UNIVERSITE PAUL CEZANNE-AIX-MARSEILLE III FACULTE DE DROIT ET DE SCIENCES POLIT
UNIVERSITE PAUL CEZANNE-AIX-MARSEILLE III FACULTE DE DROIT ET DE SCIENCES POLITIQUES L’ARRIMAGE DES CONTENEURS MASTER II DE DROIT MARITIME ET DES TRANSPORTS AU T E U R : E M M A N U E L L E B I L Y D I R E C T E U R D E R E C H E R C H E S : M . C H R I S T I A N S C A P E L A N N E E 2 0 0 6 - 2 0 0 7 REMERCIEMENTS J’adresse en premier lieu mes plus chaleureux remerciements à l’équipe du service juridique de la Compagnie MARFRET, pour m’avoir permis de m’imprégner de leur passionnante expérience du transport maritime pendant ces six mois de stage, mais aussi pour leurs réponses patientes et détaillées à mes nombreuses questions. Mes respectueux remerciements vont ensuite à Monsieur Christian SCAPEL et Monsieur le Professeur Pierre BONASSIES pour l’excellence de leurs enseignements et pour l’honneur qu’ils me font en jugeant ce travail. Je tiens également à remercier l’ensemble des professeurs et intervenants professionnels du Master II de Droit Maritime et des Transports pour la qualité de leurs interventions et leurs apports documentaires concernant cette étude. Je remercie enfin tous ceux qui de près ou de loin m’ont aidée et soutenue dans la rédaction de ce travail de recherche. 2 INTRODUCTION « Un faux problème : celui des conteneurs »1. Contrairement à cette fameuse formule du Doyen René Rodière en 1968, ce « machin pour mettre des trucs dedans »2 a véritablement révolutionné le monde du transport. Comme toute révolution, cette technique de transport, qui enregistre des développements on ne peut plus positifs, n’est pas sans poser de « vrais problèmes ». La conteneurisation apparaît aujourd’hui comme un phénomène majeur qui a marqué la circulation maritime, et au-delà, l’économie générale, et qui continuera à le faire. La conteneurisation est un domaine où la chasse aux records est permanente. La croissance des trafics est forte et personne ne sait en prédire le terme. Une nouvelle période s’est ouverte avec les premières années du XXIème : des navires porte-conteneurs géants annoncent l’essor de la productivité des flottes. Les armements conteneurs se sont lancés très tôt dans les politiques d’expansion de flotte et d’accroissement des capacités de transport afin d’aligner un nombre suffisant de porte-conteneurs sur l’ensemble des lignes pour massifier les trafics, réaliser des économies d’échelle et atteindre une taille critique suffisante. Le développement des compagnies maritimes conteneurisées s’est traduit par la mise en place de réseaux de lignes maritimes, organisation qui permet de rationaliser les activités et de planifier les flux. Les armements mondiaux ont d’abord construit leur puissance sur les échanges Est-Ouest, reliant l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord, avant d’investir les créneaux Nord-Sud. Les clients exigeant de plus en plus de services et de simplification administrative lors d’opérations de transport de plus en plus complexes, les armements conteneurisés ont progressivement étoffé 1 « Un faux problème : celui des conteneurs » - Doyen R. Rodière – DMF 1968, p 709. 2 « Le contenu juridique du conteneur » - H. Schadee – DMF 1967, p 602. 3 leur offre, englobant les services de manutention, les services à la marchandise et les transports routiers, ferroviaires et fluviaux, afin d’offrir une prestation globale de transport basée sur le contrôle des coûts de l’ensemble de la chaîne logistique, dans le cadre de l’organisation dite « d’opérateur unique », l’armement devenant organisateur de transport et gérant tous les paramètres logistiques pour un client dont il est alors le seul interlocuteur. Dans l'antiquité les navires transportaient en Méditerranée des amphores de diverses tailles, adaptées à la nature et au poids des marchandises. « Par la suite les emballages se sont diversifiés et les navires mettaient dans leurs cales des cartons, des palettes, des fûts, et même des marchandises sans emballage. Cette situation avait pour inconvénient de générer beaucoup de manipulations au cours de la chaîne de transport, et par conséquent beaucoup de détériorations et de vols de marchandise », précise Jean François Mahé, Directeur logistique conteneur à CGM-CMA3. Une situation qui perdure jusqu'à ce que Malcom Lean, transporteur routier américain et certainement le plus grand révolutionnaire de l'histoire du commerce maritime, décide de se lancer dans le transport maritime et propose de mettre toutes ces marchandises dans des boîtes : c’est la naissance du conteneur, dont la longueur est de 35 pieds. L’idée de cette boîte au concept simple serait née, selon certains historiens, lors d’un congrès automobile à Rome en 1928, les constructeurs, s’inquiétant des disparitions de pièces lors des voyages maritimes, ne voulaient plus expédier leur marchandise que dans des boîtes de bois aux formes rectangulaires4. Avant l’avènement de la conteneurisation, les pratiques de manutention du fret n’avaient pas évolué depuis plus de 100 ans. La construction de palettes et leur chargement dans la cale des navires constituaient un processus lent qui exigeait beaucoup de main-d’œuvre, et les cargaisons pouvaient facilement être endommagées et volées. C’est pourquoi l’invention de la conteneurisation est considérée par certains comme la plus importante innovation du XXe siècle dans le transport des marchandises. 3 Ambitions Sud International – Fos-sur Mer, un carrefour maritime et fluvial : de l’amphore aux conteneurs – Bimestriel 2cnomique Région PACA. 4 50 ans, la maturité et encore toute le fougue de la jeunesse – JMM 24 novembre 2006. 4 « En 1960 l'International Standard Organisation fixe les normes du conteneur à 20 pieds ou 40 pieds. On utilise depuis une mesure des volumes d'activité en Teu, twenty foot equivalent unit, ou équivalent 20 pieds », continue M. Mahé. « Cette technique de transport s’est généralisée » poursuit-il, « plus de 80% des marchandises diverses sont maintenant transportés en conteneurs ». Un phénomène qui a entraîné une certaine standardisation des navires et une flexibilité demeurant un atout majeur de la mondialisation des échanges. Selon la définition du Professeur Putzeys, le conteneur « se distingue de tout emballage par ses dimensions standardisées et par le fait qu’il se prête à des usages répétés. Il a pour effets principaux de supprimer les ruptures de charge et de pouvoir indifféremment être arrimé sur des barges, des camions ou des wagons de chemin de fer. »5 La conteneurisation étant devenue incontournable, il a donc été nécessaire d’établir une réglementation particulière. La Convention Internationale pour la Sécurité des Conteneurs (CSC) faite à Genève le 2 décembre 1972, entrée en vigueur en France le 6 septembre 19776, normalise la définition du conteneur aux termes de son article II, paragraphe 1 : « Le conteneur est un engin de transport de caractère permanent, et de ce fait assez résistant pour permettre un usage répété, spécialement conçu pour faciliter le transport des marchandises sans rupture de charge par un ou plusieurs modes de transport, conçu pour être assujetti et/ou manipulé facilement, des accessoires ayant été prévus à cet effet. » Il est plus épineux d’en donner une définition juridique précise, tant les conventions et les lois internes ont omis de le qualifier juridiquement. En droit international, le Protocole de 1968, autrement appelé les « Règles de Visby », modifiant la Convention de Bruxelles de 19247, fait une place au conteneur mais seulement pour le calcul de la responsabilité du transporteur maritime. Les Règles 5 Sur les Quais… - Andrée Chao – BTL N° 2541 8 novembre 1993. 6 D. n°77-1043, 9 sept 1977 : Journal Officiel 18 septembre 1977. 7 Convention internationale pour l'unification de certaines règles en matière de connaissement du 25 août 1924. 5 de Hambourg8, considérant simplement le conteneur du point de vue des limites de la responsabilité du transporteur, le caractérise d’engin « utilisé pour grouper des marchandises. » La loi française n°79-1103 du 21 décembre 1979, qui a modifié la loi n° 66-420 du 18 juin 1966, n’apporte aucune avancée sur la qualification juridique se limitant à instituer un régime dérogatoire pour le chargement en pontée des conteneurs et à individualiser le conteneur au regard du mode de réparation due par le transporteur. De son côté, la jurisprudence a dans de rares décisions tenté d’apporté une définition au conteneur, néanmoins celles-ci n’ont pas fait l’unanimité. Il est intéressant de citer une approche, qui a été abandonnée par la suite, faisant du conteneur l’accessoire nécessaire du navire (cellule amovible du navire); le porte- conteneurs serait en quelque sorte un assemblage de conteneurs. Mais aussi séduisante que pouvait être cette définition, c’était écarter la nature multimodale du conteneur, pouvant passer d’un navire à l’autre ou d’un navire à un camion ou à un wagon de chemin de fer ou encore à une barge. Une autre analyse jurisprudentielle a vu dans le conteneur « un simple mode d’emballage comme l’est une valise pour les bagages d’un passager ».9Le Professeur Pierre Bonassies a observé dans un article paru au Droit Maritime Français en 1994, que s’il on veut voir dans le conteneur un emballage, il s’agit forcément d’un emballage « qui n’est pas comme les autres » et son statut uploads/Geographie/ dess-arrimage-conteneurs.pdf
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- Publié le Jan 21, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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