Jérémy FAURE Professeur au lycée Saint-Exupéry, Lyon (69) Sophie GAUDELETTE Pro

Jérémy FAURE Professeur au lycée Saint-Exupéry, Lyon (69) Sophie GAUDELETTE Professeure au lycée Jules Ferry, Versailles (78) Éloïse LIBOUREL Professeure au lycée Albert Schweitzer, Le Raincy (93) et lycée Léon Blum, Créteil (94) Graziella MARIN Professeure au lycée Delacroix, Maisons-Alfort (94) Wanda OIRY-LECOUTRE Professeure au lycée du Parc, Lyon (69) Anne VANACORE Professeure au lycée Chaptal, Paris (75) Véronique ZIEGLER Professeure à l’École alsacienne, Paris (75) GÉOGRAPHIE T le Sous la direction d’Anne VANACORE Professeure au lycée Chaptal, Paris (75) et de Véronique ZIEGLER Professeure à l’École alsacienne, Paris (75) MERS ET OCÉANS AU CŒUR DE LA MONDIALISATION 2 THÈME 1 Mers et océans au cœur de la mondialisation THÈME 1 THÈME 1 Ce premier thème du programme de Terminale est centré sur des problématiques mettant en évidence le rôle central des mers et océans dans la mondialisation, en raison de l’importance des flux maritimes dans le commerce international. À l’échelle du monde comme de la France, la libéralisation des flux financiers a entraîné l’explosion des IDE des pays développés vers des pays aux coûts de production faibles, et donc une dissociation croissante des espaces de production et des espaces de consommation, qui accroît nécessairement l’interdépendance entre les pays et les flux internationaux de marchandises. Le transport maritime est un secteur qui a pu accompagner cette évolution en raison des évolutions techniques fondamentales qu’il a connues : spécialisation, conteneurisation et gigantisme accru des navires auxquels a répondu dans les ports l’adaptation des infrastructures portuaires (éloignement des villes, industrialisation, bassins et quais gigantesques et spécialisés, développement de la multimodalité pour faciliter et accélérer la rupture de charge et les relations avec l’hinterland). Les littoraux sont donc devenus des territoires majeurs dans la mondialisation : à l’échelle nationale, leur capacité à produire et à jouer le rôle d’interface avec le reste du monde a entraîné la littoralisation et la maritimisation des économies ; à l’échelle mondiale, les flux qu’ils génèrent, vitaux pour les exportateurs comme pour les importateurs, ont mis les mers et les océans, et plus précisément les routes maritimes, au cœur du processus de la mondialisation dont elles constituent les artères vitales. De manière plus diffuse, les ressources que recèlent les océans, qu’elles soient halieutiques, énergétiques ou minérales, accroissent leur importance économique, notamment dans un contexte de raréfaction des ressources lié à leur consommation effrénée due au modèle de développement sous-tendu par la mondialisation libérale et à l’explosion démographique, thèmes qui ont été étudiés en seconde. C’est sur ces derniers aspects (les routes, les ressources marines), et non sur les littoraux, même s’il est difficile de les ignorer totalement, qu’il nous est demandé de travailler ici si on lit bien le commentaire développé dans le programme officiel. La géographie des routes maritimes, contrainte par la disposition des mers et des continents, rend compte de l’organisation de l’économie mondiale, de la géographie des producteurs-exportateurs et des consommateurs-importateurs, et des différents flux de marchandises. L’intérêt accru pour les ressources marines, par définition plus difficiles d’accès que les ressources terrestres, intègre des espaces maritimes autrefois ignorés dans l’économie mondiale (cours 1, p. 42, du chapitre 1). Cette importance récente des routes et des ressources des mers et océans dans le fonctionnement de l’économie mondiale justifie l’intérêt géostratégique des États pour les routes les plus fréquentées et notamment pour les nœuds majeurs qui les ponctuent, et pour l’appropriation des pp. 16-17 La notion clé du programme : la mondialisation Le programme stipule que la mondialisation est la notion transversale à l’ensemble des thèmes. Il nous a semblé de ce fait important d’en proposer en ouverture de manuel une définition simple et facile à comprendre, sous forme de schéma reprenant les termes utilisés dans l’introduction au programme parue dans le Bulletin officiel, notamment acteurs et territoires, c’est-à-dire les notions sur lesquelles le programme de Terminale insiste tout particulièrement. 3 THÈME 1 Mers et océans au cœur de la mondialisation espaces maritimes riches en ressources, ce qui n’est pas sans générer des tensions (cours 2, p. 48, et 3, p. 54, du chapitre 1). À l’échelle d’un pays comme la France, dans ce contexte, la présence dans les mers et océans du globe, analysée dans le cours 1, p. 72, du chapitre 2, à travers ses possessions ultra-marines assurant une vaste ZEE, et ses forces navales, joue un rôle déterminant pour participer au contrôle de ces routes, vitales pour l’économie du pays, et de ces ressources et assurer une certaine dimension maritime à la puissance du pays, dont il faut comprendre les enjeux environnementaux, économiques et géostratégiques. Ces aspects du programme sont connus des enseignants puisqu’ils étaient traités dans la question 2 du thème 2 (Les territoires de la mondialisation) du programme de Terminale précédent, qui ne leur accordait cependant qu’une place relativement modeste. Cependant, à l’échelle de la France, ils n’ont jamais vraiment été traités sous l’angle de la puissance maritime dans les programmes de Première. Cette innovation n’est pas dépourvue d’intérêt, notamment parce qu’elle replace l’outre-mer français dans le contexte plus global de la mondialisation et rend compte de l’importance de ces espaces pour le pays. Il importe donc de prendre la mesure de ces importants changements et de ne pas tomber dans le piège qui consisterait à reprendre les cours du précédent programme. pp. 18-19 Photographie d’ouverture Cette photographie associe les deux grandes dimensions de l’importance des mers et océans dans l’économie mondiale : les flux maritimes de marchandises et les ressources marines. Les premiers sont symbolisés par un porte-conteneurs, navire emblématique de la mondialisation car il est indispensable aux flux de produits manufacturés, les secondes par une plate-forme gazière, le développement de l’offshore étant représentatif de cette course aux ressources qui concerne maintenant même des gisements difficiles d’accès, ici en raison de leur localisation sous-marine. De manière sous-jacente, les notions de route maritime et de ZEE sont évoquées par cette photographie prise en mer du Nord, au large des Pays-Bas : le porte-conteneurs emprunte une des routes les plus fréquentées de l’espace maritime mondial, à savoir celle qui relie les grands ports (Rotterdam, Anvers, Hambourg…) de la Northern Range, façade maritime majeure de l’Europe, au reste du monde, et notamment à la Chine, dont on peut penser qu’elle est à l’origine d’une bonne partie des conteneurs visibles sur ce navire ; la plate-forme gazière est un point d’exploitation d’un gisement de gaz situé dans la ZEE des Pays-Bas. pp. 20-21 Les objectifs du thème 1 Cette double-page constitue une des nouveautés du manuel. Elle présente de manière synoptique les deux chapitres du thème pour faire comprendre clairement et simplement à l’élève les objectifs du thème tant du point de vue des connaissances (« savoir ») que de celui de la méthode (« savoir-faire ») qu’il lui faudra atteindre pour réussir l’épreuve du baccalauréat (« objectif bac »). Cette mise en perspective des différents éléments évoqués des chapitres permet à l’élève : – de prendre conscience de la cohérence à la fois globale et dans le détail de chaque chapitre et de chacune des problématiques qui le composent ; – de comprendre l’utilité des différentes doubles-pages (cartes, cours, études de cas, exemples) dans la construction de son corpus de connaissances et dans la maîtrise des méthodes qui lui permettront de réussir au bac. 4 CHAPITRE 1 Mers et océans au cœur de la mondialisation 4 Mers et océans au cœur de la mondialisation 1 Le point sur le programme et l’organisation du chapitre Ce chapitre est centré sur les problématiques des routes maritimes et des ressources marines et rend compte de leur importance à la fois économique et géostratégique dans la mondialisation. Cette approche rend compte du fait que les routes, les nœuds de ces routes que sont les grands détroits et les canaux interocéaniques, ainsi que les profondeurs marines sont désormais des territoires caractéristiques de la mondialisation, du fait que leur surveillance, leur contrôle à travers des réseaux de bases navales, voire leur appropriation qui constitue une forme de territorialisation, légale (ZEE) ou non, sont au cœur de la stratégie des grands acteurs de la mon- dialisation que sont les États et suscitent de ce fait des concurrences, des tensions, voire des conflits, mais aussi des dynamiques de coopération. Rappelons ici la définition du territoire telle qu’elle apparaît dans le glossaire de Géoconfluences (http:// geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/territoires-territorialisation-territorialite) : « Le territoire est un espace délimité, approprié par un individu, une communauté, sur lequel peut s’exercer l’autorité d’un État, d’une collectivité. […] La territorialisation consiste en une appropriation qui peut être juridique et économique (la propriété) ou sym- bolique (le sentiment d’appartenance, de connivence). La notion de territoire implique, en principe, l’existence de limites précises. Mais, dans certaines de ses acceptions, symboliques ou fonctionnelles, le territoire peut avoir des limites plus floues ou peut correspondre à une organisation réticulaire : territoires de la mobilité, de l’appartenance communautaire (les diasporas), territoires virtuels par exemple. » L’organisation du chapitre est la suivante : – les quatre études de cas suggérées par les concepteurs du programme permettent soit d’entrer en matière, soit d’illustrer le propos du cours. Le uploads/Geographie/ geo-ldp-tle.pdf

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