Université HASSAN II Faculté des sciences juridiques Économiques et sociales Ex

Université HASSAN II Faculté des sciences juridiques Économiques et sociales Exposé : LES MERCANTILISTES Préparer par : Encadrer par : MEJDOUL RACHID Mr : OUFIR. EL BAHI AHMED INTRODUCTION : Le mercantilisme est considérée toujours comme un ensembles de travaux, et d’apports de plusieurs auteurs, actifs dans la période allant du début de XVI siècle, jusqu’au milieu du XVIII siècle. Ce dernier n'est pas un courant de pensée à proprement parler, car ce n'est pas une théorie économique unifiée. Aucun auteur mercantiliste n'a proposé un système présentant le fonctionnement idéal d'une économie, tel qu'Adam Smith le fera par la suite dans le cadre de l'économie classique. Chaque auteur mercantiliste s'est plutôt intéressé à un domaine particulier de l'économie. Ce n'est que par la suite que des chercheurs ont regroupé ces divers travaux dans un corpus théorique qui forma le mercantilisme. De même on ne rencontre nulle part une doctrine cohérente et complète, puis qu’il n’y eut pas d’école mercantiliste : au long des siècles. Dans les divers pays, de nombreux auteurs exprimèrent des idées mercantilistes, mais aucun ne bâtit une théorie ; on s’en tenait à des analyses partielles et à des points de vue particuliers, parfois même contradictoires. C’est dire qu’il exista des tendances relativement convergentes et un ensemble d’idées apparentées plus qu’une vraie doctrine ; comme elles partent d’une vision commune des grands problèmes économiques et reposent sur des principes communs, on peut parler cependant d’une pensée mercantiliste. Pour le traitement de cette pensée dans le cadre de noter exposé on a posé le plan ci-après : 2 PLAN D’ETUDE : INTRODUCTION Première partie : le mercantilisme I- le contexte historique et socio-économique II- les idées fondamentales du mercantilisme Deuxième partie : les politiques mercantilistes I- En France II- En Angleterre III- dans les autres pays du monde Troisième partie : achèvement des apports mercantilistes I- critiques et disparition du mercantilisme II- semi réhabilitation du mercantilisme CONCLUSION 3 Première partie : le mercantilisme I- le contexte historique et socio-économique À peu près tous les économistes européens qui ont écrit entre 1500 et 1750 sont, de nos jours, étiquetés comme mercantilistes, bien qu'ils ne considéraient pas contribuer à une idéologie unique. Le marquis de Mirabeau est le premier à employer ce terme en 1763, mais c'est Adam Smith qui le popularisa en 1765 avant que les historiens ne l'adoptent. Le terme vient du latin mercari, qui signifie faire du commerce, et merx, marchandise Le mercantilisme apparaît à une époque où les rois souhaitent obtenir un maximum d'or, mais surtout dans un contexte intellectuel où l'homme, avec Copernic et Galilée, passe "du monde clos à l'univers infini", selon l'expression d'Alexandre Koyré, « soit le monde de la Renaissance où la créativité humaine se libère d'un ordre cosmique prédéterminé ». Les théories mercantilistes sous-tendent cet objectif et développent une problématique basée sur l'enrichissement en identifiant les activités ayant un rendement croissant, soit les produits manufacturés par opposition aux produits bruts. Dans ce cadre, on peut considérer que l'émergence d'idées mercantilistes est l'expression de la montée en puissance Etats nations face à, d'un côté l'universalisme du pouvoir de l'Eglise cette dernière qui dénonçait la chrématistique inspirée d’Aristote et Platon et condamnant l’accumulation des richesses et le prêt, et, de l'autre, le localisme des Structures du pouvoir féodal. Au cours de cette période durant laquelle les hypothèses ont évolué, une littérature éclatée apparaît, rendant l'idée d'un courant unifié assez vague. Au XVIIe siècle, il se répandra dans la plupart des nations européennes en s'adaptant aux spécificités nationales. On distingue parmi les courants mercantilistes : le bullionisme (ou « mercantilisme espagnol ») qui préconise l'accumulation de métaux précieux ; le colbertisme (ou « mercantilisme français ») qui est tournée pour sa part vers l'industrialisation ; et le commercialisme (ou « mercantilisme britannique ») qui voit dans le commerce extérieur la source de la richesse d'un pays, ce commerce étant par ailleurs fondé sur une solide base industrielle qu'est la construction des navires pour la Royal Naval, qui elle-même sera la base de la puissance militaire de l'Angleterre qui fondera sa puissance commerciale. En fin à signaler que les idées mercantilistes furent exprimées par de nombreux auteurs ; ainsi en France : Jean. Bodin ; de Laffemas, Antoine de Montchrestien, Richelieu et Jean Baptiste Colbert. Sébastian le Prestre de Vauban et J. Law,; P. de Boisguilbert, R. Cantillon, Forbonnais ; en Angleterre : Thomas Gresham ;Thomas. Mun, J. Child, D. North, C. Davenant, David Hume, William. Petty ; en Espagne : L. Ortiz. En Italie : G. Botero et Antonio serra ; A. Genovesi. En Autriche : von Horneck. En Allemagne : J.J. Becher. En Russie : Natchokine, Krijanitch et Possochkov. 4 II- les idées fondamentales du mercantilisme Deux idées servent de fondement à la théorie mercantiliste : D’abord l’essentiel, pour un État, c’est la richesse matérielle, principalement ces métaux précieux qui se répandaient alors en Europe, idée nouvelle qui orientera l’Occident vers les aspirations matérialistes ; le cadre effectif de la vie économique est la nation elle-même. Le reste en découle logiquement. Pour acquérir l’or et l’argent, il faut les attirer dans le pays ; or seul le commerce extérieur le peut : ce point représente la deuxième idée qu’a forgés les mercantilistes pour eux il suffit de limiter les importations et d’accroître les exportations, de façon à avoir un solde positif (théorie anglaise de la balance du commerce), qui signifiera paiement en espèces de la différence par les pays étrangers, et donc entrée de métaux. Les mercantilistes conçoivent le système économique comme un jeu à somme nulle, le gain réalisé par un agent se traduit par la perte d'un autre agent ou selon la célèbre maxime de Jean Bodin « il n’y a personne qui gagne qu’un autre n’y perde » (Les Six livres de la République). De ce fait, toute politique économique bénéficiant à un groupe d'individus étant par définition néfaste à un autre, l'économie ne remplit aucun rôle pour maximiser le bien-être social. C'est sur la base de ces interprétations qu'a été justifiée la négligence de l’échange non perçu par les mercantilistes comme un moyen de développement. Pour les écrivains bullionistes, tels que Jean Bodin ou Thomas Gresham, la richesse et le pouvoir de l'État sont mesurés par la quantité d'or qu'il possède. Chaque nation doit donc accroître ses réserves d'or aux dépens des autres nations pour accroître son pouvoir. La prospérité d'un État est mesurée, selon les bullionistes, par la richesse accumulée par le gouvernement, sans référence au revenu national. Cet intérêt pour les réserves d'or et d'argent s'explique en partie par l'importance de ces matières premières en temps de guerre. Les armées, qui comprenaient nombre de mercenaires, étaient payées en or. À part pour les quelques pays européens contrôlant les mines d'or et d'argent, le commerce international était la principale méthode d'acquisition de ces matières premières. Si un État exportait plus qu'il n'importait, alors sa « balance du commerce » (ce qui correspond, de nos jours, à la balance commerciale) était excédentaire, ce qui se traduisait par une entrée nette d'argent. Cela a conduit les mercantilistes à prescrire comme objectif économique d'avoir un excédent commercial. L'exportation d'or était strictement interdite. Les bullionistes étaient également favorables à la mise en place de taux d'intérêt élevés pour encourager les investisseurs à investir leur argent dans le pays. 5 Cependant, une telle opération n’est possible que si les activités nationales sont assez développées pour satisfaire les besoins intérieurs et laisser un surplus à exporter : d’où la nécessité de stimuler les activités économiques, de les protéger, d’en créer de nouvelles et de lever les obstacles qui les gênent. Ainsi, disait Colbert : « Il faut rétablir ou créer toutes les industries, même de luxe ; établir le système protecteur dans les douanes ; organiser les producteurs et les commerçants en corporations ; alléger les entraves fiscales nuisibles à la population ; restituer à la France le transport maritime de ses produits ; développer les colonies et les attacher commercialement à la France [...] ; développer la marine militaire pour protéger la marine marchande. » Une telle action multiforme, en une époque où les individus disposaient de moyens faibles et de peu d’expérience, n’était en réalité possible que de la part de l’État, dont peu de gens doutaient alors qu’il fût responsable de toute la vie nationale et pleinement habilité à entreprendre toutes les actions nécessaires. Le mercantilisme postule finalement le dynamisme économique, la volonté d’expansion extérieure et de concurrence internationale à partir de solides bases nationales, l’aspiration à la croissance, et débouche sur l’interventionnisme de l’État, la subordination à celui-ci d’une économie vouée à la tâche d’accroître la richesse et la puissance du prince, mais aussi l’utilisation de la force de l’État pour servir et protéger l’économie, en attendant que, ainsi développée, celle-ci, sous sa forme capitaliste, impose au XIXe siècle son contrôle et ses valeurs à l’État et à la société elle-même. Restait à traduire ces principes dans la réalité par des mesures adaptées et efficaces : ce fut le rôle uploads/Geographie/ les-mercantilistes.pdf

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