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HAL Id: hal-00914466 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00914466 Submitted on 5 Dec 2013 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Le 19e Congrès géologique international - Alger, 1952 Michel Durand-Delga To cite this version: Michel Durand-Delga. Le 19e Congrès géologique international - Alger, 1952. Travaux du Comité français d’Histoire de la Géologie, Comité français d’Histoire de la Géologie, 2004, 3ème série (tome 18), pp.165-180. <hal-00914466> TRAVAUX DU COMITÉ FRANÇAIS D'HISTOIRE DE LA GÉOLOGIE - Troisième série - T.XVIII (2004) Michel DURAND-DELGA Le 19e Congrès géologique international - Alger, 1952 COMITÉ FRANÇAIS D'HISTOIRE DE LA GÉOLOGIE (COFRHIGEO) (séance du 8 décembre 2004) Résumé. Le dix-neuvième Congrès géologique international tenu à Alger en septembre 1952, a réuni plus de 1100 participants. Des réponses sont données à quelques questions : 1° comment fut-il décidé que ce congrès se tiendrait à Alger ? 2° comment était alors organisée la géologie en Afrique du Nord ? 3° quel rôle jouèrent les comités d'organisation ? 4° quelle fut l'importance numérique des délégations nationales ? 5° comment se déroulèrent les réunions du Conseil du Congrès, et celles des quinze sections thématiques. En outre, sont évoquées la croisière géologique du paquebot « Champollion » le long des côtes algéro- tunisiennes et les nombreuses excursions dans toute l'Afrique du Nord et même en Afrique occidentale. Le congrès permit enfin d'éditer de nombreuses publications qui témoignèrent des progrès réalisés à cette date dans la connaissance géologique de l'Afrique du Nord. Mots clés : congrès - géologie - Alger - Algérie - Maroc - Tunisie - XXe siècle. Abstract. The nineteenth International Geological Congress took place in Algiers in September, 1952. It was attended by more than 1 100 members. In this paper, answers are given to some questions : 1° how was settled the designation of Algiers? 2° how, at that time, were organized geological activities in French North Africa? 3° what was the role of the Organizing Committees ; 4° what was the numerical importance of the main national delegations ? 5° how went off the meetings of the Congress Council and those of the fifteen thematic sections ? Additionally, information is given about the geological cruise of the ship « Champollion » along the Algerian and Tunisian coasts and the numerous excursions organized throughout North Africa, Sahara and even West Africa. Finally, the congress gave an opportunity for editing many publications testifying to the progress made at that time by the geological knowledge of the Maghreb countries. Key-words : congress - Geology - Algiers - Algeria - Morocco - Tunisia - XXth century. Le congrès d'Alger s'intercale chronologiquement entre ceux de Londres (1948) et de Mexico (1956). Il constitue, après celui de Pretoria (1929) en Afrique du Sud, le second congrès tenu sur le continent africain. La réunion plénière eut lieu à Alger du 8 au 15 septembre 1952. Elle regroupa 1 129 participants (sur 2 910 inscrits) provenant de 82 pays. La présidence fut occupée par le professeur Charles Jacob, membre de l'Académie des sciences (Paris). Le secrétariat général fut assuré par Robert Laffitte, alors professeur à la faculté des sciences d'Alger. Les exposés scientifiques furent répartis en 17 sections. Outre une excursion- croisière avant le congrès, 44 excursions eurent lieu, soit avant, soit après la réunion d'Alger, dans les territoires alors sous administration française : Algérie, Maroc, Tunisie, et leurs dépendances au Sahara, et en Afrique occidentale. I. Le choix d'Alger Ce choix résulte d'une longue histoire ! Au 17e congrès de Moscou (à l'époque URSS), Charles Jacob, chef de la délégation française, eut, le 22 juillet 1937, « the honour to make the preliminary proposal to convene the XVIIIth session in French North Africa » mais « he could not consider it final [because] this proposal had not yet been authorized by the French Government ». Le lendemain 23 juillet, deux propositions officielles furent présentées pour le futur congrès (prévu en… 1940) : d'une part, par la Geological Society of London ; d'autre part, par le Japon. Evidemment, la situation politique influa sur le choix, décidé le 28 juillet, en faveur de Londres (65 voix), Tokyo n'obtenant que 5 suffrages. Avant ce scrutin, Charles Jacob avait informé que « the French delegation will vote in favour of the British invitation ». Nous étions en pleine « entente cordiale » entre les deux grandes démocraties européennes qui, en outre, flirtaient alors avec l'URSS : ostensiblement les Russes votèrent pour Londres. La Seconde Guerre mondiale et ses séquelles expliquent que le 18e congrès fut retardé et qu'il ne put se tenir en Grande-Bretagne que pendant l'été 1948. Le Conseil de ce congrès fut alors saisi de deux candidatures pour la tenue de la session ultérieure : celle d'Alger, « on the invitation of the Government of France and the Governments of French Territories in North Africa », et celle de l'Inde, administrée de son côté à cette époque, par la Grande-Bretagne. Le président de la délégation française à Londres, le professeur Léon Lutaud, demanda lecture du procès-verbal de la réunion de Moscou. Cette lecture rappela que, pour le choix du 18e congrès, la France avait suggéré Alger mais s'était désistée en faveur de Londres. Partagés entre ses deux alliés de la guerre, les Etats-Unis ne se prononcèrent pas. Par la voix de Belousov, l'URSS fut toute heureuse de voter pour la candidature de la France, les délégations suisse et belge appuyant vivement le choix d'Alger. Le 30 août 1948, par un vote à mains levées, qui ménagea les susceptibilités, cette décision fut adoptée. Pour des raisons pratiques, il fut accepté que le Congrès d'Alger aurait lieu 4 ans plus tard, c'est-à-dire en 1952. Cette nouvelle périodicité fera dès lors jurisprudence. II. La situation de la géologie en Afrique du Nord en 1952 L'Algérie possédait une longue tradition géologique. Parmi les troupes qui, en 1830, se lancèrent à la conquête de la « Régence d'Alger » (qui dépendait théoriquement de la « Porte ottomane ») figurait un géologue, le capitaine Claude-Antoine Rozet. Celui-ci joua un rôle important à la Société géologique de France, fondée à Paris la même année. Plus tard, en 1839, une « Commission scientifique », dont Emilien Renou fut le géologue, fut chargée de dresser un premier inventaire de l'Algérie. Ultérieurement furent créés un Service de la carte géologique (1883) au sein du Service des mines (fondé en 1842) et l'Ecole des sciences d'Alger (1879), future faculté des sciences (1909) : la parfaite entente des chefs de ces deux organismes (Justin Pouyanne et Auguste Pomel) aboutit, dès 1882, à la première édition d'une carte géologique générale de l'Algérie, à 1/800 000, une deuxième édition, complétée et unifiée la suivant en 1889[1], avant une troisième et dernière édition à cette échelle en 1900. Le développement des études régionales verra longtemps une émulation entre les universitaires d'Alger et leurs confrères venus de France. Deux réunions de la Société géologique de France (spécialement celle de 1924), qui sillonnèrent le nord de l'Algérie, montrèrent que l'étude géologique du pays était déjà aussi avancée que dans bien des secteurs d'Europe. La Tunisie et le Maroc commencèrent à être étudiés lors de l'instauration des « protectorats », respectivement en 1881 et en 1912. Ce fut essentiellement grâce à l'action de services géologiques actifs, rattachés à l'administration des Services des mines, puis aux travaux d'universitaires venus d'Europe, spécialement de France. Au congrès d'Alger pourra ainsi être présenté un panneau complet des cartes géologiques à 1/500 000 allant du Maroc à la Tunisie (12 grandes feuilles !). Les territoires d'Afrique du Nord sous administration française n'avaient pas subi de trop graves destructions lors de la Seconde Guerre mondiale. En 1953, l'infrastructure géologique était donc d'avant-guerre, mais elle s'était enrichie par l'arrivée de nouveaux géologues formés dans les universités françaises entre 1940 et 1950. Ils peuplèrent les services géologiques, tant ceux de l'administration que ceux des compagnies pétrolières. Il fut donc relativement facile d'organiser le congrès de 1952 et ses excursions. La préparation technique fut l'œuvre d'une centaine de géologues coordonnés par les comités d'organisation de Rabat, Tunis et Alger. A l'université d'Alger, le personnel des laboratoires de géologie appliquée (Robert Laffitte), de minéralogie (M. Roger), de géologie (Henri Termier) prépara les manifestations d'Alger, l'édition des publications et la coordination des excursions. Celles-ci furent organisées par des membres de divers organismes, le Service de la carte géologique (ingénieurs et « collaborateurs » venus d'Europe) dirigé par l’ingénieur général Gaston Bétier ; le Bureau de Recherches minières (BRMA) ; des géologues pétroliers, principalement de la Société nationale de Recherche de Pétrole en Algérie (SNREPAL) ; le Service de la colonisation et de l'hydraulique ; le Centre uploads/Geographie/ le-19e-congres-geologique-international-alger-1952-to-cite-this-version.pdf
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- Publié le Sep 16, 2021
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