1 .LA FRANCE EN VILLES. Introduction Š Les villes, cœurs du territoire français

1 .LA FRANCE EN VILLES. Introduction Š Les villes, cœurs du territoire français • La France a longtemps été un pays à tradition rurale (bien plus que le Royaume-Uni et l’Allemagne par exemple). Il faut en effet attendre 1931 pour que la population urbaine dépasse la population rurale (ce qui n’avait jamais été le cas jusque là dans l’histoire du pays). Aujourd’hui, 82% de la population française vit dans les espaces à dominante urbaine ou aires urbaines : il s’agit d’espaces qui regroupent les pôles urbains (espace urbain composé d’une ville centre et de ses banlieues comprenant au moins 5000 emplois) et la couronne périurbaine (ensemble des communes dans lesquelles au moins 40% de la population travaille dans le pôle urbain dont elles dépendent). Le titre du chapitre se justifie pleinement car quatre Français sur cinq vivent « en villes ». ville centre banlieues couronne périurbaine + = pôle urbain + + = aire urbaine • Mais ce processus d’urbanisation (concentration de la population dans les espaces urbains) affecte les territoires français de façon très inégale : renforcement de la place des métropoles (dont Paris), creusement des inégalités entre aires urbaines et à l’intérieur même des aires urbaines, étalement urbain et mise sous influence urbaine de certains espaces ruraux… • Problématique : Quels sont les effets spatiaux – sur l’ensemble du territoire et à toutes les échelles – du puissant processus d’urbanisation que connaît la France contemporaine ? I. Comment se manifeste la place croissante des villes dans le territoire français ? A. Une urbanisation croissante mais déséquilibrée Doc. 1 page 113 : « La taille et la croissance démographique des aires urbaines » Doc. 7 page 110 : « L’armature urbaine du territoire » Consigne : Décrivez l’inégale urbanisation du territoire à l’échelle nationale et régionale • A l’échelle nationale, la France connaît un inégal phénomène d’urbanisation. Toutes les aires urbaines n’ont pas la même taille : Paris dépasse les 10 millions d’habitants ; Lyon et Marseille dépassent le million d’habitants ; Lille, Nice, Toulouse, Bordeaux et Nantes accueillent un million d’habitants… De plus, la répartition des aires urbaines est inégale : elles sont plus nombreuses à l’Est d’une ligne Le Havre-Marseille (32 aires urbaines) qu’à l’Ouest de celle-ci (21 aires urbaines). La moitié la plus urbanisée du territoire national correspond à la moitié traditionnellement la plus industrialisée. Enfin, la croissance démographique enregistrée par ces aires urbaines est inégale : les aires urbaines connaissant une croissance démographique sont à l’Ouest de la ligne Le Havre-Marseille (Rennes) alors que les aires urbaines situées à l’Est de cette ligne enregistrent une stagnation (Nancy) voire une baisse démographique (St-Etienne). • Le réseau urbain (hiérarchie entre les villes d’un territoire) est inégalitaire. A l’échelle nationale, il est largement dominé par Paris, qui a plus de 10 millions d’habitants. La deuxième aire urbaine française, Lyon, est 10 fois moins peuplée : on parle alors de macrocéphalie (situation où un réseau urbain est écrasé par une aire urbaine nettement plus peuplée que les autres). Mais cette situation se retrouve à l’échelle régionale (y compris en outre-mer), où les aires urbaines les plus peuplées correspondent aux capitales régionales. Ainsi, le réseau urbain national est polarisé (centré) sur la capitale (ce qui se voit sur une carte du réseau autoroutier ou du réseau ferroviaire). A l’échelle régionale, on distingue quatre types de réseaux urbains : - les réseaux polarisés (comme dans le bassin parisien autour de Paris) - les réseaux polarisés articulés (autour de Lille, de Lyon ou de Marseille) - les réseaux bipolaires (autour de Bordeaux-Toulouse et de Bastia-Ajaccio) - les réseaux articulés (en Bretagne, dans le Nord-Est) 2 B. Un étalement urbain particulièrement perceptible Doc. 2 page 108 : « Urbanisation et périurbanisation » Doc. 2 page 107 : « Saint-Quentin en Yvelines » Consigne : Identifiez et expliquez les causes et les manifestations de l’étalement urbain. • L’urbanisation se traduit par l’étalement urbain (extension de la surface bâtie des aires urbaines). Ce phénomène, qui débute dans les années 1960, s’explique par le départ des classes moyennes de la ville-centre (celle qui donne son nom à l’aire urbaine) : elles s’installent en lisière des pôles urbains pour accéder à la propriété (le prix du foncier est plus bas). Ce phénomène se nourrit d’un solde migratoire positif et d’une croissance naturelle car les ménages qui s’installent en zone périurbaine sont de jeunes couples. • Ce phénomène a été appelé périurbanisation (urbanisation autour de l’aire urbaine). Il s’est traduit par l’urbanisation d’espaces agricoles. Autour des pôles urbains, se sont constituées des couronnes périurbaines dont l’habitat prend la forme de lotissements pavillonnaires ou de petits immeubles collectifs, situés à proximité d’infrastructures de transport (autoroute, gare…) permettant de rejoindre la ville-centre. Les lieux de vie et de travail se sont dissociés, entraînant des migrations quotidiennes (le matin dans le sens périurbain-centre et le soir dans le sens centre-périurbain), appelées « migrations pendulaires ». Du fait de leur importance et du fait qu’elles se font toutes dans le même sens, ces migrations pendulaires sont à l’origine de nuisances (pollution atmosphérique, bruit), d’encombrements mais aussi d’un renchérissement du budget dédié au transport. C. Une métropolisation génératrice d’inégalités Doc. 3 page 115 : « Les villes différenciées par la métropolisation » Doc. 1 page 115 : « Les coopérations métropolitaines » Consigne : Après avoir défini la notion de métropolisation, vous mettrez en évidence les différents types de liens qu’elle génère entre les territoires concernés par elle. • La métropolisation est un mouvement apparu dans les années 1970 qui se manifeste par une concentration croissante de la population et des activités directionnelles dans les plus grandes aires urbaines. Ainsi, une métropole est une aire urbaine exerçant un rayonnement sur un territoire régional, national voire international. Ce rayonnement est proportionnel à l’importance de sa population et à la puissance de ses activités. • La métropolisation met en concurrence les métropoles : pour y résister à, chacune métropole tisse des liens avec les petites villes qu’elle domine : des réseaux urbains se forment autour des métropoles (qui traduisent une coopération pour faire face à la concurrence). Mais les métropoles attirent la population et les activités donc elles vident l’espace rural qu’elles dominent (perte de population, disparition de services publics...). Dossier : « La métropolisation : l’exemple de la métropole lilloise » Consigne : Mettez en évidence les effets paysagers et territoriaux de la métropolisation. • Dans le paysage, la métropolisation est visible sous la forme d’un quartier d’affaires : à Euralille, on voit la tour du Crédit lyonnais, celles de l’ESC…. Le cadre de vie a été soigné pour les salariés et les habitants, avec l’aménagement du parc Henri Matisse. Des infrastructures de transport puissantes ont été réalisées : la gare TGV Lille-Europe, le périphérique et une station de correspondance entre le métro et le tramway. • La métropolisation se lit aussi dans l’organisation du territoire d’une métropole et elle ne se limite pas qu’à son centre. Des pôles secondaires émergent en banlieue : Villeneuve d’Ascq, Roubaix et Tourcoing accueillent des activités tertiaires, les zones industrielles sont dispersées dans toute l’aire urbaine, tout comme les centres de recherche scientifique (pôles universitaires et sanitaires). L’espace d’une métropole est donc polycentrique et spécialisé : il dispose de plusieurs centres, tous dédiés à une fonction spécifique. De plus, à Lille, la métropolisation déborde sur le territoire belge (grâce à une coopération transfrontalière avec Courtrai et Tournai). 3 II. Comment aménager les villes afin de réduire les fractures socio-spatiales ? A. L’existence de fractures socio-spatiales en ville Doc1. page 116 : « L’exclusion socio-spatiale dans l’aire urbaine toulousaine » Doc. 5 page 117 : « Les contrastes socio-spatiaux à Marseille » Consigne : Mettez en évidence les fractures socio-spatiales urbaines à plusieurs échelles • A l’échelle de l’aire urbaine, les inégalités socio-spatiales sont très marquées : on les mesures avec l’indice synthétique de l’exclusion qui, comme l’IDH, est une échelle allant de 0 à 1 (plus on s’approche de 1 et plus les inégalités sociales sont fortes). Dans l’aire urbaine toulousaine, les communes centrales (Toulouse) mais aussi les communes les plus peuplées (Muret) enregistrent un ISE élevé. Il y a donc plus d’homogénéité sociale dans les communes de la couronne périurbaine (accueillant des classes moyennes et populaires essentiellement du fait du moindre coût du logement) alors que la commune-centre enregistre toujours les plus forts contrastes (car les populations les plus aisées s’installent généralement là et côtoient des populations plus modestes). • A l’échelle communale, on ne retrouve peu d’uniformité sociale, à de rares exceptions près. Dans l’aire urbaine toulousaine, les communes socialement homogènes situées au Sud de Toulouse (Vigoulet-Auzil, Mervilla) accueillent des populations aisées vivant dans des lotissements de luxe sur les coteaux de la Garonne. A l’inverse, Toulouse enregistre les contrastes sociaux les plus forts, entre des populations aisées vivant en centre-ville ou dans des quartiers huppés (Lardenne) et des populations déshéritées vivant dans les grands ensembles (Empalot, Le Mirail). Ces inégalités s’expliquent par le coût du logement : depuis 30 ans, les logements dans les centres-villes uploads/Geographie/ cours-la-france-en-villes.pdf

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