Gilles Clément -Manifeste du Tiers Paysage écrivain, entomologiste, paysagiste,

Gilles Clément -Manifeste du Tiers Paysage écrivain, entomologiste, paysagiste, jardinier, ingénieur agronome, botaniste, romancier, essayist Gilles Clément introduit une nouvelle notion dans ce manifeste : celle du Tiers Paysage. Il le défnit comme un fragment indécidé du jardin planétaire constitué de l’ensemble des lieux délaissés par l’homme. Cet notion a été inspirée par celle du Tiers Etat car c’est un espace qui n’exprime ni le pouvoir ni la soumission au pouvoir. Il se réfère au pamphlet d’Emmanuel-Joseph Sieyès de 1789: « Qu’est-ce que le Tiers état? _Tout. _Qu’a t-il fait jusqu’à présent? _Rien. _Qu’aspire t-il à devenir? _Quelque chose.». Sachant que c’est un espace non-anthropisé, il représente une diversité biologique considérable qui n’est pas considérée à ce jour comme une richesse. À partir de cela, Gilles Clément nous sensibilise sur le regard que l’on peut porter sur un territoire non geré, voulant nous faire comprendre que le Tiers Paysage est une composante de nos plans d’urbanisme. En vérité, un espace à priori dépourvu de fonction, indécis et situé aux marges peut être un atout plutôt qu’une tare. Le Tiers Paysage est composé de délaissés (abandon d’un terrain anciennement éxploité), d’ensembles primaires (espace qu n’a jamais été à aucune exploitation), de réserves ( protégés de l’action de l’Homme par une décision). En découle le fait que l’action de l’espèce humaine va avoir des conséquences sur le devenir de ces espaces délaissés. On sait que plus la population augmente, plus les espaces primaires et les delaissés vont être exploités et moins il y aura de diversité biologique. Le Tiers paysage est donc directement lié à la démographie, devenant un sujet tabou dans l’espace urbain. Mais il n’y a pas que le nombre d’humains qui agit sur les espaces reservés au Tiers Paysage. La façon dont agit l’être humain sur la biodiversité est aussi déterminante. Les pratiques mises en oeuvre par l’Homme directement liées au «développement» de notre société. L’être humain à tendance à voir le Tiers Paysage comme un éspace de déprise, sur lequel il est difcile de porter un nom, un espace délaissé et marginalisé. Le développement du Tiers Paysage dans le temps fait varier la biodiversité et la dynamique naturelle d’un lieu. Ainsi, la pression du territoire anthropisé environnant forte entraîne une perte de diversité dans le Tiers Paysage. À l’inverse, une pression faible va maintenir la diversité et l’équilibrer. Le jeu du marché et politique vont donc faire changer de forme le Tiers Paysage. L’accroissement des villes et des axes de communication conduit à l’accroissement du nombre de delaissés, mais pas forcément à l’augmenta- tion de la surface globale du Tiers Paysage, plutôt à sa fragmentation. Le Tiers Paysage évolue dans la dépendance biologique. Il est siège d’une évolution globale inconstante issue d’adaptations successives. Le Tiers Paysage est donc un dispositif hétérogène, s’adaptant à son milieu de façcon inconstante (démesure temporelle) qui va devenir territoire d’inventions biologiques. Le point de vue de la sociéte sur le Tiers Paysage varie selon les cultures: certains vont l’interpreter comme un espace de nature et donc s’en saisir. Il a alors des chances de devenir une réserve. D’autres vont le voir comme un espace de loisirs ou un espace improductif (délaissement et dévalorisation) ou d’autres comme un espace sacré ( point de vue moralisant). Les causes d’un espace délaissé sont la plupart du temps: - l’exploitation impossible - l’exploitation non rentable - l’espace est destructuré, incommode ou impraticable -espace de rejet, de déchet, de marge Le principe d’évolution anime donc le Tiers Paysage. La croissance et le développement expliquent la dynamique d’un système économique d’accumulation. ( biologique > transformation ,invention). Gilles Clément nous établit donc son manifeste pour conclure par une sensibilisation. Le non- aménagement est un principe vital par lequel tout aménagement se voit traversé par des éclats de vie. L’accroissement du Tiers Paysage est donc un contrepoint nécessaire à l’aménagement proprement dit. Enseigner les moteurs de l’évolution biologique comme on enseigne les langues, les sciences et les arts deviendrait primordial. Gilles Clément est l'auteur de plusieurs concepts qui ont marqué les acteurs du paysage de la fn du xxe siècle ou le début de ce xxie siècle, dont notamment : le « jardin en mouvement » « faire le plus possible avec, le moins possible contre » ; le « jardin planétaire » ; nous vivons sur une planète qui est ou peut être une sorte de jardin sans mur mais néanmoins fni : l'enclos planétaire, qui n'est autre que la biosphère, dans un monde spatialement et volumétriquement fni et limité, occupé par des jardiniers plus ou moins bons et responsables (l'humanité), ; le « Tiers paysage ». Ces concepts découlent de l'observation qu'un paysage naturel n’est jamais fgé, que les espèces et les gènes doivent circuler. Au lieu de cantonner les plantes dans un lieu précis afn d'organiser une création, le jardinier peut et doit, selon Gilles Clément, faire plus confance à la nature et accepter de lui laisser le "champ libre" ; les plantes pour partie suite au hasard des chutes de graines et pour partie selon les préférences pédologiques et phytosociologiques pourront ainsi trouver les lieux qui leur conviennent le mieux. uploads/Geographie/ fiche-de-lecture-le-manifeste-du-tiers-paysage-de-gilles-clement.pdf

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