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Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/unevillesouslerOOcoud UNE VILLE SOUS LE RÉGIME COLLECTIVISTE lUX ÉLECTEURS MUNICIPAUX DE 1908 )E LIVRE EST DÉDIÉ UNE VILLE SOUS LE RÉGIME COLLECTIVISTE ^^ <-«C-.>' Histoire de la Municipalité Brestoise (1904-ieOS) Par liouis COUDUt^IEF? Rédacteur en Chef de la Dépêche de Brest Imprimerie commerciale de la " Dépêche de Brest ", 25, rue de la Rampe 1908 / L: 7^ \ Aux Électeurs Municipaux de 1908... Certains intellectuels enseignent à la jeunesse fran(;ciise que le socialisme collectiviste et révolu- tionnaire est le dernier mot du progrès humain et prépare aux générations futures un nouvel âge d'or. (;ette opinion, toute poétique, ne repose sur au- cune donnée scientifique et ne procède d'aucune rè- gle précise, d'aucune expérience acquise; elle est donc au moins discutable. En attendant qu'il se montre vraiment rénovateur et vraiment régénérateur, le socialisme collectiviste et révolutionnaire produit surtout le mal, sème la ruin(% enfante Tanarchie. J.es citoyens brestois viennent de faire une cruellvî cxi)érience. A la veille des élections générales muni- cipales de 1908, narrer leur infortune est œuvre né- cessaire et nous considérons comme un devoir d'en mettre le tableau sous les yeux de tous les électeurs fran^*ais, des contribuables de toutes les villes de France à qui pareille calamité ])eut advenir demain. A mesure que l'Idée Socialiste se pro])age chez un jHMiple, on constate, du même coup, l'amoindrisse- ment des énergies, la chute des caractères et, comme conséquence, le tarisseniimt des sources de vie natio nale : commerce, agriculture, industrie, armée, ma- rine. En France, les excès des révolutionnaires de 93^ premiers champions du socialisme moderne, provo quèrent le 18 Brumaire et firent apparaître le Sabre de Napoléon salué alors par les populations terrori- sées comme un symbole de résurrection et d'affran- chissement. En 1848, même cause et même effet : Na- poléon apparaît bientôt comme le sauveur de la so- ciété menacée. Héroïquement, mais inutilement, de bons républi- cains se font tuer sur les barricades du 2 décembre qui eussent agi plus efficacement pour la conserva- tion de la République en barrant la route aux déma- gogues, auteurs responsables du deuxième coup d'Etat bonapartiste. De nos jours, après 37 ans de République, est-il exagéré de dire que les progrès considérables de la Sociale marquent un recul certain de l'idée Républi- caine et que deux forces se trouveront bientôt en pré sence sur le champ clos des batailles intestines : La révolution, la réaction ? Exposer l'œuvre néfaste d'une municipalité col- lectiviste-révolutionnaire comme celle de Brest, c'est apporter un sérieux élément d'appréciation à l'étude de ce problème général, de cette question si grave dont l'opinion ne peut manquer de se préoccuper très vivement désormais. Nul ne saurait nier aujourd'hui les ravages du socialisme collectiviste et révolutionnaire sur l'en- semble du territoire où il s'est étendu comme le phylloxéra entamant, pourrissant jusques au plus ni bas de leurs racines les plants autrefois vigoureux de notre grande et forte nationalité. Voici les résultats d'une expérience partielle notée jour par jour. Nous allons suivre les sillons du champ de démonstration où a poussé en toute licence la mauvaise herbe socialiste ; résumer l'œuvre d'une municipalité et d'un conseil municipal issus du So- cialisme ; montrer en même temps que l'affreuse tromperie des promesses électorales, la faillite com- plète du programme, le néant des résultats prati- ques ; puis, dépeindre les ruines accumulées, accu- ser les déficits et les pertes, énumérer les désastres. Il importe, n'est-ce pas ? que l'histoire de la Muni- cipalité Aubert et Cie passe à la postérité, — et que la leçon profite aux électeurs de toute la France. Il faut que les Brestois de plus tard, ceux qui viendront après les Brestois d'aujourd'hui, soient mis à même de connaître, par le menu, ces quatre années de folie municiî)ale qui, certes, marqueront dans ce que Ton appelle les « annales » de leur cité ; mais tous les citoyens français sont intéressés au même degré à en être instruits. Ce fut un temps d'arrêt certain, indiscutable dé- sormais, dans les transformations d'in^giène et d'em- bellissement utilitaire dont une ville moderne peut à bon droit se montrer jalouse, surtout lorsqu'elle compte plus de 80.000 habitants dans sa population agglomérée, et près de 120.000 si Ton considère que les communes suburbaines de Lambézellec, de Saint- Marc et de Saint-Pierre-Quilbignon, bien qu'admi- nistrativement autonomes, mêlent leur existence quotidienne à la vie brestoise elle-même, respirent le même air, boivent la même eau, sont unies par les IV rails cVacier du même tramway, A'éliiciile incessant de voisinage et d'intimité. L'heure des élections approche ; elle sonnera bien- tôt par tout le pays. Répandre Thistoire véridique de la gestion muni- cipale brestoise depuis le mois de mai 1904 jusqu'à ce jour est le moyen le plus pratique, le plus sûr de préparer les cito^^ens aux luttes électorales pro- cliaiues ; ceux qui ont i)âti à une revanche éclatante du l)on vsens, de la raison, de la vérité ; ceux qui se- i-aient tentés d'essayer du Socialisme, à une inm- dente manœuvre de stoppage. Certains faits de la plus extrême gravité, ceux, notamment qui remontent à la premières et à la deuxième année de cette période néfaste à tant d'in- térêts, sont déjà oubliés. Les politiciens rouges qui en furent les auteurs responsables, et comme les metteurs en scène, comp- lent sur cet oubli ; espèrent ainsi retaper leur popu- laivité à jamais compromise, puis se représenter, demain, devant les électeurs en des attitudes d'agne- lets innocents et doux. Xous nous efforcerons de mettre en vive lumière toute cette sombre comédie, de ne négliger aucun incident, de reprendre par le menu les actes de ces exploiteurs de crédulité populaire. Depuis leur entrée à l'Hôtel de Ville, nous avons suivi ces nu^ssieurs de très près et rien de ce qu'ils ont fait ne nous a échappé. Tour à tour, ils nous sont apparus violents sectaires, inconscients, absur- des, comiques ; ils ont mis parfois le comble au grotesque et leur administration restera longtemps légendaire sur les deux rives de la Penfeld, par toute la Bretagne, par toute la France et même à l'étranger où ils ont excité la verve du caricaturiste et (lu chroniqueur. Le malheur a voulu que par un calcul politiqui dont le sens nous échappe, dont le but nous fuit, le gouvernement de M. Combes, d'abord, puis celui de M. Clemenceau, aient consenti à couvrir de leur pro- tection officielle une assemblée tintamarresque guet- tée par Guignol et digne surtout du théâtre de maî- tre Polichinelle. La jjresse du monde entier a gémi des scandales déplorables dont, grâce à cette collaboration inex- plicable de deux ministères radicaux avec des gens de désordre et de révolution, la ville de Brest fut longtemps troublée. Cette connivence aujourd'hui évidente de deux cabinets successifs avec la municipalité socialiste- révolutionnaire brestoise se manifesta de la façon la plus clioquante par l'exécution inique, inqualifiable, (le hauts fonctionnaires militaires et civils qui eu- rent le tort d'accomplir juscpi'au bout leur difficile devoir. Ce fut une indignité. Lorsque des bandes hurlantes traversaient les rues de la ville, brisant portes et fenêtres à coups de cailloux, braillant Vlntcniationalc, conspuant h^s amiraux, démolissant les propriétés privées, assié- geant les lu^tels et les maisons particulières, la muni- cipalité refusa de re(iuérir les troupes et il fallut priver le citoyen-maire Aubert de sou droit de ré- quisition. 11 fallut lui (3nlever, en même temps, ses ]K)uvoirs de police. VI Dès lors, le maire devait être impitoyablement frappé, révoqué. On n'en fit rien ; au contraire ! Au milieu de Tanarchie générale déchaînée et me- naçante, deux hommes eurent cependant le courage d'assumer des responsabilités : M. Collignon, préfet du Finistère et M. Tourel, sous-préfet de Brest. M. Clemenceau leur fit payer cher cette intrépidité. Nous aurons à rcAxnir sur ceux-là dans les pages qui vont suivre. Le chef du gouvernement se rendit cou- pable en cette circonstance d'une très mauvaise ac- tion contre laquelle nous ne cesserons de protester ; il obéit aux rancunes inavouables d'individualités plutôt négligeables et qu'il pouvait briser d'un geste, à la grande joie de tous les bons citoyens brestois. Ketrouverons-noas à la veille du scrutin où doi- vent logiquement sombrer les socialistes cette com- plicité gouvernementale et verrons-nous encore une fois des ministres tendre une perche secourable aux tristes administrateurs élus, on peut le dire, (( en un jour de malheur » ? Jusqu'à présent, jusqu'au moment où ce livre est remis aux mains de T imprimeur, l'œuvre municipale se résume en deux mots : NÉANT, RUINE. Aucun des grands projets de travaux devenus pressants n'a pu aboutir. Le régime des eaux signalé comme pernicieux par les autorités médicales les plus autorisées n'a pas été modifié (1). (1) Un rapport du directeur en chef du service de santé du 11' corps d'année. M. Annesley. en date du 22 avril l!»04. constate (|ue sur les dix sources ou réservoirs (|ui alimentent la ville de Brest, six sont contaminés. La présence du « Itacteiium coli » a été uploads/Geographie/ coudurier-livbrest.pdf
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- Publié le Jul 12, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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