ACTAS III CONGR. ÓPTIMA. ANALES JARD. BOT. MADRID 37 (2): 251-268 (1981) LES ÉT
ACTAS III CONGR. ÓPTIMA. ANALES JARD. BOT. MADRID 37 (2): 251-268 (1981) LES ÉTAGES BIOCLIMATIQUES DE LA VÉGÉTATION DE LA PÉNINSULE IBÉRIQUE par SALVADOR RIVAS-MARTÍNEZ* En hommage postume a l'ami R. Tüxen, homme qui chercha constamment de nouveaux horizons ti chemins dans la science de la vé- gétation et qui est morí jeune a l'age de 80 ans. INTRODUCTION La zonation altitudinale de la végétation, c'est á diré le changement profond dans la composition et la structure des écosystémes en fonction de l'altitude, est un fait deja relevé scientifiquement au XVIIIéme siécle par HALLER (1768) aux Alpes Suisses, par GlRAUD-SOULAVIE (1783) —le premier á utiliser la phrase «étage de végétation»—, aux Alpes fran- jáis et par HUMBOLDT (1817) en Amérique du Sud. Cependant le progrés spectaculaire de la Géographie Botanique, Phy- togéographie ou Géobotanique, tous les trois synonymes, s'est operé á partir de la premiére moitié du XIX siécle gráce aux travaux de GRISE- B A C H (1835-1872), de SENDTNER (1859), de DRUDE (1897), de SCHIM- PER (1898), de BROCKMANN-jEROSCH (1907), de DlELS (1908), de BROCKMANN-jEROSCH & RUBEL (1912), de WARMING & GRAEBNER (1918), de HUGUET DEL VILLAR (1928), etc. Touts ces travaux et doctri- nes établirent définitivement la Géobotanique en science de premier ordre dans la Botanique, au méme rang que la Biobotanique (O. BOLOS 1963:445). La Géobotanique ainsi que l'Ecologie étant des sciences de relation entre la vie végétale et 1 » milieu terrestre, elles offrent des interelations mutuelles tout comme des domaines en commun. Autrement dit, elles sont épistemologiquement unies. Quant Haeckel (1860) définit pour la premiére fois le terme écologie, il precisa qu'il était question de «mettre en relation les organismes et l'environnement aussi bien organique qu'i- norganique» c'est pourquoi on peut comprendre les difficultés que pose (*) Departamento de Botánica. Facultad de Farmacia. Universidad Complutense. Ciudad Universitaria. Madrid-3. 252 ANALES JARDÍN BOTÁNICO DE MADRID, 37 (2) 1981 une claire división de ces deux sciences. Aprés Haeckel ont surgis d'au- tres définitions, mais soulignons celles de MARGALEF (1974:2) qui concoit l'Ecologie comme une science large et de synthése, aussi bien quant il dit que «c'est la Biologie des écosystémes» (méme si pour des raisons prag- matiques, il confere conjoncturellement á l'écosystéme son seul sens de niveau d'organisation et non pas de possible unité typologique), que quand il écrit avec son fin humour, que «L'Ecologie est ce qui reste de la Biologie quant tout ce qu'il y a de vraiment important a déjá recu un autre nom». Le développement de la Géobotanique en tant que science fondamen- tale dans la description du paysage, nous apporta, par le poids de la dialectique, de grandes discussions entre défenseurs des méthodes analyti- ques, surtout physionomiques, et écologiques. Aprés plus d'un siécle d'ex- périence a ce sujet on peut diré que tous ces systémes de travail ont été tres positifs dans la poursuite d'un objectif transcendant: la connaissance de la nature. Les méthodes physionomiques ou physionomico-écologiques plus anciennes, ont été et sont actuellement tres útiles pour établir des analyses et des synthéses dans des territoires importants ou peu explores. Les méthodes floristico-écologiques donnent d'excélents résultats dans des études plus détalliees, car elles ont besoin d'une connaissance plus pro- fonde de la flore, de la sucession et des facteurs physiques de í'environ- nement. Ces derniéres méthodes de recherche ont surtout contribué au démarrage, puis au développement de la Phytosociologie en tant que science géobotanique d'inspiration écologique ayant une finalité systémati- que ou typlogique. PHYTOSOCIOLOGIE La phytosociologie, est de nos jours, una science analytique et synthéti- que bien développée, qui a pour précurseurs les plus notables Flahault & Schroeter qui proposérent déjá au Congrés International de Botanique de Bruxelles (1910) de considérer l'association en tant qu'unité de base de la typologie Phytosociologique, ce qui représente le point de départ for- mel de cette science. Pour eux «une association est une communauté vé- gétale de compositum floristique déterminée et de conditions saisoniéres et physionomiques homogénes». Peu aprés, Braun-Blanquet (1915) créa- teur de la phytosociologie moderne ou «sigmatiste» proposa cette autre définition ou n'apparait pas l'appréciation structurale ou physionomique: «l'association végétale est une communauté de plantes plus ou moins sta- ble en equilibre avec l'environnement caracterisée par une composition floristique déterminée, dans laquelle certains végétaux lui appartiennent (espéces caractéristiques) et mettent en relief par leur présence une écolo- gie particuliére et autonome». Dans ce sens elle a été acceptée par tous les phytosociologues modernes, R. Tüxen, E. Oberdorfer, M. Guinochet, V. Westhoff, O. de Bolos, P. Quezel, Rivas Goday, etc. La Phytosociologie typologique a été pour les spécialistes européens une des activités plus fértiles dans ces derniéres 50 années. Le haut de- S. RIVAS-MARTÍNEZ: ÉTAGES DE VEGETATION IBÉRIQUES 253 gres de qualité de beaucoup de publications a permis en peu de temps, de connaitre de nombreuses associations et syntaxons de rang supérieur aussi bien méditerranéens qu'eurosibériens. Dans,ce sens remarquons l'in- fluence décisive de l'Association Internationale de Phytosociologie et sour- tout celle de son secrétaire R. Tüxen, malheureusement disparú ce der- nier mois de mai. Soulignons aussi pour ca la remarquable importance dans le développement de la Phytosociologie théorique, de la description de paysage (Synphytosociologie) et de la biogéographique (Chorologie in- tégrée), le role de J. M. Géhu, animateur créateur de l'Amicale Interna- tionale de Phytosociologie, groupe de Phytosociologues qui a développé une grande activité pendant cette derniére dizaine d'années. Ces nouve- lles disciplines subsidiaires de la Phytosociologie, continuent d'avoir l'as- sociation pour base de recherche et ont développé d'autres typologies qui intégrent des connaissances écologiques, dynamiques, structurelles et géo- graphiques. Récemment, nous avons essayé avec J. M. Géhu d'ordonner toutes ces nouvelles connaissances, pour les rendre plus accesibles et nous avons redigé un article, presenté et débatu lors du dernier Symposium de l'As- sociation Internationale de Phytosociologie (Rinteln, BDR, Avril 1980) dont je vais vous présenter quelques uns des concepts fondamentaux. Nous concevons la Phytosociologie classique comme la science des com- munautés vegetales c'est á diré des syntaxons. Cette science est ordonnée en un systéme hiérarchissé dans lequel l'association est l'unité élémentai- re de base. Ce systéme comprend des unités de rang progressivement plus elevé: alliances, ordres, classes et divisions. Le fondement méthodo- logique de la phytosociologie, rappelons le, reside dans le relevé de végé- tation qui peut étre consideré aussi comme un individu d'association (ALLORGE, 1922) et qui constitue la seule réalité concrete du squelette typologique. L'association végétale, unité élémentaire de la Phytosociolo- gie braunblanquiste est, comme l'espéce en Phytotaxonomie, un concept abstrait, qui s'édifie autour d'un ensemble «d'individus d'association ou inventaires que ont en común presque sinon les mémes caracteres floristi- ques, écologiques, dynamiques, chorologiques et historiques». SYNPHYTOSOCIOLOGIE ET CHOROLOGIE INTEGRÉE La synphytosociologie ou Phytosociologie de paysage s'est développé rapidement pendant les cinq derniéres années, stimulée de prés par R. Tüxen. Elle veut-étre la science botanique du paysage vegetal, C'est a diré une Phytosociologie globale qui integre aussi bien les mosaiques ou fragments des communautés caractéristiques d'une tésela, que celles d'une chaine lócale (GÉHU 1974, 76, 77; RIVAS-MARTÍNEZ, 1978, 79; TÜXEN 1977, 78). Les unités élémentaires de base de cette science sont la synas- sociation ou sigmetum et la géosynassociation ou géosigmetum, qui peu- vent aussi étre regroupées en unités supérieures comme cela se passe dans la Phytosociologie classique. Dans ce cas les caractéristiques sont les 254 ANALES JARDÍN BOTÁNICO DE MADRID, 37 (2) 1981 syntaxons au lieu des espéces. Nous considérons la Chrologie integrée comme l'approximation moderne de la Biogéographie cénotique et du paysage. La Géographie physique aidée par des sciences afíines tradition- nelles, comme la Géomorphologie, Lithologie, Météorologie, Edaphologie, etc. continué á etre la base descriptive de cette Chrologie integrée. Ce- pendant ses définitions et ses limites sont établies et conditionnées par les données et par les discontinuités mises en particulier en évidence par la Biosystématique classique (végétaux et animaux: Taxonomie); la Phytoso- ciologie (communautés vegetales et animales: Syn taxonomie), la Synphy- tosociologie (ensemble de communautés: Sigma et Géosigmataxonomie) et la Biocénotique (écosystémes). L'unité élémentaire de cette science est la tesela, considerée ici comme la céllule initiale du paysage, qui correspond physiquement á un territoire de plus ou moins grande extensión et écolo- giquement homogéne, c'est á diré qui posséde seulement una serie de végétation, un seul écosystéme mür et pourtant une seule séquence d'éta- pes de substitution. Les autres unités de la Chorologie integrée sont ce- lles, traditionnelles, qui vont de la cellule initiale du paysage ou tesela au régne (tesela, mosaique, tésellére, district, secteur, province ou domai- ne, región et régne). (O. BOLOS, 1963; RIVAS MARTÍNEZ, ARNAIZ, BA- RRENO & CRESPO, 1977). ÉTAGES DE VEGETATION ET ÉTAGES BIOCLIMATIQUES Un des traits les plus caractéristiques de chaqué unité géographyque facilement repérable á niveau regional et provincial, et dans de nombreux cas au niveau sectorial, est la possession d'une zonation altitudinale par- ticuliére de la végétation, c'est a diré d'une séquence origínale d'étages de végétation. Cependant si l'absence de montagnes suffisament élévées ne fait pas apparaitre ce caractére et ces traits, on peut également re- marquer des séquences caténales particuliéres á chacun de ces territoires au niveau de tous phénoméne uploads/Geographie/ les-etages-bioclimatiques-de-la-vegetation-de-la-peninsule-iberique.pdf
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- Publié le Mai 13, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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