PRIX LIBRE Journal de la Creuse libertaire n° 40 – mai-juillet 2014 10e année 2

PRIX LIBRE Journal de la Creuse libertaire n° 40 – mai-juillet 2014 10e année 2 – à l'affût... DÉCIDÉMENT LES HABITANTS de notre département sont bien servis par les médias qui ont pignon sur rue. À côté de Radio-blaireau (France bleu Creuse) pour qui l'éventail des informations qu'elle délivre va des communiqués des associa- tions de chasse aux annonces de concours de belote et autres lotos en passant par quelques coups de brosse à reluire aux élus locaux, le journal La Montagne comble son absence de point de vue sur l'actualité par des pleines pages enthou- siastes sur des informations qui mérite- raient au minimum une analyse critique. Dans le précédent Creuse-Citron, nous avions été enthousiasmés par un article sur la télémédecine pétri d'une foi béate dans le progrès, voici un nouvel exemple. « Une bataille s'engage sur le plateau » (6 mars 2014) « Comment jouer à la guerre ? », « Zone de combat dans les bois de St-Setiers », « Guerre ouverte », « Échange de tirs », « Préserver son capital vie », « Éliminer le camp adverse », etc. Une page entière du journal très illustrée de photos (en fait seulement 30 % de texte). Un style très accrocheur uti- lisant essentiel- lement du voca- bulaire militaire et sportif. Tout ça pour présen- ter un jeu guer- rier à destination des enfants et adolescents dans un style américano-militariste : le jeu se nomme « Battelfield live », que l'on peut comprendre comme « en direct du champ de bataille » (non traduit dans le journal). Les blaireaux qui vendent ça ont créé une boîte qui s'appelle « Parkattak », ils sont présentés comme d'anciens militaires creusois (sûrement, pour La Montagne, un bon ancrage pour la connerie) « reconvertis en initiateurs au combat pour rire ». Cette activité est présentée comme une activité sportive de substitu- tion au ski quand il n'y a pas de neige ! Il est vrai que la base sports-nature de St Setiers, théâtre de ces combats, est au top puisqu'elle va bientôt proposer une autre activité « sportive » : le VTT électrique !! Tout est dramatique et scandaleux dans cette histoire : Qu'on puisse entraîner des enfants à des jeux explicitement guerriers où le seul objectif est d'éliminer physiquement l'adversaire, et ce avec des armes extrê- mement réalistes. Qu'on laisse en liberté des anciens militaires qui sont de mauvais profes- sionnels puisqu'ils ne sont pas morts au combat pour défendre la patrie. Qu'une feuille de choux montagnarde bade d'admiration devant tout ça et le relate sans le moindre soupçon d'idée critique. Voilà qui contribuera certainement à l'image « Terre de résistance » du plateau. PF Une presse de combat VENUS DE PAYS dans lesquels il ne leur était plus possible de vivre, pour des raisons politiques ou économiques, des hommes, des femmes et des enfants viennent en France pour demander asile. Ils veulent reconstruire leur vie dans un pays où ils ne souffriront plus comme dans le leur. Nous sommes un certain nombre à penser qu'il y a la place, et que le principe de s'installer dans tel ou tel endroit de son choix est un droit humain, une liberté fondamentale. Des lois existent pour protéger les droits des étrangers, et des titres de séjour leur permettant de vivre normalement dans ce pays. Mais c'est un peu le parcours du combattant... Le collectif creusois Halte aux expulsions : RESF23 (regroupant des associations, partis politiques, syndicats et des individus) s'est donné pour tâche de venir en aide aux demandeurs d'asile ou de titre de séjour, dans la constitution de leurs dossiers de demande et de s'opposer à leur expulsion. Si vous pensez qu'on ne peut pas laisser des familles en détresse en butte à une bureaucratie aveugle et soumise à des quotas venus d'en haut, vous pouvez rejoindre le collectif et y apporter ce que votre disponibilité vous permet de faire. Inscription au collectif: resf creuse@ml.f ree.f r. Numéros d'urgence locaux : RESF 23 : 06 83 51 41 95 06 12 63 95 66 MRAP : 05 55 52 84 81 Collectif Creusois Halte aux expulsions À Gentioux, le courant alternatif ne passe plus Le maire de Bussière-Boffy (qui veut interdire les yourtes sur sa commune) fait des émules en Creuse : Mme Simoneau, la nouvelle maire de Gentioux, a dans le collimateur tout ce qui est alternatif. Cette ancienne institutrice, moulée chez Jules Ferry, supporte mal que des parents fassent eux-mêmes la classe à leurs enfants ou les inscrivent dans une école différente, alors que tout ceci se fait dans la plus stricte légalité. Elle a du mal à concevoir que l'on choisisse de vivre dans une roulotte, une yourte ou une cabane et que l'on ne gaspille pas d'eau en utilisant des toilettes sèches. Bref, elle a l'air de vouloir décourager les énergies qui depuis quelque temps tentent de redonner vie au bourg de Gentioux. Espérons que cette attitude revancharde est à mettre sur le compte de l'euphorie post-victoire électorale et que le principe de réalité la ramènera bientôt à plus de tolérance. Sinon, comme pour Bussière-Boffy, un vaste élan de solidarité sera vite déclen- ché pour défendre des choix de vie qui ne concernent que ceux qui les font et ne nuisent en rien à ceux qui en font d'autres. PF à l’affût – 3 Déminons la Creuse Prospections minières « PER Villeranges » en Creuse… suite d'un feuilleton qui ne fait que commencer M. DelorMe, le patron de la Cominor, a jusqu’à présent refusé de participer à toute réunion publique d’information sur le projet de recherches minières. Pour donner des explications et convaincre la population du bien-fondé de sa démarche, le 17 avril, il a commencé à recevoir les habitants, le matin en mairie d’Auge et l’après-midi en mairie de lussat, mais comme au confessionnal, c’est- à-dire une personne après l’autre. en fin d’après-midi, il a dû lâcher du lest et nous étions une bonne dizaine face à lui dans le bureau. À 19 heures, une réunion publique s’est tenue à lussat à l’initiative du Collectif. Enfumage la tactique de ce monsieur est très simple: réduire la discussion au seul permis de recherches et ne répondre à aucune question concernant l’éventuelle exploitation d’une mine. Il est certain qu’il vaut mieux éviter de parler de l’exploitation d’une mine car elle a beaucoup plus d’impact sur l’environnement et est beaucoup plus polluante que la pros- pection (bien que celle-ci ne soit pas sans effets négatifs). Mais comme par ailleurs la simple prospection n’amènerait pas grand- chose dans le coin au niveau développement économique, il se permet, lui, d’essayer de convaincre en s’appuyant sur le développe- ment économique lié à l’exploitation minière. Sur l’ensemble des arguments développés et leur critique, vous pouvez lire le tract éla- boré par le Collectif de vigilance sur les pro- jets miniers creusois, publié ci-après (p. 6). Ce monsieur est à la fois PDG et directeur de la société Cominor (appartenant à un mil- liardaire égyptien), de droit français, mais dont le siège est au Canada, filiale d’une société majeure en matière de mines, la Man- cha (dont il est vice-président). Cette localisa- tion au Canada n’est pas neutre: ce pays est le plus laxiste en matière de contrôle des activi- tés minières et 75% des grandes compagnies minières y sont locali- sées. en clair, s’il y a un problème de pollution suite à la recherche ou à l’exploitation, le procès est perdu d’avance, c’est la législation cana- dienne qui s’appliquera. Tout est en place pour que la population locale n’ait pas son mot à dire. et ce Delorme est un commercial, rompu à l’art de l’enfumage, dont le seul souci est d’éviter toute discussion collective pour convaincre les pro- priétaires terriens concernés, un à un, en leur faisant signer des auto- risations de recherches en échange éventuellement d’un petit chèque de consolation. Que faire? C’est bien au niveau de cette indi- vidualisation que le bât blesse, le permis de recherche étant accordé officiellement, les propriétaires se trouvent, légalement, seuls face à la Comi- nor. la prospection ne peut pas se faire dans leurs jardins ou sur des terres ensemencées ou des pâtures avec du cheptel dessus, les propriétaires peuvent remplir un formulaire pour interdire l’accès de tout ou partie de leurs terres et le transmettre à la préfecture, qui peut malgré tout autoriser la prospection. Il est donc de toute première importance qu’une grande majorité des propriétaires refusent cet accès à la Cominor. Si le mouve- ment est important, le préfet en tiendra plus facilement compte et ce front du refus sera de nature à faire reculer la Cominor comme cela s’est passé avec une autre société de prospection, Variscan, dans la Sarthe: «Vu l’accueil des Sarthois nous allons concentrer notre énergie sur deux autres pro- jets que nous avons en Loire-Atlantique et dans le Maine-et-Loire. Là-bas, au moins, nous sommes accueillis avec le sourire.» PATrICk lebreT, chef géologue de Variscan Il ne faut pas se tromper d’échéance : si la prospection a uploads/Geographie/ creuse-citron-40-version-web-pdf.pdf

  • 34
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager