• Le Maroc sous domination coloniale • Les résistances marocaines • Le soulèvem
• Le Maroc sous domination coloniale • Les résistances marocaines • Le soulèvement d'Ahmed El Hiba, 1910-1912 • Le combat de Sidi bou Othman, septembre 1912 (2 extraits) • Considérations du Général Guillaume sur la résistance berbère à la conquête du Maroc • Le combat d'El Herri du 12 novembre 1914. Le compte-rendu militaire français • Le combat d'El Herri du 12 novembre 1914. La mémoire des Imazighen • Les principales étapes de la guerre du Rif (1921-1926) • La bataille d’ Anoual et le suicide du Général Silvestre, 20 juillet 1921 • Le soutien du parti communiste français à Abdelkrim, 1924 • Déclaration de Abdelkrim (s.d.) • Adresse de Abdelkrim au peuple américain (s.d.) • Textes d' Hubert Lyautey, Résident général de France au Maroc (1912-1925) • Lettre de Lyautey à Théophile Delcassé, ministre des Affaires étrangères, 15 juin 1915 • Discours de Lyautey à la chambre de commerce de Lyon, 29 février 1916 • Allocution de Lyautey aux chefs “indigènes” venus saluer Sa Majesté le Sultan, Fès, 9 octobre 1916 • Bilan adressé par le Général Lyautey au Président du conseil, 15 juin 1919 • Rapport au gouvernement adressé par Lyautey, Rabat, 3 décembre 1920 • Le dahir berbère, 16 mai 1930 • Texte du dahir berbère • Le discours colonial évangélisateur face aux Berbères, 1923 • Le discours nationaliste panarabiste face à la question berbère, (s.d., début des années 1930) Les résistances marocaines Le soulèvement d'Ahmed El Hiba, 1910-1912 Parmi les résistances à la conquête coloniale française au Maroc, celle menée par El Hiba présente des particularités. Au-delà de la stratégie déployée, de ses succès et de ses échecs, elle permet de réfléchir au rôle du Sahara dans l'histoire du Maroc, ainsi qu'aux notions de jihad , de mahdi, et de sultanat. Si Ahmed El Hiba jouissait à l'époque d'une certaine notoriété, il la devait à la mémoire de son illustre père, Ma El Aïnine, bien connu des Français pour la défense qu'il anima contre eux au Sahara. (...), les Français entreprirent leur avance, depuis le Sénégal et le Soudan, en direction du Nord. Ce fut Ma El Aïnine, avec les armes et les subsides que dépêchait le sultan, qui conduisit la résistance. Sa renommée vola alors dans le Maroc entier. Et il mourut couvert de gloire à Tiznit, dans le Sous El Adna où il se replia après la perte du Sahara. On vivait une époque, en fin 1910, où sa présence aurait été bien nécessaire, car l'invasion française était déjà en train. Bien que fort vieux, Ma El Aïnine était donc mort trop tôt. Mais les regards se reportèrent alors sur son fils préféré, choisi selon l'usage par les compagnons de son père pour assurer sa succession. Voilà comment, comblé à trente-trois ans, des mêmes honneurs que son vieux père, le jeune cheikh Ahmed El Hiba se découvrit dépositaire d'une confiance qu'il n'avait pas encore pu mériter. Milieu 1911, les Français avancèrent jusqu'à Fès. Le Sous fut en ébullition, et dès ce moment-là, on n'y parla que d'El Hiba. L'année suivante, un mois après la signature du traité mettant fin à l'indépendance du pays, un congrès réunit les tribus de la région du Sous. Il décida qu'au cas où l'on pendrait les armes contre l'envahisseur, ce serait sous les ordres d'El Hiba. Un mois plus tard, tandis qu'à Fès, Abdelhafid se refusait, après avoir signé, à jouer le rôle de "Sultan des Français", il y eu à Tiznit, à la prière du vendredi, des gens pour exiger que le nom d'El Hiba fût prononcé comme celui de l'Emir des Croyants". Ainsi fut fait, et la nouvelle s'en répandant comme une traîné de poudre, les députés de toutes les tribus accoururent pour prêter le serment d'allégeance. (...) Après avoir levé des contingents et mis sur pied l'équipe de son gouvernement, celui-ci décida d'aller prendre Marrakech, la capitale du Sud, pour y installer son pouvoir. Moins qu'une campagne, ce fut, de bout en bout, une marche triomphale. (...) En faisant allégeance, toutes les tribus du Sous, et après elles, la ville de Marrakech, avaient remis à El Hiba leur sort entre ses mains. A lui d'exercer seul le pouvoir absolu.(...) Ce pieux lettré, grandi loin de la politique, vit dans le choix dont il était soudain l'objet, le doigt de Dieu le conduisant aux destinées de Youssef Ben Tachfine. (...) " Voilà, dit-il un jour, en brandissant son chapelet, ce qui me permettra d'aller jusqu'à Damas et jusqu'au Caire". (...), très vite, cruellement déçus, ses bataillons ruraux se clairsemèrent, beaucoup rentrant chez eux. De leur côté, les citadins déchantant vite, se renfermèrent dans une sourde hostilité. Quant aux Français dont El Hiba recevait les amis en privé, ils approchaient en attendant que la situation fût mûre. Le 7 septembre 1912, à Sidi Bou Othman, il leur suffit, avec la connivence de certains Grands d'en face, de quelques heures de canonnade, pour faire crouler comme un château de cartes, l'éphémère royauté d'El Hiba. De retour dans le Sous, quoique déchu, il trouva les tribus encore prêtes à s'unir sous son nom. Pendant sept ans, jusqu'à sa mort, face à l'envahisseur, il sera leur emblème. Et après lui, l'un de ses frères prendra la succession pendant quinze autres années. (...) Résistance héroïque, mais confinée et condamnée à terme, comme celle qui se mena en divers autres points du pays. (...) Germain Ayache, Les origines de la guerre du Rif, Rabat, 1990, pp. 55-57 Le combat de Sidi bou Othman, septembre 1912 Télégramme du Résident Général Hubert Lyautey au colonel Mangin le 2 septembre 1912 (donnant l'ordre à Mangin de prendre rapidement Marrakech et aboutissant au combat de Sidi Bou Othman contre les troupes hibistes, du 6 septembre 1912) n° 1107 BM2. EXTREME URGENT Primo. Allez-y carrément. Je mets en vous toute ma confiance pour sauver nos compatriotes, rendre appui à nos amis, et châtier nos ennemis, en unissant à toute la vigueur nécessaire la prudence indispensable pour ne vous laisser ni accrocher ni retenir. Ne partez que complètement outillé et munitionné. ( ....) Histoire des goums marocains, tome 1, la Koumia, 1985, p. 5 Le bilan du combat de Sidi Bou Othman (...) La victoire est totale. La mehalla en déroute a abandonné sur le terrain ses canons, quatorze caisses d'obus, toutes ses tentes, des approvisionnements et des bagages en quantité considérable. D'après des renseignements recueillis plus tard, on estimera que la mehalla du Mahdi a perdu, au cours de ce combat, près de 2000 hommes tués par le feu ou bien morts de soif et d'épuisement dans leur fuite. (...) Histoire des goums marocains, tome 1, la Koumia, 1985, p. 55 Les pertes côté français s'élèvent à un mort et 10 blessés.... Considérations du Général Guillaume sur la résistance berbère à la conquête du Maroc Le Général Guillaume est l'une des figures marquantes de la présence coloniale française au Maroc. Il se distingue lors de la conquête du pays, particulièrement de l'Atlas central, avant d'être nommé commissaire résident général d'octobre 1951 à juin 1954. Ce passage, devenu célèbre, met en évidence l'âpreté de la résistance en "pays berbère" et permet de réfléchir à l'ambiguité de la notion coloniale de "pacification". Comme dans le reste de l'Afrique du Nord, le but de notre action au Maroc a été d'instaurer la paix, en évitant l'emploi de la force chaque fois qu'il était possible de le faire. Il s'agit donc bien d'une "pacification" dont l'ultime ambition est d'apporter, avec des avantages politiques et sociaux, le mieux- être, l'unité et la sécurité intérieure. Mais dans l'Atlas central, aucune tribu n'est venue à nous dans un mouvement spontané. Aucune ne s'est soumise sans combattre, et certaines sans avoir épuisé, jusqu'au dernier, leurs moyens de résistance. Cependant, il serait faux d'affirmer que cette conquête s'est faite exclusivement par les armes. Toujours et partout, elle n'a cessé d'user des moyens politiques dont elle disposait. (...) Plus encore que les Arabes d'Algérie, les Berbères de l'Atlas central demeureront insensibles à nos démarches pacifiques et ne céderont qu'à la force. Chaque étape sera marquée par de sévères combats. (...)" Général A. Guillaume, Les berbères marocains et la pacification de l'Atlas central, (1912-1933), Paris, 1946, pp. 73-74 Le combat d'El Herri du 12 novembre 1914 Le combat d'El Herri est l'un des principaux désastres subis par l'armée française au Maroc, et plus largement, dans les colonies. L'écho de cette défaite, qui augure des difficultés de la conquête du pays, a été assourdi par le déclenchement de la Grande guerre en Europe. A partir des extraits suivants, la comparaison peut être faite entre deux visions et deux manières de rendre compte d'un même événement : compte rendu écrit des militaires français, côté vaincus, tradition transmise oralement en pays zaïan, côté vainqueurs. Le compte-rendu des militaires français " Le 12 novembre, cinq mois se sont écoulés depuis notre installation à Khénifra. Moha Ou Hammou est mis en confiance par notre inaction et par les premiers pourparlers engagés ; il installe son campement à une quinzaine de kilomètres de Khénifra, aux uploads/Geographie/ history-morocco.pdf
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- Publié le Sep 17, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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