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DM La Russie, une puissance en reconstruction. Sujet : La Russie aujourd’hui, un retour de l’impérialisme ? Consigne : Identifiez les documents en introduction et définissez les mot-clé du sujet. Puis vous pouvez montrer quelles formes prend l’interventionnisme russe d’après les documents et vos connaissances et en quoi cela révèle une volonté de s’affirmer comme grande puissance sur la scène internationale, avec des limites cependant. Document 1 : Fiodor Loukianov, « la place de la Russie dans le monde reste incertaine », propos recueillis par Sylvie kauffmann, Le Monde [en ligne], 23 mars2016. Rédacteur en chef de la revue Russia in Global Affairs, président du Conseil russe pour la politique étrangère et de défense, cercle de réflexion regroupant des personnalités influentes, Fiodor Loukianov analyse le « paradoxe russe », celui d’une puissance qui s’affirme géopolitiquement mais qui est paralysée économiquement. Qu’est-ce que l’intervention en Syrie a apporté à la Russie ? […]L’un des objectifs énoncés était de combattre le terrorisme. ]Sur cette question, la Russie a une conception à l’opposé de celle des Américains : pour arrêter la progression de l’[organisation] Etat islamique et des autres groupes radicaux, il faut renforcer l’Eta t syrien, car c’est le seul acteur qui peut le faire. Donc, de ce point de vue, oui, l’intervention russe a sauvé le régime et renforcé l’armée syrienne, ce qui a complètement changé la situation sur le terrain. Ensuite, il y avait l’idée de modifier, par cette intervention au Moyen-Orient, le cadre des relations de la Russie avec l’Occident – et c’est ce qui s’est passé. Il y a six mois, la relation russo-occidentale était centrée sur l’Ukraine et le processus de Minsk [accords conclus en février 2015, visant à garantir une issue politique au conflit dans l’est de l’Ukraine]. Aujourd’hui, la Russie a une plus grande marge de manœuvre. Sur l’Ukraine, elle ne pouvait pas espérer gagner davantage : l’intérêt des accords de Minsk, ce n’était pas d’obtenir plus, c’était de trouver une sortie. L’Ukraine, si importante et aiguë soit-elle pour nous et pour certains pays européens, est, à l’échelle mondiale, une crise périphérique. La Syrie, elle, est centrale, donc cela aide Moscou à regagner une position centrale dans les relations internationales. Une troisième raison, si l’on veut être cynique, était de tester et de montrer les capacités militaires russes. Même en Russie, pas mal de gens ont été surpris par la performance des forces russes.[…] Comment la place de la Russie dans le monde a-t-elle évolué depuis 2012, lorsque Vladimir Poutine a entamé son troisième mandat ? C’est nuancé. En 2012, le contexte était plus paisible et plus stable qu’aujourd’hui, et la Russie faisait partie, au moins formellement, de la grande constellation internationale avec l’Europe. A présent, c’est différent. Ce n’est pas à cause de l’Ukraine : ce pays a plutôt eu un rôle de catalyseur. En réalité, les problèmes se sont accumulés, l’irritation mutuelle a grandi depuis, disons, le milieu des années 2000. Mais jusqu’à 2013 les deux côtés, en particulier l’Union européenne et la Russie, préféraient faire comme si cela marchait toujours. La crise ukrainienne a fait voler cette prétention en éclats et, d’une certaine manière, c’était inévitable. Si cela n’avait pas été l’Ukraine, cela aurait été autre chose : le modèle était épuisé. Un nouveau chapitre s’est ouvert, et la place de la Russie dans le monde y est incertaine. Jusqu’à 2013, le sentiment général était que d’une manière ou d’une autre la Russie ferait partie de la grande Europe. Ce n’est plus le cas, et c’est un défi important. D’un autre côté, la Russie est maintenant perçue comme un acteur beaucoup plus sérieux qu’avant. Que cela plaise ou non, la capacité à recourir à la force est un atout important. Sylvie Kauffmann Document 2. Tribune de Cécile Vaissié, professeure en études russes et soviétiques à l’Université de Rennes II, « Ukraine, et le droit international ? » parue dans Ouest-France [en ligne], 21 juillet 2017. « Dans cette guerre qu’il a déclenchée, le Kremlin a violé les traités internationaux par lesquels la Russie s’engageait à respecter l’intégrité territoriale et les frontières de l’Ukraine : le mémorandum de Budapest de 1994 et le traité d’amitié russo-ukrainienne, signé le 31 mai 1997 et ratifié le 17 février 1999. En août 2008, même Vladimir Poutine affirmait encore que la Crimée n’était pas «un territoire disputé» et que la Russie avait «reconnu depuis longtemps les frontières de l’Ukraine actuelle ». C’est donc la parole des autorités russes qui se trouve, de nouveau, décrédibilisée. Tout cela est connu, et le tandem franco-allemand tente, depuis plusieurs mois, de faire cesser cette guerre, dite hybride, qui a causé plus de dix mille morts, des milliers d’orphelins et des centaines de milliers de réfugiés. Mais ce qui sidère aujourd’hui encore, c’est l’obstination de certains Occidentaux qui continuent de nier l’implication de la Russie et justifient l’annexion illégale de la Crimée ainsi que les violations du droit international au nom de données historiques erronées. Certes, la Russie qui ne se résume pas au Kremlin est un grand pays. Elle mérite d’être mieux connue et il faut, bien évidemment, dialoguer avec ses dirigeants et ses habitants. Ce qui implique d’apprendre sa langue, son histoire, ses cultures. Mais la Russie est aussi un pays en pleine dérive autoritaire, corrompu comme jamais, qui tente de dissimuler une crise identitaire profonde en terrorisant ses voisins. Elle y réussit : en Ukraine, dans les Pays baltes, en Géorgie, même en Biélorussie et au Kazakhstan, on craint, à tort ou à raison, une expédition militaire russe qui aurait pour but premier de détourner l’attention de la population russe de ses difficultés matérielles. Le tout avec l’accord tacite d’Occidentaux paralysés. Ce qui rappellera certains souvenirs aux amateurs d’Histoire. uploads/Geographie/ dm-la-russie-documents.pdf

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