Remerciez-le!

Remerciez @Admin pour avoir partagé cet document gratuitement, de la manière la plus simple, en partageant sur les réseaux sociaux.

Une épistémologie de la géographie Pourquoi ? Pourquoi faire ? Et comment ? OBJ

Une épistémologie de la géographie Pourquoi ? Pourquoi faire ? Et comment ? OBJECTIFS SPECIFIQUES DE CETTE LEçON 1 .Analyser les principales coupures de l’histoire de la géographie ; 2. Positionner un cours ou une recherche en géographie par rapport à un courant, une école ; 3. Evaluer une méthode de production et/ou communication (séquence d’enseignement- apprentissage) d’un savoir et/ou savoir-faire géographique. * * * * * * I. Peut-on parler d’une épistémologie de la géographie ? Difficultés de deux ordres : le sens du concept (d’épistémologie) lui-même et la nature de la discipline ( la géographie : son objet, ses méthodes…). Deux approches, deux acceptions et une dénégation peuvent être évoquées : 1. Deux approches de l’épistémologie en général : - L’épistémologie est une philosophie des sciences (cf. Lalande) . Ce qu’elle est : une étude critique des principes, des hypothèses et des résultats des diverses sciences en vue d’en déterminer l’origine logique, la valeur et la portée objective ; . Ce qu’elle n’est pas : une étude du développement réel des sciences ; elle n’a pas pour objet de déterminer leur origine psychologique ; - L’épistémologie est une psychologie des sciences (cf. Goblot). Elle est une critique de la logique des sciences, indissociable de l’étude du développement réel des sciences. 2. Deux acceptions : - Anglaise selon laquelle « epistemology » se traduit par le mot français « gnoséologie » qui signifie théorie de la connaissance ou étude générale de la connaissance dans l’unité de l’esprit (connaissance globale, transdisciplinaire) ; - Française selon laquelle l’épistémologie c’est la philosophie et l’histoire philosophique des sciences ou reprendre le mot de Fourez (1987), c’est la partie de la philosophie des sciences qui considère la manière dont les savoirs s’organisent, donc à la fois leur nature, leur statut et leur structure. 3. Une dénégation J. Piaget (1967) dénie une épistémologie à la géographie. Puisque épistémologie ne signifie pas gnoséologie, qu’elle n’est pas la théorie de la connaissance, elle ne peut avoir un caractère transdisciplinaire, même pas interdisciplinaire. Or pour Piaget, le savoir géographique est une synthèse de savoirs constitués, avec des concepts et des méthodes empruntés à d’autres sciences. 4. L’émergence d’une épistémologie de la géographie La géographie s’est longtemps présentée comme une science de synthèse, étudiant les hommes dans leur rapport au milieu naturel, articulant différemment deux volets, un volet physique et un volet humain Depuis la révolution méthodologique des années 50-60, elle cherche : - Les lois scientifiques de l’organisation de l’espace des sociétés ; - Des structures et des dynamiques spatiales ; - Des réseaux et des flux ; - Les acteurs de la production de l’espace - Etc. ; Depuis les années 90, des interrogations se font jour sur le statut du savoir géographique enseigné à l’école, en particulier au lycée et au collège (Lefort, 1991). Ces questionnements ont étendu la réflexion sur l’épistémologie de la géographie aux autres démembrements de la discipline, souvent dans une perspective unitaire, la recentrant sur un objet d’étude spécifique. Ainsi, on est passé de l’épistémologie de la géographie humaine et régionale, à celle de la géographie physique, puis à celle de la géographie scientifique tout court et de plus en plus à l’épistémologie de la géographie scolaire. Mais si le physicien fait la physique ou l’historien, l’histoire, laissant au philosophe le soin d’en déterminer le statut scientifique de l’une ou de l’autre, l’épistémologie de la géographie reste encore le fait des géographes eux-mêmes ! II. L’épistémologie de la géographie pourquoi faire ? Un cours sur l’épistémologie de la géographie peut présenter un triple intérêt : - Philosophique, en ce qu’il fournit des méthodes de pensée ; - Pédagogique car il peut éclairer les choix didactiques de l’enseignant, rendant son activité plus consciente (« science sans conscience n’est que ruine de l’âme » - Rabelais-) ; - Pour la recherche puisqu’il permet au chercheur, y compris le didacticien de la discipline, de positionner son travail par rapport aux normes, aux canons de la science et par conséquent de déterminer la légitimité scientifique des résultats de sa recherche et de son discours pédagogique. III.Une épistémologie de la géographie, comment ? La géographie au lycée et collège joue sa partition dans la formation de l’esprit scientifique de l’enfant et l’adolescent. Son enseignement doit s’élever au-delà de l’expérience ordinaire et du sens commun. Dès lors, une réflexion sur la discipline doit s’attacher à établir les rapports entre le concret et l’abstrait, entre le réel et la théorie, entre le monde l’empirie et le monde de la théorie, entre le savoir empirique et le savoir scientifique. Un cours d’épistémologie de la géographie pose alors les problématiques, les méthodes, les techniques par lesquelles le géographique accomplit un travail scientifique. Il vise à dégager un cadre de référence pertinent avec des points d’ancrage sûrs tout en ouvrant des espaces de controverses. uploads/Geographie/ introduction-sur-l-x27-epistem-de-la-geographie.pdf