Cours de littérature française : tableau de la littérature au XVIIIe siècle (No
Cours de littérature française : tableau de la littérature au XVIIIe siècle (Nouv. éd.) par M. Villemain Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Villemain, Abel-François (1791-1870). Cours de littérature française : tableau de la littérature au XVIIIe siècle (Nouv. éd.) par M. Villemain. 1847. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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OEUVRES Ï)K M. ~tLLEM A)j\ ce~RS UE L rfTËRATURE FRANCAÎSE TABLEAU DE LA DTTÉRATURE AU\VH~s)HCLI: )t DON 1996001894 tmprimcrie f)t)<'<nsois, !<i, fjuai des Auj;ustij)s t)K F. LITTÉRATURE FMA~ÇA~SE PAR M. VtLLEMA~N TABLHAt N:LAL!TŒRATUtU;U \Vt!) SH';<;LK n I\uu\<'neE<Hti<nt PAHtS nmmu. LUiKAtHE-~ormuK :t.'t.~r.t['KS.\t'.LST~S )847 COURS t~MjEAU DE LA LITTÉRATURE AU XYHI* SIECLE. SEIZIÈME LEÇON. Moratistes de l'école philosophique double tendance. Vauve- nargues, Duclos, leurs rapports divers avec la société de leur temps. Quelques défaits sur la vie de Vauvenargues, Ca- ractère touchant de ses écrits .élévation de ses Jf<M!'mM. Duclos, peintre de mœurs, plus licencieux que hardi. MESSIEURS, Je vous ai presque fatigués de Montesquieu vous vous dédommagerez en l'étudiant. Vous y trouverez bien des choses que je n'ai pas su vous dire; car je cherche moins à vous donner mes pensées qu'à susciter les vôtres. Par la lecture et la critique j'essaie de reconstruire à vos yeux le xvur siècle. Je vous montre ces œuvres d'un art tantôt sublime, tantôt mesquin et corrompu, ces hautes et rares colonnes devant lesquelles nous nous arrêtons, u. 1 LITTÉRATURE 2 ces ornements sans nombre qui remplissent leurs in- tervalles. Partout il y a deux choses distinctes à observer dans cette grande époque, l'action de quelques hommes de génie, et le mouvement de la société même, qui se confond avec le caractère général de la littérature et la riche diversité des talents secondaires. Quelques écrivains de génie font la gloire d'une épo- que. Mais que l'art d'écrire ait été puissant et à la mode, que l'esprit des lettres ait fait partie de l'esprit du monde et qu'il l'ait à la fois reproduit et excité, c'est le trait dis- tinctif du xvm" siècle, c'est le fond de son histoire; et, par là, dans cette histoire, les noms mêmes qui ne sont pas placés au premier rang offrent un intérêt curieux, et sont une partie nécessaire du tableau. Aujourd'hui je ramènerai votre souvenir sur deux écri- vains qui, séparés par de grandes différences de ca- ractère, d'esprit et de destinée, représentent, avec une égale fidélité, la double tendance de la philosophie mo- rale dans le milieu du xvm" siècle. Peintres de cette épo- que, ils en témoignent, par la manière dont l'un d'eux la subit, et dont l'autre y résiste ce sont Duclos et Vauve- nargues, le bourgeois, homme d'esprit, introduit par les lettres et le plaisir dans la société des gens de cour, plus licencieux que philosophe, se faisant à peu de frais une réputation de hardiesse qui ne coûte rien à sa faveur, et sera bientôt surpassée le gentilhomme, sans pouvoir et sans protection, s'adressant aux lettres pour obtenir la gloire qu'elles seules pouvaient donner, aimant la philo- sophie par élévation de coeur, mais la voulant sévère et presque religieuse. Ce fut là son originalité; et, comme il y joignait le goût des modèles les plus purs et un na- turel heureux pour l'éloquence, cette originalité lui a in- AU DIX-HUmÈME SIÈCLE. 3 spiré quelques belles pages de notre langue. Vauvenargues n'est pas, comme on l'a dit, un disciple de Voltaire, quoi- qu'il ait été le premier admirateur éloquent de son génie. Non, Vauvenargues est bien plutôt un disciple du siècle précédent, un studieux amateur de Pascal et de Fénelon. II n'a du x\'m~ siècle que ce qu'il ne peut pas ne pas en avoir la haine de la persécution et le doute sur le dogme. Mais combien il est loin de cet épicuréisme qui, avec tou- tes les variantes de grâce frivole et de sécheresse dogma- tique, d'indifférence et de cynisme, de froid calcul et d'exaltation sensuelle, de prudence ou d'emportement, est la croyance uniforme du xvnf siècle, depuis Fonte- nelle jusqu'à Mirabeau Comment s'était-il formé hors de cette influence? Il avait évité Paris, où la morale pra- tique du xvm* siècle était surtout en usage. Il n'y vint que malade, solitaire, pour y travailler, et pour y mourir à trente-deux ans. Il n'avait connu ni ces orgies de prin- ces où fut fêté Voltaire, ni ces débauches de jeunes sei- gneurs qu'imitait fort bien la bourgeoisie, ni ces cafés bruyants et raisonneurs où s'exerça Duclos, ni enfin toute cette vie de luxe et d'industrie qu'avait créée l'agiotage, ni ces sociétés de bel esprit que présidaient quelques femmes sans moeurs. Figurez-vous dans une noble fa- mille de Provence, à Aix un jeune homme né avec le goût de la méditation et des lettres, mais destiné par sa naissance au métier des armes. Après de faibles études, il est entré officier dans un régiment. II fit d'abord la campagne d'Italie, puis la guerre de la succession en 1741 et il était sous le maréchal de Belle-Isle à cette pé- rilleuse retraite de Prague, que Voltaire a comparée à la retraite des Dix mille, sans pouvoir la rendre aussi célèbre. Il y souffrit d'un froidexcessif,etenresta malade et affaibli. UTTËKA'mM 4 Mais, au milieu des épreuves de la vie militaire, son talent même s'était formé. Son premier écrit fut sans doute l'éloge funèbre d'un jeune officier, son ami, son compatriote, qu'il avait vu mourir près de lui, sous la rigueur du ciel de Prague. Cet éloge a quelque chose d'antique, ou d'inspiré par Fénelon < Aimable Hippolyte, dit-il à l'ombre de son ami, aucun vice n'infectait encore ta jeunesse tes années croissaient sans reproche, et l'aurore de ta vertu jetait un éclat ravissant. L:) candeur et la vérité régnaient dans tes sages discours avec l'en- jouement et les grâces; modéré jusque dans la guerre, ton esprit ne perdait jamais sa douceur et son agrément. Puis, à ce langage orné mais candide d'une vraie douleur se mêlent l'incertitude sur l'avenir qui suit la mort, et toutes les agitations d'une philosophie nou- velle. Vauvenargues porta ces pénibles problèmes le reste de sa vie. Nous avons cru sentir quelquefois, dans les pen- sées mêmes de Pascal, le tourment d'un doute semblable. Mais Pascal avait, pour contre-peser ce doute, et la tra- dition de son siècle, et les habitudes de sa vie, et le tra- vail de son esprit, et sa volonté tout entière. Le jeune Vauvenargues, au contraire, était poussé de toutes parts au doute, et n'avait, pour s'en défendre, que la pureté de son âme mécontente des solutions grossières qui bor- nent la vie aux sens et aux plaisirs. La douleur, cette rude institutrice, qui fait réfléchir les esprits qu'elle ne brise pas, le portait à méditer sur les fins de l'homme et sur son être aussi, malgré les passions inséparables de lu jeunesse, comme il,dit quelque part, et malgré les in- firmités précoces d'une jeunesse maladive, on le voit, AU DtX-HUmÈME SIÈCLE. 5 dans le bruit d'une garnison, écrivant un traité sur le uploads/Geographie/ francais-xviii.pdf
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- Publié le Sep 25, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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