- 1 - - 2 - LIEUTENANT X LANGELOT SUR L’ILE DESERTE ILLUSTRATIONS DE MAURIC E P

- 1 - - 2 - LIEUTENANT X LANGELOT SUR L’ILE DESERTE ILLUSTRATIONS DE MAURIC E PAULIN HACHETTE - 3 - LANGELOT SUR L’ILE DESERTE Par Lieutenant X * LANGELOT entendit un curieux sifflement... D'instinct, il se laissa tomber sur le sol! Lorsqu'il se releva, il découvrit qu'une flèche de sarbacane s'était fichée dans la paroi rocheuse, à deux mètres de lui. Elle vibrait encore... Qui avait voulu le tuer? Qui pouvait avoir deviné sa véritable identité? Pour les cinq membres de l'équipe française travaillant dans l'île à un projet ultrasecret, Langelot ne devait être qu'un naufragé malchanceux. Qui pouvait chasser un innocent Robinson à coups de fléchettes empoisonnées? Langelot dut se rendre à l'évidence : sa « couverture » ne le protégeait plus ! Avait-il été démasqué par le traître qu'il devait identifier? Dans ces conditions, sa mission risquait d'être très compromise... - 4 - - 5 - LANGELOT par Lieutenant X Liste des ouvrages parus 1. Langelot agent secret (1965) 2. Langelot et les Espions (1966) 3. Langelot et le Satellite (1966) 4. Langelot et les Saboteurs (1966) 5. Langelot et le Gratte-ciel (1967) 6. Langelot contre Monsieur T (1967) 7. Langelot pickpocket (1967) 8. Une offensive signée Langelot (1968) 9. Langelot et l'Inconnue (1968) 10. Langelot contre six ou (couverture) Langelot contre 6 (1968) 11. Langelot et les Crocodiles (1969) 12. Langelot chez les Pa-pous (1969) 13. Langelot suspect (1970) 14. Langelot et les Cosmonautes (1970) 15. Langelot et le Sous-marin jaune (1971) 16. Langelot mène la vie de château (1971) 17. Langelot et la Danseuse (1972) 18. Langelot et l'Avion détourné (1972) 19. Langelot fait le malin (1972) 20. Langelot et les Exterminateurs (1973) 21. Langelot et le Fils du roi (1974) 22. Langelot fait le singe (1974) 23. Langelot kidnappé (1975) 24. Langelot et la Voyante (1975) 25. Langelot sur la Côte d'Azur (1976) 26. Langelot à la Maison Blanche (1976) 27. Langelot sur l'Île déserte (1977) 28. Langelot et le Plan rubis (1977) 29. Langelot passe à l'ennemi (1978) 30. Langelot chez le présidentissime (1978) 31. Langelot en permission (1979) 32. Langelot garde du corps (1979) 33. Langelot gagne la dernière manche (1980) 34. Langelot mauvais esprit (1980) 35. Langelot contre la marée noire (1981) 36. Langelot et la Clef de la guerre (1982) 37. Langelot et le Général kidnappé (1983) 38. Langelot aux arrêts de rigueur (1984) 39. Langelot et le Commando perdu (1985) 40. Langelot donne l'assaut (1986) - 6 - 1 LE CIEL était d'un vert phosphorescent. Des papillons géants voletaient dans le crépuscule, De temps en temps, des escadrilles de poissons volants zébraient l'horizon et s'abattaient dans ]a mer. Le capitaine de port, vieux Breton au visage sillonné de rides et hâlé jusqu'à la teinte du chocolat amer, donna un coup de poing sur la table: « Voilà bien une idée de haie-bouline! » grogna t-il. - 7 - Et comme personne ne paraissait comprendre ce mot démodé : « Une idée d'éléphant, de calfat, de cafouilleux, quoi! » Langelot sourit aimablement : « Vous voulez dire : une idée de terrien, capitaine?» L'ex-loup de mer devenu fonctionnaire des Travaux publics haussa les épaules. « Ça a tout de suite dix-huit ans, ça sait à peine barrer, et ça veut faire des traversées de quinze jours, tout seul comme un bat-la-boule. — J'ai fait le stage des Glénan », fit observer Langelot. C'était faux. Il avait fait un stage de voile, oui, mais plutôt plus dur que celui des Glénan, avec plusieurs officiers de marine spécialement attachés à sa personne et chargés de l'amariner en un temps record. Le Breton ricana. « Ça ne fait pas encore de toi un mangeur d'écoute, mon petit gars. Et pourquoi veux-tu aller à Honolulu? — Vous allez rire de moi, si je vous le dis. — Il rira encore plus si vous ne le lui dites pas, fit une jeune fille blonde, mince comme une liane, en cessant pour un instant de sucer une paille plongée dans un verre de limonade glacée. — C'est... une espèce de pari, avoua Langelot. — Intéressant. Voyons le pari », intervint un yachtman anglais qui, jusque-là, n'avait pas prononcé une parole. Plusieurs autres membres du Yacht Club, qui - 8 - prenaient le frais sur la véranda, se rapprochèrent, donnant eux aussi des marques d'intérêt. Depuis son arrivée dans l'île d'Oboubou, c'est-à-dire depuis le matin même, Langelot avait fait l'objet de la curiosité et de la sympathie générale. Ce n'est pas tous les jours qu'on voit débarquer un vrai Français de France dans les petits ports de l'archipel des Marquises en Polynésie. Langelot jeta à l'assistance un regard circulaire et parut se résigner à parler : « Je vais être obligé de vous raconter ma vie, dit-il, mais c'est vous qui l'aurez voulu. Comme vous le savez probablement, puisque tout a l'air de se savoir à Oboubou, je suis inspecteur des ventes dans une grosse maison de machines à écrire. — A ton âge? » interrompit le Breton. Langelot essaya consciencieusement de rougir. « Voyez-vous, expliqua-t-il, mon papa est vice- président de la compagnie. — Ça explique tout! Continue. — Je voyage beaucoup, et j'ai eu plusieurs fois l'occasion de venir dans vos parages, mais jamais à Oboubou même. Alors j'ai décidé de passer mes vacances dans les Marquises, parce que le pays est bien joli, et les habitantes aussi... pour mon malheur. Figurez-vous qu'à Atuana, je suis tombé amoureux d'une fille enragée de la voile. Nous avons fait quelques petites croisières ensemble, et tout allait pour le mieux. Je m'étais renseigné sur sa famille, qui possède à peu près la moitié des cocotiers de Polynésie, j'avais envoyé ses photos à ma marnai et à mon papa qui paraissaient d'accord... «enfin il ne me restait plus que ma demande officielle à faire, - 9 - quand soudain elle s'est aperçue que je n'étais pas aussi bon marin qu'elle. « Ah! ça, me dit-elle, je n'épouserai jamais un paysan, un éléphant, un cafouilleux. » Elle parle exactement comme vous, capitaine. « Mon petit Jérôme, tu vas me faire le plaisir de t'embarquer dans les Marquises et de rallier Honolulu subito-presto. Pas d'équipage, naturellement. Tout seul sur la patouille, comme un grand. Si tu réussis la traversée, je saurai que tu es un homme. — Et si je me noie? — Si tu te noies, je l'aurai échappé belle. » Et voilà. — Quel est le nom de cet ange de douceur? demanda un membre du Yacht Club coiffé d'une casquette d'amiral. — Je regrette, monsieur : j'ai promis d'être discret. - Mais pourquoi Oboubou et non pas Atuana? s'étonna le Breton. — Voyons, capitaine, parce que Oboubou est au nord d'Aluana, fit la jeune fille à la limonade. Monsieur a déjà gagné une centaine de milles sur la longueur du parcours. — La traversée des Marquises aux Hawaii est dangereuse, remarqua l'Anglais, à cause des courants. Il y a, à moins de deux cents milles d'Obou- bou, une zone maudite. Ce n'est pas le fameux triangle fatal des Bermudes, mais presque. Les courants portent à l'est. Ils vous dépalent et vous drossent sur des écueils avant que vous n'ayez le temps de dire Jack Robinson. — En effet, renchérit le capitaine de port, il y a par là de fameux tourbillons. » Cette fois-ci, Langelot essaya de pâlir. - 10 - « Je n'avais pas pensé aux courants, avoua-t-il. Déjà quinze jours de pleine mer, tout seul sur je ne sais quel sabot, ça ne me souriait pas trop. Si c'est aussi risqué que vous le dites, ça me sourit encore moins, mais que voulez-vous que j'y fasse? — Epousez quelqu'un d'autre, suggéra la jeune fille. Moi, par exemple. Je n'ai pas de cocotiers, mais j'ai des pêcheries. — Ce serait avec plaisir, répliqua Langelot, si je n'étais pas déjà amoureux de Mlle... de la demoiselle en question. — Une grosse fortune en cocotiers, une fille passionnée de voile, ce ne peut guère être que la fille Chènevis, fit l'homme en casquette d'amiral. — A moins que ce ne soit Mlle Bercail, objecta une dame d'un certain âge. En tout cas, traiter de la sorte un Français de France, et charmant de surcroît, c'est indigne! » Tout le monde se rallia à cette dernière opinion. Depuis qu'il avait quitté le territoire métropolitain, Langelot commençait à croire qu'être « un Français de France » constituait une distinction extraordinaire, un privilège sans égal. « Indigne, madame? se récria-t-il. Mais pas du tout! Cette jeune fille me soumet à, une épreuve, comme un chevalier du Moyen Age. La seule différence, c'est qu'au lieu de cheval, il me faut un bateau. Quelqu'un d'entre vous, mesdames, mesdemoiselles et messieurs, accepterait-il de me prêter, de me louer ou de me vendre un bateau capable de faire une pareille traversée? — Il n'y a pas d'assassins parmi nous, répandit noblement la dame âgée. - 11 - — Surtout, nous tenons à nos bateaux, insinua la jeune fille. — Dans ces îles,, sans un yacht, on uploads/Geographie/ lieutenant-x-langelot-27-langelot-et-sur-l-x27-ile-deserte-1977.pdf

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