij 1=1 T ∑ t=1 T Xi, j,t+M i, j,t Y i,t+Y j,t (4) Où Xij ,t représente les exportations du pays i vers le pays j Durant la période t. M i , j,t représente les importations de j en provenance de i, Y i,t représente le PIB nominal du pays i à l’instant t. La deuxième mesure est propose par le modèle gravitationnel et employée par Clark and van Wincoop (2001) and Imbs (2004) entre autres. Dans cette mesure les échanges bilatéraux entre les pays i et j sont multiplié par le PIB mondial et divisés par le produit des PIB de i et de j. Soit : T i, j 2 =1 2 1 T ∑ t=1 T Xi, j,t+M i, j,t Y i,t∗Y i,t (Y t w) (5) Où Y t W est le PIB mondial Durant la période t. T2 diffère de T1 dans la mesure où elle ne dépend pas de l’effet taille. Elle ne dépend que des barrières commerciales nous considérons le logarithme des deux ratios. 4 Concernant la mesure de la spécialisation il n’existe pas une mesure standard. Similairement à Imbs (2004) et Inlkar et al. uploads/Geographie/ commerce-specialisation-integration-financiere-et-synchronisation-des-cycles 1 .pdf
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- Publié le Sep 21, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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