L’histoire du Minihy du Léon Roscoff Santec Saint-Pol de Léon Mémoire de Diplôm
L’histoire du Minihy du Léon Roscoff Santec Saint-Pol de Léon Mémoire de Diplôme d’Études Supérieures de Géographie, présenté par Mademoiselle Noëlle HAMON à la Faculté des Lettres de Rennes en novembre 1941 L’histoire du Minihy du Léon Roscoff – Santec – Saint-Pol de Léon “ Minihy ” Vient de monihi (monachia) qui signifie lieu de refuge ou asile. Mémoire de Diplôme d’Études Supérieures de Géographie, présenté par Mademoiselle Noëlle HAMON à la Faculté des Lettres de Rennes en novembre 1941. · I - Introduction · II - Etude physique · A - Le pays · A1 - L’intérieur · A2 - La côte · A3 - La zone sous-marine · B - Le climat · III - Etude économique · A - Région agricole · A 1 - Le régime des terres · A 2 - La situation de l’ouvrier · B - L’agriculture · B 1 - L’extension de la zone légumière et la question des engrais · B 2 - La production agricole · B 2 - a - La pomme de terre · B 2 - b - Le brocoli et l’artichaut · B 2 - c - Les autres cultures : oignons, carottes, ail, échalotes, blé, ... · C - L’élevage · D - La pêche · E - Le commerce · E 1 - Le marché de Saint-Pol de Léon et le port de Roscoff · E 2 - L’organisation de la vente et les débouchés · IV - Etude humaine · A - L’habitation rurale · B - Villes et population Introduction Le Minihy du Léon qui comprend les communes actuelles de Saint-Pol de Léon, Roscoff, Santec, forme une petite région nettement individualisée, ayant son cachet spécial et sa vie propre. Depuis la Révolution ses habitants se sont livrés à la culture des primeurs, et ce mode d’activité les a différenciés de leurs voisins : A l’Ouest, ce sont les paysans-goémonniers de Kerlouan, Plouguerneau ; au Sud ce sont les grands éleveurs de chevaux de Landivisiau, Saint-Thégonnec ; à l’Est, ce sont les cultivateurs du Trégorrois qui, depuis quelques années, ont essayé de les imités. Le Minihy est un pays riche qui appartient à la Ceinture dorée de Bretagne et dont la réputation a passé au- delà des mers. L’unité administrative, avant l’unité économique, avait rendu solidaires ces trois communes du Léon. L’histoire ancienne Cette région fût habitée dès l’époque préhistorique comme l’attestent les nombreuses stations découvertes autour de Roscoff et de Saint-Pol. En particulier, on retrouve les traces de passage de peuples primitifs dans les tombeaux maçonnés en pierres sèches recouvertes de dalles dolméniques à Kérestat. Ces sépultures semblent dater du néolithique. Plus tard la région fût habitée par une tribu gauloise : les “ Osismii ” qui détenait les côtes depuis Bréhat jusqu’à la rivière de Landerneau et s’étendait en profondeur jusqu’aux Monts d’Arrée. Puis les Romains campèrent dans la région. On a découvert récemment à Keravel, sur le territoire de Ros- coff quelques bronzes de Gallien, Claude II, Dioclétien ; des fragments de briques romaines sur la grève entre Bloscon et le port de Roscoff. Il semble que Bloscon ait été un oppidum ( fortification romaine ). Une légion séjourna dans le pays auquel elle laissa son nom. De l’expression “ Pagus Légionensi ”, on tirerait Leonensis, puis Léon. Les habitants se seraient appelés les legionenses, puis les Leonenses. Cette étymologie serait aussi celle du Léon en Espagne où résida la 7ème légion double. Certains auteurs doutent de cette étymologie et disent que César appelait indifféremment les habitants des Léonices ou des Osismii. Près de l’emplacement de la ville de Saint-Pol aurait été bâti le castellum romain. Le Haut Moyen Age est entouré de ténèbres assez épaisses. Comme tout le littoral armoricain, le Minihy a du être la proie des pirates saxons. Puis ce fût, au 5ème siècle, l’émigration bretonne vers l’Armorique. Au vieux fond gallo-romain préexistant se superposa l’élément breton. Vers 518, arrivèrent au Minihy le moine Cambrien ( Cambria, ancien nom du pays de Galles ), Pol Aurélien et ses compagnons venus de Grande- Bretagne. Ils fondèrent un monastère à l’Ile de Batz. La légende raconte qu’à l’arrivée de Saint-Pol à l’Ile, la plage était infestée par un énorme dragon que Saint-Pol lia avec son étole et précipita dans un gouffre, encore appelé “ Toul ar Sarpant ” ( le trou du serpent). Saint-Pol fût le fondateur de l’Évêché du Léon et après sa mort, au monastère de l’Ile de Batz, les habitants donnèrent son nom à la capitale auquel on associa le nom de Léon. Les agglomérations se créent autour de la mer ; toutes dépendantes de paroisses rurales qui étaient sous la domination de l’Évêque de Saint-Pol. Puis vinrent les invasions des Normands. Ceux-ci retranchés dans l’Ile de Batz, de 810 à 893, pillaient et tuaient. Chassés en 939, ils revenaient encore en 960, et détruisaient le petit village de pêcheurs installés près de Roc’h Kroum. Ce fût ensuite les guerres du 12ème siècle et les batailles incessantes avec les Anglais, la guerre de succes- sion de Bretagne. Les débarquements ennemis affligeaient à chaque instant la population. L’Ile de Batz et Tisaoson étaient occupés par les Anglais. Du Guesclin s’emparât de Roscoff en 1363 pour le Comte de Charles de Blois et il mit garnison à Bloscon. Malheureusement en 1375, le Comte d’Arundel, gouverneur anglais de Brest incendia le Vieux Roscoff ou Rosko Goz établi sur le bord Est de l’anse de l’Aber. Beaucoup de ses habitants furent passés au fil de l’épée. Un riche bourgeois, affolé, cacha son trésor et cinq siècles plus tard on découvrit, en creusant le sol, des pièces d’or françaises et anglaises au nom de Charles VI, et à l’effigie d’Édouard III. Rosko Goz était mort, mais Roscoff allait renaître près du lieu-dit du Théven ( place actuelle du phare au fond du port ). Cet exode vers l’Est permit aux Roscovites de construire un meilleur port, l’Aber s’ensablant sans cesse. Le pouvoir religieux Le Minihy formait alors une unité administrative et religieuse. A côté de l’Évêque qui exerçait la juridiction spirituelle, il y eut pendant longtemps, le seigneur du pays, le Comte du Léon qui en avait la juridiction temporelle. Ce Comte du Léon avait un droit féodal assez singulier, celui de motte. Ses vassaux, appelés serfs de motte, ne pouvaient quitter la terre du seigneur ; s’ils le faisaient celui-ci ou ses officiers pouvaient les saisir, leur mettre la corde au cou, les ramener à leur motte ou leur infliger une peine corporelle ou pécuniaire. Au 12ème Siècle, le Comte de Léon avait du à la suite de ses folles dépenses céder ses magnifiques domai- nes au Duc de Bretagne ; son titre passa aux évêques qui, à partir de cette époque, reçurent le titre d’ “ Évêque – Comte ”. Le Minihy devint donc une sorte de principauté ecclésiastique gouvernée par son évê- que. Cette organisation devait durer jusqu’à la révolution. A Saint-Pol, se trouvait l’église paroissiale : la Cathédrale, et à Roscoff et Santec il n’y avait qu’une église tréviale ( La trêve en Bretagne est une subdivi- sion ecclésiastique du lieu ). Roscoff à la fin du Moyen Age, était un trou de flibustiers, un vrai nid à corsaires, et ses maisons de granit à lucarnes saillantes et à cave sur rue ont abrité bien souvent des marchandises de contrebande. Saint-Pol au contraire, protégée peut-être par son caractère religieux, fût préservée des pillages et des luttes qui dévas- tèrent le Léon. Au 13ème siècle, elle était le centre de la vie de toute la contrée. La fête annuelle de Saint-Pol Aurélien était le rendez-vous de tout le clergé et de toute la noblesse. Au début de la Renaissance, elle devint la capitale intellectuelle du Léon, un centre de corporations florissantes, une pépinière d’artistes, de maître des œuvres. Elle rayonna dans la province et attirait “ clercs et escholiers ”. Tandis que Santec allait demeurer un “ plou ” sans grande importance ( 90 feux vers 1774 ). Roscoff ne cessait de prospérer. Si bien que le groupement roscovite au cours de plusieurs siècles de luttes intestines essaya de se détacher de Saint-Pol. Ces deux villes tendaient de plus en plus à avoir des intérêts opposés. Saint-Pol après le déclin de son port, Pempoul, se tournait plutôt vers la culture et Roscoff se lançait vers le commerce. L’une devenait de plus en plus terrienne, l’autre de plus en plus maritime. L’éclatement du Minihy en trois communes distinctes Lorsque l’Assemblée Nationale par le Décret du 14 décembre 1789 décréta que toute ville, bourg, paroisse avait le droit d’avoir une municipalité, Roscoff qui avait fait déjà plusieurs tentatives infructueuses ( notam- ment en 1785 ) pour secouer le joug de Saint-Pol profita de ce décret pour conquérir son autonomie.. Au lieu d’attendre le 8 février date des élections à Saint-Pol, les électeurs de Roscoff déclarèrent, le 31 janvier se constituer en municipalité et ils élirent Maire et Conseillers. Ce fût un grand émoi à Saint-Pol qui protesta énergiquement ne voulant uploads/Geographie/ histoire-du-minihy-du-leon 1 .pdf
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- Publié le Jui 16, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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